Chapitre 10 ... 16 /07/ 1994
Les jours suivants, Edward marchait fièrement, la tête haute. L'arrestation de l'homme à rastas l'avait totalement changé, il avait pris goût aux regards de satisfaction, félicitations.
Son collègue maître chien, Jérémie lui avait proposé de se rendre à la plage de Soulac pour partager des bières. Ils avaient choisi celui donnant une vue directe sur la plage, leurs chiens étaient accroché à leur chaise.
— T'as pas eu les pétoches, demanda son collègue de boulot ?
— J'étais sûr de Rex, mais pas de la situation. Qu'est-ce que j'aurais fait s'il m'avait pris pour cible ?
Edward but une longue rasade de bière blanche pour camoufler son aveu ! Il détourna le regard vers son berger allemand haletant sous la chaleur.
— Excusez-moi, serveur, vous auriez une gamelle d'eau pour nos chiens !
Le garçon de terrasse s'empressa d'en déposer une pour chacun des chiens.
— C'était vous l'arrestation dans la rue piétonne, demanda-t-il en se relevant ?
— Oui, répondit-il fièrement.
— Ma sœur habite l'appartement de la copine du gars. Je vous offre les bières, messieurs.
— Ha, merci.
Edward sourit de surprise en obliquant vers Jérémie. La célébrité était toute nouvelle pour lui. Il gonfla le torse de satisfaction. Son attention bifurqua sur deux jeunes femmes, l'une brune, l'autre blonde quittant la plage en jupe courte, haut de maillot de bain. Elles avaient la silhouette de top-model. Elles traversaient la route en prenant leur direction, la brune murmura à l'oreille de la blonde qui sourit. Le sang du maître-chien se figea dans ses veines lorsqu'elles le dévisagèrent. Venaient-elles le voir ? Les deux jeunes femmes souriaient en posant pieds sur le trottoir à seulement une demi-douzaine de mètres. Edward se tourna pour regarder les tables dans son dos, mais n'aperçut que des couples discutant entre eux, une famille peinant à temporiser leurs enfants. Lorsqu'il obliqua vers la route, il découvrit la blonde aux traits d'une déesse amazone stoppant à un mètre de lui.
— Bonjour, c'est vous le maître-chien qui êtes intervenu dans la rue principale ?
— C'est bien moi, bafouilla Edward subjugué par la beauté de son interlocutrice.
Il était fasciné par la forme de ses lèvres, ses joues bien arrondies, son petit nez taillé par un sculpteur grec. Sa poitrine dont l'abscence de trace blanche confirmait la pratique du topless.
La brune la bouscula pour approcher au plus près du maître-chien.
— Je sortais de la presse quand j'ai entendu les cris. Je n'osais bouger. Lorsque je vous ai aperçu... on voit le professionnalisme, le courage. Votre chien n'attendait que votre décision avant de mordre le criminel.
Edward dégustait les paroles sans parvenir à assimiler que cela le concernait. Deux splendides jeunes femmes lui parlaient sans le connaître. Jérémie assistait à la scène avec dégoût, on ne lui accordait aucune attention.
— Allez, les filles, on nous attend, s'exclama un grand blond à la carrure de surfeur, au visage d'acteur de films d'action.
Il les empoigna fermement, adressa un regard haineux à Edward tout en les forçant à regagner le trottoir. Le berger allemand se leva en grognant. La brune parvint à se libérer pour faire demi-tour. Rex l'ignora en fixant le malotru.
— Géraldine, s'exclama le blondinet.
Elle déposa une carte de visite sur la table.
— N'hésite pas à m'appeler !
Edward regarda avec incompréhension la carte, la brune et à nouveau la carte. Comment une telle fille pouvait-elle s'intéresser à lui ?
— Géraldine, hurla le compagnon des jeunes femmes.
Rex tendit la chaîne attachée à la chaise pour fixer sa proie.
— C'est bon, Rex, le rassura le maître chien en le caressant. Il n'y a pas de danger, coucher !
Le berger allemand posa ses fesses pour regarder son maître.
— Qu'est-ce que tu foutais avec ce mec, sermonna le colérique blond à la brune ?
— Tu n'es pas mon mec, je fais ce que je veux !
Edward les regarda partir pour les perdre de son champ de vision. Géraldine avait une silhouette différente de la blonde, plus de maquillage, une autre coupe de maillot mettant plus en valeur les fesses, plus ouvert sur les seins. Elle par contre ne pratiquait pas le topless, la blancheur de la poitrine ressortait sur trois centimètres.
— Putain, t'as vu les bonasses, s'exclama Jérémie en prenant la carte. C'est quoi ce truc insensé ?
Le Bordelais cherchait le piège dans l'inconcevable approche, drague. Edward n'évoluait pas dans le même niveau que le trio ! Leurs vêtements, leur distinction, leur physique démontraient qu'ils piétinaient le commun des mortels sans leur prêter la moindre attention. Edward approchait du niveau de Jean Paul Belmondo, le blondinet de Brad Pitt ! Il reprit la carte pour la ranger dans son portefeuille.
— Elle va voir ce qu'est un vrai mec, se vanta Edward.
Sur le chemin du retour, les deux maîtres-chiens riaient à gorge déployée d'une blague de mauvais goût du frère de Jérémie concernant les hommes à ventre proéminent. Il est tellement gros qu'il va falloir lâcher du lest pour avoir une chance de rejoindre le paradis ! Edward quitta subitement la route des yeux pour détourner son attention en direction de deux silhouettes féminines marchant sur le trottoir. La chance semblait de son cotes, il devait en profiter!
Il restait figé sur le trottoir. Rien n'avait plus d'importance que la chevelure brune légèrement ondulée, la taille fine, le fessier se tordant aux rythmes des pas. Le maître-chien dévisageait avec insistance l'une des jeunes femmes longeant la route.
— Tu fais quoi, Edward, demanda son équipier en découvrant que la voiture ralentissait.
— Elle est trop belle, murmura Edward. Baisse la vitre.
Les jeunes femmes détournèrent avec incompréhension leurs regards en direction de la voiture.
— Salut, moi c'est Edward, vous allez où ?
La brune le dévisagea en souriant.
— On rentrait au camping.
À la grande surprise de Jérémie, son équipier ouvrit la portière pour quitter la voiture. Edward contourna le devant de son véhicule pour faire face à son interlocutrice. Il dévisagea subjugué les traits de la jeune femme, elle était la perfection à l'état pur. Son sourire le faisait chavirer. Elle n'était pas simplement belle... elle était bien plus. Celle que chacun cherchait.
— Ça vous dit d'aller boire un coup.
— Avec plaisir. Moi, c'est Amanda, ma sœur, Pamela.
Le maître-chien sourit bêtement sans rien dire. Il était fasciné par les yeux marron au contours vert, le sourire sincère, enjoué, les joues légèrement déformées par le sourire, le menton demandant à être croqué ! Le tremblement de ses jambes lui fit reprendre conscience avec la réalité.
Était-ce ça le coup de foudre ?
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