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Le Chocolat Chaud Supplément Guimauve : Horreur

"Terreur à Valksiville" était le nom du dernier film d'horreur dont personne ne parlait. Les critiques qu'elle avait vues donnaient raison à ceux qui le boudaient : un film petit budget, dont la capacité à faire peur était basée sur quelques screamers et pas mal de gore ; bref, il avait peu de succès. Trop violent pour un public non-initié, trop peu pour les habitués désabusés, il ne passait que dans quelques salles obscures, certainement planquées au bout d'une ruelle aussi glauque que leur florilège de films à l'affiche.

En somme, exactement le cinéma où elle se rendait une fois par semaine en tremblant.

S'il y avait bien une chose qu'elle haïssait autant que le sanglier à la broche, c'était bien les films d'horreur.

Et c'était bien pour ça que Cupidon, ce petit enfoiré d'angelot obèse, avait décidé de planter sa flèche juste au moment où elle l'avait croisé.

Au début, tout allait bien. Elle vivait le coup de foudre parfait, ne dormant plus de la nuit et manquant de se faire écraser plusieurs fois par jour en traversant la rue parce qu'elle oubliait de regarder des deux côtés avant de traverser.

Et puis elle avait voulu le revoir.

Et là... ç'avait été le drame.

Après une enquête ardue d'une semaine, elle avait fini par apprendre qu'il travaillait dans un petit cinéma indépendant, planqué au fond d'une ruelle poisseuse, et qui ne passait que des films d'horreur.

Et depuis, suicidaire comme elle était, elle se rendait tous les mercredis voir les nouvelles sorties "day one".

La première fois, elle y était allée sans se renseigner avant sur les films à l'affiche, pensant lui demander des conseils pour choisir.

Évidemment, elle n'avait pas osé et elle s'était retrouvée à dire le seul dont elle se souvenait du titre.

– Une place pour "Massacre des petits enfants innocents au pistolet à clous par une entité surnaturelle qui aime regarder les gens dormir", s'il vous plaît...

Il lui avait tendu le billet avec un grand sourire, en lui souhaitant une "bonne séance".

Pop-corn en main, elle s'était dirigée vers la salle 2, la tête et le coeur sur un nuage My Little Pony rose en barbapapa parfum chewing-gum.

Et puis, ting ! L'ascenseur émotionnel l'avait déposée au : "Troisième sous-sol de la terreur. Bienvenue en enfer, prenez un siège..." lorsque Bobby, l'enfant de six ans qu'elle trouvait tout mignon avec ses petites bouclettes blondes et qui était si gentil, se fit agrafer au mur façon collection de papillons par un esprit vengeur aux grandes orbites vides.

Elle raya immédiatement Bobby de la liste de prénoms qu'elle souhaitait donner à ses enfants.

Elle oublia aussi l'idée d'avoir des enfants.

Elle aurait voulu courir loin, mais elle se retint, songeant à la tête qu'il ferait s'il la voyait débouler hors de la salle en hurlant.

Alors elle resta jusqu'à la fin, cachée sous sa veste mais ne réussissant pas à ne pas entendre les cris de terreur et d'agonie des sept autres enfants qui se faisaient tour à tour épingler sur différentes surfaces, organiques ou non.

Elle était sortie de la salle en tremblant, et avait essayé de faire bonne figure jusqu'à être chez elle où elle s'était immédiatement enfouie sous sa couette, la lumière allumée dans tout l'appartement, et n'osant dormir.

Elle était arrivée hagarde le lendemain au bureau, et avait passé la journée à sursauter au moindre bruit.

Mais ces événements ne l'avaient pas empêchée d'y retourner la semaine suivante, et celles d'après.

Le mercredi soir où débute notre histoire était un 25 Décembre.

Le cinéma ouvrait exceptionnellement ses portes jusqu'à minuit.

Et, elle, elle avançait dans cette rue glauque, tremblant doublement, de froid et d'appréhension...

Parce qu'on aurait pu penser qu'elle se serait habituée, à force. Mais que nenni ! Elle avait toujours autant la trouille.

Elle poussa les portes en essayant de paraître décontractée. Son cœur rata un battement.

Il n'était... pas là ?

Elle se figea sur le palier, la porte encore ouverte.

Soudain, il surgit de la réserve tel un diable en dehors de sa boîte, et se plaça silencieusement derrière son comptoir.

Elle recommença à respirer, et lâcha la porte, qui se ferma sans un bruit.

Elle avança dans le hall, les talons résonnant au rythme de son cœur. Et elle était pressée.

Elle s'avança vers la caisse, et dit d'une voix tremblante :

— Bonsoir... Une place pour « Terreur à Valksiville », s'il vous plaît...

Elle tendit nerveusement un billet de dix euros, qu'il saisit pensivement. Il hésita. Elle n'osait plus respirer. Que se passait-il...?

— Gardez-le, déclara-t-il. Vous êtes une cliente fidèle, et c'est Noël. On peut bien vous offrir une place...

Elle rougit de la tête aux pieds.

— Ba... Bla... Baba... bégaya-t-elle.

Timtatatam. Elle avait planté. Souhaitez-vous la redémarrer ?

Écrevisse de honte, elle tourna les talons et trébucha toute seule au bout de trois pas.

— Attendez !

Elle s'immobilisa comme une bête traquée sur le point de se faire égorger. Il venait de... l'interpeller ?

— Madame ?

Elle finit par se retourner.

— Oui ? couina-t-elle.

— Qu'est-ce que vous faites là ? demanda-t-il à nouveau.

Elle cligna stupidement les yeux, la bouche ouverte, d'où sortait une monosyllabe incompréhensible.

— Vous n'avez rien de mieux à faire ?

Eh !

— Enfin, je veux dire : on est le soir de Noël, et je crois avoir remarqué que vous détestez les films d'horreur.

Ah...

— Donc, pourquoi vous persistez à venir ?

Elle leva les deux bras en signe d'impuissance. Son cerveau pédalait trop dans la semoule pour fournir une explication plus plausible.

— Remarquez, ça ne me concerne pas...

Ooooh.

Trop mignon. Ça l'aurait fait fondre, si elle n'avait pas déjà été en nage.

— Vous savez quoi ? Je viens avec vous.

Oh.

Elle pouvait à présent appliquer à la lettre l'expression « nager dans sa sueur ». Elle avait l'impression qu'on lui avait versé un seau d'eau chaude et nauséabonde sur la tête et les aisselles.

— Je ne vais pas vous laisser alors que c'est Noël ! dit-il avec un sourire, tout en se servant un grand cornet de pop-corn sucré. En plus, vous êtes seule dans la salle.

Houla !

Elle eut d'un coup très froid. Tétanisée, elle le regarda s'approcher et la dépasser d'un air parfaitement décontracté, s'autorisant même un petit sifflotement.

— Eh bien ? fit-il en lui tenant la porte de la salle. Vous venez ?

— Oui, oui... murmura-t-elle en s'empressant de le rejoindre.

— Après vous, l'invita-t-il d'un geste grandiloquent.

Elle se faufila dans la salle, et s'assit vite sur un siège qui lui semblait bien placé.

Il la rejoignit, toujours tranquille, et s'installa à sa gauche.

Le film démarra.

Elle essaya de faire bonne figure, mais au premier chaton dépecé vivant, elle ne put s'empêcher de se cacher derrière sa veste.

— Pop-corn ? proposa-t-il, stoïque.

Elle secoua la tête pour refuser, et couina de peur en s'enfouissant sous son écharpe en apercevant l'écartèlement d'un jeune homme au torse ma foi fort musclé.

Sans surprise, elle passa l'intégralité de la séance sous son igloo de vêtements. Elle aurait aimé rester digne, mais non. Elle avait les larmes aux yeux et le nez qui coulait.

Soudain, elle vit la lumière. Loin d'être la route vers le Paradis, il s'agissait de son Dieu à elle qui avait écarté le gilet qui couvrait son visage pour lui proposer :

— Mouchoir ?

Elle hocha la tête pour accepter, et, respectant son intimité et son honneur, il remit le vêtement à sa place pour la laisser se moucher.

Elle finit par émerger de sa tanière, et, sans oser lui jeter un regard, persuadée qu'il la prenait pour une folle, rassembla ses affaires avant de quitter la salle, la tête basse et la goutte au nez.

Il la suivit sans aucun commentaire, lança un : « Salut, Régis ! » avant de quitter le cinéma, puis se plongea dans un mutisme souriant qui ne manqua pas de la faire flipper.

Il la suivit en silence quelques mètres dans la ruelle sale et sombre au lampadaire grésillant, sans se départir de son sourire pensif.

— J'ai un numéro, vous savez, l'informa-t-il soudainement.

Elle tourna furtivement la tête vers lui, et rentra sa tête dans son écharpe sans répondre.

— Vous auriez dû me le demander, plutôt que de vous faire du mal et de vous ruiner à venir voir ces films.

Elle enfonça un peu plus la tête entre ses épaules comme elle s'enfonçait un peu plus dans le marais gluant de la honte.

— Bon, alors, vous le voulez ou pas ?

Elle tendit la main sans le regarder.
Il posa un papier froissé dans sa paume.

— Je l'avais préparé depuis... un certain temps... avoua-t-il avec une pointe de gêne dans la voix.

Mon Dieu. Elle prenait une teinte de rouge à chacune de ses phrases. Bien qu'elle ne soit pas raciste, elle craignait de virer au noir, à force.

Un ange — saleté de Cupidon — passa. Il fut tellement lent qu'il était certainement en béquilles, mais, que voulez-vous, la crise n'épargne personne, les RTT angéliques sont durs à obtenir...

— Bon... finit-il par oser. Histoire que vous n'ayez pas totalement perdu votre soirée de Noël, je peux... vous inviter au restaurant ?

Elle ouvrit de grands yeux paniqués. Son cerveau, qui aurait dû fonctionner à plein régime, se déconnecta et fuit devant l'impossibilité du choix qu'on lui demandait de faire.

Elle tourna donc à vide un moment, ouvrit la bouche, inspira, expira, ferma la bouche, balança quelques syllabes au hasard, avant de se décider :

— Heu... oui...

Elle ne put rien ajouter de plus.

Et il sourit.


Et joyeux Noël (un peu en retard) ^^ Beaucoup d'amour sur vous :-*

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