Chapitre 40 : Soirée pyjama chez Tracker (Partie 4)
« - Avant de perdre conscience, commença Tintin qui tenait un journal couvert de sang dans les mains, Dawes a essayé de dire quelque chose et je crois qu'il épelait un mot !
Tintin prit un crayon dans la main et releva sur la première page du journal, les lettres que Barnabé Dawes avait couverte de son propre sang, juste après s'être fait tirer dessus.
-B, O, U, D, J, A, N ! Enuméra Tintin.
Il écrivit le mot Karaboudjan sur le journal et sa découverte sembla impressionner les frères Dupont et Dupond, car l'un d'eux se précipita vers le jeune reporter et lui arracha le journal des mains, en s'écriant :
-Karaboudjan ?!!!
-Ca signifie quelque chose pour vous ? Demanda Tintin.
Il se rapprocha de Dupont avec l'autre et ce dernier, les yeux rivés sur le journal, ajouta le plus naturellement du monde :
-Non d'une pipe, c'est extraordinaire !
-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda alors le maitre de Milou.
-Il y a une vente de chapeau melon à moitié prix !
Sa réflexion qui n'avait strictement rien à voir avec l'affaire, fit soupirer de lassitude Tintin et le jumeau de ce dernier, qui s'empressa de lui pendre le journal !
-Voyons Dupond, c'est vraiment pas le moment ! Non d'une pipe !!!
-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda son frère, en se rapprochant avec Tintin.
-Les cannes aussi sont bradés !
Tintin s'impatienta, il reprit le journal et s'exclama, à l'attention des deux agent d'Interpole :
-Est-ce que je peux vous confier cette preuve ?!
-Absolument ! Répondit Dupond.
Il reprit le journal et commença à quitter l'appartement du jeune reporter.
-Pas d'inquiétude Tintin, cette preuve est en sécurité avec nous !
Malheureusement, sitôt qu'il eut achevé sa phrase, il se prit les pieds dans un chat qui se trouvait à l'entrée de l'escalier menant dans le hall de l'immeuble et dégringola jusqu'en bas. Alerté par le bruit de sa chute, son frère passa la tête par l'entrebâillement de la porte de l'appartement de Tintin.
-Dupont ? Mais où es-tu ?
-Et bien je suis déjà en bas de l'escalier ! Répondit l'autre affalé par terre. Essaie de suivre voyons » !
Devant la télévision, Chase et Tracker – qui venaient de terminer leur churros – éclatèrent de rire jusqu'aux larmes, les Dupont étaient tellement drôles et surtout tellement idiot que c'en était malaisant pour eux.
-Mais comment tu peux trébucher sur un chat ? S'exclama Chase. Sérieux, faut le faire quand même !
-Moi je chiale de rire à chaque fois que je vois cette scène dans ce film ! Répondit Tracker, en essuyant ses yeux. Mais je crois que celle que je préfère, c'est celle ou Tintin rencontre le Capitaine Haddock pour la première fois, dans sa cabine du Karaboudjan, ou il est tellement bourré qu'il croit qu'il y est enfermé, alors qu'en fait la porte était ouverte depuis le début !
Chase se mit à rire encore plus fort, tout en se remémorant cette scène du film. Il se rappela que dans son monde, à la Tour de Contrôle, Zuma aimait particulièrement le regarder et ce pour une bonne raison : le Capitaine Haddock possédait dans l'univers d'Hergé – le créateur des Aventures de Tintin et Milou – un ancêtre capitaine de navire, nommé La Licorne, attaqué par des pirates. Dans le film de 2011, la scène ou Tintin et Haddock sont perdus dans le désert du Sahara et ou le capitaine resté trop longtemps sans boire d'alcool, se met à raconter la tragique histoire de La Licorne, reste sans aucun doute son passage préféré du film... et en même temps, en se souvenant que Zuma lui-même est un descendant de pirates, cela n'étonnait personne qu'il aime tout particulièrement ce passage.
Ils poursuivirent ensemble le film, jusqu'au dénouement de la fin, lorsque le Capitaine Haddock et Tintin parvinrent à envoyer Sakharin en prison et à trouver le trésor de La Licorne au sein même du château de Moulinsart. Il n'était maintenant pas loin de 19h00, heure à laquelle chez Tracker tout le monde devait faire un aller-retour à la salle de bain avant le diner. Ses quatre sœurs y allèrent chacune leur tour en première et le jeune Chihuahua dut presque arrêter une bataille de bain moussant dans l'une des trois salles de bains de la maison, tellement ses frangines se disputaient pour un rien... et là en l'occurrence, le sujet de la dispute se trouvait-être « qui m'a piqué mon savon à paillettes qui sent bon la cerise » ?! Bref, encore une dispute complétement débile.
Tracker proposa à Chase de prendre la salle de bain du fond du couloir du deuxième étage, lui expliquant que ses sœurs se servaient peu de celle-ci, il y serait tranquille et en plus, il y avait dans celle-là une baignoire un peu type jacuzzi, le grand luxe. Seul Tracker se servait de cette salle de bain, ses grands-parents et son arrière-grand-père ne voulaient pas s'en servir à cause de la baignoire trop haute et trop dangereuse pour leur corps plein d'arthrose et ses quatre sœurs préféraient celle du troisième étage, situé pile à côté de leur chambre juste parce qu'elles avaient la flemme de descendre un escalier.
-T'en fais pas pour le pyjama et les sous-vêtements ! Lui dit Tracker en se mettant à faire couler de l'eau dans la baignoire. T'as qu'à te servir dans les miens, là dans ce placard, on a l'air de faire à peu près la même taille !
Le Chihuahua anthropomorphe balança dans l'eau bien chaude de la baignoire une bonne grosse quantité de bain moussant saveur fruits exotiques de la jungle, avant de se tourner vers son ami :
-Si tu veux, je peux demander à ma grand-mère de laver tes vêtements d'aujourd'hui, comme ça tu pourras les remettre demain !
Chase se sentit quelque gêné face à ce que venait de lui dire son ami, néanmoins étant donné qu'il n'avait pas d'autres vêtements à se mettre, il accepta et indiqua à Tracker qu'il irait lui-même les déposer à la buanderie, situé à l'autre bout du couloir, une fois qu'il aurait terminé de se laver. Le Chihuahua approuva et quitta la pièce, le policier s'empressa de fermer la porte à double tours et attendit que la baignoire soit suffisamment pleine pour arrêter le robinet. Après quoi, il commença à déboutonner sa chemise et P'tit Bou en profita pour en sortir au même moment, allant se percher sur le robinet du lavabo.
-Oh il était temps, je commençais à étouffer là-dessous !
En l'apercevant, Chase cessa de se déshabiller et se tourna vers le volatile.
-Euh... P'tit Bou, ça ne te dérangerait pas de sortir cinq minutes, le temps que... je me lave ?!
Ne comprenant pas pourquoi il lui demandait ça, le bébé hiboux regarda Chase avec une tête bizarre.
-Pourquoi ?
-Ben... euh... parce que, voilà !
L'oiseau ne sembla toujours pas comprendre ou était le problème qu'il reste dans la salle de bain.
-Pourquoi ? Répéta-t-il alors. Je t'ai déjà vu te laver plein de fois avant !
Chase rougit encore plus.
-Oui, mais avant j'étais un chien ! Là, c'est différent, dans ce monde, mon corps à changer... alors s'il te plait sors ! J'aimerai bien avoir un peu d'intimité, ok ?!
P'tit Bou n'opposa pas de résistance, il sortit sans faire d'histoire et alla se cacher sur l'une des poutres du plafond du couloir, en attendant que son ami termine de se laver. De son perchoir, il put assister à un curieux spectacle : les sœurs de Tracker, en pyjama My Little Pony toutes les quatre, occupée à se battre encore pour des broutilles et leur pauvre grand-frère dût encore intervenir pour faire cesser le conflit.
Dix minutes plus tard, Chase sortit de la salle de bain, les cheveux encore un peu moites de son bain, vêtu d'un pyjama vert kaki appartenant à Tracker, il portait ses vêtements de la journée dans ses bras et se chargea lui-même de les déposer dans le tambour de la machine à laver d'Ariana, qui viendrait faire une lessive plus tard.
P'tit Bou revint se cacher sous son haut de pyjama et il descendit dans la salle à manger, ou une délicieuse odeur de viande et de piments forts vint lui titiller les narines, il découvrit toute la famille de Chihuahuas anthropomorphes déjà installé autour de la table, en train de boire un apéritif pour les adultes, tout en mangeant quelques chips que Tracker avait ramené du supermarché.
-Ah Chase, te voilà enfin ! On attendait plus que toi pour commencer à diner ! S'exclama-t-il.
Tracker l'invita à venir s'assoir entre lui et son arrière-grand-père et il se retrouva à son grand regret face à Valentina, Alma, Luna et Bella qui l'observaient toutes les quatre avec intérêt et des yeux grands ouverts d'insistances.
-On peut toujours pas toucher tes cheveux ? Demandèrent-elles toutes ensembles, d'une même voix.
Il leur répondit vaguement par un sourire gêné, mais déjà Adriana enchaina en se tournant vers ses petites-filles, pendant qu'elle servait du chili à tout le monde :
-¡ Chicas, basta (les filles, arrêtez) ! ¡ Lo están haciendo sentir incómodo (vous le mettez mal à l'aise) !
Le policier tendit son assiette à la grand-mère de Tracker, qui le servit généreusement en chili, avant d'ajouter :
-Y de todos modos, eres demasiado joven para él (et puis de toute façon, vous êtes trop jeunes pour lui) !
Les quatre jeunes filles se mirent à rirent de leur côté et Adriana rendit son assiette à Chase, tout en lui faisant un clin d'œil complice, ce qui le gêna encore un peu plus. Néanmoins bien élevé, le Berger-Allemand l'a remercia d'un « Gracias » très poli, puisqu'à force de fréquenter Tracker, dans l'autre monde et Carlos, il commençait à maitriser bon nombres de mots et petites phrases en Espagnol.
-Je suis désolé, lui souffla alors le Chihuahua à voix basse, elles sont pas aussi chelou en temps normal, je pense vraiment que c'est toi qui leur fait de l'effet !
Chase se tourna lentement vers Tracker et grimaça de gêne intense, avant de lui répondre sur le même ton :
-Et bien... j'suis ravie de voir que je fais tourner les têtes des femmes d'un certain âge comme ta grand-mère ou encore... les petites-filles... comme tes sœurs !
C'était sarcastique bien sûr.
-Bon allez, bon appétit tout le monde ! S'exclama Jack, une fois servi.
Adriana dût s'assoir à côté de lui, afin de l'aider à manger, puisque la maladie de Parkinson l'empêchait également de tenir des couverts comme tout le monde, sans risquer de mettre son contenu partout autour de lui. Tout le monde se mit à manger en silence, sans même craindre le côté très, très, très épicé du plat, mais Chase sembla hésiter quelques minutes, il craignait vraiment de gouter à ce plat de chili fait maison, quoique délicieux à l'aspect. Rien que l'odeur qui s'en dégageait lui montait fort dans les sinus et manqua presque de lui faire perdre l'odorat, déjà que ses narines lui faisaient souvent défauts à cause de ses nombreuses allergies... mais bon, quand il faut y aller...
Redoutant le pire, Chase porta sa fourchette à ses lèvres et enfourna une petite quantité de chili pour commencer... Seigneur Dieu tout puissant, comme le dirait si bien la mère de Zuma. Ce fut instantané, à peine le chili entra en contact avec sa langue, qu'il ressentit une vive brûlure dans toute la bouche, les larmes lui montèrent aux yeux et il dût lutter pour déglutir, se brûlant alors l'œsophage et l'estomac juste après. Ça le brûlait tellement qu'il s'en retrouva contre sa volonté à taper du poing sur la table, à la surprise de tous.
-Ca ne va pas, Chase ? Lui demanda Tracker.
Ce dernier fit non d'un simple mouvement de tête et le jeune Chihuahua comprit tout de suite ce qui n'allait pas, car il se leva et s'empressa d'aller chercher une grande bouteille de lait dans le frigo, il sortit ensuite le plus grand verre qui se trouvait dans le placard de la cuisine et revint dans la salle à manger pour donner le tout à son ami. Il vida l'entièreté de la bouteille de lait dans le verre et le tendit ensuite au policier.
-Tiens amigo, bois ça ! Pour ce genre de douleur, rien de telle qu'un grand verre de lait frais !
Chase ne se le fit pas dire deux fois, il arracha presque le verre des mains du Chihuahua et le descendit cul-sec, avec la même descente qu'un alcoolique notoire.
-Admito que puede que haya añadido demasiado picante (j'avoue que j'ai peut-être mis un peu trop de piments) ... ! Reconnut Adriana, un peu gênée.
Lorsqu'il se sentit mieux, Chase reposa le verre sur la table.
-Sérieux, comment vous faites pour ne pas avoir la gorge en feu avec autant de piments ?!
Hector se mit à rire.
-On est habitué, petit ! On mange comme ça depuis des années, nos palets et nos langues sont habitués, c'est tout !
Chase écarquilla les yeux de surprise face à cette réponse. Comment allait-il faire pour terminer ce plat ? Tracker alla rechercher trois autres bouteilles de lait pleine et resservit son ami.
-T'as qu'à tout diluer avec du lait ! Lui dit-il. Ça diminuera la sensation de brûlure !
Le Berger-Allemand approuva et le repas se poursuivit sans aucun autre incident. Chase mangeait et buvait du lait en même temps, ce qui atténuait beaucoup les brûlures dans tout son système digestif, provoqué par les piments du chili et au total, pour finir son assiette, il descendit pas moins de trois bouteilles de lait, plus la moitié d'une autre, mais il parvint à tout manger, pour ne pas vexer la grand-mère de Tracker.
Lorsque le dessert arriva, Chase se sentait plein à exploser, un peu comme Ruben et Masha lorsqu'ils abusaient un peu trop pendant les fêtes, mais Adriana déposa sur la table un gâteau fait maison aux fruits rouge, avec une décoration en pâte à sucre rose... le même rose que Stella d'ailleurs. En voyant cette jolie couleur, il ne put s'empêcher de songer à la chienne de son cœur, celle de son monde d'origine et il se demanda comment elle allait et si elle s'inquiétait pour lui. Même s'il s'entendait bien avec la version anthropomorphe de Stella, la petite Cocker Anglaise pilote d'hélicoptère lui manquait beaucoup, à un tel point qu'il se jura de lui ouvrir enfin son cœur dès qu'il rentrerait dans son monde.
A la fin du diner, Chase donna un coup de main pour débarrasser la table et faire la vaisselle, avant de monter à l'étage avec Tracker. Ce dernier lui prépara l'une des chambres d'amis de la maison, situé juste à côté de la sienne.
-Voilà ! Si jamais tu as le moindre problème, ma chambre est juste à côté !
-Merci Tracker ! Bonne nuit !
-¡ Buenas noches (bonne nuit) amigo !
Accompagné d'un dernier sourire, le jeune Chihuahua quitta la chambre de son ami et alla dormir dans la sienne. Chase referma la porte et s'effondra comme un mort sur le lit double, très confortable, P'tit Bou posé sur la table de chevet juste à côté de lui, il s'endormit d'un coup, sans même prendre le temps de remettre les couvertures sur lui, pour ne pas avoir froid. Le bébé hiboux le fit donc pour lui, il s'envola et vint se saisir des trois couvertures une par une avec ses petites pattes, pour en couvrir son ami policier et lui souhaita ensuite une bonne nuit, avant de s'endormir à son tour sur l'autre oreiller voisin du sien.
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