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Chapitre 11

-Comment ça se passe avec vos parents, Minho ?

Il hausse les épaules, montrant de l'indifférence à la jeune dame.

-Ils ne sont pas venus me voir depuis que je suis ici.

-Ah bon ? Pourtant ils viennent souvent me voir.

Ah oui ?

Ils ne sont donc pas foutus de venir lui rendre visite, ne serait-ce qu'une fois ? Ça les tuerait de regarder leur fils dans les yeux ?

Il a un mal de chien à l'accepter.

Alors oui, c'est sa mère qui l'a envoyé ici, certes. Mais "grâce"à elle, il a pu faire la rencontre de Han Jisung, ce qui n'est pas rien. Il n'a pas eu de nouvelles de son père depuis plusieurs semaines, à croire qu'il s'est caché dans un trou, sans laisser detrace.

Et ça lui fait mal, parce que, quand bien même il tente de jouer la carte de l'indifférence, ils restent ses parents, ceux qui, grâce à leur amour, lui ont donné vie.

Oui, il aurait préféré ne jamais avoir connu le jour, celui-ci étant trop douloureux pour lui, mais c'est fait, et il commence à l'accepter, tout juste. Il aurait seulement aimé leur parler, leur dire que ça va peut-être mieux, simplement qu'ils s'en inquiètent. Mais ça n'a pas l'air d'être le cas.

Admettons. Alors pourquoi sont-ils allés voir la jeune dame ? Ça n'a pas de sens, et ça l'énerve.

-Ils ont peur, Minho.

C'est eux qui ont peur ? Eux ?

De quel droit ?

C'est Minho qui traverse ces moments difficiles, lui qui n'a plus envie de vivre, lui qui souffre quoiqu'il se passe, même s'il se sent un peu mieux.

Ce n'est pas parti. Et il commence à croire que ce sera toujours le cas.

Minho a peur, Minho est terrifié.

Eux ne le sont pas, eux ont la belle vie.

-Ils ont peur pour vous.

Mais oui bien sûr.

***

Jisung, allongé dans son lit, les yeux fermés, se repose tranquillement. Il est de plus en plus fatigué, mais garde foi. Il ne devrait peut-être pas, mais c'est plus fort que lui. Ne sait-on jamais, une solution miracle pourrait pointer son bout du nez, il l'espère de toutes ses forces.

Il entend des coups de pinceaux, Minho qui peint. Il aimerait y passer l'œil, mais le regard de son voisin de lit l'en dissuade rapidement. On dirait qu'il n'apprécie guère que tout autre personne ne regarde son travail avant qu'il n'ait terminé.

En soit, Jisung le comprend, mais qu'est-ce qu'il est impatient. Il aimerait pouvoir partager ça avec le noiraud le plus rapidement possible, rien que de pouvoir partager quelque chose avec son camarade de chambre l'enjoue, plus qu'il ne pourrait le penser. C'est alors pour cette raison que ces derniers jours, il l'a sans cesse collé, pour jouer aux cartes, discuter, se balader. Et il se rendcompte qu'il aime bien, cette sensation avec lui. Alors oui, il est fatigué, mais toute l'énergie restante, il la dépense avec Minho, et ça ne peut pas lui faire plus plaisir qu'autre chose. Étonnamment, ça n'a pas l'air de déranger l'autre, ce qui le ravit encore plus. Que la personne avec qui il aime passer son temps apprécie ces moments aussi, qu'ils soient communs ou alors extraordinaires, ne fait que de l'enthousiasmer encore plus.

Et Jisung adore ça.

Ce qui change des autres, ce qui et étrange, et que Jisung aime particulièrement, c'est cette sensation.

Celle qui chauffe dans son ventre, qui se ressent comme un cœur se remplissant, ses joues se mettant agréablement à chauffer, toutes ces sortes de chose, celles que le rouquin aime beaucoup.

Elles sont nouvelles, l'excitation n'en fait que grandir.

Et Jisung adore ça.

Pour rien au monde il n'arrêterait ça.

Il aimerait que ses lèvres se posent sur celles du noiraud, comme il en a été questions deux petites fois, bien peu suffisantes pour le rouquin.

Il voudrait qu'il le prenne de nouveau dans ses bras, pour s'enfouir dans cette chaleur qu'il apprécie tant, y ayant goûté quelques petites maigres fois, pour un court laps de temps.

Il en demande beaucoup, c'est vrai.

Mais il en ressent l'envie irrésistible, celle de forcer les choses, pourqu'elles aillent plus vite, dans son sens. Il le sait bien pourtant, que ce n'est pas une bonne solution. Dans ce cas, il se force à attendre, à ce que ça avance tout seul.

Il attend.

Il attendra.

Pas trop longtemps non plus.

Pourquoi ?

Parce que, comme Minho l'a dit, il n'a pas de temps à perdre.

Il n'en a plus, de temps.

-Nono ?

-Hm ?

-Je voulais te proposer un truc, t'es pas obligé d'accepter.

-Quoi ?

-Peut-être qu'on pourrait, enfin... Tu sais, faire... comme on a fait l'autre jour.

Il observe son camarade de chambre, les joues qu'il sent rouges.

-C'est-à-dire ?

-Ben... tu sais.

-Non.

Évidemmentqu'il ne sait pas, pense le rouquin. Quelle explication pourrait être plus directes, plus simples ?

Toutes.

Vraiment, toutes.

Mais comment demander à la personne pour qui l'on pense avoir des sentiments, de s'embrasser encore ? Sachant que celle qui demande est Han Jisung, et celle à qui la question s'adresse, est Lee Minho.

Un peu compliqué.

"Nono? Tu veux bien poser tes lèvres sur les miennes encore une fois ? Parce que tu comprends, je n'attends que ça depuis qu'on l'a fait une seconde fois."

Un peu compliqué.

Ou alors !

"NONO EMBRASSE-MOI TOUT DE SUITE."

Ça ne marche pas non plus. Malheureusement.

Comment faire alors ?

-Dis-moi Jisung, je ne peux pas comprendre sinon.

-Enfin...

La chaleur remonte le long de ses joues pour arriver dans ses oreilles.

Elle garde position en haut, mais s'étend de ton son long, en bas, dans les mains, les extrémités. De partout. Et ce n'est pas désagréable. Au contraire.

-Po-poser tes... enfin... tes... tu sais...

La chaleur le fait bégayer, perdre la tête. Il va falloir que ça sorte un jour, il tente de faire le plus doucement possible, avant que le rouquin ne se mette à lui crier de l'embrasser. Ça passerait moins bien.

Un peu compliqué.

-Oui ? l'accompagne Minho, désireux de comprendre ce que le garnement essaie de lui souffler.

-M'emb-

-Minho ?

Les deux jeunes hommes tournent la tête vers la voix, celle d'une dame d'âge mûr, mature. L'un deux la reconnaissent, l'autre non, mais s'en doute. Car en observant ses traits rapidement, il soupçonne la dame.

La mère de Minho vient d'entrer.

***

-Nono !

Le rouquin cherche le noiraud.

Mais Lee est caché.

Lorsque sa mère est entrée dans la chambre, il a simplement posé son pinceau, est sorti de son lit et est parti en courant. Il n'a pas raté l'occasion de la bousculer, épaule contre épaule.

De quel droit vient-elle lui rendre visite ? Quelques heures après le rendez-vous qu'il a eu avec la dame. C'est sûrement elle qui lui a demandé de venir, sinon elle n'aurait pas daigné se relever pour aller voir son fils.

De quel droit ? C'est hypocrite, méchant, irresponsable.

Elle n'a pas le droit.

Non, il n'en est pas question.

Lorsqu'il est sorti de la chambre, il a eu juste le temps d'entendre Jisung dire quelque mots avant de tourner dans le couloir "Je vais le chercher, on arrive dans quelques minutes !".

Il a pu le voir passer devant lui en fauteuil, poussant avec ses maigres bras les roues pour qu'il avance, plus vite encore.

Il se sent coupable de lui faire courir cet effort, qui requiert de la force qu'il n'a pas pour le moment, et qu'il n'aura peut-être plus. Mais il ne trouve simplement pas le courage de se lever, d'appeler son prénom et de lui dire de le laisser tranquille. S'il est parti, c'est parce qu'il ne voulait voir personne, même le rouquin. Il ne se disait pas au fond de lui "que quelqu'un me rejoigne, surtout Han Jisung". Non, s'il est parti en courant, c'est qu'il en avait besoin, besoin d'être seul, de s'évader, d'air. Pas que quelqu'un vienne le réconforter ou quoique ce soit.

Il est caché derrière un buisson, sur le côté de la cour d'hôpital. Il est ainsi difficile de le trouver si on ne regarde que dans la cour en elle-même. Il faut passer derrière les buissons pour atteindre le sien, le dernier du chemin.

-Nono je sais que tu es là ! S'il te plaît réponds !

Non.

-Aller Nono !

-Un problème Jisung ?

Depuis son buisson, Minho peut voir la cour, ainsi que ce qu'il s'y passe. Et là, Lina s'est postée en face de Jisung, les poings sur les hanches.

Le rouquin met quelques secondes avant de répondre.

-Non ! On... joue à cache-cache ! Et j'ai... j'ai perdu mais il ne veut pas se montrer ! Ce coquin.

Il rit nerveusement, tentant de le rendre le plus naturel possible. Ce qui ne réussit pas.

-Hm je vois... si besoin de le chercher est, tu m'appelles ! Tu as regardé derrière les buissons ?

Elle lui fait un clin d'œil complice, avant de se diriger vers l'intérieur du bâtiment.

Elle sait très bien qu'ils ne jouent pas à cache-cache, et en plus de ça, elle l'aide.

Merci Lina.

Il avance donc, sur deux roues, derrière les buissons, et aperçoit enfin le noiraud, blottit contre le dernier buisson de la rangée, qui le regarde.

-Trouvé.

Il se range en face de lui, pose ses bras sur ses jambes et lui rend son regard.

Un long silence s'en suit, qui semble durer une éternité pour le jeune homme aux cheveux noirs. Ils se regardent tous les deux, sans rien dire. Le rouquin semble lui reprocher quelque chose, de même que le noiraud.

-Fallait pas partir.

-Fallait pas venir me chercher.

Le roux lève les yeux au ciel.

Qu'est-ce qu'il est borné.

-Pourquoi t'es parti ? Ta mère vient te rendre visite et toi tu la remercies comme ça ?

Un rire amer et gras s'échappe des lèvres de l'artiste.

-Je devrais la remercier de ne jamais être venue me voir ? D'au lieu de me parler m'avoir mis dans un hôpital ? La remercier pour quoi Jisung ? Pour être venue me voir après des semaines, très certainement sous la demande de la psychiatre de l'hôpital ? Je devrais vraiment la remercier pour ça ? Je ne pense pas non.

Le rouquin ne sait plus quoi dire.

Minho a peut-être raison, dans le fond ? Et si sa mère était, en réalité, une personne qui ne s'inquiète pas vraiment pour son enfant ?

Mais Jisung a vu. Jisung a vu ce regard désolé et inquiet, le regard que porte une mère sur son enfant adoré.

Et il ne pense pas s'être trompé.

Alors pourquoi sa mère ne lui a pas rendu visite avant ?

-Tu devrais monter la voir.

-Non.

-Mais Nono, elle est venue pour toi.

-J'ai dit non.

-Mais Nono, elle avait l'air de s'inquiéter...

-Je dois vraiment te le répéter ? C'est non.

-Tu sais-

Le noiraud le coupe.

-Non.

Le rouquin prend une grande respiration. Ayant une patience limitée, cette situation commence à l'agacer.

-Min-

-Bordel Jisung, j'ai dit non.

-Putain mais Lee Minho ! Ferme ta gueule et écoute-moi.

Ça y est, le garnement commence à s'énerver, et ce n'est que le début.

-Essaie de la comprendre un peu ! Elle n'a peut-être pas fait les bons choix, mais c'est sûrement dur pour elle dans cette situation, comme ç'a été dur pour moi de comprendre. Elle ne l'a peut-être pas encore accepté.

-C'est pour elle que c'est dur ? Pour elle que c'est dur ! Putain, c'est pas elle qui est coincée dans un hôpital avec desidées noires comme j'ai ! Elle passe un moment difficile, tu parles. Elle m'a envoyé ici sans rien essayer de comprendre, c'est facile de laisser son fardeau à quelqu'un d'autre, sans même rien lui dire. Viens pas me dire que c'est dur pour elle, parce qu'elle s'en fout de tout ça ! C'est la psychiatre de l'hôpital qui lui a demandé de venir, ce n'était certainement pas pour voir comment j'allais qu'elle est là. Seulement par devoir, pas par envie.

Il lui a dit tout ça, toutes ces paroles, yeux dans les yeux.

-Et tu ne penses pas qu'elle était tellement inquiète pour toi qu'elle s'en rendait malade ? Qu'elle n'en avait pas le courage ?

-De quel courage tu me parles ! Ça n'a rien à voir avec du courage ! Parce que madame n'aurait pas assez de courage, elle ne viendrait pas voir son fils qu'elle sait mal ? C'est pas un peu simple, sérieusement ? Toi, tes parents ne sont pas directement venus te voir ?

-Si mais...

-Voilà. Alors ne me parle pas de courage.

Minho détourne le regard, afin d'observer le ciel bleu, immaculé d'un quelconque nuage. Et pourtant, ça ne lui semble pas beau. Au contraire, c'est laid, affreux. Pourquoi quelque chose serait beau, après tout ? Qu'est-ce que ça change, au final ? Tout est moche, effrayant. C'est pour ça que Minho a constamment peur de la vie, du monde en général.

Et s'il était, lui aussi, laid ?

-Il faut que tu comprennes, Minho.

Que je comprenne quoi ?

-C'est dur, de penser que tu n'as pas été assez bon pour faire sentir une des personnes que tu aimes le plus, aussi bien que tu aurais aimé. Ce n'est pas si simple. Elle doit se sentir comme si elle n'avait pas été à la hauteur de tes attentes, pas à la hauteur de tes besoins, j'ai-

Le noiraud commence à couper Jisung, mais celui-ci l'arrêted'emblée.

-Putain mais ferme ta gueule Minho ! Laisse-moi terminer.

Ledit Minho se tait. Le roux continue.

-J'ai pu voir, quand elle est entrée dans la chambre, son regard. Toi, tu n'as même pas pris le temps de la regarder dans les yeux. Elle était inquiète, et désolée. Je pense qu'elle s'en veut, de tout. De t'avoir envoyé ici sans avoir pris le temps de te comprendre, de ne pas t'avoir rendu visite depuis tout ce temps, de ne pas avoir été à la hauteur pour que tu sois heureux. Je pense qu'elle s'en veut.

Silence.

Un long silence qui dure bien quelques longues minutes. L'un regarde le ciel, les larmes aux yeux, l'autre regarde son camarade, les yeux inquiets.

-Je n'ai pas le droit de m'énerver, à ton avis ?

-Je n'ai jamais dit ça.

Le noiraud se retourne vers le rouquin, les yeux larmoyants.

-Je te comprends aussi. J'aurais été super énervé que mes parents ne soient pas venus me voir, au moins une fois. Je dis juste que tu ne devrais pas trop leur en vouloir. Mais tu peux t'énerver, gueule leur dessus si tu veux. Mais essaie de leur pardonner.

L'artiste contemple le ciel, encore. Il n'arrive pas à tourner son regardvers Jisung. Il n'en a pas le « courage ».

-Peut-être qu'ils sont juste faibles. Et c'est pas grave, il n'y a pas de mal à ça. Ça arrive. Je suis faible aussi, affirme lerouquin.

-Moi aussi.

Noussommes tous faibles. Et laid.

Mais au moins nous le sommes tous.

***

Le rouquin, par respect pour le noiraud, est resté dans la cour de l'hôpital. Il a fait copain-copain avec une petite fille, nommée Yuna. Ses yeux ne font que sourire, sa bouche ne fait que de s'étirer. C'est une petite fille rayonnante, avec le sourire communicatif. Alors Jisung a eu envie de parler avec elle, de tout, d'affaires de grand. Ses petites oreilles l'écoutent, analysent, et sa petite bouche tente de lui répondre comme il faut. Elle est adorable. Sa mère, passée il y a de ça quelques minutes, a expliqué à Jisung que son père est malade, que la petite Yuna ne tenait pas en place dans la chambre, alors une infirmière l'a emmenée dehors. Jisung s'est bien évidemment porté volontaire pour la garder le temps que la mère se repose avec son mari. Celle-ci a gentiment accepté, lui a donné le numéro de la chambre, puis a filé. La petite est installée depuis de longues minutes sur les genoux immobiles du rouquin, qui lui, a passé ses bras autour de son petit corps.

-Moi j'ai un amoureux ! déclare la fillette.

-Oh ! Comment il s'appelle ?

-Ji-sung ! épelle la petite.

Il rit doucement.

-T'es trop jeune pour moi Yuna. Moi je suis un vieux.

-Mais t'es beau ?

-C'est pas important.

-L'amour ça a pas d'âge !

-Où est-ce que tu as appris ça !

Et voilà que la fillette lui explique que son amie, celle dont le roux ne se rappelle plus le nom, lui a expliqué que l'amour n'avait pas d'âge et pas de genre. Ryunjin, peut-être ?

-Je suis d'accord avec elle. Il faut juste que tu sois adulte pour sortir avec un autre adulte, affirme le garnement.

-Mais toi t'es pas un adulte Jisuuuung !

-Figure-toi que si ! J'ai tant l'air d'un enfant ?

-Je te crois paaaas !

La question est vite répondue on dirait.

-Et toi, enchaîne la petite, t'as une amoureuse ?

Il met quelques secondes avant de répondre, afin de réfléchir, se perdre dans ses pensées. Peut-il considérer Minho comme un amoureux ? À part lui, il ne voit pas. Il sait qu'il apprécie Minho, qu'il l'aime bien même. Mais est-ce qu'il serait« amoureux » ? Après tout, ce n'est qu'une question de petite fille, ce n'est pas si profond. Il n'y en a aucun cas besoin de répondre de manière réfléchie. N'est-ce pas ? Alors il peut dire la première chose qui lui vient entête.

-Un amoureux, finit par répondre Jisung.

-Oh ! Comment il s'appelle ?

Devrait-il dévoiler le nom de son « amoureux » comme ça ?

Bien sûr que oui, Yuna n'est qu'une petite fille.

-Il s'appelle Minho. Lee Minho.

-C'est un joli prénom !

-Je trouve aussi.

-Mais c'est vraiment ton amoureux ?

-Comment ça ? s'étonne le rouquin.

-Bah, il y a amoureux et amoureux ! Amoureux « il est gentil » et amoureux « je veux me marier avec lui » ! Il faut que tu réfléchisses plus, affirme la petite, hochant la tête pour appuyer ses dires.

-Tu penses pas que t'es un peu extrême sur les bords !

-T'es un adulte, tu comprends pas.

En réalité, oui. Tout était plus simple, enfant. Il n'avait pas à se poser ce genre de questions, n'avait pas de problèmes comme ceux qu'il a eu en grandissant. Grandir, ça fait peur, ça donne des problèmes. Pourquoi ne peut-on pas rester enfant toute sa vie ? Garder cette innocence en soi, cette confiance en l'autre et cette gentillesse enfantine. Tout serait tellement plus simple, plus beau. En grandissant, on apprend à faire des choix, on apprend à porter des responsabilités, que cela plaise ou non. Alors qu'enfant, les autres s'en occupent, et pendant ce temps, on s'amuse. Jisung donnerait n'importe quoi pour retomber en enfance, cette période qui lui plaisait tant.

-Je pense que je suis vraiment amoureux.

Le suis-je ?

-C'est trop bien Jisung ! Maintenant, il faut lui dire !

Devrait-il lui dire ? Après tout, ces sentiments sont nouveaux, comment peut-il être sûr qu'ils sont réels ?

Mais après tout, ce qu'il a ressenti pendant ces quelques moments de tendresse, ce n'était pas rien, et c'est avéré.

Mais est-ce que ce serait de même de son côté ? Ou alors il se prendrait un « râteau » ? Mais Jisung en a peur, terriblement peur. Apprendre que ses sentiments ne sont pas réciproques en face de la personne dont on est amoureux, ça fait mal. Très certainement.

-Tu penses vraiment que je devrais lui dire ? hasarde le rouquin.

-Bah oui ! Trop bêtes les adultes. Si t'es amoureux, il faut le dire ! Avant que quelqu'un d'autre le fasse avant toi. Alors debout ! Tu vas lui dire.

-C'est-à-dire qu'il est un peu occupé avec son papa et sa maman là maintenant tout de suite.

-Pour le mariage ?

-Bien sûr que non ! râle le garnement, le rose aux joues.

-Pourquoi alors ?

Comment expliquer ça à une petite enfant ?

-Lui et ses parents se sont disputés. Alors ils règlent leurs problèmes.

-D'accord. Après tu lui diras ?

-Hm... Peut-être.

-Ouaiiis !

-Jisung ? tente une voix familière.

Ledit concerné lève la tête. C'est Minho.

-Yuna, je te présente Minho.

-Celui avec qui tu vas te marier ? demande innocemment la petite.

Le noiraud lève un sourcil, un petit rictus apparaît au coin de ses lèvres, pendant que le rouquin s'égosille à lui expliquer qu'ils ne se marieront pas.

***

Lorsqu'il est monté, ses parents étaient deux. Ils n'ont d'abord pas oser le regarder dans les yeux. Ce qui a eu pour effet de l'énerver encore plus, ainsi que de l'attrister « Vous ne me regardez pas ? Je ne suis pas assez bien ? Je suis un monstre pour vous ? ». Sa mère a tenté, calmement, de lui expliquer pourquoi elle l'avait envoyé dans un hôpital. Elle a affirmé que c'était un conseil de la tante du rouquin, laquelle l'a accueilli un week-end chez lui, laquelle travaille également dans l'hôpital.

-Ah oui ? Ce n'était pas pour les magazines ?

Soudainement, elle a tourné la tête, n'osant pas affronter son regard.

-Et toi, ce n'est pas mieux. Maman m'a envoyé là-bas, je ne t'avais pas vu depuis longtemps. Tu ne prends même pas la peine devenir me voir ? Ne serait-ce qu'une fois ?

-J'étais en voyage d'affaires...

-Mais oui bien sûr. Depuis quand un voyage d'affaire dure six semaines ?

-Je-

-Oui. Bien sûr. Tu n'avais pas le temps. Le travail, la maison à tenir. C'est évident. Bien sûr que je comprends, je comprends bien que, tous les deux, n'ayez pas eu le courage d'approcher votre fils. Peut-être est-il un monstre ? C'est vrai, dépressif, gay...

-Ce n'est pas ça... commence la mère de famille.

-Artiste en plus de ça ! Que pourrait-il arriver de pire ?

Ils ne le regardaient plus. Avaient détourné les yeux, bien trop honteux.

-Oh, je sais ! Peut-être qu'il commence à accepter une partie de lui-même ? Mais voyons, en tant que monstre, il n'en a pas le droit. C'est un monstre et il doit le rester. Mais vous savez quoi ? Je préfère rester un « monstre », comme vous me le faites comprendre, plutôt que de vivre dans la peur de ne pas être parfait. Oui, je ne le suis pas, je ne le serai jamais. Oui je ne suis pas bien, oui je suis malade. Et je retiendrai, jusqu'à la fin de mes jours, que même mes parents, ma famille, n'ont pas voulu me voir, au moment où j'étais le plus mal. Je ne vous le pardonnerai jamais, jamais.

Sa mère s'était mise à pleurer. Silencieusement. Alors le père s'est approché de sa femme en lui prenant la main.

-Minho, tu fais pleurer ta mère.

-Je vous assure que si j'en avais la force, j'aurais déjà pleuré toutes les larmes de mon corps.

Cette réponse a claqué, et a fait soubresauter sa mère, l'a fait sangloter un peu plus fort, sous le regard attristé du père de famille, regardant son fils et sa femme.

Cette famille, elle a tout d'une explosion.

Ça prend feu. Ça saute.

Ça explose.

-Minho... Je suis désolée. Je suis tellement désolée, je te demande pardon. Laisse-moi t'expliquer, je t'en prie.

Ce dernier n'a rien répondu. Ce qui n'est pas forcément une réponse négative. Alors elle a continué, secouée de nombreux sanglots.

-J'ai... elle reprend son souffle. Nous en avons parlé avec ta tante, ton père et moi. Elle nous a conseillé de t'emmener à l'hôpital, pour que ton accident ne recommence pas, au cas-où, et que là-bas tu serais pris en charge. Alors je suis allée dans ta chambre pour te trouver. Et j'ai vu ces magazines. Contrairement à ce que tu crois et à ce que j'ai pu te dire, ça ne me dégoûte pas. J'ai tellement peur pour toi, oh mon chéri qu'est-ce que j'ai peur. Mon inquiétude s'est transformée en colère. J'étais énervée, parce que je pensais que le fait que tu sois gay te mettrait des bâtons dans les roues, bien plus que tu n'en as déjà. J'avais l'impression que ça ne te ferait pas du bien, que ça ne ferait que de te faire du mal, encore plus. Alors je me suis mise en colère, et t'ai envoyé dans cet hôpital. Je ne suis pas venue te voir, et je le regrette. Je m'en excuse. J'ai été stupide. J'avais seulement tellement honte, tellement honte de t'affronter, alors que je t'ai dit des choses horribles à entendre. Je regrette, je suis tellement désolée. Je comprendrais que tu ne veuilles pas me pardonner, je comprends. Mais je t'en supplie, n'oublie pas, n'oublie jamais que je t'aime.

Les yeux du noiraud se sont écarquillés. Dans sa famille, la tendresse et l'affection n'ont jamais été montrée explicitement. De simples petits gestes faisaient qu'on le comprenait, mais Minho, trop occupé par son mal-être, n'a pas pu le remarquer. Ainsi, il avait pour impression que ses parents ne l'aimaient pas, pas comme un parent devrait aimer son enfant. Mais l'entendre là, maintenant, pour la première fois, c'était tout autre chose.

L'homme de la famille passait la main dans le dos de sa femme, tout en la regardant, pas encore capable d'affronter son fils.

-Pour ma part, lorsque j'ai appris que tu étais à l'hôpital, j'ai cru que cela te ferait le plus grand bien de ne pas nous voir pendant quelques temps. Alors je ne suis pas venu. Mais lorsque la psychiatre de l'hôpital nous a dit que tu avais besoin de nous, nous sommes venus. Je m'étais trompé. Je suis désolé. Tu m'as manqué.

Sa mère, était assise sur une chaise, en face de son fils. Son père,debout collé à la mère de famille. Minho, assis sur le rebord de son lit, les fixant tous les deux, ne savant quoi en penser.

C'est alors que son père s'est tourné vers lui, a rencontré ses yeux, puis s'est incliné. Sa mère, voyant le père faire s'est levée, a essuyé quelques larmes, puis l'a imité. Les deux parents étaient ainsi inclinés en direction de leur fils, leur seul et unique fils, en signe d'excuse.

Cette scène était forte, forte car les deux parents admettaient leurs erreurs, l'erreur de ne pas s'être présenté avant à leur fils, la personne la plus chère à leur yeux, qui en avait le plus besoin.

C'était trop.

Beaucoup trop.

Minho a explosé en larmes.

Boom. Boom.

Ça lui a fait du bien, tellement de bien. Tellement de bien que ses parents s'excusent, qu'ils reconnaissent leurs torts et surtout, qu'ils lui expriment leur amour. C'est de ça dont il avait besoin, depuis le début, depuis le commencement. Rien que de l'amour, du soutient, c'est tout ce qu'il demandait. Et il a fini par le recevoir, cet amour qui l'a détenu, laissant des larmes rouler le long de ses joues. Automatiquement, naturellement, ses parents sont venus l'entourer de leurs bras.

Qu'est-ce que ça lui a fait du bien.

Je suis désolé, désolé aussi. Désolé d'être laid.

***

-Wow... commente le rouquin.

Une petite larme s'échappe, que le garnement a le temps d'apercevoir, avant que son camarde ne la fasse dégager d'un revers de main.

-C'est vraiment bien qu'ils aient pu s'excuser et que ça aille mieux, il continue en passant sa main le long de l'épaule de son compagnon.

-Ouais...

Ils sont assis, face à face, dans le petit couloir de buissons que le noiraud a su emprunter plus tôt. Minho est assis sur un rebord, contre de la pelouse, Jisung assis sur son fauteuil, contre les buissons. Ils regardent tous les deux le ciel, le ciel bleu que le sdeux arrivent enfin à apprécier. Il en était temps.

Encore une chose qu'ils partagent, qu'ils adorent partager ensemble. L'autre ne le sait pas, mais un se pose des question, tandis que l'autre en a les réponses. Mais un mur invisible fait tache, les empêchant de partager ce qu'ils ressent.

« Et si j'étais vraiment amoureux ? Qu'est-ce que ça pourrait changer de toute façon ? ». Leur « amour » est voué à l'échec, pense le rouquin. Même si, admettons, ses sentiments étaient réciproques, Jisung le sait, il ne lui reste pas tant d'années à vivre. Il s'amenuise, petit à petit. Le fait est qu'ils ne pourraient pas partager une histoire longue, ce qui pourrait détruire le noiraud encore plus qu'il ne l'est déjà. Et c'est une chose que le garnement voudrait éviter, pour toujours. D'un autre côté, il ne veut pas qu'il l'oublie. Il voulait rester son camarade de chambre chiant qui ne fait que de parler tout le temps et de l'embêter.

C'est tout ce qu'il demande. Qu'on ne l'oublie pas. Que son image reste dans les pensées sans pour autant que les autres souffrent. Mais c'est mission impossible.

C'est vrai. Lorsque quelqu'un meurt, il vaut peut-être mieux pour son entourage de l'oublier. Pour leur bien. Que Jisung ne soit plus dans les esprits de sa famille, ses amis, Minho, lui ferait du mal. Il ne veut pas qu'on l'oublie. Mais c'est peut-être la chose à faire.

Ah mais, on s'en fout.

Jisung n'aura pas mal.

Il sera mort.

Haha.

-Jisung, apostrophe le noiraud.

-Oui ?

-Tu avais raison. Tout le temps.

Son homologue ne répond pas.

-Tu avais raison. Tu m'as donné de bons conseils depuis que je suis ici. Merci beaucoup pour tout ce que tu as fait pour moi. Je tenais àte remercier.

La gorge du garnement se serre.

-Merci encore.

-Merci beaucoup à toi aussi. Tu as permis de me changer les idées, et j'ai rencontré un très bon ami. Merci d'être dans ma vie.

-J'ai rencontré plus qu'un ami.

Jisung se fige. Plus qu'un ami ?

-Haha... C'est une déclaration d'amour ce que tu me fais là ? blague le rouquin.

-Peut-être.

Ah.

Il ne s'attendait pas à cette réponse. Il tourne la tête vers le noiraud, qui lui garde la tête levée en direction du ciel, afin de l'admirer.

Et ça part tout seul.

-Nono, je-

-Je sais, Jisung. Ne t'efforce pas à gâcher ton énergie pour ça.

Puis il baisse la tête et sourit gentiment.

C'est le plus beau sourire qu'il n'ait jamais vu de sa vie.

Je t'aime.

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Je suis de retour !

Vous pouvez pas savoir combien ç'a été galère de poster ce chapitre avec ma connexion internet, en plus mon fichier déplacé dans One Drive.

J'ai eu trop peur mdr.

C'est le chapitre le plus long que j'ai écrit ! Je suis un peu contente uwu.

J'espère que ce chapitre vous plaira !

Et merci à tout ceux qui conseillent mon livre, ou qui la mettent dans leurs listes de lecture, ça me permet d'avoir de la visibilité.

Merci à vous de me suivre dans cette aventure !






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