Je me levai précipitamment de mon canapé, bien décidée à m'endormir en leur ayant fait avouer. Je pris mon sac et re-partis en direction du musée.

Une fois sur place, il étais déjà 21h23. Alors que je sortais de mon bus, je tombai nez à nez avec Jisung. J'adoptai une attitude ainsi qu'un visage neutre et je le pris par le bras avant de l'amener avec moi à l'arrêt de bus.

Nous nous assîmes en silence. Le prochain bus était dans 20 minutes.

-Tu..., commença Jisung.

Il n'eut pas besoin d'en dire plus, je savais qu'il savait que je savais (ndla : même moi je me suis emmêlée avec cette phrase x)). Alors j'hochais la tête.

-Tant mieux. Enfin.

Ce furent les seuls mots que nous échangeâmes du trajet. Une fois arrivé chez moi, je laissai Jisung s'installer sur mon canapé et je pris mon téléphone. Je cherchai dans mes contact avant de cliquer sur celui qui m'intéressait.

-Hyojin-ah ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Hyung-Sik, où es-tu ?

-Euh, là ? Chez mon père, on se fait une soirée pizza pourquoi ?

-Je vous attends tous les deux chez moi maintenant. Et cette fois venez, parce que annuler au dernier moment merci mais non merci.

Et je raccrochai. Jisung me regardai avec des yeux tout ronds. Je me rendis ensuite compte de la situation.

-Je-tu veux quelque chose à boire ?

-Hum, de l'eau, ça serait parfait.

Je me dirigeai donc vers ma cuisine et lui servis un verre d'eau fraîche. Puis je lui amenai au salon où il m'attendait et lui tendis.

Le silence gênant qui nous entourait fut interrompu par la sonnette, pour mon plus grand bonheur. J'ouvris donc le porte à un Hyung-Sik paniqué, accompagné par son père beaucoup trop calme à mon goût.

-Hyojin-ah, bon sang mais qu'est-ce qu'il se pas- hein ?

Hyung-Sik s'était stoppé au milieu de sa phrase car il venait de voir Jisung, qui se pencha en guise de bonjour. Ce fut au tour de son père d'intervenir.

-Qu'est-ce qu'il fou là celui-là ?!, s'exclama-t-il.

-Je suis moi aussi content de vous revoir monsieur Park, ça faisait longtemps, lui répondit-il.

Comme prévu, ils se connaissaient. Le visage de M.Park se décomposa, il se dirigea d'un pas furieux vers Jisung et lui empoigna le col de sa chemise, certainement plus chère que tout ses habits réunis.

-Petit morveux, tu avez promis, elle aussi elle avait pro-...

M.Park s'arrêta au milieu de sa phrase, se rendant compte de la boulette qu'il venait de faire. Il lâcha Jisung et un faux sourire prit place sur son visage, lui donnant une expression à faire froid dans le dos. Il fallait que j'intervienne.

-Asseyez-vous s'il vous plaît.

J'avais opté pour un ton calme et plutôt doux mais mon regard était dur, signe qu'il n'y avait pas moyen de négocier. Ils s'assirent tous, Jisung a mes côtés et le père et le fils de l'autre côté.

-Bon, vous vous doutez bien de pourquoi vous êtes tous ici, commençai-je. Sachez tous que je me souviens de tout ce qu'il s'est passé à cette période. Je m'en souviens grâce à des sortes de flashbacks et mes souvenirs sont revenus, petit à petit. Mais plus que tout, je vous demande une faveur. Après tout le mal que cette histoire a causée, j'aimerai vraiment que vous m'expliquiez tout, ou plutôt que vous avouiez.

Tout le monde se regardait dans le blanc des yeux. Ce fut Jisung qui prit la parole en premier.

-Quand j'étais petit, mes parents ont divorcés. Contrairement à ce que beaucoup d'enfants vivent, je l'ai bien vécu, je me disais que c'était pour le mieux. Mais surtout j'étais petit et je ne crois pas que je me rendait pas vraiment compte de la situation. Ma mère a obtenu la garde et je ne voyais mon père qu'un week-end sur deux. J'ai donc emménagé avec elle, et c'est comme ça que nous sommes devenus voisin. Je t'adorai, tu étais une petite boule d'énergie, toute mignonne. Tu m'avais même trouvé un surnom, Jisunguie. Un jour alors que nous jouions, on... on s'est un peu trop éloigné de nos maisons et nous sommes arrivés dans un parc. Dans ce parc, il y avait Hyung-Sik, son père et sa mère...

Jisung s'arrêta, estimant certainement que ce n'était pas à lui d'en dire plus. Alors ce fut Hyung-Sik qui s'en chargea.

-Ce jour là, comme beaucoup de jour, mon père et ma mère était partis, me laissant seul. Ils ne me donnaient jamais d'explications à leurs sortis de plus en plus régulière. Je les ai donc suivi. J'étais petit mais perspicace. Au détour d'une rue, je les ai vu. Ma mère en pleure et... et mon père. Il-il la frappait, elle... elle criait, son-son corps était re-recouvert de bleus.

-Arrête Hyung-Sik, tu n'es pas obligé, le coupa son père.

La tristesse avait pris place sur son visage qui s'était refermé. Il avait besoin de s'expliquer mais c'était trop dur pour lui, il regrettait mais le mal était fait. Son fils continua.

-Je-je ne comprenais pas tout, mais je m'étais caché derrière un arbre et je pleurai toutes les larmes de mon corps. Et puis je vous ai vu, tous les deux. Vous vous dirigiez vers moi, malgré les protestations de Jisung...

Son père le coupa et prit la parole. Il avait besoin de s'exprimer sur le sujet.

-Ne m'en voulait pas trop s'il-vous-plaît... Je sais que ce que j'ai fait est impardonnable, je ne vous demande pas de me pardonner mais de me comprendre. A l'époque j'allais mal, très mal. J'étais tombé bien bas. La mère de Hyung-Sik devenait de plus en plus distante alors que j'avais besoin de son soutient. J'estimai que c'était de sa faute si je n'arrivais pas à me relever. C'est pour ça que... que.... que je la frappais. Ce jour-là, quand je vous ai vu tous les trois j'étais hors de moi. Mais je me suis aussi rendu compte du mal que je faisais. Malheureusement c'était.... c'était déjà trop tard. La... la mère de Hyung-Sik ét-était dé-déjà mo-morte...

Un silence s'installa, chacun digérant les différentes révélations à sa façon. J'incitai M.Park a continuer d'un mouvement de tête encourageant. Après une grande respiration, il continua d'une voix tremblante.

-Une fois que je m'en suis rendu compte, une seule idée m'obsédait. Que vous ne disiez rien. Alors je vous ai amené dans une petite cabane, la première que j'ai trouvé. Ne croyez pas que j'en suis fière, loin de là, j'ai même honte de vous racontez ça. Mais si Hyojin le veut, il me semble que c'est son droit de le savoir comme nous nous le savons. Une fois dans cette cabane, je vous ai fait promettre de ne rien dire et surtout de ne plus vous voir, pour éviter les problèmes. Jisung a obtempéré, ce rendant bien compte de la situation, mais toi, tu étais jeune, fougueuse et tu voulais absolument me mettre en prison car j'avais tué quelqu'un. Je me maudissais de l'intérieur mais malgré tout, je pensais à mon fils. Je ne pouvais pas le laisser, seul, sans famille. C'était trop me demander. Alors j'ai opté pour la manière forte. Je t'ai attrapé et soulevé et.... et... et tu m'as échappé des mains.

La fin de sa phrase était presque inaudible tellement il parlait doucement. Je vis Hyung-Sik passait une main qui se voulait rassurante dans le dos de son père alors que quelques larmes perlaient au coin de ses yeux. Je sentis une main prendre la mienne et entrelacer nos doigts. C'était Jisung. Il exerça une légère pression, signe qu'il me soutenait.

-Tu es alors tombée sur cette table, d'où cette cicatrice et le fait que tu ne te souviennes plus de rien...

Un nouveau silence s'installa.

-Merci...

Ce fut le seul mot que je réussi à articuler. Je savais déjà tout ça, mais l'entendre comme ça, c'était différent. Mais plus que tout, je savais qu'ils avaient tous fait de gros efforts, surtout M.Park. Celui-ci prit la main de son fils et ils partirent en silence, chose pour laquelle je leur serai toujours reconnaissante.

Je me tournai vers Jisung. Et puis toutes mes émotions prirent le dessus et j'enfouis ma tête dans son cou avant de pleurer à chaude larmes. Mes mains passèrent autour de sa nuque et ses mains ma caressèrent légèrement le dos.

Parfois la vérité faisait du mal à entendre. Mais après tout, c'était pour mon bien...

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