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3. Pour le meilleur et pour le pire

Mon reflet, dans le monde réel, lance un regard à Mylène. C'est une étudiante du demi-groupe précédant qui a un tiers temps. Elle occupe ma paillasse habituelle. Ça veut dire que... eh bien, je vais devoir m'installer ailleurs. Faite que ça ne soit pas un mauvais signe... songe mon écho autant que moi. Mais non ! Nous nous reprenons ; il ne faut pas penser à des malheurs. Ça n'est pas un tel détail qui changera quoi que ce soit. Après qu'un certain nombre de mes camarades l'aient fait, je tire au sort mes cultures bactériennes dans la boîte que la prof tient. Numéro trois... Mme Julien me donne ma boîte de pétri et mon tube à hémolyse.

Après le départ de Renée, je m'installe rapidement. Lavage des mains ? OK. Désinfection de la paillasse ? Aussi. Je sors mes affaires et range mon sac. Puis, eh bien, on se met au travail ! Je regarde mon autre moi qui commence par aller chercher son matériel. Bon départ, Enjy-en-toc, tu t'y reprends par trois fois... Bravo à toi ! Dans mon espace de l'irréel, je soupire. C'est un gros défaut que j'ai. On recommande de faire un minimum de déplacement dans le laboratoire, en microbiologie, mais j'oublie toujours au moins une ou deux choses.

Mon reflet s'affère à préparer ses frottis bactérien pour la coloration de Gram – avec une lame de microscope pour la culture en bouillon et une pour celle sur gélose. Tout comme d'habitude et quand les frottis sont secs, mon écho recouvre les lames d'alcool durant cinq minutes au-dessus d'un bac avec un fond d'eau. Puis, je les rince et les laisse sécher. Tout va bien mais cela ne dure pas...

A l'aide d'une pince, l'autre Enjy sort les lames du pot de Lugol. Elle les passe à l'eau distillée quand, tout à coup, la lame du frottis de la culture en bouillon glisse et tombe dans le bac... Fabuleux. Vu qu'il contient l'eau des rinçages, de l'éthanol, du cristal violet et du Lugol... autant dire que la lame est foutue – très probablement. De l'autre côté du voile, je bondis. Sérieusement là ? Ça ne m'était jamais arrivé ! Il faut que ça soit le jour de l'examen ? Quelle perte de temps !

Sans traîner, je finis de prépare la lame restante et j'abandonne la seconde. Je rebondis aussitôt en commençant à refaire des frottis. Par sécurité, j'en refais deux de chaque culture. Pas question d'échouer ! Mon reflet et moi sommes en symbiose : je suis à sa place mais je suis devenue complètement impuissante. Je ressens néanmoins toutes ces émotions comme si elles étaient miennes ; ce qui n'est pas si faux.

Pendant que les nouveaux frottis sèchent, mon écho observe déjà la lame terminée. L'imposteur pousse un soupir, désespéré. Il n'arrive pas à voir quoi que ce soit ; c'est sans doute des difficultés avec la mise au point du microscope. Alors, mon moi irréel laisse cela de côté et reprend son travail avec les colorations de Gram. C'est le b.a.-ba de ce qu'il faut savoir faire ; sans cela, on est bloqué sur toute la ligne ! Si on échoue le Gram, on ne peut pas faire bon nombre de tests supplémentaires.

Je râle quand l'autre Enjy passe à l'observation des nouvelles lames. Rien ! Elle ne voit rien, sur aucune des colorations. C'est un cauchemar ! En pleine détresse, mon reflet branche le second microscope – ça arrive assez fréquemment que ce soit des causes matérielles... Cependant, non, rien non plus. Je crie et hurle de frustration. L'imposteur, lui, se sent noyer et lutte pour ne pas pleurer. La professeure, qui passe dans les rangs, l'informe :

« Il ne reste que trente minutes. »

Parce que bien sûr, la seule fois que j'oublie ma montre... c'est aujourd'hui ! Par tous les diables, rien ne va ! J'ai pourtant tenté de me rassurer. Ô grand jamais je n'aurais imaginé un tel scénario. Bon, bah, on passera pour la galerie Api. Je regarde mon reflet qui s'en va chercher les milieux sélectifs à ensemencer. Il les prend tous, et ce, pour les deux cultures. Il n'a plus le choix après tout.

Lasse de regarder ce désastre, je fais volte-face en espérant tourner le dos à l'écran immatériel devant moi, mais il suit mon mouvement. Ce n'est pas croyable ! En plus de tout foirer, je ne peux vraiment pas fuir ce carnage ? Laissez-moi ; je veux m'en aller loin ! Ce reflet a pris ma place, pour le meilleur comme pour le pire, alors laissez-moi ! Je ne veux plus de tout cela ! Ça n'est que naviguer de difficulté en échec, et d'échec en difficulté ! Entre les limites de ma capacité d'apprentissage, à la phobie scolaire, à, maintenant, ça, ç'en est trop !

Folle, je veux échapper à cette vision qui fait pitié ; je me rue de tous bords. Je tente même de courir à travers l'écran séparant nos réalités, mais rien n'y fait. Les faits sont là, inébranlables ; je ne peux pas m'y soustraire, ni même reprendre ma juste place. Je suis désarmée.

Quand ma colère retombe, je fonds en larmes et regarde comment s'en sort mon écho. Il vient de sortir de la salle. Il a dû jeter toutes ces lames et devra donc, nécessairement, recommencer ses colorations demain. Paloma s'enquiert :

« Alors, tu as réussis ?

— Pas du tout », répond l'imposteur, la voix vibrante.

Son corps – ou plutôt le nôtre – tremble de toutes parts. L'autre Enjy tente vainement de le cacher.

« Ah merde. Qu'est-ce qui a raté ?

— Le Gram. J'ai rien vu du tout. J'ai tout ensemencé, du coup.

— Ah... Après, au moins, si tu as tout ensemencé, tu auras toujours ça demain. »

De toute façon, il ne peut plus rien arrivé d'incommodant. J'ai tout ensemencé, donc j'aurais au moins une orientation quant au genre voire à l'espèce de ces bactéries. Sauf si ça ne pousse pas... Toutefois, je raye l'idée. Ça ne m'est jamais arrivé, et il n'y aurait aucune raison pour que cela se produise. J'ai tout bien ensemencé comme il faut et j'ai fait attention aux températures d'incubation.

Après quelques nouveaux échanges, mon reflet s'en va. De que qu'il entend, Kévin aussi a échoué son Gram et il a ensemencé une galerie Api au hasard. C'est toujours ça de pris... Je ne suis pas tant en disgrâce si lui aussi échoue. Je ne l'ai jamais apprécié et nous sommes ennemis. Le réconfort n'est que trop futile néanmoins, et les larmes abondent dans mes yeux. Mon écho est lui aussi, larmoyant. Nous sommes des égaux ; nos sentiments et émotions sont mêmes.

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