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Scène 8


La scène se concentre tout d'abord sur Alexis et Adrien qui sont sur le canapé. Ils arrêtent de s'embrasser et se regardent silencieusement.

Adrien : Je suis persuadé de t'avoir déjà vu auparavant.

Alexis : La beauté ne s'oublie pas aussi facilement.

Adrien : Non, vraiment, c'est horrible comme sensation !

Alexis : J'ai tourné dans quelques films, c'est peut-être pour ça.

Adrien : Oh, vraiment ? Tu es acteur ?

Alexis : J'ai pas fait les cours Florent mais oui, je suis acteur.

Alexis : Dans quoi tu as joué dernièrement ?

Alexis : Je ne me rappelle plus parfaitement du titre mais c'était un truc du genre « Un minet en chaleur et son sugar daddy ».

Adrien : Sérieusement ?

Alexis : Oui. A moins que ce soit daddy tout court.

Adrien : Et bien, je ne m'attendais pas à ça.

Alexis : Allons, tu ne me voyais tout de même pas dans un Woody Allen !

Silence.

Adrien : Tu as des problèmes d'argent ?

Alexis : Non, seulement des problèmes de mœurs.

Adrien : C'est pas mieux.

Alexis : Ca, c'est toi qui le dis. J'adore mon métier. Je suis baisé par des stars, caressé par la caméra, vénéré par des milliers de pauvres types à travers le monde... Imagine toutes ces personnes tristes qui ne pourront frôler leur fantasme qu'à travers un petit écran, une image de moi, à peine un hologramme. C'est absolument tragique, donc absolument jouissif.

Adrien : Mais c'est surtout absolument faux.

Alexis : Bien sûr que c'est faux. Mais le vrai sexe ne m'apporte rien. J'aime l'artifice, le rêve que je fais vivre un instant dans les cerveaux libidineux de mes admirateurs, comme une princesse disney aux cuisses écartées. Il faut leur faire croire à tout un univers : la triple pénétration sans lubrifiant, le viol consenti, les orgies aussi bien organisées que des funérailles... L'orgasme surtout !

Adrien : L'orgasme existe, pour le coup.

Alexis : Tu as trop regardé mes vidéos.

Adrien : Je peux te le prouver.

Adrien s'approche vivement d'Alexis. Ils s'embrassent mais quand Adrien devient trop entreprenant, Alexis se lève.

Alexis : Tu es beaucoup trop réel pour moi, Adrien.

Adrien : Tu plaisantes !

Alexis : Non, je sens que tu es sincère et je n'aime pas ça.

Silence.

Alexis : En fait, je n'aime pas le sexe.

Adrien : Tu en as fait ton métier !

Alexis : Justement. On ne peut pas être dégoûté de quelque chose que nous n'aimons déjà pas. La pornographie n'a pas gâché ma vie, elle n'a fait que confirmer mes certitudes. Seul le cul est sain, le sexe est une perte de temps.

Adrien : Actuellement, tu es une perte de temps.

Alexis : Regarde-moi !

Alexis admire le regard d'Adrien, satisfait.

Alexis : La seule chose qui m'excite chez toi, c'est mon reflet dans ton regard.

Adrien : Autant te masturber devant un miroir.

Alexis : Oh non, tu ne comprends pas, j'ai besoin de toi. Je désire le désir. Ton corps ne m'intéresse pas, mais ce regard en revanche ! Empli de déception, illuminé par une pointe d'espoir, assombri par la frustration, et tout cela pour moi ! Je ne connais rien de plus exaltant ! C'est pour ça que je ne couche avec personne en dehors d'un tournage : je ne peux pas être satisfait si mon partenaire l'est aussi, alors je préfère sacrifier son plaisir au mien.

Adrien : Et comment tu vis le fait d'être cruel ?

Alexis : Je ne suis pas cruel, ce sont les autres qui le sont avec moi !

Adrien : Binh voyons.

Alexis : Je ne suis pas mauvais, c'est la vie qui m'a fait comme ça. C'est vous, en fait, qui m'obligez à être un connard.

Adrien : Cruel, et hypocrite en plus.

Alexis : C'est toi l'hypocrite. C'est facile d'en vouloir aux bourreaux, mais ils ne font que le travail qu'on leur a donné. Et puis franchement, si je devenais respectueux, qui est-ce que j'intéresserais ? Vous pleurez sur votre sort, mais vous aimez ça, qu'on vous maltraite.

Adrien : Tu dis ça pour te rassurer. Etre un connard, c'est la seule chose que tu sais faire, alors ça te plait de penser que nous aimons ça, comme un psychopathe espère soulager ses victimes. Mais finalement, tu ne fais que nous achever un par un, proprement, sans une goutte de sang. Et le jour où tu comprendras que tu n'es qu'un assassin, ta première victime, ça sera toi-même.

Alexis : C'est fou d'être aussi rancunier juste parce qu'on n'a pas baisé.

Adrien : Ce n'est pas de la rancune, c'est du dégoût.

Alexis : Ravi de l'entendre.

Silence.

Adrien : Et Valentin ?

Alexis : Quoi, Valentin ?

Adrien : Tu couches bien avec lui, non ?

Alexis : Oui, mais c'est différent.

Adrien : Tu crois ça ?

Alexis : Oui. Quand je couche avec Valentin, la victime, c'est moi.

La scène se concentre ensuite, dans un jeu de lumière, sur Valentin et Thomas. Ils sont près de la fenêtre.

Thomas : Et qu'est-ce que tu fais maintenant ?

Valentin : Ce que je fais de mieux. Je pleure un soir, ça me donne de l'inspiration pour écrire le soir suivant, puis je pleure de nouveau le lendemain en lisant ce que j'ai écrit la veille, et ainsi de suite. La mélancolie est très productive.

Thomas : Pleure bébé, pleure.

Valentin : La mélancolie est plus productive que le sarcasme, Thomas.

Thomas : Tu le manies pourtant aussi bien que moi, si mes souvenirs sont bons.

Valentin : Je suis un sarcastique mélancolique, dans ce cas.

Thomas : Valentin, ou le talent de transformer la dépression en lettres de noblesse. Quelle mascarade !

Valentin : Ca n'a rien d'une mascarade, il s'agit seulement d'art.

Thomas : Je n'ai jamais été sensible aux performances.

Valentin : Ça ne m'étonne pas pour un étudiant en sociologie.

Thomas : Psychologie, Valentin.

Valentin : C'est pire.

Valentin s'allume une cigarette.

Thomas : Et tu n'as personne dans la vie ?

Valentin : Oh si, au contraire, j'ai beaucoup trop de monde.

Thomas : Je parlais d'un petit ami.

Valentin : Un petit ami ? Pourquoi faire ?

Thomas : Ca peut changer une vie, tu sais.

Valentin : Ca n'a pas changé celle d'Alice, apparemment.

Silence de gêne.

Valentin : Je ne peux pas m'enfermer dans une seule relation. J'aurais l'impression de ne pas exister.

Thomas : Tu existeras au moins dans un regard.

Valentin : C'est trop peu. Pourquoi se limiter à une lampe de chevet quand on peut avoir des projecteurs ?

Thomas : Pour ne pas finir aveugle.

Valentin : Si je finis aveugle, je compte sur toi pour me guider.

Valentin s'approche de Thomas pour essayer de le séduire.

Valentin : C'est peut-être de ça dont j'ai réellement besoin. Que l'on m'arrache enfin les yeux, l'obscurité complète pour m'empêcher d'être ébloui par les lumières des autres. Me confisquer mon regard pour oublier ceux que je croise chaque jour, dans la rue, dans mon lit, et qui semblent écraser mon cœur sans même le savoir. Des regards sûrs et fiers de vautours affamés, des regards qui eux ne pleurent jamais, des regards qui n'ont même pas à me regarder pour me torturer...

Il se blotti contre Thomas.

Valentin : Des regards comme le tien.

Valentin essaye de l'embrasser mais Thomas recule.

Thomas : Ce n'est pas en récitant de la prose que tu vas réussir à me séduire. C'est aussi poétique que lamentable, juste joliment minable, rien de plus.

Valentin profondément vexé : Pourquoi tu dis ça ?

Thomas : Parce que seul l'art me plait en toi. Je te regarde là, à moitié nu, comme une pierre tombale au milieu de mon salon, barbotant dans ta tentative désespérée de me voir céder à tes belles paroles, mais ça ne me suffit pas. Je sais ce que tu vois en moi, et je n'aime pas ça. Tu n'es qu'à la recherche d'une nouvelle perle à enfiler sur le long collier de tes conquêtes amoureuses, un trophée à portée de lèvre, une simple fierté personnelle, et je me respecte bien trop pour me permettre de céder. Tu me dégraderais.

Valentin ému aux larmes : Comment peux-tu me dire ça ?

Thomas : Tu m'y as poussé. Tu devrais me remercier, pleurer t'aide à écrire, c'est toi-même qui me l'as dit.

Valentin : Je ne pleure pas parce que tu m'as blessé, je pleure parce que tu ne comprends pas. Je pleure parce que t'es con.

Thomas : Pardon ?

Valentin : Oui, t'es con. Je dois toute ma vie aux garçons que j'embrasse chaque soir, je leur dois tout ce que j'ai aujourd'hui, parce qu'un seul baiser, une seule caresse me permet de tenir jusqu'à la caresse suivante. Quand je m'approche de toi, ce n'est pas de la séduction, c'est de l'instinct de survie. Et quand tu recules, quand un garçon recule face à ce que je suis, je me sens tellement mort. Ce n'est pas un refus, c'est une exécution. Tout m'échappe, mon coeur, mes larmes, mon esprit. C'est tellement proche du vide que ça frôle la folie pure. Il n'y a plus rien quand il n'y a personne, et je ne peux pas survivre à ça.

Thomas : Arrête de pleurer.

Valentin : Comment ? Comment pourrais-je arrêter de pleurer ? Regarde-moi ! Je passe ma vie à souffrir de l'amour que l'on ne me donnera jamais assez ! Que ça soit un inconnu, un vieux libidineux, un puceau sans intérêt, le copain de ma meilleure amie, je ne peux m'empêcher de me donner au premier venu pour me nourrir du peu qu'il peut m'offrir ! Je suis condamné à crever la dalle de sentiment parce que ce monde n'en a pas assez pour moi, parce que je ne suis pas foutu de m'en donner à moi-même, parce que des connards comme toi ne sont pas foutus d'aimer des connards comme moi, parce que...

Thomas embrasse soudainement Valentin puis les deux se regardent longuement.

Valentin : Tu l'as fait par pitié, n'est-ce pas ?

Thomas ne répond pas, gêné, puis fini par acquiescer. Valentin fond en larme dans ses bras.

Y

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