CHAPITRE XXXVIII
Pendant sa phrase de prise de conscience, Alexandra ne s'était pas aperçut qu’elle pleurait pour de vrai en dansant. Une fois complètement revenue à elle-même, elle regarda autour d'elle en voyant dorénavant les personnes qui lui faisaient face. La salle était calme, et tous la regardaient comme s’ils la voyaient pour la première fois. Amanda, Carla, Jason, et deux autres personnes pleuraient d'abondantes larmes silencieuses, comme elle si souvent. Quanta elle, et bien, elle se me sentait mieux, moins lourde. Elle était consciente qu’elle n’était pas complètement debout, mais elle sentait qu’elle allait mieux.
- Merci Alexandra. Il n'y a pas de mot pour décrire ce que tu viens de faire. Et je suis contente que chacun de vous ai pu vider son sac. C'était mon cadeau, je voulais que vous puissiez passer une fête de Noël plus en phase avec vous-même. Et je peux vous dire que vous m'avez également fait un magnifique cadeau. Je suis fier de vous tous. Merci et passez de très bonnes fêtes de fin d'année. On se retrouve l'année prochaine, finit-elle la voix chevrotante et les yeux rougis.
La classe se vidait petit à petit, je pris mes affaires et tout ce que je voulais c'était courir rejoindre l'homme que j'aimais.
- Alexandra, ce que tu as fait, c'était waouh... Me dit Carla en me prenant dans ses bras.
Mais moi je voulais ceux d'Angel. Je lui souris à elle et à Jason. Je m'apprêtais à les fausser compagnie quand le prétendu jolie cœur masculin, du cours m'intercepta par le bras. Il était mignon avec ces yeux d'un bleus profond et ses cheveux bruns, mais à mes yeux personne n'égalera jamais Angel.
- Alexandra, je voulais te dire que ta prestation était de loin la plus belle que je n'ai jamais vu. Et je voulais aussi te demander, si tu voulais bien qu'on passe la fête de Noël ensemble, ou à défaut me donner ton numéro pour qu'on puisse fixer un rendez-vous un autre jour.
Je ne l'entendais presque pas, toute mon attention était attirée par l'homme qui m'attendait derrière moi.
- Non elle ne veut pas, parce qu'elle a un mari. Et je dois te faire une confidence, Terrence Mc coll, son mari supporte de moins en moins la singulière attention que tu portes à sa femme depuis onze semaines. Donc je te conseille de lâcher immédiatement le bras de ma femme, et de t'en aller dans un endroit où je ne pourrai pas te voir.
Angel parlait d'une voix calme et posée d'où on pouvait néanmoins sentir une vibrante colère. Il dominait Terrence d'au moins une bonne tête et était plus large que lui des épaules. J'arrêtai là, la comparaison, parce que si je devais continuer, j'allais mettre Terrence encore plus bas que terre. Ce dernier blêmit et battit en retraite sans un mot. Angel avança d'un pas vers moi et comme s’il lisait en moi, il me prit dans ses bras. J'étais enfin dans le seul endroit au monde où je voulais être. Sa chaleur me faisait un bien fou et je n'imagine pas ma vie sans lui. Et pour la troisième fois de la journée, je pleurais.
- Je suis si fier de toi Alexandra. Je suis certain que ça n'a pas été facile de faire ce que tu as fait, mais je suis néanmoins très content que tu aies réussi à confronter volontairement ton passé.
On était à présent tout seul dans la salle. Sa présence, ajoutée au calme ambiant, m'apaisaient. Lui seul avait entièrement saisi toute la portée de ma chorégraphie, lui seul comprenait réellement ce que j’avais fait.
- Allons-y, si tu veux qu'on ait le temps d'acheter tout ce que tu veux pour le sapin, me dit-il en essuyant mes lames avant de m'embrasser avec une tendresse qui me faisait fondre.
La frénésie de Noël régnait partout dans l'air glacial de ce mois de décembre. Les boutiques étaient bondées et illuminées de plusieurs couleurs, il y'avait des sapins dans chaque recoin où je posais mon regard. Avec Angel on ne savait pas trop quoi payer, aucun de nous ne savait comment faire, alors on achetait toutes les décorations que l'on croisait. Et on s'arrêtait dans chaque boutique de nourriture que l'on trouvait, c'est certain que ce soir on n'allait pas manger. Il était détendu et riait plus. On aurait dit que me voir danser ainsi, avait également ôter un poids de ses épaules. Peut-être qu'il va enfin vouloir approfondir nos rapports intimes.
Écris une lettre au père Noël alors, se moqua la petite voix.
De retour à la maison, Alexandra avait foncé droit vers le sapin avec une petite partie des achats en main. C'est la première fois depuis des années que j’étais heureux de fêter Noël. La joie d'Alexandra était communicative, ses yeux pétillaient et elle riait. Son rire était magnifique, comment le simple fait de la faire rire me gonflait de joie. Depuis que je l'avais rencontré, je me suis rendu compte que son bien-être passait avant le mien. La savoir heureuse, suffisait à me rendre heureux.
A leur arrivée, Alexandra avait insisté pour monter sur l'échelle afin de décorer le sapin. Christopher n'était pas totalement à l'aise avec cette idée, mais il avait très vite abandonné en comprenant que tout ce que Alexandra voulait, Alexandra l'obtenait. A la regarder les joues rose, et le regard pétillant de bonheur, Christopher comprit tout doucement pourquoi certains hommes se disent prêt à tuer pour la femme qu'ils aimaient, parce que c'est exactement ce que lui ressentait. Il serait sans conteste prêt à éliminer toutes choses, ou personnes qui constitueraient une menace pour elle.
Lorsque je reviens auprès d'elle après m'être absenté pour prendre un appel, je me figeai quand je l'entendis fredonner un air de musique. Au risque de ne pas la faire taire, je restai là où j’étais, et pour la deuxième fois de la journée je l'espionnais. Le son qui sortait de sa gorge était clair, limpide et doux. Elle ne parlait pas, mais c'était tout comme. Et qui sait peut-être que mon vœu de l'entendre enfin me dire un mot se réalisera demain.
Quand elle eût fini de mettre l'étoile sur la cime du sapin, elle redescendit de l'échelle pour admirer son œuvre. Le sourire aux lèvres, et les mains ramenées devant elle en signe de prière, elle regardait le sapin richement décoré, briller de mille feux. Et moi comme un con, je souriais heureux de la savoir si heureuse, avant de l'enlacer par derrière et d'enfouir mon nez dans son cou.
- Joyeux Noël mon ange roux, chuchota Christopher en faisant chavirer le cœur de la jeune femme.
Patientant les mains dans les poches, devant la grande baie vitrée de ma chambre, j'attendais qu'Alexandra finisse de s'habiller. Chose que je n'avais jamais fait, attendre une femme pour quoi que ce soit. Mais même attendre devient une activité passionnante quand il s'agissait d'elle. Au bout d'un certain temps, elle sortit enfin de l'immense penderie que l’on partageait désormais, dans une époustouflante robe fourreau aussi blanche que pourrait être la noirceur de mon costume. La blancheur laiteuse de sa peau se confondait parfaitement avec sa robe qui prenait fin au niveau de ses genoux. Elle ne portait pas d'escarpins, mais la hauteur de ses chaussures couleur or était convenable. Ses cheveux rouges foncé, étaient ramenés sur sa nuque dans un chignon tressé et elle avait pour seul maquillage, un soupçon de rouge à lèvres qui accentue la couleur rose de ses lèvres. Et ce parfum, à l'odeur fruitée me rendais fou.
- Tu es magnifique Alexandra, lui murmurais-je en inspirant sa douce odeur.
Je souris face à sa gêne avant de mettre ma main au creux de ses reins pour la conduire en bas. Et dès qu'elle me fit dos, mon œil tiqua sur la grande fermeture couleur or comme ses chaussures, qui allait du bas de son cou, jusqu'au bout de la robe, en passant sur sa belle croupe rebondie. Quand je pense qu'il me suffit juste de la descendre pour qu'elle soit presque nue devant moi. Et je pourrai encore contempler da peau laiteuse rosir sous mon touché. Elle ne sait pas à quel point elle rendait l'avenir de mon abstinence précaire. Elle marchait devant moi et je ne pouvais que fixer la longue queue de cheval qui tanguait au gré de ses roulements de hanche. Sans le savoir cette jeune femme était en train de casser brique par brique ma volonté.
- Bonsoir et Joyeux Noël Alexandra, fit le meilleur ami d'Angel en me serrant la main. Et je voulais m'excuser pour ce qui s'est passé lors de notre première rencontre.
D'un léger mouvement de la tête, je lui fit comprendre que c'était déjà oublié. C'est d'ailleurs moi qui devait m'excuser pour ma réaction pas lui. Angel a dû lui dire la raison de ma crise vu qu'il avait changé de parfum.
John était un homme athlétique et bien entretenu, avec beaucoup de classe, et presqu'aussi grand qu'Angel. Mais contrairement à lui, John avait des yeux bleu clair et des cheveux d'un blond vénitien. À son costume, sa montre, et sa coiffure impeccable, ça se voyait que lui aussi ne vivait pas sous un pont, il en était même loin.
- Vu que cette première rencontre n'a pas été fameuse, je vais recommencer les présentations. Je me nomme John Carter et c'est un immense plaisir de vous rencontrer Mademoiselle Smith.
Je pris la main qu'il me tendait avec un petit sourire.
La sonnerie de la porte d'entrée retentit dans le spacieux hall où nous nous tenions. Ça devait être Carla, sans attendre la gouvernante, je m'élançai pour la faire entrer. Elle avait détaché ses cheveux frisés qui formaient une grande auréole autour de son visage. C'est la première fois que je voyais ses cheveux détachés. Sa robe bustier noir mettait en valeur ses courbes et ses yeux noisettes.
- Waouh Alex tu ne m'avais pas dit que tu avais pour maison toute une partie du continent américain, cria-t-elle en me prenant dans ses bras en me faisant chanceler. Et Joyeux Noël, fit-elle souriante.
De moi
À Carla : Merci et Joyeux Noël à toi aussi. Tu es ravissante.
- Merci, mais pas autant que toi. Tu t'ai vu ? Je suis certaine que ton homme va te gâter ce soir. Si tu vois ce que je veux dire, argumenta-t-elle en jouant avec ses sourcils.
Cette fille ne changera jamais, pensais-je en riant.
Je m'écartai pour la laisser passer en la guidant ensuite jusqu'à l'endroit où Angel et John attendaient. Elle regardait les lieux avec des yeux ébahis, en murmurant des mots que je n'entendais pas. La salle à manger était chaleureuse avec le feu qui crépitait dans la grande cheminée, et le sapin qui illuminait de mille feux cette pièce d'un blanc immaculé, à l'allure strict et habituée au calme. Lorsque je me rapprochais des deux hommes, je sortis mon téléphone pour les présentations.
De moi
À Carla : L'homme aux cheveux couleur de jais, c'est Christopher Walstein, mon copain et celui avec les cheveux blonds, c'est John Carter, son meilleur ami.
- Tu ne m'avais pas dit que c'est toi avais les deux hommes les plus sexy du monde chez toi, chuchota-t-elle quand on se rapprochaient.
- Bonsoir Monsieur Walstein, commença-t-elle intimidée.
- Bonsoir, appelez-moi Christopher, et vous devez être Mademoiselle Carla O’connell. Ravi d'enfin mettre un visage sur votre nom.
- Appelez-moi Carla. Je suis également ravie Monsieur, euh, je voulais dire Christopher, se reprit-elle.
- Laissez-moi vous présenter mon ami, John Carter.
- Bonsoir Mademoiselle O’connell, et appelez-moi John, répondit John d'une voix, qui ne laissait pas Carla indifférente, étant donné qu'elle rougissait légèrement.
- Bonsoir.
C'est la première fois que je voyais Carla confuse ou même gênée de parler à quelqu'un. D'habitude elle qui est si loquace, et maintenant on dirait moi, avec quelques mots en plus.
Ce repas de Noël se passait pour le mieux. Une musique qui ressemblait à du jazz jouait en fond sonore. Angel était assis en bout de table, avec moi à ses côtés. Je faisais face à John et j'avais pour voisin de table Carla. Nous étions donc installés tous les quatre en dessous du grand lustre de verre, autour de la grande table à manger faite pour vingt personne, et nous savourions un de ces mets au nom imprononçable, fait par le chef cuisinier. Les discussions tournaient plus entre Carla et John, même s’ils nous incluaient de temps en temps. Moi je répondais en hochant la tête. On riait des blagues bizarres de John, même Angel. Cet homme était vraiment sympathique, et je comprenais maintenant pourquoi ils étaient meilleur amis. Ils avaient tous les deux des personnalités différentes, qui s'accordaient néanmoins.
- On arrive à l'instant que j'aime le plus le jour de Noël, le partage des cadeaux, fit John en déposant son verre de whisky sur la table basse. Il s'en alla sous le sapin et revint avec toute de cadeaux qui s'y trouvaient.
- Tiens Alexandra, ça c'est pour toi et celui-ci c'est pour toi Christopher. Désolé Carla, je ne savais pas que vous alliez venir, sinon je vous aurais apporter un cadeau à vous aussi.
Je pris la petite boîte rectangulaire qu'il me tendait. Elle n'était pas emballée, seul un ruban rouge l'entourait pour former un joli nœud en son centre.
- Tu peux l'ouvrir si tu veux.
Je n'attendis pas une seconde de plus pour l'ouvrir. Il s'agissait d'une grande épingle à cheveux dont la tête représentait un trèfle à quatre feuille serti de plusieurs pierres précieuses de couleurs verte, rose et bleu. C'était tout simplement beau, et ça a dû lui coûter très cher. Angel, lui avait reçu des boutons de manchettes dont la valeur devait également valoir le prix d'une maison. Mon téléphone avait grossi d'un quatrième numéro, je le sorti donc pour lui dire merci.
De moi
À John : Tu n'aurais pas dû. Mais j'aime ton cadeau. Il est très beau.
- Je suis ravie qu'il te plaise, et même si tu ne dis rien, je sais que tu aimes ton cadeau également Christopher. Plaisenta John.
Je lui tendis également un présent, ainsi qu'à Carla. Le sien était un sac à main Marc Jacobs qu'elle me décrivait tous les jours et celui de John était un parfum portant le logo YSL.
De moi
À John : Pour remplacer celui que je t'ai involontairement contraint à changer. Et c'est de notre part à tous les deux.
De moi
À Carla : Je sais que tu en rêvais.
- Merci, ton cadeau tombe bien, le parfum que j'utilise actuellement ne me convenait d'ailleurs plus.
- Merci Alex, tu es la meilleure. Merci à vous aussi Christopher.
- Pas la peine de me remercier, c'est Alexandra qui a tout fait.
- Tiens, ça c'est de ma part, tu ne voulais plus me remettre la mienne alors je t'offre la tienne.
Il s'agissait d'une écharpe en soie fleurie. C'est la même que celle que Carla portait la semaine dernière. Je ne savais pas qu'elle s'était rendu compte qu'elle me plaisait.
De moi
À Carla : Merci, j'adore. Comment tu as su qu'elle me plaisait ?
- Je le sais tout simplement parce que tu m'as fait tes yeux de chat quand je te l'ai repris des mains, fit-elle en se moquant.
Deux heures après la remise de nos cadeaux, John reçut un coup de fil qui le poussa à s'en aller, Carla le suivi en même temps. Angel l'a bien proposé de rester, mais elle devait aller rejoindre des amis en boîte. J'ai d'ailleurs été invitée, mais vu les yeux ronds qu'Angel m'a fait, décliner aux yeux et au su de tous était ma seule option.
Il ne m'avait pas donné de cadeau ce soir, mais la vie que j'avais avec lui est en elle-même un cadeau d'une valeur inestimable. Je remontai rejoindre Angel dans la chambre, après avoir raccompagnée Carla. Mais je ne l'y trouvai pas. Néanmoins, la troisième porte présente dans sa chambre à coucher était ouverte. Encouragée par mon envie de tout savoir sur lui, je me dirigeai là où je n'avais pas été invitée. L'endroit était uniquement éclairé par la lampe de bureau, ce qui me fit remarquer que cette pièce n’avait rien de particulier, c'était juste son deuxième bureau. Mais cette constatation ne suffit pas à me faire partir, et encore moins après avoir vu le reflet d'un cadre de photo sur sa table. C'est la première fois que je voyais une photo dans cette maison. Tout ici était impersonnel.
Je savais que ce n'était pas bien, et que je n'avais pas le droit de fouiner dans son bureau, mais je ne pouvais pas résister à la curiosité qui m'ordonnait de prendre ce cadre. Le portrait photo que j'avais en mains était celui de deux jeunes hommes rieurs, qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Ils avaient l'air très proches émotionnellement parlant et ils se tenaient par l'épaule. L'un d'eux montrait un chèque au téléobjectif. Mais ce qui était étonnant, c'est que leurs visages ne me semblaient pas inconnus. Et c'est là que je vis ces yeux. C'est lui.
- C'est mon frère et moi.
Oh non...
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