CHAPITRE XXXIV
Après le départ de son ami, Christopher avait passé toute la journée aux côtés d'Alexandra. Il avait ramené tout un lot de dossiers sur lesquels il avait travaillé pendant qu'elle dormait. Et lorsqu’elle ne dormait pas, Alexandra faisait des allées retours aux toilettes pour vider les litres de tasses de tisanes qu'il l'avait fait boire.
Avec lui qui travaillait, pendant que moi était allongée non loin de lui, on avait l'air d'un vieux couple. Et comme hier nuit, Angel était venu ce soir dormir avec moi, avec pour seul vêtement, un boxer.
- Tu as le corps légèrement chaud, constata t'il lorsque je me couchai sur son torse ferme.
- Tu as pris tes médications ?
La tête reposant sur lui, je lui fis comprendre que je l'avais déjà fait.
Réveillée par des douleurs abdominales, Alexandra se redressa sur le lit en sentant une humidité présente dans son intimité. Christopher, lui, dormait toujours à point fermé, et comme telle la groupie qu’elle était quand il était question d’Angel, Alexandra s'extasiait sur les beaux traits ciselés de son visage, quand une nouvelle contraction abdominale, lui rappela la raison de son réveil. Elle avait l'impression de se faire déchirer de l'intérieur, ou bien d’avoir un tournoi de lanceurs de foudre dans son bas ventre.
L'humidité entre ses cuisses devînt désagréable, elle souleva alors la couverture pour voir ce qui l'humidifiait, quand elle vit une trace de sang sur le drap blanc qui recouvrait le matelas. Effrayée, elle suivie les traces et constata qu'elles venaient de son propre corps. Ne voulant pas réveiller Christopher et l'inquiéter pour rien, elle quitta discrètement le lit pour se rendre dans la salle de bain, là où elle se déshabilla afin d’enfiler un peignoir.
L'âme en proie à une peur profonde, elle tournait en rond dans la salle de bain, ne comprenant pas l'origine de ce saignement. Tout un tas de réponses lui venaient en tête. Mais ces dernières s'accordaient toutes pour lui dire qu'elle allait saigner jusqu'à en mourir. Se tenant le bas ventre, elle gémit de douleurs quand les contractions revinrent, puis elle mit la main entre ses cuisses pour estimer la quantité de sang qu'elle perdait. Les mains appuyées sur le rebord du lavabo, elle se mit à pleurer en silence son hypothétique fin, quand Christopher entra a son insu.
- Alexandra ? qu'est-ce qu'il se passe, et d'où vient le sang ? C'est ta gorge, me demanda-t-il la voix alourdie par son précédent sommeil.
La tête baissée pour qu'il ne voit pas mes larmes, je remuai de la tête négativement.
- Alors d'où provient-il ?
Maintenant elle avait honte de lui répondre. Elle sentait son regard inquisiteur sur elle, mais elle ne lui donnait pas satisfaction.
- Je t'ai dit que tu n'avais pas à te cacher de moi Alexandra. Montre-moi.
Ne supportant plus d'entendre cette vive inquiétude dans sa voix, je dirigeai alors après un long moment, son regard sur mon intimité avec ma main non ensanglantée.
- C'est la première fois que ça t'arrive ?
Je lui mimai une réponse affirmative.
- Alexandra, lève les yeux vers moi.
Après quelques secondes je posai mes yeux bouffis dans les siens.
- Tu n'as pas à t'inquiéter, c'est tout à fait normal. Chaque mois, toutes les femmes subissent des pertes de sang à cet endroit pendant quelques jours. Ça doit être pour ça que tu avais le corps chaud. Mais ce n’est pas en soi-même un mauvais signe. Tu me comprends ?
Donc je n’allais pas mourir par suite d'hémorragie ?
- Va prendre une douche, je vais te montrer quoi faire à chaque fois que ça arrivera.
Cette fois-ci, je m'exécutai, pressée de laver tout ce sang de mon entrejambe.
Quand je sortie de la douche, Angel récupéra une boîte bleue dans la boîte à pharmacie et en retira une tige de coton qui n'était pas plus grande, ni plus large que mon petit doigt.
- À chaque fois que tu auras cette perte, tu viens prendre cette boîte de tampons. C'est ce que tu utiliseras pour absorber ton de flux de sang. Approche que je te montre comment faire.
D'un pas hésitant, je m'avançai jusqu'à lui. Il déballa la tige de coton, et je remarquai qu'un petit, et fin fil blanc pendait tout au bout.
- Écartes les jambes, me demanda Angel sérieusement.
Comment ça écarter les jambes ?
- Cesses de réfléchir et fait moi confiance, Alexandra.
Pour je ne sais quelle raison, le rouge me monta aux joues. Même à mes yeux, c'était bizarre et entièrement gênant comme moment. Néanmoins, j'obéis à sa demande.
- Encore plus Alexandra.
Dubitative sur la suite, et avec les sourcils froncés, j'écartai cependant un peu plus les cuisses. Angel avança d'un pas, jusqu'à ce que je sente son torse. Et très lentement, il ouvrit les deux pans de mon peignoir, et glissa sa main entre mes cuisses. Instinctivement, je refermai mes jambes en y emprisonnant sa main.
- Alexandra, fit-il pour me rappeler à l'ordre.
Cesses de jouer à la prude, on sait toutes les deux qu'il à déjà vu et toucher tout ce qui s'y trouve, se moqua la petite voix dans ma tête.
Le visage complètement rouge, j'écartai une fois de plus les cuisses pour le laisser faire. Je sentais ses doigts partout sur moi, cette douce sensation me détournait de mes douleurs abdominales. Et mon excitation se réveilla quand je sentie la tige de coton entrer en moi dans une lenteur et une douceur indescriptible. Je fermai les paupières pour laisser cette sensation m'envahir. Quand je les rouvris, je tombai sur le regard lourd de sens d'Angel.
- Voilà qui est fait, murmura-t-il de sa voix roque.
Ça faisait bizarre d'avoir quelque chose là-bas en permanence, mais si c'était le prix à payer pour que le sang arrête de couler le long de mes jambes, je voulais bien le payer.
- Tu devras venir le changer à de petits intervalles de temps réguliers. Pour le retirer, il faut simplement tu tires sur le petit fil qui se trouve à l'extérieur. Demain on ira voir un gynécologue, il pourra t'expliquer mieux que moi ce phénomène propre à la gente féminine.
- On retourne dormir maintenant, fit Angel en me prenant par la main.
Quand il retourna dans la pièce attenante à la salle de bain, il ne s'arrêta pas à mon lit, mais continua plutôt dans l'appartement qui lui servait d'endroit pour dormir. Arrivée à la hauteur du lit, je retirai mon peignoir pour me coucher, quand je remarquai le regard insistant qu'il me lançait.
- Tu comptes dormir ainsi, demanda Christopher d'une voix chaude.
Je baissai alors les yeux pour voir ce qu'il reprochait à ma tenue de nuit, quand je vis que je ne portais justement pas de tenue de nuit. Il rit de la tête que je faisais, et de la tentative désespérée que je faisais pour réenfiler mon peignoir, avant de s'en aller pour revenir avec un de ses t-shirt et un boxer.
- Saches que tu n'es pas obligé de les porter. Ça ne me dérange pas que tu dormes ainsi.
Il effleura mon sein gauche en me remettant les vêtements, et ce contact à l'apparence anodine, m'humidifia d'une autre manière. Sous son regard brûlant, je fis passer mes cheveux sur mon épaule, afin de dégager mon dos, puis j'enfilai le boxer. Je l'entendis marmonner un tas de mots dans sa barbe. Ravie de l'avoir rendu la monnaie de sa pièce, je passai le t-shirt et je me mis au lit en l'attendant.
Je n'avais jamais aimé les salles d'attente des hôpitaux, encore moins l’hôpital lui-même, le blanc immaculé, l'odeur des désinfectants, de l'alcool, et des médicaments me donnaient la nausée. Mais bon, je n’avais pas le choix, vu que comme promis, Angel m'avait traînée le lendemain matin chez un médecin. On n’était certes là pour des vérifications, et pour que le médecin m’explique certaines choses, mais n’empêche que j'étais tout de même nerveuse. Imaginons que le médecin après ces vérifications de routine, me trouve un problème, et que pire, ce problème soit irrémédiable, avec la mort comme unique antidote.
En frissonnant légèrement, Alexandra parcourus une fois de plus la pièce d'un regard anxieux, en surprenant encore toutes les femmes qui bavaient sur le seul spécimen de virilité qu'était Christopher. Cette raison venait s'ajouter aux tas d'autres raisons qui faisait qu’Alexandra n'aimait pas cet endroit.
Il y'avait en majorité des jeunes femmes, toutes plus jolie les unes que les autres. Elles se tortillaient dans tous les sens, et battaient des cils, pour attirer son regard. Mais manque de chance pour elles, mais bonne nouvelle pour moi, Angel était concentré sur une revue scientifique qu'il avait trouvée sur la table basse devant nous. Il suffisait que je leurs lance un regard mauvais, pour qu'elles baissent les yeux. Mais comme dans toutes choses, il y avait des exceptions, et dans mon cas, mon exception avait l'allure d'une belle blonde aux seins surdimensionnés, à qui mon regard dangereux ne disait rien. Je suis certaine que Monica et elle pourraient être des jumelles, parce qu'elles avaient en commun le même air de grande peste.
- Madame Walstein, appela une infirmière en entrant dans la pièce.
Je me demandais quelle était la personne qui avait le même nom de famille qu'Angel, quand le concerné se leva et me pris par la main.
- C'est à notre tour, mon ange.
Il m'avait enregistrée en tant que sa femme !
Mon bonheur atteignit le plafond quand je vis le visage totalement défait de la blonde. Et pour enfoncer le clou, je lui fis un magnifique sourire de vainqueur, avant de suivre mon homme.
Je n'aimais définitivement pas les centres médicaux. Tous étaient pareil à l'autre côté, sauf qu'il y'avait le bureau du médecin, des affiches et des objets représentant plusieurs parties du corps humain, notamment les organes génitaux. Quant-au médecin, c'était une femme d'âge mûr, coiffée d'un chignon strict, et le nom que j'avais pu lire sur la porte indiquait qu’elle s'appelait Samantha Bull. Elle était femme petite de taille, un peu ronde et rousse, mais ces cheveux n'avaient pas un roux aussi foncés que les miens. Angel échangea ce qui se rapproche le plus des formules de politesse, et tira la chaise pour que je m'asseye, avant de s'installer à son tour.
- Barnes a dû vous donner une idée de la situation, fit Angel d'un ton solennel.
- Oui Monsieur Walstein, il m'a expliqué ce matin les raisons de votre venue, ainsi que les circonstances dans lesquelles la jeune femme a évolué. Je vais donc vérifier s'il n'y a pas de problème gynécologiques qui ont induit ce grand retard dans l'arrivée de ses menstruations.
Je le savais qu'il y aurait un problème.
- Madame Walstein, veuillez retirer votre pantalon et vos sous-vêtements, puis vous allonger sur le lit derrière vous. Je vais procéder à une échographie et à une auscultation complète de votre appareil génital.
Comment ça retirer mes sous-vêtements ?
Je sentais la nervosité d'Alexandra depuis qu'on avait mis pied ici. Moi non plus je ne suis pas fan des centres médicaux. Trop de mauvais souvenirs me reviennent quand je suis dans des endroits comme ça. Mais il fallait qu'elle se fasse examiner par un gynécologue. Je ne suis pas expert en la matière, mais je suis certain que le fait d'avoir ses règles aussi tard n'était pas normal. Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit, si jamais on lui diagnostic un cancer ou un truc du genre je ne sais pas si je pourrais encore répondre de moi.
- Alexandra, le fait que tu ais eu pour la première fois les pertes sanguines d'hier est inhabituel, car dans les normes, tu aurais dû les avoirs bien des années plus tôt. C'est pourquoi le médecin veut vérifier les raisons de ce retard. Mais pour qu'elle puisse le faire, il faut qu'elle regarde plus bas sous la ceinture. C'est important, mais je ne t'oblige à rien. Si tu ne veux pas, on s'en va et on reviendra quand tu seras prête.
Je la regardais lutter contre elle-même afin de prendre une décision dont elle pourra supporter les retombées. Après quelques instants d'hésitation, elle donna son accord muet, et se leva en direction de la table d'auscultation.
- Monsieur, il va falloir que vous quittiez la pièce le temps de...
Le médecin écourta sa phrase quand elle remarqua le regard noir qui lui signifiait qu’il ne bougerait pas d'un pouce.
- Je ne vais nul part fis-je a l'intention d'Alexandra afin de calmer la crainte qui se lisait dans ses yeux. Le visage crispé, et les poings serrés, elle se tint calmement, laissant au médecin le soin de faire son travail
- Voilà, j'ai fini, vous pouvez vous rhabiller. Comme je m'y attendais, il n'y a pas de problème. Ses trompes et son utérus ne présente aucune anomalie et il en est de même pour tout le vagin. Et tous les résultats pour les dépistages sanguins, sont revenus négatif. On peut donc mettre cette longue absence de menstruations, sur le compte des évènements qu'elle a subi. Le traumatisme permanent dans lequel elle vivait, était l'élément perturbateur de son cycle. Mais maintenant qu'elle vit dans un environnement serein, son corps a repris le dessus et c'est ce qui à déclencher le cycle menstruel.
- Donc elle n'a absolument rien ?
- Non Monsieur Walstein, votre femme se porte comme un charme. Je vais vous prescrire de quoi calmer les crampes abdominales.
- Avant qu'on ne s'en aillent, pouvez-vous lui faire un cours simplifié sur cette partie de son anatomie.
- Certainement, accepta le médecin.
Et donc pendant les quarante-cinq minutes qui suivirent, Alexandra eût droit à un cours qui la fit rougir jusqu'aux oreilles. Le médecin ne l'épargnait rien, en allant de l'hygiène intime, jusqu'à la contraception en passant par les rapports sexuels. Elle parlait en termes très clairs et elle appelait le chat par son nom.
Et des chats, je peux vous dire qu'il y en avait beaucoup. Je voyais Angel se retenir de rire à chaque fois que le médecin heurtait mon innocente sensibilité. C'était gênant comme discussion, mais néanmoins très instructive et intéressante. Je compris enfin la portée de certains des mots que j'avais lu dans les livres de sciences, lors de ma phase de recherche.
Assister à mon âge à un cours improvisé sur la sexualité, avec une femme qui n’en savait rien était vraiment une sacrée expérience, une renaissance. Je réapprenais à vivre avec elle à travers tous ses premiers pas. Avec elle j'avais une chance de pouvoir tout, mais absolument tout recommencer. Elle était une page vierge sur laquelle je pouvais être moi-même. Qui aurait penser que moi Christopher, j'allais un jour montrer à une femme comment utiliser un tampon, ou même que je serai celui qui allait lui insérer son premier tampon dans le vagin. Et quand j'y repense, tout ce que je vois, c'est la preuve de la confiance qu'elle avait en moi. Alexandra me donnait tout d'elle, elle ne me cachait rien, elle n'était pas de nature manipulatrice ou fausse, comme toutes les femmes que j'avais croisé dans ma vie.
Elle était tout simplement vraie, dans tous les sens du terme. Et il était temps qu'on fasse un pas de plus dans son rétablissement émotionnel. Je me devais de trouver un moyen pour qu'elle interagisse avec d'autres personnes, et d'autres endroits outre le manoir, ou moi. En faisant ça, je prenais également le risque qu'elle rencontre d’autres hommes, et le simple fait d'y penser me met dans un état... Mais je ne devais pas seulement penser à moi.
Il faut que je l'aide à s'épanouir même ce sera à mon détriment.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro