Le visage vide de toute émotion, Christopher se leva et alla s'arrêter face à la baie vitrée de son bureau, les deux mains jointes derrière son dos. Ses larges épaules découpaient la faible lumière de ce mois de décembre. Il n'avait pas besoin de parler, elle savait déjà la réponse à sa proposition. Les yeux floutés par ses larmes qui n'avait pas eu le temps de sécher, Alexandra se leva en tachant de réprimer son sanglot, et parti en direction de la porte d'entrée dans un silence de mort.

- Tu penses réellement que ce que tu viens de me dire va changer quoi que ce soit à ce que je ressens pour toi Alexandra ? demanda Christopher en immobilisant la main d'Alexandra sur la poignée.

Elle lui fit de nouveau face et constata qu'il lui parlait en regardant le jardin recouvert d'un épais manteau de neige. Le souffle bloqué d'appréhension, la jeune femme attendait le cœur battant, que Christopher approfondisse la phrase qu'il venait de me dire. Les mains toujours dans le dos, il se retourna vers Alexandra pour la regarder comme si elle avait perdu la tête.

- Comment peux-tu penser un seul instant que je serai capable de te quitter à cause de tout ce qui a concouru à faire de toi l'incroyable femme que tu es ? N'as-tu pas encore compris que je ne pourrais jamais partir même si je le voulais ?

Christopher fit un pas dans sa direction et Alexandra pu voir sa colère. En colère qu'elle puisse douter de lui, et cette colère devenait la source de la joie d'Alexandra. Tel un aimant attiré par le fer, elle fit quelques pas pour se rapprocher de lui.

- Mais j'imagine que j'ai aussi ma part de responsabilité dans ce malentendu. Tu sais pourquoi j'ai tenu à te donner cette boîte avant que tu ne parles ?

- Non.

- Je voulais que tu comprennes qu'en dépit du lourd voile de mystère qui entourait ton existence je voulais de toi. Si je ne te l'ai pas demandé de vive voix, c'est dû au fait que tu ne me parlais pas. Je savais que si tu ne l'avais pas encore fait, c'est parce qu'inconsciemment, tu n'étais pas entièrement prête à me faire confiance, et donc peut-être pas prête émotionnellement à m'épouser. Ce qui a pu se passer dans ta vie n'influence en rien les sentiments que j'ai pour toi Alexandra.

Il ouvrit la boîte qu'elle avait déposée devant lui pour en ressortir la feuille qu'il déplia et de ses deux doigts, il la poussa devant elle.

- Pourquoi... ? Demanda Alexandra en ne comprenant pas comment il était possible qu'un homme tel que lui qui pourrait avoir mille fois mieux, voulait néanmoins que le cas psychiatrique qu'elle représentait.

Il me regardait d'un air qui disait qu'il ne comprenait pas ma question. Je dégluti pour libérer ma gorge.

- Pourquoi moi ? Pourquoi tu t'intéresses à une fille brisée et insignifiante telle que moi Angel ?

- Je te défends de penser que tu es insignifiante Alexandra. Tu es la femme la plus forte que je n'ai jamais rencontré, et la personne la plus importante à mes yeux.

Angel récupéra la deuxième boîte à bijoux qui se trouvait dans le coffret. Il fixa son regard sur ce qu'elle contenait avant de reposer ses yeux sur moi.

- J'aime tout ce qui fait de toi la personne que tu es.
J'aime ta timidité, ta façon de rougir quand tu es gênée ou en colère.
J'aime ta maturité et ton intelligence. J'aime la longueur ainsi que le rouge de tes cheveux.
J'aime la couleur de tes yeux, surtout quand tu me souris en me regardant comme personne ne la jamais fait au paravent.
Certains hommes diraient qu'il y'a des femmes plus parfaites que toi, mais moi je leur dirai qu'ils sont tous fous. Je connais tes défauts, mais je les aimes, ils font aussi ta beauté.
J'aime ton silence et j'aime maintenant encore plus le son de ta voix et la manière dont tu prononces mon prénom.
J'aime la douceur et les couleurs dont tu repeins mon monde.
J'aime celui que je deviens quand je suis avec toi.
J'aime ce que je ressens quand je suis à tes côtés.
J'aime savoir et t'entendre dire que tu m'aimes également.

Il faisait un pas vers moi à chaque phrase qu'il prononçait, et mon cœur lui aussi prenait un rythme de plus en plus effréné. Mes précédentes larmes venaient à peine de sécher que des nouvelles les remplaçaient déjà sur mes joues. Me tenant prisonnière dans les profondeurs de son regard gris, il se rapprocha et avec une grâce et une souplesse irréprochable, il mit un genou à terre. Mon cœur s'affola, puis décolla de ma poitrine. Il souleva et me présenta l'écrin rouge qui contenait le bijou. Il s'agissait d'une bague montée d'un énorme diamant de forme ovale.

- Alexandra, je ne vais pas te dire des phrases toutes faites comme, "tu es la femme que j'ai toujours attendu", parce que ça sera un mensonge. Je n'ai jamais attendu qui que ce soit, je n'espérais, ni ne souhaitais qu'une femme entre dans ma vie un jour. Mais toi tu l'as fait, dès l'instant où l'éclair à illuminé tes yeux cette nuit-là. À tes côtés, j'ai pas à pas, réappris à utiliser un organe que je croyais mort. Je ne suis pas non plus en train de jouer au charmeur, ou au romantique, ce n'est pas trop mon genre, je ne fais qu'énoncer des faits. J'aime plus que tout, tous les aspects de la femme que tu es Alexandra. En étant toi-même, tu as mis de la lumière dans les recoins les plus sombres de mon être. C'est égoïste de ma part, mais je ne peux plus te laisser partir, tu m'es trop précieuse, et je ne veux pas revenir à cette époque de ma vie où tu n'en faisais pas partie. Voilà pourquoi je mets un genou à terre devant toi, pour te dire que ce n'est pas toi qui m'appartient, mais plutôt moi qui suis tien. Par conséquent, je te demande, de me faire l'immense faveur de faire de moi ton époux, et donc devenir officiellement ma femme, mon épouse et ma moitié.

Il est vraiment en train de le faire, pensa Alexandra le cœur au bord de l'implosion.

- Veux-tu m'épouser Alexandra Nicole Smith ? Conclut-il de sa voix roque et virile.

La main sur mes lèvres frémissantes, je clignai des yeux plusieurs fois, afin de me rassurer que je ne rêvais pas, et qu'il y'avait bel et bien Angel qui me demandait en mariage le genou à terre. Je le regardais avec des yeux semblables à des fontaines d'eau, et une gorge serrée par l'émotion qui m'empêchait de dire un mot.

- Alors, tu veux bien Alexandra, demanda Angel de plus en plus nerveux.

- Oui, soufflais-je en éclatant en sanglots tout en riant. C'est vraiment paradoxal, mais c'est ainsi que sont les émotions.

Il me sourit comme s'il venait de gagner au loto avant de passer la bague à mon annulaire gauche. Ma main tremblante, avait changée. Je la trouvais beaucoup plus jolie avec cette bague qui était synonyme de mon engagement en vers l'homme que j'aimais. Je supprimai les dernières distances qui se trouvaient entre nous pour me lover contre lui.

- Je t'aime tant mon Alexandra. Si tu pouvais savoir à quel point, me dit-il à voix basse, en m'avouant clairement pour la première fois, la nature de ses sentiments à mon égard.

Oh oui, j'aime ce bout de femme bien au-delà du raisonnable, songea Christopher en resserrant son étreinte autour de sa jeune fiancée.

À cet instant précis, il se considérait comme l'homme le plus chanceux du monde.