CHAPITRE LIV
Enfiler cette robe était aussi facile que de se retirer du chewing-gum des cheveux. Angel lui n'avait pas ce problème, avec un Jean noir, un t-shirt Burberry blanc plus un blouson en cuir, et il était parfait. Pourquoi pour les filles c'était plus toujours plus compliqué ? Heureusement que j'avais commencé par le maquillage et la coiffure, qui se résumaient a de l'eye-liner, a un rouge à lèvres rouges vif et les cheveux ramené dans un chignon haut.
J'avais enfin réussi en mettre mon corps dans le vêtement, il ne restait plus qu'à resserrer les lacets dans mon dos et j'aurais fini. Juchée sur des talons de plus de quinze centimètres de haut, je me débattais à m'arracher l'épaule quand Angel refit apparition dans la pièce. Il s'avança jusqu'à moi de telle sorte à ce que nos regards se croisent dans le miroir.
- Besoin d'aide, murmura t'il le regard brillant.
- Je croyais que tu ne m’aiderais que lorsqu’il serait question de me déshabiller.
- Je peux faire une exception pour vous jeune femme. Surtout que je porte un intérêt particulier à vous aider à refermer cette robe.
Il ramena mes cheveux sur mon épaule puis passa ses doigts dans les interstices des lacets pour les tendre. Et dans un geste brusque, il tira sur les deux cordelettes pendantes en me coupant le souffle par la même occasion. Mon dos se redressa et ma poitrine à moitié comprimée débordait légèrement à telle point qu'on aurait dit qu'elle avait au contraire doublée de volume.
- Ça va, demanda Angel d'une voix roque, en attirant mes hanches contre lui.
Il me bascula légèrement et passa son bras sous le mien pour récupérer un de mes parfums.
- Mets celui-ci.
Je m'exécutai et c'est le cœur battant d'excitation que je l'observai inspirer profondément dans mon cou, tout en frottant son érection naissante contre mes fesses.
- Tu es prête mon ange chuchota t'il en posant des lèvres sur mon cou.
Des milliers de frissons me parcouraient en me donnant la chair de poule.
- Oui soufflais-je en fermant les yeux.
Avec lui je serai prête à tout. Je n'avais plus la tête à aller à cette soirée. Je préférais rester pour qu'il assouvisse de nouveau une autre de mes envies.
- Dans ce cas... allons-y déclara t'il en s'écartant soudainement de moi.
Face à l'air frustré que j'arborais, il me fit un magnifique sourire farceur en me présentant un trench blanc ivoire, qu’il m'aida à porter pour enfin saisir la main qu'il me tendait. Tant bien que mal je le suivis en priant intérieurement pour ne pas me tordre la cheville durant cette soirée.
L'air froid en cette nuit du premier Janvier, me remit l'esprit en place. Arrêtés sous le porche, mon attention fût attirée par le bruit sourd d'un moteur de véhicule, quand ce dernier stationna devant nous.
- Elle est magnifique n'est-ce-pas, demanda Angel en confirmant une constatation que je n'avais pas encore eut le temps de formuler dans ma tête.
Elle était si basse qu'on pourrait croire qu'elle reposait à même le sol. Et de par son magnifique design, on aurait dit un jouer grandeur nature pour adultes.
- C'est quoi comme marque ?
- C'est une Lamborghini Gallardo LM 560-4, fit-il avec le sourire fier du propriétaire. C'est mon petit bébé. Après toi bien-entendu compléta-t-il après avoir vu le regard que je lui lançais.
C’est puéril, mais je ne supporte pas de passer deuxième position. Encore moins derrière une voiture, aussi jolie soit-elle.
- Pourquoi on n'utilise pas celle d'hier ?
- La Rolce Royce Dawn ? On peut la prendre si c'est celle que tu préfères.
- Non, pas besoin. Je veux voir pourquoi tu apprécies tant celle-ci, fis-je en m'engouffrant dans la voiture à la tôlerie aussi blanche que l’était le revêtement noir de l’intérieur.
Et il va s’en dire que ce véhicule était un vrai bijou. On n’entendait presque rien, et on avait la douce sensation de voler dans les airs. La tête reposant sur le dossier du siège, Alexandra ferma les yeux et s'enfonça dans la douceur des sièges ultra moelleux, puis elle se laissa dorloter par le bruit quasi-inexistant du moteur. Elle se sentait bien, apaisée, et cette impression lui était familière. Elle ouvrit les yeux en tombant sur les yeux gris métallisé de Christopher, dont le regard devint interrogateur quand il vit le trouble se refléter dans les yeux d’Alexandra.
- J'ai la sensation d'être déjà montée ici, mais je ne m'en rappelle pas.
Les dents toutes aussi serrée que la ferme emprise qu’il exerçait sur le volant de l'automobile, Christopher prit une légère inspiration avant de la répondre.
- Je ne pensais pas que tu t'en souviendrais. Ce jour-là tu étais inconsciente. C'est la nuit où je t'ai trouvée.
Son cœur se comprima à l'évocation de cette nuit, mais elle ne fit rien transparaître. En silence et le visage tourné vers la vitre noircie du véhicule, Alexandra essuya la goutte d'eau salée qui forçait le barrage de ses yeux.
- Alexandra, ne me cache pas tes larmes. Lui dit Christopher en posant la main sur son genou.
Le véhicule mise au point mort au bas de la route, Christopher se pencha ensuite au-dessus d’elle, et retira la ceinture de sécurité avant de la prendre sur ses cuisses.
- Regarde-moi mon ange, tu n'as pas à tout porter toute seule. Lui dit-elle quand elle ancra son regard coloré dans ses yeux. Tu n'as même pas à supporter quoique ce soit si tu ne t'en sens pas la force pour le moment. Je suis là pour ça, déclara tout simplement Christopher en essuyant délicatement ses larmes de son pouce. Tu me comprends ?
Hypnotisée par ce regard bien plus que rassurant, elle acquiesça timidement avant de poser ses lèvres sur les siennes, son calme intérieur subitement retrouvé. Il était son pilier.
- On va rentrer.
- Non, j'ai envie d'aller en boîte.
- Alexandra, râla-t-il pour marquer son désaccord.
- S'il te plaît Angel. Je veux voir à quoi ça ressemble. Dis-toi que dans le pire des cas ça me permettra de m'amuser et de me vider l'esprit.
- Mais on peut tout aussi bien retourner nous amuser au manoir. Tu ne peux pas savoir la panoplie de jeux que je connais. fit-il d'une voix pleine de sous-entendus.
- Angel ! m'exclamais-je en roulant des yeux.
- Quoi ? protesta ce dernier dans un magnifique rire de gorge.
Il avait réussi à repousser mes sombres idées, au loin. Je retournai à regret sur mon siège, en le regardant redémarrer la voiture. Cela me fit penser que ça ne me dérangerait pas d'apprendre à manier ce type de mécanique.
Nous arrivâmes finalement sur la rue qui menait à la boîte. Je le su parce qu'en plus de la longue file de personnes patientant sous le froid pour rentrer, il y'avait également une longue file de voiture de luxe qui attendaient elles aussi que les voituriers s'occupent d'elles.
- Je te préviens, il y aura trop de monde, trop de bruits, ainsi qu'un mélange de plusieurs parfums dont certains pourraient déclencher chez toi une crise d'angoisse. Tu veux toujours y aller ?
Vu sous cet angle, il était préférable que je le laisse me reconduire au manoir, mais je ne veux pas non plus avoir à trier ce que je peux ou ne peux pas faire en fonction de la vie que j'avais il y a six mois.
- Oui Angel, je veux y aller.
- Très bien, allons-y. Mais si tu ressens l'envie de rentrer fait le moi savoir immédiatement.
- Je te le promets. Lui dis-je dans un sourire en l’embrassant.
Il descendit du véhicule, et comment à son habitude, il empêcha le voiturier de m'ouvrir, afin de le faire lui-même. Je m'attendais à ce qu'on aille se mettre en bout de fils comme les autres, mais Angel s'avança tout bonnement vers l'entrée, gardée par un type aussi baraqué qu’une armoire à glace. Sans un mot, ce dernier s'écarta pour nous laisser passer quand il reconnut Angel.
- Cet endroit t'appartient ?
Pour toute réponse, il me fit un énigmatique petit sourire, en s'effaçant pour que je passe avant lui. Nous longeâmes un long couloir aux lumières tamisées. La musique nous parvenait de façon étouffée en faisant vibrer les murs. Arrivés au bout de ce tunnel, éclairé par une ligne de pavés lumineux placés au milieu des deux murs, Angel poussa l'un des deux battants de la porte et la première chose que je vis, fut la lumière bleue d'un projecteur que je reçus en plein visage. La musique tantôt contenue, s'engouffra dans mes oreilles. La boîte s'étalait sur deux étages et à au premier, il y'avait un plateau aérien qui servait de piste de danse. Cette piste aérienne était reliée au reste du bâtiment par des allés situées aux quatre coins, ainsi que par une colonne centrale fixée au sol. Toutes les deux pistes de danse étaient noires de monde et il se bougeaient tous sur une musique techno. On aurait dit qu'ils étaient complètement déchaînés. Des petits projecteurs ainsi que des rayons lumineux de toutes les couleurs, allaient et venait dans tous les sens.
C'est donc à ça que ressemble une boîte de nuit…
Angel passa devant pour m'ouvrir le chemin parmi toute cette foule. Il nous conduisit jusqu'à un ascenseur aux vitres opaques, puis il entra un mot de passe avant d'appuyer la touche numéro deux. Le deuxième étage était quant à lui vaste, et comportait plusieurs tables basses entourées de canapés rouge. La plupart des hommes étaient habillés comme Angel. Et il y'en avaient qui étaient agréable à regarder, mais je trouvais toujours que personne n'était aussi beau que celui que j'avais à mes côtés. Ce dernier d’ailleurs se faisait aborder par certains d'entre eux, mais il se contentait de les répondre avec un léger mouvement de la tête, sans jamais s’arrêter. Je ne m'y connaissais pas en boîte de nuit, mais c'est clair que cet endroit respirait le luxe, comme tous les endroits où se rendait Angel.
Les filles elles, portaient des chaussures plus hautes que les miennes. C'est à se demander comment c'était possible. Leurs vêtements étaient des bouts de tissu soient trop court, soient quasi inexistant. Heureusement que j'avais demandé conseils à Noah, sinon j'aurai eu l’air bête.
- Vous voilà enfin, encore un peu plus et j'aurais lancé la police à votre recherche, lança John en se levant.
Il était en compagnie d'une jeune femme brune qui ne cessait pas de me lancer des regards étranges.
John s'avança vers moi pour me prendre dans ses bras quand Angel s'interposa entre nous.
- John, trouve-toi une copine si tu tiens vraiment à prendre quelqu'un dans tes bras.
Le concerné s'esclaffa sans être irrité par les mots d'Angel.
- Bonsoir Christopher intervînt la brune dont je ne connaissais pas le prénom et dont j'avais oublié la présence.
- Bonsoir Cindy. Répondit Angel d’un ton distant en passant son bras sur mes hanches, geste qui ne passa pas inaperçu pour la belle brune.
Je ne connaissais pas la dénommée Cindy, mais comme beaucoup avant elle, je ne l'aimais pas trop.
- Que je suis mal élevé. Excuse-moi, Alexandra. Je te présente Cindy, Cindy c'est Alexandra.
- Bonsoir, je suis plus précisément sa cousine au quatrième degré.
- Bonsoir, et moi je suis plus précisément l'épouse au premier degré de Christopher.
Son visage se défit avant qu'elle ne reprenne contenance. La tension était devenue électrique entre nous. On se regardait sans se lâcher la main. Et le petit sourire que nous portions n'avais rien d'amicale.
- Je vois les filles, fit John d'un ton lent mi embêté, mi moqueur.
Au même moment, Carla arriva, mettant ainsi fin à mon échange tendu avec Cindy.
- Bonsoir Christopher.
- Bonsoir, comment tu vas ?
- Je vais bien merci.
Bonsoir poupée, rit-elle en me prenant dans ses bras.
- Pourquoi elle, elle a le droit et pas moi, se plaignit John quand Carla me relâcha.
- Qu'est-ce que j'ai rater, me demanda alors Carla le sourcille légèrement arqué.
- Fait pas attention répondis-je. John mima un coup reçu en plein cœur avant de se remettre à rire.
- Je ne savais pas que tu viendrais.
- Même moi je ne le savais pas. John a déboulé chez moi il y a quelques heures avec une invitation plus un long discours sur la nouvelle année qui commence. Mais vu que je ne crache jamais sur une occasion pour aller m'amuser, encore moins quand il s'agit d'aller au Dawn j’étais déjà partante dès qu’il a dit les mots magiques : invitation + Dawn.
- Et où tu étais, demandais-je en m'installant à la gauche d'Angel, en faisant mine de ne pas voir le regard mauvais de Cindy.
- J'étais sur la piste de danse du bas, l'ambiance ici est complètement folle ! Et il n'est même pas encore minuit.
Ses yeux brillaient, et elle avait l'air de s'amuser en tout cas. Une grande brune à la coupe carrée vint déposer sur notre table une immense bouteille de champagne ainsi qu'une autre contenant un liquide de couleur brune.
Chacun récupéra sa flûte de champagne, et à mon grand étonnement, Angel m'en tendit une aussi.
- Juste pour ce soir. Je t'ai promis de réduire le contrôle que j'aime exercer sur toi. Donc je commence ce soir, en te laissant décider si tu veux ou pas, boire ton premier verre d'alcool. Et tant qu'à te laisser faire, je préfère être présent quand tu bois. Mais attention, pas plus de trois verres compléta t'il.
J'acquiesçai légèrement en récupérant la flûte.
- Ce soir on trinque à cette nouvelle année, aux beaux présages qu'elle semble augurer, et surtout à votre mariage, puisse-t-il durer toute votre vie, discourut John en nous regardant.
- Et il le sera. Affirma Angel avec assurance, détermination et sincérité, sans me quitter du regard.
Nous entrechoquâmes nos verres au-dessus de la table avant que je ne porte le mien à mes lèvres. Avec une certaine appréhension je regardai les bulles pétillantes dans mon verre, avant de laisser le liquide froid couler sur ma langue, puis dans ma gorge. Il était léger, frais, doux, et descendait avec une grande facilité.
- Tu aimes, à ce que je vois, fit Angel en interrompant ma dégustation.
- Oui il est bon.
- Je sais, mais toi tu as meilleur goût, murmura-t-il au creux de mon oreille avant de poser ses lèvres glacées à la naissance de mon cou.
Je virai au rouge en regardant aux alentours pour vérifier que personne ne nous entendait. Carla accoudée à la rambarde regardait les gens danser, John flirtait avec une jeune blonde au visage agréable. La seule personne qui ne s'occupait pas de ses affaires c'était Cindy. Elle me lançait des éclairs avec ses yeux.
- Allez viens on descend se mêler à la population, déclara Clara en me prenant par la main.
- Tu veux descendre danser ?
- Oui, je me suis suffisamment retenue. Allez Alex, je sais que tu ne voudrais pas rester coincée ici avec Cindy.
Je levai les yeux vers l'intéressée et je constatai qu'elle ne m'avait pas encore quittée des yeux. Ça c'était un excellent argument.
- Angel, je descends avec Carla.
- Je viens avec toi.
- Non, je peux me débrouiller seule. Et puis si tu tiens tant à me surveiller, tu pourras toujours continuer à le faire d'ici.
Sans le laisser le temps de répliquer, je l'embrassai à la hâte avant de me lever avec l'éternel regard mauvais de Cindy.
- Tu n'enlèves pas ton manteau ? Il fait beaucoup plus chaud en bas.
Je m'exécutai et remis le vêtement à Angel avant de suivre Carla.
- Il ne faut pas un mot de passe pour l'ascenseur, demandais-je une fois qu'on se trouvait devant.
- Si, mais ça s'applique seulement quand on veut monter au deuxième étage, et pas quand on veut en descendre. Seul les membres du club, ainsi que les serveuses attitrées à cet étage l'ont.
- Mais comment on va faire pour remonter ?
- Ne t'en fais pas, John m'a donné le sien. Et si jamais ne on est trop ivres pour s'en souvenir, on pourra toujours prendre les escaliers.
- Si ce cas se présente ça sera sans moi, parce qu'avec les chaussures que j'ai aux pieds je n'irai pas bien loin.
- Crois moi avec la robe que tu portes aucun homme ne te laissera marcher. Donc ne t'en fais pas pour tes Christian Louboutin.
- Mes qui ?
- Tes Christian Louboutin. C'est la marque des chaussures que tu as aux pieds, ajouta-t-elle devant mon air perdu.
L'ascenseur nous abandonna au rez de chaussée avant de remonter.
- On va d'abord au bar, il faut que je te montre le barman, il est trop canooon, mais je crois qu’il est gay. Acheva-t-elle d’une voix triste.
- Gay ? C’est une autre manière de dire qu’il est beau ?
- Non, c’est plutôt une manière de dire qu’il aime les hommes.
- Comment ça ?
- Et bien ma petite Alex, dans la vie, il y’a certaines personnes qui préfèrent sortir avec des personnes du même sexe.
- Des hommes avec d’autres hommes ? demanda Alexandra avec sa douce voix d’enfant avec un regard de plus en plus perdu.
- Oui, tout comme des femmes avec d’autres femmes. Compléta Carla en évitant de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.
- Les choses ont vraiment changées en mon absence. Souffla Alexandra.
- Qu’est-ce-que tu dis ?
- Non… rien, j’essaie toujours de comprendre ce que tu me dis.
- Pas la peine ma belle. N’essaie pas de trop te casser la tête avec ça, et vient on va plutôt voir mon barman.
- Mais tu dis qu’il aime les hommes.
- N’empêche que c’est toujours un plaisir pour les yeux. Conclut Carla en sortant de l’ascenseur.
Cette fille ne perdait jamais le nord. À peine qu'Alexandra soit parti, qu'elle ne s'était pas gênée pour venir prendre sa place à mes côtés. Elle se croisa les jambes afin de mieux m'exhiber ses cuisses puis son décolleté plongeant, et moi j’avais une seule envie, rire de ses veines tentatives pour me séduire.
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la nette impression que John aura des raisons de me bouder pendant quelques temps à cause de la conversation qui allait bientôt suivre entre sa cousine et moi.
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