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☾4☽| Quand Paris ne deviendra jamais Rome

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♫ 𝘢𝘯𝘨𝘦𝘭𝘴 𝘭𝘪𝘬𝘦 𝘺𝘰𝘶 - 𝘔𝘪𝘭𝘦𝘺 𝘊𝘺𝘳𝘶𝘴 ♫

☾4☽
QUAND PARIS NE DEVIENDRA JAMAIS ROME

interview de Camille
« quelle est la plus grosse erreur de ta vie ? »

❝ la plus grosse erreur de ma
vie était de la commettre,
cette erreur ❞

Avez-vous déjà vu une cigogne blanche ?

Cet oiseau élégant avait un plumage bicolore, et plus précisément, son corps était blanc comme neige mais ses ailes étaient constituées de rémiges noires. Rien de plus magnifique qu'une représentation de ténèbres cherchant à ronger la totalité de la pureté. Cette cigogne était un emblème de piété filiale et de constance. Car peu importe les milliers de kilomètres qu'elle pouvait parcourir lors de ses voyages, elle restait toujours attachée à son nid et revenait toujours vers celui-ci.

Camille Bourgeois ressemblait un peu à une cigogne : fidèle à ses parents et liée pour toujours à ses devoirs d'aînesse de la fratrie des Bourgeois tout entière, qui reprendra certainement le flambeau de l'hôtel familial. Sa vie idyllique à Rome durant ces trois mois de vacances était venue à terme. Son escapade n'était plus qu'un magnifique rêve qui avait brutalement pris fin dès l'instant où elle s'était réveillée aux côtés de Gabriel Richard, juste avant que le soleil se lève sur la Ville Éternelle.

Elle, Camille Bourgeois, à poil dans la voiture d'un homme qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Ève. C'est à ce moment-là qu'elle avait comprit qu'une boîte de Pandore venait d'être montée de toutes pièces, celle de notre séduisant Gabriel Richard.

Angels like him can't fly down hell with her...


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CAMILLE

J'avais été transportée à Rome... Ou devrais-je dire, Paris était devenue Rome. Quel pourcentage de chance avais-je,  en m'enfuyant cette aube-là, d'espérer ne plus revoir Gabriel de toute ma vie ? Eh bien 0% à ce que j'en crois mes yeux.

Elle était là devant moi, la plus grande erreur que je n'aie jamais commise, une bêtise des plus agréables mais brûlante qui s'amusait dangereusement avec mon cœur : mon unique coup d'un soir. Rien que pour ce fait, et parce que cette sottise me dévisageait, en cet instant, dans le lieu où je ne m'attendais pas le moins du monde, je la haïssais.

— Toi...!, serrai-je les dents en laissant valser mes derniers mots dans le vide.

D'une part, je voulais m'assurer que c'était bel et bien Gabriel qui me détaillait avec insistance, ici, dans la boulangerie d'oncle Benjamin. Mais d'une autre, c'était tellement improbable que ce soit le cas car il était censé vivre à Rome...! Il y avait si peu de chance qu'un tel malheur me colle aux basques, pas vrai ? Quoi qu'il en soit, c'était une nécessité, un supplice aux gentils dieux. Cet homme aux iris transperçants ne devait être que le sosie de Gabriel Richard, et rien d'autre.

— Vous désirez...? répéta-t-il en détournant son regard du mien.

— Chérie, tout va bien ? me demanda ma mère qui venait de s'engouffrer à son tour dans la boulangerie. Tu as fait tomber ton portefeuille.

Je mis instantanément fin à ma fusillade silencieuse en pivotant ma tête sur le côté dans un mouvement des plus naturels. En un laps de temps, les vagues qui étaient apparues sur mon front disparurent, et ma mâchoire se desserra. Aussitôt, je fus actuellement l'image parfaite de ma mère que renvoyait un miroir invisible.

Alors, moi, Camille Bourgeois, je n'étais plus, et en l'occurrence, je n'existais plus. Je n'étais plus qu'une reproduction impeccable de ma mère plus jeune. Celle-ci, Hélène Hulot, se contempla dans cette glace inexistante, puis traça mes sourcils du bout des doigts en esquissant un sourire de fierté.

— Bien sûr. J'avais les mains un peu empotées, répliquai-je.

Elle s'abaissa pour ramasser mon porte-monnaie tandis que j'en profitai pour jeter une dernière œillade vers le "possible" Gabriel Richard en chair et en os.

— Tu devrais t'acheter un nouveau portefeuille, dit soudainement ma génitrice après s'être redressée. Le cuir de celui-ci commence à s'abîmer...

Je m'emparai du petit objet en faux cuir de crocodile qu'elle me tendit, et l'analysai sous toutes ses coutures. Après quoi, j'acquiesçai avec désintérêt. Ma mère s'avança vers le jeune homme, puis commanda deux pains suisses en précisant que c'était à mes frais. Je la rejoignis à la caisse alors que Gabriel emballait déjà notre goûter succulent.

Selon la jolie femme à mes côtés, c'était la première fois que je lui offrais des pâtisseries en guise de collation, et cela faisait son bonheur. Néanmoins, les regrets envahissaient dorénavant mon cœur car si je n'avais pas eu la bonne idée de faire un stop Aux Merveilleux de Fred, mon for intérieur n'aurait pas été sujet à une cacophonie.

Les clichés du visage en sueur de mon coup d'un soir que mon cerveau avait sauvegardés se rabattaient de plein fouet devant mes yeux. Cette mâchoire carrée, ces cheveux châtain foncé qui pendillaient à chacun de ses mouvements, ces épais sourcils, ces anneaux accrochés à son oreille...

Alors, il ne m'avait fallu que d'un seul échange de sourires entre ma mère et moi pour que je me fasse enfin une raison. Nier le fait que Gabriel était bien en train de travailler dans cette boulangerie ne ferait pas évoluer la situation.

Quand ma mère mit le moteur en marche, prête à reprendre la direction de sa demeure royale, je balbutiai quelques mots avant de m'élancer à grandes enjambées vers ma boîte de Pandore. Il fallait absolument tirer les choses au clair avec Gabriel pour une excellente gestion des risques.

J'actionnai une seconde fois la poignée de la boulangerie, et tombai sans tarder nez et à nez avec Gabriel dont les yeux pétillaient d'espoir.

— T'as dû être très surprise de me voir, ici, à Paris, n'est-ce pas ? dit-il en me présentant mon écharpe que j'avais expressément oubliée sur le comptoir.

— Gabriel... Ce qui s'est passé à Rome reste à Rome. Je n'ai jamais été celle que tu crois. Cette fille-là avec qui t'as couché, je l'avais créée de toutes pièces. Elle n'existe plus.

Il glissa fébrilement une main dans sa crinière tout en relâchant un rire jaune.

— J'aurais aimé que Paris devienne Rome, souffla-t-il tristement en me fixant. Mais t'as raison, Rome c'est Rome, Paris c'est Paris. Et toi, tu n'es pas la Camille de Rome.

La Camille de Rome...? Je ne parvins pas à retenir le rictus amer qui chatouillait mes lèvres alors qu'un sentiment indéchiffrable envahissait peu à peu ma poitrine. De la déception ou de la joie ? J'étais peut-être déçue parce que Gabriel avait pris les devants en mettant un terme à la nuit que nous avions passée dans la Ville Éternelle, et cette fois-ci de manière plus appropriée. Moi, j'avais fait preuve de lâcheté lorsque je m'étais enfuie.

Ma gorge se noua de plus belle quand Gabriel agita mon écharpe avec frénésie devant ma face, comme pour clôturer notre discussion et me prier de me casser. J'avais une grosse envie de lui crier ma déception, de cesser de feindre l'insensibilité à son charme... Mais cela reviendrait à abandonner une bonne fois pour toute, le "masque des Bourgeois". C'est pourquoi je me terrai dans mon mutisme glacial tandis que nous nous fixions en chiens de faïence, Gabriel et moi.

— T'as parfaitement compris, grommelai-je. Je suis pas la Camille de Rome. Maintenant, j'aimerais passer un accord avec toi.

— Mademoiselle désire m'enchaîner à ses chevilles au travers d'un soi-disant accord ? Ne me dis pas que t'as l'intention de me proposer une liasse de billets pour acheter mon silence...?

Il eut un rictus. Une soudaine migraine froissa mon front poli à la BB crème pendant quelques minutes. Nom d'un chien, cette nouvelle facette que Gabriel me donnait l'occasion de voir excitait désagréablement mes nerfs. Qu'il était agaçant.

— Agissons comme deux parfaits inconnus, Gabriel. Rends-moi service, si tu me croises un jour dans la rue, ou ailleurs, ne m'adresse pas la parole.

Certains trouveront peut-être que j'exagère mais mon avenir et mon image étaient en jeu. Et pour cela, j'étais prête à rentrer dans la peau de la peste sans cœur de ces films romantiques à l'eau de rose. Car aujourd'hui, plus rien n'avait d'importance. Plus rien, hormis le long périple universitaire que je venais tout juste d'entamer.

Néanmoins, j'osais espérer qu'un beau jour, Paris devienne réellement Rome.

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