☾2☽| Flirter, c'est tout un art shakespearien
N.A : une chanson qui sied à merveille Camille Bourgeois. Elle refera son apparition à plusieurs reprises dans ce roman, et serait parfait pour une bande annonce ! N'hésitez pas à jeter un coup d'œil aux paroles en média ! ♡
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♫ 𝘯𝘪𝘨𝘩𝘵 𝘤𝘩𝘢𝘯𝘨𝘦𝘴 - 𝘖𝘯𝘦 𝘥𝘪𝘳𝘦𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯 ♫
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FLIRTER, C'EST TOUT UN ART SHAKESPEARIEN
interview de Camille
« t'es sûre de vouloir passer cette nuit avec Gabriel ? »
❝ c'est juste une nuit d'enfer,
avant de commencer
ma première année
universitaire ❞
Rome, Rome, Rome, Ville ouverte selon l'œuvre cinématographique de Roberto Rossellini, sortie le 27 septembre 1945, n'était assurément pas liée à l'histoire romantique qui était sur le point de naître.
Ce soir, alors que les rues de la Ville éternelle étaient faiblement éclairées par des lampadaires, la douce fraîcheur de la nuit hérissait les poils de nos deux amants. C'était sûr et certain. Le thème de la résistance communiste, abordé dans ce film, ne rejoignait en aucun cas celui de l'ouverture d'une demoiselle distinguée à un homme d'une seule nuit.
Camille Bourgeois était minuscule devant son Ange Gabriel, à cet instant où il la traînait précautionneusement vers la porte d'entrée de l'appartement. Elle s'était recroquevillée sur elle-même tant son corps frêle n'avait pas cessé de s'entrechoquer à ceux des conviés encore énergétiques. C'était bondé, on n'y voyait rien et les pas de danses des invités, tous inconnus autant aux uns qu'aux autres, les ralentissaient dans leur élan.
Nos deux êtres chers, enflammés par leur passion, ne désiraient qu'une seule chose au monde en ce moment : un sanctuaire dans lequel passer leur nuit. Car, croyez-le ou non, ils n'étaient pas uniques. Ces quatre murs jaunes moutarde renfermaient d'autres humains brûlants sous les flammes d'une ardeur grandiose.
Pour ainsi dire, Camille et Gabriel étaient en quête d'un endroit libre où ils pourraient s'étreindre sans craindre d'être interrompus. Ils comptaient vivre une nuitée si insolite, en relâchant une énergie des plus bestiales, pour ne rien regretter au lever du soleil...
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CAMILLE
— Il fait froid..., murmurai-je en serrant davantage la main de Gabriel qui avait préféré prendre les devants.
Nous étions en plein milieu d'escaliers en bois ciré, en route pour le bagnole de Gabriel, le seul endroit visiblement disponible. Je n'ignorais pas le fait que j'avais quelque peu dessaoulé. Oui, je crois bien que dès l'instant où ce con de voyeur avait joué les innocents en nous invitant — grossièrement — à disposer, toute l'alcool dans mon sang s'était comme évaporé. Bon, il l'avait crié en italien mais je mettrais ma main au feu qu'il grognait un "Allez b***er ailleurs bande d'en**lés !". Ma parole, nous avons un dingue dans la ville. Quoi qu'il en soit, ayant emménagé il y a plus d'un an, Gabriel avait sûrement dû comprendre le sens de ses propos.
Ce dernier, trois marches plus en-dessous, se tourna vers moi en gardant nos mains entremêlées en suspens dans les airs. Il me détailla de haut en bas en se mordant les lèvres, puis lâcha ma main en me demandant de patienter une seconde. J'avais la désagréable impression que celle-ci s'était instantanément refroidie, comme si elle ne requerrait que la chaleur de mon Ange pour permettre au sang de circuler à nouveau. Je devais réellement crever de froid pour ressentir un tel manque...
— Eh voilà, dit Gabriel en passant sa surchemise carrelée sur mes épaules avant de m'inciter à l'enfiler. Tu aurais dû prévoir une veste..., rajouta-t-il après avoir jeté un coup d'œil sur mes longues jambes dénudées.
Ma mère avait l'habitude de se vanter de mes propres atouts physiques devant ses amies qui nous rendaient souvent visite. "Regardez, elle a de quoi devenir un Ange de Victoria Secret, pas vrai ?", disait-elle dès l'instant où je faisais irruption dans le salon. Puis, lorsque je m'empiffrais de leurs pâtisseries de chez Paul, achetées spécialement pour leur dimanche aprèm détente, elle rajoutait : "Et en plus de ça, elle n'a pas le sang gras. Je vous l'assure, Camille pourrait manger un éléphant entier qu'elle ne prendrait pas un gramme !".
Alors, loin de moi l'envie de m'orienter vers le mannequinat, même si j'en avais l'occasion. Ma génitrice exposait déjà assez bien mon corps à qui voulait l'entendre.
— Je voulais porter ce style de vêtements pour une fois, répliquai-je en libérant un rire des plus nerveux.
— Pour une fois ? répéta-t-il en haussant un sourcil inquisiteur.
— Dis-moi, toi..., souris-je en me laissant glisser sur la rambarde dans un mouvement qui se voulait sensuel et sexy. Tu trouves que j'ai réussi à me mettre en valeur, ce soir ?
La seconde d'après, je manquai de trébucher la tête la première dans les escaliers, mais Gabriel me rattrapa de justesse. Mes joues s'empourprèrent immédiatement alors que j'avais le menton pile poil au-dessus de l'entrejambe de Gabriel, et lui, les avant-bras maladroitement glissés sous mes aisselles. Nom d'une pipe, Camille Bourgeois, que penseraient tes parents s'il te voyaient dans cette position !
C'était quand la dernière que j'avais été aussi embarrassée ? Ô il y a de cela longtemps, croyez-moi...! Une Bourgeois n'avait jamais de quoi être en mauvaise posture, never. Mais à cet instant précis, j'étais affreusement paralysée par une honte incommensurable. Il me fallu plus d'une minute pour daigner lever les yeux vers un Gabriel tout autant muet que moi.
— Pardon, m'excusai-je d'une petite voix alors que je devais déjà être rouge comme une tomate. J-j'ai perdu l'équilibre ! Ah, satanées talons compenssés...
J'empoignai hâtivement la rambarde pour alléger un tantinet le supplice de Gabriel, dont les bras devaient sans doute déjà fatiguer, et tentai de me redresser complètement. Et alors que je m'y attendais le moins, je me vis subitement basculer et l'espace d'après, j'étais dans les bras de mon Ange. Un hoquet de surprise s'échappa de mes lèvres.
— Camille..., susurra-t-il faiblement, la respiration haletante. Tu veux toujours le faire ?
Je faillis m'étouffer lorsque j'eus assimilé sa question. C'était toujours aussi mignon, un coup d'un soir ? Qu'étais-je censée répondre sans avoir l'air d'une fille en chaleur, hein ? Fin... Je ne dénie pas le fait que je l'étais, mais le dire à haute voix me ferait prendre conscience des actes dépourvus de toute moralité à la Bourgeois. Alors, en guise d'apposition d'un sceau sur notre contrat de consentement mutuel, je l'embrassai avec fougue jusqu'à ce que l'oxygène se fasse rare dans nos poumons.
Gabriel me souleva une seconde fois, me poussant à croiser mes jambes derrière ses fesses. Puis, j'encerclai son cou de mes bras et accaparai de nouveau sa bouche. On déambula encore pendant quelques minutes avant de retrouver un semblant de stabilité au pied des escaliers. Nous étions sans doute au rez-de-chaussée de l'immeuble. Gabriel réussit à ouvrir la porte, non sans peine, vu mes 54kg qu'il devait soutenir d'un membre.
L'air frais s'abattit avec violence sur nous dès l'instant où nous nous engouffrâmes dans les ténèbres nitescents du milieu de la nuit, les lèvres toujours scellées. Il devait être aux alentours d'une heure du matin, et une chance pour nous que la rue dans laquelle nous étions soit déserte. Devoir payer une amende pour exhibition sexuelle était la première de mes frayeurs. Mes parents en seraient alertés, et moi, reniée à vie du registre familial. Bon, j'ai un peu exagéré.
Par chance, Gabriel s'était garé juste devant l'immeuble. Celui-ci m'allongea sur le capot de sa voiture tout en m'accompagnant d'un long baiser suave. Ensuite, il se décolla de moi pour extraire sa clef de la poche de son jean avant de nous guider vers le siège arrière. Sans perdre une minute de plus, mon Ange me fourra à l'intérieur du véhicule avec délicatesse.
Penché au-dessus de moi, il me lança un regard, sourit, puis se mit à défaire les lacets de mes talons. Une fois la mission accomplie, Gabriel balança ceux-ci à l'avant de l'habitacle. Il rampa ensuite vers moi en claquant la portière derrière lui, et finit très rapidement par me surplomber de toute sa longueur.
— Camille, t'es magnifique, chuchota-t-il alors que ses doigts effleuraient mes jambes en remontant vers mon fessier.
Je me délectais à dessiner le visage de mon Ange du bout des doigts. Gabriel avait une mâchoire carrée, parfaitement définie, et aussi lisse que la peau d'un nouveau-né. Ses cheveux châtain foncé pendillaient à chacun de ses mouvements, de part et d'autre de son visage alors que quelques mèches s'accrochaient par moment à l'une de ses boucles d'oreille. Et ses gros sourcils pourraient couper perpendiculairement la ligne continue de l'arrête de son nez, tant ils étaient divinement droits. Mais par-dessus toute singularité qui caractérisait Gabriel, à cet instant-ci, c'était inéluctablement la noirceur de ses pupilles emplies de famine sexuelle...
— Oh gosh, t'es un beau dragueur, Gabriel, roulai-je des yeux en détournant mon regard du sien, étant dans l'incapacité de les accrocher plus longuement.
— Je ne courtise pas n'importe quelle femme, vint-il souffler au creux de mon oreille, la paume férocement plaquée contre la vitre au-dessus de ma tête, et faisant tomber une des bretelles de ma robe de sa main disposée.
— T'es amusante, et ta maladresse, tout autant charmante, rit-il en déposant des baisers à ma commissure.
Gabriel descendit ainsi jusqu'à mon décolleté plongeant avant de s'y aventurer, parcelle par parcelle.
— Tu diras certainement ces mots à une autre d'ici une semaine.
— Même si notre nuit prend fin, Camille, notre histoire, elle, est inscrite à jamais, tu ne crois pas ? Ces mots, ils te sont destinés pour l'éternité, et ce, même si je couche avec une autre demain.
Si on m'avait dit il y a de cela trois mois que je m'enverrais en l'air avec un inconnu de Rome, et qui plus est, dans une sublime Cabriolet, je me serais certainement liquidée. Mais jamais au grand jamais, j'aurais imaginé croiser la route d'un homme tant séducteur que séduisant.
Allez, Camille Bourgeois, tout ceci n'arrivera qu'une fois dans ta minable vie ! Eh oh pitié, laisse pas ton cœur s'emporter pour un simple plan cul...
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