10.2. | Nos sentiments trahis par nos actes : l'odeur de Rome
N.A: coucou, je tenais juste à vous informer du changement du titre du livre pour un autre plus spécifique et francisé haha. j'ai donc opté pour "Paris devenue Rome" parmi d'autres idées telles que "La Galerie du Cœur", "Passioience" ou encore "Le Paris Italien" ! j'espère donc de tout cœur que ce nouveau titre vous plaira :)
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♫ 𝘶𝘴𝘪𝘯𝘨 𝘺𝘰𝘶 - 𝘔𝘢𝘳𝘴 𝘈𝘳𝘨𝘰 ♫
☾10.2.☽
NOS SENTIMENTS TRAHIS PAR NOS ACTES :
L'ODEUR DE ROME
interview de Camille
« t'es sûre de tes choix ?»
❝bien sûr que oui !❞
Wissem Messaoudi était assurément l'éponyme des origines du prénom arabe, à savoir le Beau et l'Honoré de médailles. Wissem était un vrai Apollon tant sur le plan physique qu'en ce qui concernait les attributs du dieu grec. Là où les filles étaient instantanément charmées par son regard acier étincelant, notre jeune demoiselle à nous, Camille Bourgeois, avait d'abord remarqué les magnifiques bouclettes de Boucle d'Or qui entouraient la moitié de son visage.
Wissem semblait bien avoir les yeux doux d'un agneau et les cheveux aussi soyeux que la soie, mais sa personnalité concordait-il bel et bien avec le rythme dansant enjoué de ses bouclettes ? De quel côté pencheront les cœurs de notre petit trio en premier lieu : Or ou acier ?
꒱࿐♡ ˚.*ೃ
CAMILLE
Je tins le visage de l'inconnu métissé entre mes deux mains et le rapprochai du mien en une fraction de seconde avant de sceller nos lèvres par un baiser acharné. À ma plus grande surprise, le jeune homme ne rechigna pas face à cette presque agression sexuelle, si ce n'est qu'il fut le premier à demander accès à ma langue. J'essayai de ne pas paraître prise au dépourvu afin de ne pas attirer la suspicion des filles lorsqu'au bout d'une bonne minute de souffle coupé, l'homme et moi nous nous séparons.
Nom d'un chien Camille Bourgeois...!
— Euh...Voici donc Gabriel, un type que j'ai rencontré ce soir.
Je fis glisser nerveusement ma crinière en arrière puis souris à Lola et Jeanne. La petite drama queen du groupe ne se priva pas de dévisager ouvertement l'inconnu avant de lever un sourcil perplexe en rencontrant mon regard. Mon torse se bombait et se dégonflait à une vitesse bien trop affolante. Je ne saurais dire si c'était le THC ou l'angoisse qui me plongeait dans un tel état. L'imposteur, que je zieutais du coin de l'œil ne cilla pas des yeux et demeurait dans une posture statique qui à tout moment pouvait mettre la puce à l'oreille.
Il caressa doucement sa nuque puis, confiant, tendit une main vers Jeanne et Lola en braillant fièrement le nom tant chéri que je venais de lui attribuer.
— Enchanté, Gabriel ! dit-il en souriant.
Dès qu'il eut prononcé cette phrase, c'était comme si le ciel entier me tombait dessus, lui accompagné du plus grand mensonge stupide de l'histoire. Cet inconnu n'était pas Gabriel. Il n'était pas l'homme qui m'avait envoyé au septième ciel à Rome lors d'une nuit fraîche d'été. C'était un inconnu, et ce jeune homme, je venais à l'instant de faire de lui un usurpateur de l'identité de l'être que je désirais le plus en ce moment...
Mais le mal avait déjà été fait.
꒱࿐♡
Le taxi me déposa en bas de ma rue puis je saluai les filles de là où je me tenais sur le trottoir avant de traîner mes pieds jusqu'à mon immeuble. Pour la énième fois de la nuit, je me félicitai une nouvelle fois d'avoir opté pour des chaussures plates parce que même en étant le plus près du sol, le désagréable ressenti de concentrer toute ma masse corporelle sur les plantes de mes pieds à chacun de mes pas m'embrumait.
Il faisait plus froid à présent que lorsque j'eus quitté l'appartement quatre heures plus tôt. Mon long et lourd manteau en fausse fourrure ne réchauffait pas assez mes jambes, étant bien trop peu couvertes. Quand mes doigts entourèrent enfin la poignée massive de la porte amplement décorée de l'immeuble, je me revis dans la même position quelques heures plus tôt, affolée, essoufflée et emplie de regrets et de peurs. Je restai ainsi pendant une éternité finie, les lèvres tremblotantes et le cœur battant à 100km/h.
Je m'engouffrai enfin dans l'ascenseur et sans m'en rendre entièrement compte, mon ascension s'arrêta au dernier étage du bâtiment, le cinquième. Je me souvins ensuite de la discussion que j'avais eue avec ma mère, le lendemain du dîner avec les Richard, au cours de laquelle je lui avais demandé à quel numéro du cinquième ceux-ci résidaient. C'est donc tout naturellement que mes pas me portèrent devant leur appartement. J'appuyai sur la sonnette sans réfléchir, sans appréhensions, sans anxiété, sans rien tout court. En ce moment-ci, il n'y avait que moi, Camille à moitié endormie toutefois avide d'un certain plaisir obsessionnel...
Après des secondes d'attente interminables, je sonnai de nouveau et tout en patientant dans le plus calme des tambourinements de mon cœur, je ne pus que songer à la façon dont j'allais expliquer à Gabriel ma présence ici. Mon corps se laissa glisser jusqu'au pied de la porte boisée ocre tant il n'avait plus d'énergie.
« T'es une sacrée emmerdeuse, Camille Bourgeois... », chuchotai-je en riant nerveusement.
J'entendis enfin le verrou s'actionner de l'autre côté de la porte. J'intentai de me redresser en vitesse avant que la porte ne s'ouvre complètement, mais perdis l'équilibre à peine que j'eus décollé mon postérieur du paillasson. Mes fesses retombèrent donc de ce pas sur la jolie calligraphie du « YO! » piquant au même moment qu'une voix rauque s'éleva :
— Camille ? Oh mon dieu, est-ce que tout va bien ?
C'était la voix de Michel.
— YO Michel !
— Laisse-moi devenir ? Tu cherches Gabriel ? demanda-t-il en m'aidant à me relever.
Je lui souris timidement, soudainement gênée que M. Richard me voit dans cet état déplorable même s'il était incontestablement sûr et certain qu'il ne dira pas un mot à mes parents.
— Oui...
— C'est fou ça, je ne te croyais pas si... hum, décontractée ?
— Oh... Oh...
— Ok, ok. Tu peux entrer, finit-il par dire.
Intérieurement, je lui remerciai de ne pas avoir plus étendu le sujet sur mon attitude actuel qui ne contrastaient avec mes habitudes de Bourgeois accoutumées. Michel me guida sans tarder devant la chambre de Gabriel puis me pria de patienter une minute le temps qu'il prévient son fils. Il ressortit aussitôt et me fit une grimace complice avant de m'abandonner avec mes battements cardiaques affolés. J'ignorais si je devais continuer d'attendre devant la chambre de Gabriel ou y faire irruption, mais trop impatiente de le voir, mon choix était fait.
Et ni une ni deux, j'étais en train de foncer tout droit vers la porte de la chambre, prête à m'abandonner à mon sort et au sien quand tout à coup celle-ci s'ouvrit en laissant place à mon Ange, cheveux ébouriffés et simplement vêtu d'un bas de pyjama carrelé. Il semblait l'avoir enfilé à la va-vite au vu du petit pli au niveau de sa taille. Que diable cet homme avait-il fait à mon âme ? Existait-il un être plus mignon sur cette Terre ?
Gabriel n'eut même pas l'occasion de se poser la question de ma visite matinale que je le pris dans mes bras avant de me jeter passionnément sur ses lèvres. La chaleur de celles-ci réchauffa les miennes encore fraîches. Gabriel fut d'abord pris de court, il se figea un temps, les mains et le buste en position de retrait. Il entreprit ensuite de me débarrasser de mon gros manteau puis attrapa fermement mes cuisses, soulevant ainsi ma robe en satin jusqu'au dessus de mes fesses. Nom d'une pipe, c'était fort bien déplacé de ma part de donner des baisers le cul au vent !
Gabriel nous fit par la suite pénétrer dans son antre, non sans claquer la porte de la chambre d'un coup de pieds bien lancé avant de s'y adosser énergiquement. Pour une raison que j'ignorais, le savoir si agile dans cette situation m'irritait un tantinet parce qu'il paraissait avoir assez d'expérience pour tout contrôler à la perfection.
Je lâchai un grognement tout en décollant ma bouche de la sienne sans néanmoins rompre notre échange visuel qui en disait long sur nos états d'âmes.
— Un problème ? rouspéta le jeune homme en m'embrassant de nouveau.
— T'as couché avec beaucoup d'autres filles ici ? réussis-je à articuler entre deux baisers.
Gabriel me fixa étrangement, les sourcils froncés.
— Non jamais... Pourquoi ?
Quand il eut prononcé ces mots, l'essence de la passion re enflamma mes entrailles tandis qu'un immense croissant de lune indéchiffrable se dessinait sur mon visage rougi par le whisky pur et divers cocktails (sans oublier le froid de la nuit). J'enfouie ma tête au creux de son cou, fermai les yeux puis humai profondément son parfum naturel : un mélange de douceur enfantine et de testostérones en ébullition. Gabriel se mut lentement dans la pièce et alors qu'il m'allongeait délicatement sur son lit, des mots qui pesaient sur ma poitrine trouvèrent le chemin vers l'au-delà...
— Gab..., murmurai-je en resserrant mon emprise sur sa nuque pour réduire davantage l'infime espace qu'il y avait entre nos deux visages.
— Hum ?
— Tu sais, ce n'était pas une erreur..., susurrai-je en détournant le regard, étonnement embarrassée par ce que je m'apprêtais à révéler.
— De quoi est-
— Le soutif. Ce n'était pas une erreur de l'avoir gardé pendant tout ce temps... Il a toujours l'odeur de Rome.
Nom d'une pipe, Camille Bourgeois, ton cerveau semble avoir été matrixé par Gabriel Richard...!
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