Mathéo admirait les étoiles depuis la tour d'astronomie, une cigarette à la main. Son esprit divaguait, le temps s'écoulait rapidement, hors de son contrôle. La fin de la troisième épreuve approchait, et il regrettait d'avoir rencontré Anna, hésitant désormais sur sa mission. Par moments, il aurait préféré oublier la jeune fille en modifiant sa mémoire pour ne pas échouer.

Depuis leur dispute, Mathéo évitait Anna, séchant les cours et évitant la Grande Salle. L'arrivée furieuse de McGonagall dans son dortoir ne l'affectait pas. Il prétendait se concentrer sur la recherche de l'Horcruxe, conscient que la jeune fille le découvrirait bientôt et qu'il était urgent que le Serpentard ne le retrouve avant Anna.

 McGonagall grimaçait, sachant que la troisième épreuve approchait, et que Mathéo devrait agir, qu'il possède l'Horcruxe ou non.

Un bruit sourd rompit le silence, arrachant Mathéo à ses pensées. Teddy apparut, cheveux ébouriffés et paniqué, se postant devant le Serpentard.

— Théo, il faut qu'on parle, dit-il, essoufflé.

 Mathéo fronça les sourcils.

— Je suis même surpris que tu ne t'en sois pas rendu compte tout seul, mais Anna a disparu. 

— Disparue ? répéta bêtement le sorcier.

 Teddy hocha la tête.

— Cela fait plusieurs jours qu'on ne la trouve pas. Nous avons cherché partout, même chez sa famille, mais Anna est introuvable.

— Et vous attendiez quoi pour me le dire ?

— Ce n'est pas ma faute ! Tu étais introuvable, toi aussi. Je pensais qu'elle était avec toi. Jusqu'à ce que la directrice s'inquiète, car elle t'avait vu sans Anna.

Le cœur de Mathéo battait à tout rompre, et il siffla pour appeler Fumseck. Après un court instant, le majestueux phénix aux plumes d'un éclatant rouge et or, atterrit gracieusement auprès du jeune homme. Ses ailes déployées semblaient capter la lueur du ciel nocturne, révélant des nuances chatoyantes. La créature mythique possédait une aura empreinte de sagesse et de noblesse.Mathéo, tendit doucement la main vers la créature, caressant avec précaution ses plumes duveteuses. Une sensation de chaleur et de réconfort émanait de ce contact avec le phénix, renforçant le lien spécial qui existait entre eux.

— Où comptes-tu la chercher ? demanda Teddy.

 Mathéo réfléchit un instant. Il pensait qu'Anna était partie à la recherche de l'Horcruxe, en était persuadé même. Il envisagea les endroits où elle aurait pu chercher, espérant qu'elle ne soit pas prise au piège quelque part, blessée, ou pire, entre les mains des Mangemorts. Cette option était peu probable, car il en aurait été informé.

Soudain, une explosion retentit, et avec stupeur, les deux amis virent la forêt interdite prendre feu. Sans réfléchir une seconde de plus, le Serpentard siffla pour ordonner à Fumseck de le prendre par l'épaule et de s'envoler en direction de la forêt. Teddy s'accrocha de justesse aux jambes de Mathéo.

— Que fais-tu ? lui hurla le Serpentard.

— Je viens avec toi. Une explosion dans Poudlard. J'espère que ce n'est pas Anna qui a causé ça.

— On ne sait jamais avec elle, elle est capable de tout, sourit Mathéo.

Le vent sifflait autour d'eux alors que le phénix s'élevait dans le ciel, les emportant vers l'inconnu. Une tension palpable flottait dans l'air, mêlée à l'incertitude de la situation à Poudlard. Les yeux de Mathéo reflétaient à la fois la détermination et l'inquiétude, conscient des dangers qui pourraient les attendre à l'arrivée.

La forêt était plongée dans une vision apocalyptique, les flammes dansant avec fureur entre les arbres majestueux. Des colonnes de fumée noire montaient vers le ciel étoilé, obscurcissant les constellations. 

Mathéo et Teddy posèrent les pieds sur le sol à la lisière de la forêt et se frayèrent un chemin à travers ce brasier, leur silhouette se découpant contre l'arrière-plan illuminé par les flammes. Les craquements des branches en feu résonnaient autour d'eux, créant une symphonie sinistre alors qu'ils avançaient avec précaution.

Des créatures effrayées fuyaient dans toutes les directions, cherchant désespérément un refuge face à l'incendie dévorant leur habitat naturel. Des hiboux effrayés voletaient au loin, des créatures magiques étranges se glissaient dans l'obscurité, cherchant à échapper à la destruction imminente.

La chaleur intense embrasait l'air, faisant vaciller leur vision alors qu'ils avançaient dans l'épaisseur de la fumée.  Soudain, un cri perçant se fit entendre, un appel de détresse qui glaça leur sang. C'était la voix d'Elizabeth. Mathéo s'empressa d'aller la sauver, Teddy l'attendit là. Le Serpentard réapparut, le jeune fille était blessé et s'appuyée sur le garçon. 

Ce dernier l'aida à s'asseoir doucement, tandis que le Poufsouffle ne bougeait pas, il plissa les yeux, scrutant les expressions sur les visages autour de lui d'un air méfiant.

— Lizzie, où est Anna ? demanda-t-il d'un air froid.

Mathéo s'arrêta en fronçant des sourcils, regardant Elizabeth, puis son ami.

— Que veux-tu insinuer ? répliqua-t-il, défensif.

Le regard du Pouffsoufle était empreint de suspicion, ses yeux cherchant des réponses dans ceux d' Elizabeth, cette dernière toujours tremblante, tenta d'expliquer.

— J'ai vu Anna près du point d'explosion, mais elle était déjà partie quand le feu a pris. Je n'ai pas eu le temps de la rejoindre.

Le Serpentard déglutit, une anxiété grandissante dans son regard. Les flammes projetèrent des ombres dansantes sur son visage tendu.

— Elle est peut-être encore à l'intérieur, suggéra Teddy d'un ton grave.

L'inquiétude s'insinua dans le cœur de Mathéo, mais il se força à rester calme.

— Allons la chercher, déclara-t-il, sa voix portant une détermination qui masquait mal une pointe d'angoisse.

Cependant, Lizzie retint le garçon par le bras avec une force inattendue lorsqu'il tenta de s'engouffrer dans la forêt en flammes.

— Attends, n'y va pas ! C'est de la folie, s'écria-t-elle.

— Si Anna est là-bas, je refuse de l'abandonner, répliqua Mathéo, déterminé.

Pourtant, une lueur d'angoisse passa dans les yeux de la Beauxbâtons. Elle fixa son ami avec une expression implorante.

— Ne me laisse pas, Théo, dit-elle en pleurant. J'ai peur toute seule.

Le Serpentard hésita un instant, partagé entre la loyauté envers Anna et la détresse apparente de Lizzie. Cependant, il n'y avait pas de temps à perdre. Il secoua la main de Lizzie de son bras.

— Désolé, Lizzie, je ne peux pas rester ici, déclara-t-il avec fermeté.

Ignorant les supplications de la jeune fille, Mathéo s'avança résolument vers la forêt en feu. Teddy le suivit, jetant un regard suspicieux à Lizzie. Le Poufsouffle s'arrêta net, ne croyant pas ses yeux. Il vit Elizabeth avec un sourire sournois qui se dessinait sur son visage. 
Il s'approcha rapidement, son visage exprimant une colère grandissante.

— Pourquoi ris-tu ? Je le savais, tu as fait quelque chose à Anna !

Elizabeth l'ignora, son regard fixé sur la forêt enflammée, comme si elle cherchait quelque chose au-delà des flammes.

— Réponds ! s'écria Teddy, agrippant son bras pour attirer son attention.

Un rire sarcastique s'échappa des lèvres de la sorcière, alimentant davantage la suspicion du Poufsouffle.

— Qu'as-tu fait ? répéta-t-il d'une voix plus grave.

Elle finit par détourner son regard de la forêt en feu pour le fixer, un sourire en coin sur les lèvres.

— Tout se passe comme prévu, murmura-t-elle. Je devais le faire, c'était nécessaire.

Une froideur s'installa dans l'estomac du jeune homme. Il réalisa que quelque chose de bien plus sinistre se jouait ici, au-delà de l'incendie. L'inquiétude pour Anna se mêla à une profonde méfiance envers Elizabeth.

— Mathéo me sera reconnaissant, continua la BeauxBâtons. Il était bien trop faible à cause de cette Sang de Bourbe.

Un frisson parcourut l'échine du Poufsouffle. Ces mots, il les avait déjà entendus.

—  Alors, tu veux me dire que tu es une Mangemort ? interrogea Teddy, ses yeux scrutant le visage souriant d'Elizabeth.

Cette dernière répondit par un sourire énigmatique.

— Mathéo est à moi ! Je refuse que cette petite idiote ait tout ce dont j'ai rêvé. Cette Sang de Bourbe paiera, vociféra Elizabeth.

— Tu es folle ! cria Teddy, serrant le poing pour se retenir de la gifler.

Lizzie rit, une expression démoniaque se dessinant sur son visage.

— Peu importe ce que tu penses de moi. Mathéo va devoir faire un choix, et nous savons tous ce qu'il décidera. Cela changera enfin le monde des sorciers. Et moi, je serai doublement récompensée.

Les mots résonnaient dans l'air chargé de tension. Teddy comprit soudain l'ampleur de la trahison d'Elizabeth. La jeune femme avait vendu son âme aux ténèbres, et il avait peur pour Mathéo, lorsqu'il s'agissait d'Anna, son ami était prêt à tout.

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Mathéo continuait sa course à travers les arbres, certains manquaient de lui tomber dessus. Il suffoquait, la fumée le privait d'oxygène, et le garçon pourrait s'évanouir d'un moment à l'autre. La forêt était immense, comment allait-il retrouver Anna ? Soudain, un éclair doré fendit le ciel. Cette lumière provenait d'une baguette, et le sorcier se dirigea à toute vitesse dans cette direction, guidé par l'éclat de magie qui éclairait la nuit en feu.

Chaque pas était une lutte contre le brasier dévorant autour de lui, mais la détermination le guidait à travers l'enfer ardent. Les hurlements des créatures en fuite, le crépitement du feu, tout se mêlait dans une cacophonie infernale. L'éclat doré brillait de plus en plus intensément, faisant naître l'espoir au milieu du chaos.

Il trouva Anna inconsciente, gisant sur le sol au milieu des débris calcinés de la forêt en feu. Les flammes dansaient encore, projetant des ombres dansantes sur son visage pâle. À ses côtés, Eric se tenait, une baguette à la main, les traits tirés par la fatigue et les blessures de la bataille. Des cendres flottaient dans l'air, créant une atmosphère irréelle autour de la scène.

Le garçon était blessé, des traces de brûlures marquaient son visage et ses mains. Mathéo s'approcha avec précaution, conscient du chaos qui les entourait. Il secoua doucement la jeune fille, son cœur battant la chamade alors qu'il observait les marques de l'affrontement sur son visage. La robe de sorcière d'Anna était déchirée, témoin des épreuves qu'elle avait endurées.

— Ça ne marchera pas, Théo, lui dit Eric. On ne peut pas la réveiller, je suis désolé, je n'ai rien pu faire. 

— Que s'est-il passé ici ?" demanda le Serpentard. Pourquoi êtes-vous tous les deux dans un sale état ? Pourquoi Anna ne se réveillera pas ? Elle respire...

Eric ne répondit pas et jeta un regard inquiet par-dessus l'épaule de Mathéo. Ce dernier se retourna et constata avec effroi la présence de Lucy, qui tenait quelque chose. L'atmosphère devint tendue, imprégnée d'un mystère sinistre.

L'objet en question était une vieille cape, usée par le temps et tissée dans des nuances de noir et de vert délavé. Des motifs délicats, à peine visibles après des années d'usure, semblaient raconter une histoire longtemps oubliée. Les bords de la cape étaient effilochés, témoignant de son âge avancé, et quelques taches sombres semblaient avoir résisté à tous les efforts de nettoyage.

— Ne me dis pas que c'est ce que je pense, Mathéo serra plus fort Anna contre lui pour la protéger de sa mère.

La Mangemort sourit.

— Si, c'est bien un Horcruxe. Nous l'avons enfin trouvé, enfin, c'était un mensonge, je ne l'avais jamais perdu. Mais je devais attendre, je devais être sûr que tu étais prêt.

Mathéo sourit.

— Tu m'as menti sur beaucoup de choses. Si tu veux mon avis, tu es loin d'être la mère idéale.

Le sarcasme dans la voix du Serpentard contrastait avec l'intensité de la situation.

Sa mère ne cilla pas, elle restait immobile. Après un moment, elle agita sa baguette, et le feu cessa en un instant. Les flammes, qui dansaient avec fureur, se replièrent comme des serpents obéissant à la volonté de la sorcière, laissant derrière elles une fumée épaisse et l'odeur âcre de la destruction.

— Qu'as-tu fait à Anna ? Que veux-tu ?

— C'est simple, je te l'ai déjà dit, je veux que tu succèdes à Voldemort. Nous régnerons sur le monde, et je refuse que tu meures en te sacrifiant lâchement. Tu es destiné à faire de grandes choses.

L'étreinte protectrice de Mathéo sur Anna se resserra alors qu'il confrontait sa mère, les yeux empreints d'une détermination farouche. 

— Je refuse ! Je détruirai cette Horcruxe, et je mourrai, dit le garçon.

Lucy claqua la langue, son expression trahissait l'agacement. Les traits de son visage, éclairés par la lueur de la baguette, révélaient son impatience.

Elle agita de nouveau sa baguette, et Anna se tordit de douleur. Les yeux de Mathéo s'emplirent d'une fureur impuissante, ses poings se serrèrent, signe de la rage et de l'inquiétude qui bouillonnaient en lui. La détresse sur le visage d'Anna se reflétait dans chaque fibre de son être, amplifiant l'impuissance de Mathéo face à la cruauté de sa mère.

— Arrête ! ordonna-t-il, sa voix résonnant dans la forêt, un mélange de colère et de désespoir. 

Lucy s'exécuta, mettant fin à la souffrance d'Anna d'un geste de sa baguette.

— Bien, alors tu vas écouter bien sagement, si tu veux sauver ta Sang-de-Bourbe. Ensemble, nous allons ressusciter Voldemort, le sort s'annulera, et tu seras moins lié à lui. Cela l'affaiblira un instant, j'en profiterai pour le tuer. Ensuite, nous nous débarrasserons de lui, et tu prendras sa place en tant que chef des Mangemorts.

— Et si je refuse ?

— Alors, cette Sang-de-Bourbe mourra, Lucy indiqua la jeune fille d'un signe de tête.

Le regard de Mathéo oscillait entre la détermination et le désespoir, sa poitrine serrée par le dilemme qui s'étendait devant lui comme un abîme sans fond. La douleur de Anna torturée par la magie noire de sa mère avait allumé une flamme ardente de colère et de frustration en lui.

L'idée de ressusciter Voldemort et de prendre sa place en tant que chef des Mangemorts était un fardeau insupportable, mais l'idée de perdre Anna l'était encore plus. L'angoisse tourbillonnait dans ses yeux, reflétant la guerre intérieure qui faisait rage en lui. Sa mâchoire serrée et ses poings crispés témoignaient de la lutte intense contre cette ultime décision.

La détresse sur le visage inconscient de la jeune fille, toujours affaiblie par la douleur, faisait écho à la souffrance de Mathéo. Dans cet instant, les battements de cœur du sorcier semblaient résonner comme le tic-tac implacable d'une horloge, chaque pulsation rappelant l'urgence de son choix déchirant entre Anna et le destin sombre qui lui était imposé. Cependant il avait déjà décider de la réponse. Doucement il posa la jeune fille sur le sol et se leva.

— Mathéo, non ! le supplia Eric en voyant la scène et comprenant ce qui était en train de se passer.

— Je n'ai pas trop le choix là, grimaça le Serpentard.

Lucy sourit et parut satisfaite. Elle lui tendit la main. Mathéo la fixa sans la saisir. Son regard était sérieux, empreint de détermination.

— Tu réveilleras Anna après, sinon je ne ferai rien.

Lucy hocha la tête.

— Si tu romps notre accord, si Anna a la moindre égratignure comme aujourd'hui, je te tuerai sans la moindre hésitation, menaça Mathéo.

La Mangemort leva les yeux au ciel.

— Ce n'est pas ma faute, celle qui devait se charger de ramener ta Sang-de-Bourbe s'est un peu défoulée sur elle.

— Cette personne sera morte quand nous aurons fini avec ce stupide plan.

— Fais en ce que tu veux, déclara Lucy en haussant les épaules.

Mathéo prit la main de sa mère, qui tenait l'Horcruxe en même temps, et une lueur apparut entre eux et la cape. L'atmosphère semblait se tordre, réagissant aux incantations de Lucy dans une langue ancienne, laissant émerger Voldemort de l'obscurité.

Voldemort apparut avec une apparence maléfique, sa silhouette prenant forme grâce aux incantations sinistres de Lucy. La lueur rougeoyante de ses yeux dégageait une puissance malveillante qui glaça l'atmosphère.

L'effroi se lisait dans le regard de Mathéo, son visage figé par l'horreur alors qu'il comprenait l'étendue de la menace qu'il venait de déchaîner. Eric s'était approché d'Anna, toujours inconsciente, les yeux écarquillés devant la manifestation du Seigneur des Ténèbres.

Le seigneur des ténèbres se tenait là, comme un horrible cauchemar qui se réalisait. Il semblait légèrement mal en point, mais toujours aussi dangereux. Mathéo saisit sa baguette, prêt à lui jeter un sort, quand le mage noir, fou de rage, fit voler la baguette de Lucy vers lui d'un simple regard.

Tout se déroula très vite. Voldemort la pointa vers la Mangemort, sans qu'elle n'ait eu le temps de réagir, un éclair vert étincela, et la mère de Mathéo tomba en arrière, victime du sort impitoyable d'Avada Kedavra.