Chapitre 8
« Je ne suis pas une hypocrite, dit Anna sur un ton de défi. »
Elle serrait fort ses poings pour lui donner du courage. Mathéo se tourna vers elle.
« Ah oui ? Demanda le garçon. Qu'est ce que ça peut te faire si les Serpentards se ridiculisent à cause de moi ? Au contraire tu devrais être heureuse, eux qui se moque de toi à longueur de journée vont perdre la face devant ces crétins de Griffondor.
- Ne parle pas mal des Griffondor. Et puis entre nous, l'hypocrite, celui qui se voile la face, comme toi.
- Comment ça ? »
Mathéo regarda Anna d'un air déconcerté, il ne voyait pas où la jeune fille voulait en venir. Anna soutint son regard, ravie d'avoir réussi à effacer le sourire fier et hautain du jeune homme.
- Tu es un peu "Sang de Bourbe" toi-même, pour reprendre tes mots. Ton grand père n'était qu'un « moldu », un banal petit moldu qui a été berné par une stupide sorcière. »
Le regard de Jedusor se crispa. Anna voyait qu'il contenait tant bien que mal sa colère.
« Ces mots, dit-il entre ses dents. Tu vas le regretter. Oh oui! Crois moi.
- Tu ne me fait pas peur, dit-elle en prenant tout son courage. Je ne fais que dire la vérité. »
Jédusor semblait avoir perdu le contrôle de lui même et jeta son verre remplit d'eau sur la figure d'Anna. La jeune fille le regarda stupéfaite, allait-il la frapper maintenant ?
Par peur Anna ferma les yeux, mais rien ne se passa. La jeune fille risqua à ouvrir un oeil, puis l'autre, avant de constater que Mathéo avait quitté la pièce.
Anna qui sentait le coup de l'adrénaline redescendre se laissa tomber, ses genoux percutant le sol. Elle venait de tenir tête une nouvelle fois à Jedusor, même si elle lui avait affirmé le contraire la jeune fille était terrorisée. Comment allait-il se venger maintenant ?
« Il faut toujours que tu en rajoutes Anna, se dit-elle. »
Mais il fallait que cela cesse. Rassemblant son courage, Anna ne prit même pas le temps de se sécher et sortit de la salle commune en trombe. Alors que la jeune fille courait dans le couloir, elle sentit qu'on lui empoigna le bras. Anna se retourna et apperçut Teddy qui la regardait d'un air anxieux. La jeune fille fit un mouvement avec son coude pour que Teddy puisse la lacher, mais en vain. Celui-ci prit la parole :
« Anna que s'est-il passé ? Pourquoi es-tu trempée ?
- Demande à ton ami, répondit-elle sur un ton glacial. J'en ai plus qu'assez de toi et de Jedusor ! »
Teddy décontenancé lacha son bras et Anna en profita pour s'enfuir. Oui, elle en avait marre de cette situation. Anna se souvint d'une conversation avec Fred qui lui avait confié le mot de passe pour rentrer dans la salle du directeur de l'école. D'après lui, si Anna avait le moindre problème, la directrice serait une personne de confiance qui pourrait l'aider.
La jeune fille aperçut la gargouille dorée qui menait au bureau, elle prononça le mot de passe et celle-ci pivota pour laisser place à des escaliers. Anna monta les marches et toqua à la porte, mais rien, aucune réponse. La jeune fille entreprit alors d'ouvrir la porte sans attendre un instant de plus.
« Faites moi changer de maison! Dit Anna au professeur McGonagall.
La directrice tenait une plume de la main droite, elle continuait de rédiger une lettre. McGonagall leva les yeux vers Anna seulement quelques secondes plus tard, lorsqu'elle finit d'écrire sa phrase. Calmement, la directrice remit sa plume dans son encrier ne semblant pas perturbé devant une première année en larmes et trempée jusqu'aux orteils. La professeure prit enfin la parole :
« Que se passe-t-il Ms. Smith?
- Je veux que le Choixpeau me répartisse dans une autre maison ou alors je rentre chez moi, menaça Anna.
- Il est impossible de changer de maison, la décision du Choixpeau est impartiale, répondit sereinement McGonagall.
La directrice marqua une pause, puis reprit :
- Veuillez plutôt me raconter ce qu'il vous arrive, Ms Smith.
Anna garda le silence un instant, puis se décida à parler. Après tout si la jeune fille était là c'était pour trouver une solution à son problème.
- Je ne supporte pas être à Serpentard, sa voix tremblée. Je viens d'un monde complètement différent que celui des sorciers et être dans cette maison c'est...
- Ms. Smith, l'intérrompit la directrice. De quoi êtes vous différente de vos camarades ?
- Je suis une née-moldus. De plus, de ce que je vois les Serpentards sont pour la plupart, des enfants d'anciens Mangemorts, je ne veux pas qu'on m'associe à ce genre de personne...
McGonagall poursuivi :
- De tel chose comme un nom, d'où l'on vient, à quel maison nous appartenons ne font pas de nous qui nous sommes réellement Ms Smith, mais ce sont nos actions qui contribue à définir ce qu'il adviendra de nous. Dumbledore, l'ancien directeur de Poudlard, disait ces mots-là et je pense comme lui.
- Alors pourquoi répartissez-vous les élèves dans les quatre maisons alors ? Si tout cela ne nous défini pas.
- Tout d'abord parce que cette tradition existe depuis la création de cette école. De plus, c'est pour vous enseigner cette leçon qu'on perpétue ceci.
- Mais ...
- Je regrette Ms Smith, mais je vous suggère de réfléchir aux mots que je viens de vous dire, répliqua McGonagall. Je ne sais pas si vous vous entendez parler, mais vous aussi vous jugez vos camarades sans même les connaître.
- Je ne juge pas, répondit Anna d'une petite voix. Regardez-moi, je suis trempée et je me fais embêter sur mes origines à longueur de journée...
La directrice saisit sa baguette et lança un sort à Anna qui sentit un vent doux et chaud se répandre dans tous son corps. En un instant les habits de la jeune fille étaient secs.
- Merci, dit Anna d'une petite voix.
McGonagall lui sourit.
- Je pense que vous devriez avoir une discussion avec Mr Jedusor, conseilla la directrice. Je suis certaine que vous réussiriez à trouver un terrain d'entente. Le pauvre garçon n'a pas eu de chance et j'espère que Poudlard pourrait lui apporter un peu de réconfort. »
Anna ouvrit la bouche pour répondre, mais McGonagall reprit:
« Je vais vous confier un secret. Seulement quelques professeurs, dont moi-même somme au courant. Un professeur de divination eut une prophétie indiquant la naissance d'un enfant de Voldemort, bien avant que Mathéo naisse. Déconcerté par cette prophétie, Dumbledore décida de donner une chance à cet enfant. Avec prudence, nous surveillons le jeune Jedusor et....»
La directrice fut interrompu car la porte du bureau s'ouvrit doucement. La jeune fille vit dépasser des boucles noirs et comprit avec stupeur que Jedusor était derrière la porte. Mathéo entra dans la pièce le regard impassible. Anna se demandait s'il avait entendu la conversation.
« Pardonnez-moi professeur, mais j'ai entendu qu'Anna était ici, dit-il sur un ton faussement intimidé. Je tenais à m'excuser auprès d'elle, j'ai passé ma colère sur elle. »
Anna n'en crut pas ses oreilles, Mathéo Jedusor était en train de s'excuser ? Elle devait rêver, puis Anna se rappela ce que lui avait dit Paul, le préfet, Mathéo voulait se faire bien voir auprès des professeurs. Tout cela était une mascarade puisqu'elle était venu le dénoncer. Le professeur McGonagall sourit et renvoya Anna et Mathéo de son bureau car elle avait du travail à finir.
Ce n'est pas vrai, Anna ne pouvait pas croire que la directrice, qui avait tant accompli pouvait être aussi naive. Et puis qu'était cette prophétie ? Si seulement Mathéo ne les avait pas interrompu, elle aurait pu en savoir plus.
Si Mathéo voulait jouer au gentil petit élève devant les professeurs, ridiculisant Anna et en la faisant passer pour une menteuse. Et bien, Anna n'avait pas dit son dernier mot :
« J'espère que tu ne m'en veux pas, Jedusor, dit Anna. Je voulais trouver une solution pour que tu ne m'embêtes plus.
- ....
- Tu sais, continua Anna devant le silence de ce dernier. Je pense que... qu'après avoir discuté avec le professeur McGonagall, j'ai compris que je me suis trompée sur toi.
Mathéo baissa les yeux sur elle.
- J'aimerai être ton amie. »
Anna s'attendait à toute sorte de réaction de la part du garçon, mais certainement pas à celle-là. Mathéo regarda la jeune fille, il semblait avoir été touché par ses mots, enfin pendant un bref instant seulement. Les yeux du garçon s'assombrir et il lui dit :
« Non, mais tu n'as vraiment pas cru au discours débile de McGonagall, ni même que j'étais vraiment venu m'excuser auprès de toi ? Pff, tu es ridicule. Avoir des amis ne m'intéresse pas et encore moins jouer amis-amis avec une sang-de-bourbe. »
Sur ces mots, Mathéo partit et Anna se sentit empli d'une grande tristesse. Elle venait de comprendre les mots du professeur McGonagall.
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