Mathéo regardait Anna perplexe, il se demandait comment la jeune fille pouvait taper dans le mille à chaque fois. Le jeune homme se demandait si c'était juste une coincidence ou si Anna lisait en lui comme un livre ouvert. Il se racla la gorge pour cacher son embarras, car Anna le fixait.

« Bon, dit Hagrid. Je pense que notre recherche ce soir n'aura pas été très fructueuse.

Le professeur semblait déçu. Le demi-géant leva sa main immense pour leur faire signe de s'approcher.

- Il se fait tard et je pense qu'après votre altercation avec les centaures, vous feriez mieux de rentrer au château.

- Désolé professeur, répondit sincèrement Mathéo.

- Ne te fais pas de soucis, Hagrid ébouriffia les cheveux bouclés du garçon. Les centaures sont des créatures très fiers et assez têtus. Cela ne signifie pas que les professeurs et moi-même partageons leurs idéaux. Ah ça non, certainement pas !

- Merci Hagrid, murmura le jeune homme avec un sourire timide.

Anna constata que le discours du centaure avait profondément impacté Mathéo. La jeune fille se souvint des cours de divination qui expliquait la capacité des centaures à avoir des prophéties. Mathéo prenait certainement leur propos à coeur à cause de cela.

- Je vous fais confiance ! Dit Hagrid. Vous rentrez au château. Je dois retourner dans la forêt interdite pour voir si je ne trouve pas des indices.

Les trois élèves acquiescièrent.

- Faites attention à vous, dit Anna.

Le demi géant leur sourit et retourna dans la forêt interdite. Les trois élèves restèrent là à fixer Hagrid, jusqu'à ce qu'il soit hors de leur vue.

- Bon allons-y, rentrons, déclara Mathéo.

Fred hocha la tête, mais Anna resta planté là, les yeux rivés sur la forêt.

- Que se passe-t-il ? Demanda Fred à Anna.

- Je... J'ai cru voir une ombre là-bas, répondit la jeune fille en pointant du doigt l'entrée de la forêt.

- C'est sûrement Hagrid, expliqua Mathéo.

- Oui...

Cependant, Anna ne semblait pas convaincu, elle continuait de fixer la forêt. L'ombre qu'elle croyait avoir vu semblait beaucoup plus petite que celle d'Hagrid. Mathéo et Fred avait commencé à se diriger au château, alors Anna se résigna à les suivre.

C'est alors qu'à mi-chemin, la jeune fille eut la désagréable sensation qu'on la suivait. Anna regarda derrière elle, mais elle ne vit personne. Quand soudain, Anna sentit quelque chose lui mordre la cheville.

- Aïe !

- Qu'est-ce qu'il y a Anna ? Demanda Mathéo en se précipitant vers elle.

- Je me suis fait mordre ou piquer à la cheville, expliqua-t-elle.

- Montre, dit Mathéo.

Il regarda la cheville d'Anna mais il n'y avait aucune trace de morsure, il n'y avait pas la moindre égratignure.

- Il n'y a rien, tu as dû rêver.

- Mais si je te dis ! S'impatienta Anna. Ca me brûle, j'ai vraiment senti qu'on m'a mordu.

- Tu iras voir Madame Pomfresh si tu veux être rassurée, mais je t'assure qu'il n'y a rien du tout.

Fred s'était approché à son tour et ne vit rien lui non plus. Pourtant, Anna avait vraiment eu mal, pendant au moins une bonne minute, cela lui avait brûlé.

- Tu as encore mal ? Demanda Fred.

Anna répondit non de la tête. Elle pouvait marcher sans aucun problème.

- Je dois être trop sur les nerfs avec tout ça. Les attaques à Poudlard, les mange...

Anna s'arrêta net, elle avait failli parler des mangemorts et de Mathéo devant Fred.

- Les mange... quoi ? Questionna son ami.

- Les mangerats ! Répliqua Anna.

- C'est quoi ça encore ? Fred était perplexe.

- Ce sont des créatures qu'on a croisé avec Mathéo dans la forêt interdite. Brr... Ils étaient effrayant.

- Jamais entendu parler de mangerats, dit Fred en haussant les sourcils.

- Oh ... Anna réfléchissait. J'ignore comment ils s'appellent en fait. Je les ai simplement appelé comme ça, car j'en ai vu un manger un rat.

Anna eut un rire forcé et Mathéo regarda la jeune fille en haussant les sourcils. Il se pinça les lèvres pour ne pas éclater de rire. Il murmura à l'oreille d'Anna.

- Bien rattrapée, Smith.

Fred et Mathéo continuait le chemin vers le hall d'entrée, alors qu'Anna était restée derrière, rouge jusqu'aux oreilles.

Elle se claqua les joues et se dit : « Allez Anna ! Ressaisis-toi ma grande. Mathéo t'a juste parlé à deux millimètres de ton oreille, ce n'est rien ! ». Puis, elle rejoigna ses amis. À quelques mètres du hall d'entrée du château, Anna entendit des bruits de pas. La jeune fille stoppa sa marche.

- Que se passe-t-il encore ? Demanda Fred exaspéré.

- Chut ! Je suis certaine qu'il y a quelqu'un qui nous suit.

Fred et Mathéo regardaient par dessus l'épaule d'Anna, mais ils ne voyaient rien. Après quelques instant à être restés dans le silence, Fred et Mathéo aperçurent une silhouette.

Une jeune fille apparut, elle devait être en quatrième année. Elle portait une robe au couleur de Serdaigle qui lui arrivaient jusqu'aux épaules. La jeune fille avait des nattes châtain et avait le regard perdu dans le vide.

- On peut t'aider ? Demanda Fred.

Néanmoins la jeune Serdaigle ne répondit pas. Elle avançait droit devant elle, toujours le regard impassible. Quand soudain, son regard croisa celui d'Anna. La Serdaigle sorti sa baguette.

- Expelliarmus, avait crié Mathéo.

La baguette de l'inconnue atterrit dans la main de Mathéo et la jeune fille fut projetée en arrière. La serdaigle se releva toujours avec une démarche très symétrique, comme s'il s'agissait d'un robot. La jeune fille se dirigeait encore vers Anna sans ajouter un mot, mais avec un air menaçant.

Fred se mit devant Anna, prêt à la défendre. Mathéo lança un autre sort.

- Petrificus totalus !

La Serdaigle tomba sur le dos, les bras le long de son corps. Elle n'était pas inconsciente, mais elle ne pouvait pas bouger comme si elle était liée par des fils invisibles.

- Fred, va chercher la directrice, ordonna Mathéo. Non Anna, toi tu restes.

La jeune fille avait commencé à suivre Fred.

- Tu la connais ? Interrogea Mathéo.

- N... Non, répondit Anna. C'est la première fois que je la vois.

Mathéo regarda la Serdaigle et semblait réfléchir.

- En tout cas je pense que nous avons arrêté le coupable de toute ses agressions.

- Tu crois ? Anna était perplexe. Je ne pense pas que ce soit la vraie coupable. J'ai plutôt l'impression que c'est une marionette.

Mathéo regarda Anna en fronçant des sourcils.

- Comment ça ? Questionna-t-il.

- J'ai vu un autre élève attaquer une élève et c'était un garçon de Serpentard qui semblait lui aussi être possédé. Je pense que quelqu'un jette un sort sur des élèves, afin qu'ils en attaquent d'autres.

- Ou qu'ils s'en prennent à toi, dit Mathéo l'air grave. J'ai l'impression que lorsqu'elle t'as vue, elle n'avait que ça en tête : te faire du mal.

- Teddy m'a dit pareil la dernière fois, mais c'est absurde. Pourquoi voudrait-on s'en prendre à moi ?

- Tu n'as pas quelqu'un en tête qui te voudrais du mal ? Demanda Mathéo.

- Hum... À part toi, non, plaisanta Anna.

- Je suis sérieux !

- Peut-être ta petite amie Betty, dit Anna en grimaçant. Je l'ai vu me jeter un regard noir la dernière fois.

- Pourquoi elle te voudrait du mal ?

- Euh... Réfléchit Anna. Par jalousie ? Parce que je suis une "Sang de bourbe" ?

La jeune fille dit ses mots en grimaçant et Mathéo leva les yeux au ciel.

- Et pourquoi serait-elle jalouse de toi au juste ?

Le jeune homme regardait Anna droit dans les yeux et attendait une réponse de la jeune fille, qui en perdit tous ses moyens.

- Euh... Je... Je ne sais pas, bégaya Anna. Comme elle voit que tu me parles, elle croit peut être qu'il se passe des choses entre nous.

Mathéo eut un petit rire et sourit.

- Non, il n'y a aucune chance qu'il se passe une chose entre nous, dit-il. Et encore moins que Betty pense ça, depuis qu'elle a vu comment je me suis comporté avec toi à la tête de sanglier.

- Ça aurait pu être une possibilité, rétorqua Anna vexée.

- Hormis cela, les agressions ont commencé bien avant que je sympathise avec elle. C'est donc impossible.

- Ce n'est pas vrai, elle aurait pu t'observer et se mettre à attaquer les autres par amour et jalousie pour toi, avant de te parler par la suite.

- Brr... Arrête ! Dit Mathéo. Ça me donne la chair de poule tes histoires. En tout cas, ce n'est pas Betty et certainement pas par jalousie. Ce n'est pas comme si, toi et moi, on était les meilleurs amis du monde en début d'année.

- Dans ce cas, je ne vois personne d'autre, déclara Anna en haussant les épaules.

Fred et le professeur McGonagall arrivaient. À la vue de la jeune fille, la directrice sembla choquée. Elle posa sa main sur son coeur.

- Ce... C'est miss Niela, murmura McGonagall. Je n'arrive pas à y croire.

- Professeur McGonagall, commença Anna. Ce n'est pas elle la coupab...

- Je suppose que maintenant c'est une affaire réglée professeur, coupa Mathéo.

- Je..., Réfléchit la directrice. J'en perds mes mots, une élève si gentille et studieuse, comment a-t-elle pu...

- Mais professeur, insista Anna.

Cependant Mathéo lui fit non de la tête, l'incitant à se taire. Ce que fit Anna en se maudissant de n'avoir aucun caractère lorsque Mathéo lui disait quoi faire.

- Mr. Weasley, dit McGonagall. Veuillez m'aider à placer miss Niela dans le cachot, je vous prie.

- Et nous ? Demanda Anna.

- Retournez dans vos dortoir, demain j'aurai une annonce à faire.