chapitre 24 : retenue
À dix sept heures précise, Anna et Mathéo étaient à la lisière de la forêt interdite. Ils virent Hagrid qui s'approchait d'eux.
- Bonsoir, dit-il. Je suis navré que vous soyez condamné à faire cette retenue surtout en ce moment.
- Bof, Mathéo haussait des épaules. Je préfère que ça soit avec vous qu'avec le professeur Byrne.
Anna ne dit rien, elle regarda la forêt qui était si sombre qu'on ne distinguait même pas les arbres.
- Que devrions-nous faire une fois là-bas ? Demanda Anna d'une petite voix.
- Chasser des fantômes, évidemment, taquina Mathéo.
Anna fut parcouru d'un frisson, elle avait une peur bleue des fantômes. Se promener au château était parfois effrayant pour la jeune fille. Les rares fois où Anna apercevait un esprit, elle s'enfuyait en courant. Et cela, malgré l'air courtois des fantômes.
- Non, pas de fantômes, dit Hagrid l'air sérieux. Hélas, depuis le début de l'année plusieurs créatures sont retrouvées mortes. Seulement des petites créatures, donc je pense que la chose qui les a attaqué ne doit pas être bien grand. Cela fait plusieurs nuits que je la cherche et je pense qu'à trois cela ira plus vite.
- Je ne sais pas si je préférais pas les fantômes finalement, chuchota Anna.
Mathéo se mit à coté d'Anna et ils suivirent Hagrid qui leur indiquait le chemin.
- Ne t'en fais pas, dit tout simplement Mathéo, alors qu'ils marchaient.
- Et si c'étaient tes amis qui se cachent dans la forêt, se nourrissant de petites créatures innocentes, grimaça Anna.
- Oh, tu vas pas recommencer, soupira Mathéo. De plus, je suis sûr que ces animaux ne sont pas si innocents que tu ne le penses.
Il pointa du doigt deux créatures aux dents pointues et acérées comme des requins. Les créatures étaient bien entendus mortes, mais elle faisait au moins la taille d'Anna.
- "Petites créatures" ? Répéta Anna. Je n'appellerai pas ça petits...
- Comparé à Hagrid, ils ne sont pas bien grand. Il a aussi une passion étrange pour les créatures dangereuses, expliqua Mathéo en fronçant les sourcils. Méfions-nous.
Alors qu'ils continuaient leur chemin, Hagrid s'arrêta.
- Je pense que nous devrions nous séparer si on veut que notre recherche soit efficace.
- Oh, non, murmura Anna.
- Je vais dans cette direction et vous deux allez par là ! Indiqua le professeur. À la moindre chose suspecte, faites apparaître des étincelles rouge avec votre baguette. Montrez moi comment vous faites cela.
Les deux élèves s'exécutèrent et Hagrid hocha la tête, satisfait. Mathéo et Anna prirent le chemin de droite. Ils marchaient ainsi de longues minutes, mais ils ne virent rien de suspect.
Anna commença à se décontracter, lorsqu'elle sentit un souffle sur sa nuque. La jeune fille trésaillit et poussa un cri de terreur. Mathéo éclata de rire et Anna comprit : Le jeune homme venait de souffler sur sa nuque pour l'effrayer et lui faire croire à un fantôme.
- Pff, tu n'es pas marrant, s'écria Anna. À chaque fois que je me dis que tu n'es pas un crétin, tu me fais regretter ma pensée.
Ils entendirent un autre bruit qui fit sursauter Anna.
- Ok, dit Anna. Une fois ce n'était pas drôle déjà, mais me faire le coup une deuxième fois ...
- Ce n'est pas moi, chuchota Mathéo.
Le visage d'Anna se décomposa. Le bruit se faisait de plus en plus proche.
- On dirait des chevaux, murmura Mathéo. J'entends comme des bruits de sabots.
Anna se cacha derrière Mathéo, qui ne la repoussa pas. Il n'avait plus son sourire moqueur, au lieu de ça, Mathéo avait un air sérieux. Il avait saisit sa baguette, prêt à riposter au cas où. Mathéo était prêt à se défendre si on les attaquait.
- Oh non ! Murmura Anna.
Elle reconnut la silhouette de Fred, qui s'enfuyait à courant. Il y avait une horde de cavalier au cheveux long à ses trousses. Enfin, avec la lueur de la lune, Anna remarqua que ce n'était pas des cavaliers, mais des créatures ayant un corps de cheval, mais dont le torse, les bras et la tête étaient humains.
- Des centaures, murmura Mathéo.
- Hein ?! Des quoi ? Demanda Anna, qui commençait à paniquer.
Fred leur adressait de grands gestes avec ses mains. Anna l'entendit crier :
- Vite ! Courrez !
Sans attendre une seconde de plus, Mathéo prit la main d'Anna et se mit à courir. La jeune fille ignorait ce qu'il se passait, mais les centaures semblaient furieux.
Fred les avait rattrapés et ils couraient le plus vite qu'ils le purent.
- Il faut qu'on se sépare, déclara Mathéo.
- Hein ?! Certainement pas, cria Anna. Vous me laissez pas seule !
Ils avaient perdu de leur vitesse et les centaures les avait rattrapé. Les créatures avaient encerclé, les trois jeunes élèves.
Un centaure à l'allure et au regard menaçant s'avança vers eux. Il avait les cheveux noirs.
- Bane, vas-y mollo quand même, dit un centaure à la chevelure blonde comme le soleil.
- Et pourquoi ça ? Ce petit humain à osé pénétrer sur nos terres.
« Bon sang, mais qu'est-ce que Fred est allé faire dans cette maudite forêt ? Se demanda Anna en lançant à son ami un regard lourd de reproche. »
- Je sais ce qu'il cherchait, continua le centaure. Il a osé souiller nos terres en creusant avec ses mains dégoutantes.
Anna regarda Mathéo qui ne disait rien. Il maintenait son regard, sans baisser les yeux face aux imposantes créatures, mais Anna le voyait, son cerveau fonctionnait à plein ménage pour trouver une solution.
- Allons, dit Anna avec courage. Je suis certaine que mon ami, Fred ne voulait pas vous importuner.
- Anna, dit Fred entre ses dents.
- Cela fait des mois qu'il tourne dans la forêt, dit le centaure. Qu'on ne nous prenne pas pour un imbécile. Il veut la pierre de résurrection !
- La quoi ? Anna était perdue. Il existe un objet capable de ressusciter les morts ?
- Ne dis pas de bêtises, dit Mathéo d'un air grave. On peut pas ressusciter les morts, c'est impossible.
Le jeune homme semblait plus parler à lui-même qu'au centaure. Bane se tourna vers Mathéo comme s'il venait de le remarquer.
- Toi... Dit le centaure d'un air menaçant. Je sais qui tu es.
Bane s'approcha de Mathéo qui ne cilla pas.
- Ton existence n'apportera que chaos et malheur pour le monde des sorciers. Comment la directrice à prit le risque de t'amener dans cette école ? McGonagall va nous faire tous courir à notre perte par ta faute.
Mathéo soutint le regard du centaure.
- Excusez-moi de vous contredire Mr le centaure, intervint Anna, mais vous êtes plein de préjugés. Il faudrait changer votre marnière de voir les choses.
- Ce n'est pas des préjugés, répondit un autre centaure. Les étoiles nous ont parlé.
- La naissance du fils du seigneur des ténèbres apportera des jours sombres pour le monde des sorciers, récita le centaure blond. Les astres l'ont dit et ils ne mentent jamais, petite humaine.
Anna regarda perplexe les centaures. Ils étaient préoccupés par la présence de Mathéo, si bien qu'ils avaient oublié l'existence de Fred.
En guise de réponse, Mathéo resta dans le silence. Il ne bougeait pas d'un millimètres et des sueurs dégoulinaient de son front.
- Que se passe-t-il ici ?
- Hagrid, dit le centaure blond.
Le demi-géant était arrivé, son arbalette à la main.
- Firenze, qu'est ce que cela signifie ? Demanda Hagrid. Vous êtes tous réuni pour effrayer de pauvres élèves.
Bane eut un rictus.
- Pauvres élèves ? Disait-il. Ne me fait pas rire. Le rouquin a essayé de déterrer la pierre de résurrection et le fils du seigneur des ténèbres se promène librement sur nos terres.
- Allons bon, Bane ! Tenta de raisonner Hagrid. Le jeune Weasley n'a pas trouvé la pierre, voyons le bon côté des choses. Je ferai en sorte qu'il ne revienne plus ici.
- Surtout lui, dit Bane en pointant Mathéo du doigt. Si on le revoit trainer dans la forêt interdite, je ne donne pas cher de sa peau ! Nous ne voulons plus être embarqué dans vos problèmes, humains !
Anna ouvrit la bouche pour répliquer, mais Mathéo lui fit signe de se taire. Les centaures se retiraient petit à petit et Bane fut le dernier à partir. Il jeta un regard furieux à Mathéo avant de disparaître dans la forêt à son tour.
Anna regarda Mathéo qui était impassible, elle ne put voir en lui aucune expression. Le jeune homme accentua son allure pour rattraper Hagrid. Anna eut la désagréable impression, qu'il fuyait son regard, car il avait honte. Cependant, cela semblait ridicule pour la jeune fille, ce n'est pas de sa faute si son père est Voldemort.
- Anna, n'en parle pas à Victoire s'il te plaît, dit Fred.
Anna regarda son ami, la jeune fille avait, l'espace d'un instant, oubliée la présence de Fred.
- Si tu me racontes ce que tu faisais là-bas, peut-être que je me taierais.
- D'accord, soupira son ami. Je cherchai bien la pierre de résurrection.
- Il existe une telle pierre ? S'étonna Anna.
- Elle fait partie des reliques de la mort, expliqua son ami.
- Cette pierre est un artefact magique pouvant faire apparaître l'empreinte d'un défunt.
- Contrairement à ce que le nom de Pierre de Résurrection pourrait te faire croire, Anna, intervint Mathéo qui les avait rejoints après avoir vu Fred parler à Anna, les morts invoqués ne sont pas réellement ressuscités. Ils apparaissent en tant que souvenir. On dit qu'ils sont moins consistant que de véritables êtres vivants, mais plus que des fantômes. Pourquoi cherchais-tu cette pierre, Weasley ?
- Ça ne te regarde pas, répondit Fred sur la défensive.
- Oh que si ! Répliqua Jedusor. On a faillit se faire écraser par les sabots des centaures à cause de ça.
- Mathéo, s'il te plait, dit simplement Anna.
Le jeune homme regardait Fred.
- Courir après une chose qui n'existe plus, c'est puéril.
Puis Mathéo s'éloigna à nouveau sous le regard insistant d'Anna. La jeune fille voulait qu'il le laisse afin qu'elle puisse être seule avec Fred pour qu'il se confie enfin à elle.
- Tu te souviens quand je t'ai parlé de ma grosse erreur à Pré-au-Lard ?
Anna acquiesça.
- Je me suis disputé avec mon père cet été, grimaça-t-il. Je l'ai traité de bon à rien dépressif. J'ai eu tord, je le sais. La mort de son frère, Fred, l'a tellement affecté qu'il n'a plus jamais été le même.
Anna l'écouta en silence.
- Mon oncle Ron a quitté son métier d'Auror, un travail qui le passionnait, afin d'aider mon père à la boutique. Il ne pouvait pas s'en sortir seul, lorsque j'ai appris cela je lui ai dit des choses que je regrette.... J'aimerai tellement lui redonner le sourire, voir mon père heureux, que j'ai pensé à lui rapporter la pierre.
- Mais si elle ne ressuscite pas vraiment, cela ne risque pas d'empirer le désarroi de ton père ? Demanda Anna.
- Je ne sais pas, avoua Fred. Je me suis dis que si peut-être mon père avait une dernière conversation avec son frère, cela l'aiderai à aller de l'avant.
- Et ce sont les centaures qui gardent la pierre ? Questionna Anna.
Fred hocha la tête.
- Ils ont enterré la pierre avec leurs sabots, lors de la bataille de Poudlard.
- Al surveille aussi ce trésor de près, intervint Hagrid. Désolé, je n'ai pas pu m'empêcher de vous écouter, tous les deux. Sache que j'ai connu ton père et ton défunt oncle, ils ont combattu brillamment. Ce sont des héros, dont tu peux être fier. Ils ont été les seuls capable à donner du courage aux autres et enlever la peur qui régnait grâce à leur talent pour les farces et leur joie de vivre.
- J'aurai tellement aimé voir ça, sourit tristement Fred.
- Ils ont été d'un grand soutien pour Harry, ajouta Hagrid, et pas que lors de la bataille de Poudlard, mais tout le long de sa scolarité au château.
- Ils devaient être cool, dit Anna.
La jeune fille remarqua Mathéo qui était éloigné d'eux, mais assez près pour écouter la conversation. Anna s'approcha du garçon.
- Et toi, Mathéo ? Demanda-t-elle discrètement à son ami. Si tu avais la pierre, tu désirerais parler à Voldemort?
Mathéo regarda la jeune fille en levant un sourcil.
- N... Non, jamais de la vie, avait-il répondu d'un air hésitant. Pourquoi voudrais-tu que je lui adresse la parole ?
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