Après un court silence, Mathéo prit une cigarette et l'alluma. Anna fit une grimace :

- Comment, toi qui méprise les moldus tu fumes cette... Cette horreur.

- C'est à croire que les moldus ne sont pas si nul que ça, dit Mathéo en souriant.

- Ça je te l'accorde, mais je n'aurai pas cité les cigarettes dans la liste de leurs plus belles inventions.

- Ah oui ? S'intéressa le garçon. Qu'aurais-tu mis sur ta liste ?

- Les médicaments, les inventions pour se déplacer partout dans le monde, comme les avions ou les voiture. Oh ! La fusée aussi, pour aller dans l'espace, ça les sorciers ne l'ont pas fait avec la magie, énuméra Anna.

- Oui, parce que ces inventions là ne détruise pas la planète ? Se moqua Mathéo. Tous ce que les moldus crées cela détruit quelque chose.

- Hé ! Ils font comme ils peuvent, répondit Anna. Ce n'est pas comme si les sorciers étaient mieux : Entre les mangemorts ou ceux qui méprisent les gens qui n'ont pas de pouvoirs magique. Ce que j'essaie de te dire, c'est que les moldus ne sont pas inférieurs aux sorciers. Seulement parfois... peut-être qu'ils créent des trucs dangereux, comme ceci.

Anna pointa du doigt la cigarette. Mathéo sourit et l'éteignit :

- Ok, ok, j'ai compris le message, rit-il.

Anna sembla satisfaite d'avoir convaincu Mathéo. Cependant, la jeune fille n'avait réussi qu'à changer de sujet. Elle n'avait pas su quoi lui répondre, lorsque Mathéo lui avait fait part de ses doutes. Anna se dit qu'elle faisait une piètre amie, enfin tout du moins s'il l'a considéré comme tel et pas comme juste une camarade de Serpentard.

Mathéo lui, s'était levé :

- Bon, dit-il. Je pense qu'il faut que nous remontons, avant que tout le monde ne soit à ta recherche. Victoire et Fred sont en panique depuis ta disparition et je pense qu'ils ont du prévenir tout le monde. Cela ne m'étonnerait pas d'apprendre que Victoire a informé le ministre de la magie tant elle était inquiète, plaisanta Mathéo. À la place du ministère, tu devrais te contenter de moi, j'ai été plus rapide.

- Je croyais que tu n'étais pas venu me chercher ? Questionna Anna.

Mathéo ne répondit pas, au lieu de cela, il siffla. Quelques instants plus tard, le phénix apparut. L'oiseau avait un air majestueux. Le phénix saisit Mathéo avec ses pattes. Jedusor agrippa Anna par la taille pour qu'elle ne tombe pas.

La jeune fille était bouche-bée devant la force de l'oiseau. Ils sortirent de la chambre en s'envolant par le plafond où se situer une brèche.
Un vent frais frappa le visage d'Anna, qui ferma les yeux. La jeune fille avait le vertige.

- N'aie pas peur, lui dit Mathéo. Admire le paysage, tu vas voir.

- Je... je n'ai pas peur, répondit Anna.

La jeune fille prit son courage et ouvrit un oeil, puis l'autre. Mathéo avait raison, Anna fut émerveillée par le spectacle qui se dressait devant elle, oubliant sa peur du vide. La vue aérienne sur Poudlard la nuit avait quelque chose de magique.  Les fenêtres du châteaux étaient allumées et illuminaient discrètement les arbres et les collines aux alentours. La lune se reflétait sur le lac de l'école, des poissons qui brillaient dans le noirs faisaient des petits bonds, faisant ondulés l'eau. Cela donnait l'impression que le lac dansait avec les arbres dont leurs branches bougeaient au gré du vent.

Le phénix les posa doucement en haut de la tour d'astronomie.

« Merci l'ami, dit Mathéo en caressant le phénix.

- Comment s'appelle-t-il ? Demanda Anna lorsque le volatile s'envola dans les airs en poussant un cri mélodieux.

- Euh... Phénix ? Répondit Mathéo.

- Sérieusement ? Rit Anna. Tu ne lui as pas donner de prénom ?

- Si je viens de te le dire, Phénix.

- C'est pas un prénom ça ! C'est juste le nom de son espèce.

- Je n'ai jamais pensé à lui donner un nom, avoua Mathéo.

Anna rit et s'assit sur un des bancs de la tour.

- Tu ne rentres pas au dortoir ? Demanda le jeune homme. Je viens de te dire que tes amis étaient inquiets.

- Si je me fais prendre alors que j'ai dépassé le couvre-feu depuis hier, on risque de me renvoyer. Je pense qu'il est plus prudent de rester ici jusqu'au matin. Je leur donnerai une excuse, comme quoi j'étais malade et clouée au lit.

- Reste toute seule ! Déclara Mathéo. Je ne tiens pas à passer la nuit à geler dehors.

Le jeune homme avait dit ça, mais il n'avait pas bougé de sa place. Au lieu de cela, Mathéo s'appuya contre le rebord du balcon pour observer le paysage. Anna ne pouvait voir l'expression de son visage, alors elle s'avança à côté de lui pour mieux le voir.

- Je sais que tu vas encore prétendre le contraire, dit la jeune fille. Mais merci de ne pas m'avoir laissé devenir un squelette qui servirait de décoration dans la chambre des secrets, comme la carcasse du basilic.

Anna entendit Mathéo rire doucement. Ensuite il y eut un long silence. Le jeune homme parut perdu dans ses pensées, il semblait en plein conflit avec lui même. Mathéo prit une longue inspiration avant de prendre la parole :

- J'ai grandi dans une sale ambiance, se confia Jedusor. Lorsque j'ai rencontré Teddy, j'ai fait l'erreur de croire que les autres enfants sorciers seraient comme lui à Poudlard. Lors de ma première année, on me harçelait. C'est pour cette raison, comme on me comparait sans cesse à mon père, j'avais pris la décision que j'allais devenir comme lui.

Anna laissa parler Mathéo sans l'interrompre.

- C'est alors que tu es arrivée à Poudlard, continua le garçon.

Anna sentit sa poitrine se serrer et eut la sensation qu'elle avait avalé une grosse pierre qui restait bloquée dans sa gorge.

- Tu avais peur de moi, mais tu me tenais tête. Malgré le fait qu'aucun Serpentard n'osait t'approcher à cause de moi, tu as trouver le moyen de te faire des amis, dont Teddy et de t'intégrer à Poudlard.

Mathéo prit une pause.

- Je pense que j'étais jaloux de toi et de ta capacité à aller de l'avant. Et j'en suis désolé.

- Je... Commença Anna.

- Sans parler du fait, que même si j'étais infecte avec toi, tu as essayé de devenir amie avec moi.

- Ce ne fut pas une mince affaire, rit Anna. Attends, ça veut dire que tu me considères comme ton amie ?

- Justement, dit Mathéo. Je veux clarifier les choses avec toi. Ne pas respecter le couvre-feu, entrer seule dans la chambre des secrets... Toutes ces choses que tu fais sans penser aux conséquences, c'est de l'inconscience, voir de la folie.

Mathéo se tourna vers Anna et la regarda le plus sérieusement possible.

- Je ne veux plus que tu te mêles de mes affaires, ni que tu tentes de prouver quoi que ce soit pour moi.

- Mais je... , dit Anna.

- Tu n'arrêtes pas de me regarder avec des yeux pleins de compassion.

- Ce n'est pas vrai ! Répliqua Anna, qui ne comprenait pas comment Mathéo venait subitement de changer le ton de la conversation.

- Tu veux prouver mon innocence pour ta satisfaction personnelle, pour avoir l'impression de servir à quelque chose. Tu espère être considérée comme une héroïne en sauvant le pauvre et perdu Jedusor.

- Mais non, pas du tout... Je...

- Tu es tellement têtue, l'interrompit Mathéo. Je n'ai pas besoin de la pitié des autres et encore moins de celle d'une sang de bourbe !

Il soutenait son regard, sans aucune trace de regret concernant ses propos. Anna le regarda, les larmes aux yeux.

- D'accord, si tu le prends comme ça, dit-elle avant de partir vers les escaliers de l'école.

« C'est mieux comme ça, pensa Mathéo. »