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[6] The one who feels guilty


tw : mention de drogue et overdose



22 octobre 1998 ; Salle déserte du 4ème étage



Les salles de classe de l'école de sorcellerie possédaient toute une ambiance bien singulière. Par sa présente dans les cachots et ses murs sombres, il émanait toujours des cours de potion une aura moite et lugubre. La salle dans laquelle se déroulait les leçons de sortilèges possédaient plusieurs meubles permettant au Professeur Flitwick de surplomber les élèves qui pénétraient dans son sanctuaire où de nombreux bibelots s'alignaient contre le mur. La Professeure McGonagall avait préféré pour opter pour une décoration simple et propice aux études : ses bureaux alignés à la perfection, son estrade de laquelle l'enseignante garçon un œil sur son cours, son tableau sur lequel de complexes schémas avaient été apposés à la craie et ses bibliothèques pleines de livres. Toutes les salles de classe reflétaient la personnalité de l'enseignant qui l'occupait la majeure partie du temps. Certaines pièces ne voyaient presque jamais le moindre être vivant franchir le seuil de leur porte. Des meubles s'entassaient dans celles-ci et la plupart étaient recouverts de larges draps blancs pour les protéger de la poussière. C'était dans ce type de pièce que Harry Potter aimait se rendre lorsque les cours ne les retenaient plus. Il venait se perdre dans ces endroits où aucune personne ne pourrait l'acclamer comme le héros de guerre qu'il ne voulait pas être.

Cette soirée de fin octobre ne serait pas une exception à ses habitudes. Il ne souhaitait voir personne et il avait trouvé son bonheur dans cette pièce déserte du quatrième étage qu'il avait trouvé par pur hasard. Un sourire avait étiré ses lèvres lorsqu'il eut découvert les larges draps sur lesquels la poussière s'était accumulée au cours des mois. Les nuages grisâtres s'étaient répandus dans les airs lorsqu'il eut retiré le drap d'une chaise dans un mouvement brusque. Il se trouvait dans cette salle déserte depuis la fin du repas ; refusant de faire autre chose que de ressasser les souvenirs du passé. Ses yeux verts étaient rivés sur un parchemin particulièrement usé qu'il avait extirpé de sa robe de sorcier plusieurs heures auparavant. Il était d'une simplicité déconcertante : jaunâtre, carré, froissé. Chaque personne ignorant les propriétés magiques de l'objet n'aurait pas hésité une seule seconde avant de s'en débarrasser. Harry en était incapable. Il fit glisser la pointe de sa baguette sur le papier tout en murmurant ces mots qui lui avaient tant de fois permis d'échapper à la surveillance des professeurs lorsqu'il se faufilait hors de son lit après le couvre-feu.

« Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. »

A peine les mots eurent-ils franchi la barrière de ses lèvres que la magie opéra. Le charme protégeant l'encre des regards indiscrets disparut du papier et il laissa apparaître plusieurs fins traits. Ceux-ci s'étendaient sur le parchemin ; ils se liaient et s'éloignaient pour former les contours familiers de l'école de magie. Les surnoms des créateurs de la carte magique surplombaient leur œuvre et le jeune homme aux yeux verts laissa la pulpe de ses doigts parcourir les lettres cursives. Un gémissement plaintif s'échappa de ses lèvres alors qu'il prenait conscience que cette carte ensorcelée était la seule trace que les Maraudeurs avaient laissée sur ce monde. Dans ces lettres et ce prodige magique se cachaient certains esprits brillants dont tous avaient perdu la vie de la main de Voldemort ou de ses subalternes. C'était injuste. Tout cela était bien trop injuste.

Voldemort lui avait tout enlevé.

Ses parents, son parrain, ses amis, sa vie.

Des étiquettes ensorcelées parvinrent à se frayer un chemin vers les prunelles du sorcier. Il ne parvenait pas à lire les mots qui se mouvaient sur le parchemin. Sa vision était trop brouillée pour qu'il ne puisse discerner la moindre lettre. Il ne percevait que leurs mouvements sur l'épais papier. Chaque personne qui apparaissait sur la carte avait vu sa vie brisée par les caprices de grandeur et l'esprit vengeur de cet affreux mégalomane. Voldemort était un coupable parfait. C'était un sorcier dont les rêves de grandeur l'avaient mené à faire de terribles actions. C'était un homme qui n'avait pas hésité à sacrifier la vie des autres pour atteindre son ambition démesurée. C'était cette ombre qui hantait chaque survivant des conflits. C'était l'homme qui faisait de Harry Potter un héros de guerre.

Mais l'était-il vraiment ?

Le sorcier ne parvenait pas à répondre à cette question. Il savait seulement qu'il ne supportait pas ce surnom. Il était incapable de se défaire de l'emprise inquiétante des yeux rouges de celui dont la simple mention du nom parvenait à terroriser les foules. L'homme n'était pourtant plus et tous devaient apprendre à revivre sans cette épée de Damoclès planant au-dessus de leur tête. La mort du Seigneur des Ténèbres avait fait de lui un roi détruit qu'il fallait acclamer ; un héros.

Un héros.

Harry n'en était pas un. Il n'en avait jamais été un. Il était un simple garçon sur lequel un homme fou avait projeté ses envies meurtrières. Mais Harry n'était pas différent de lui. Des sorciers s'étaient battus à ses côtés pour arrêter la folie de Jedusor. Des sorciers étaient morts pour lui. En quoi étaient-ils différents ?

Les larmes du jeune adulte s'échouèrent sur le papier alors que son corps s'agitait de soubresauts insoutenables et que des sanglots silencieux coupaient sa respiration. Harry détestait pleurer. Il n'avait pas le droit de se lamenter sur son sort alors que tant de personnes s'étaient sacrifiées pour lui. Il ne pouvait cependant plus arrêter les larmes qui glissaient sur ses joues et traçaient des sillons rougeâtres sur ses joues. C'était plus fort que lui. Ses propres émotions le dévoraient et elles le laissaient complètement démuni. Il se sentait pathétique et incapable.

De nombreuses minutes eurent le temps de s'écouler avant que les larmes ne cessent de s'échapper des yeux du sorcier. Il ne lui restait que cette terrible douleur au crâne et cette carte humide sur laquelle les pas des habitants du château déambulaient. Un ricanement sans joie quitta ses lèvres alors qu'il découvrait que la Professeure McGonagall faisait les cent pas dans le bureau des directeurs. Les habitudes de ses prédécesseurs avaient fini par déteindre sur elle et elle avait fini par recopier leurs gestes alors que les bras de Morphée ne semblaient pas décidés à s'ouvrir pour l'emporter dans de longues heures de sommeil.

D'autres noms familiers passèrent sous les prunelles du jeune homme. Immobile au centre de la bibliothèque, à seulement quelques pas de la réserve, Hermione étudiait. Elle avait certainement ignoré Madame Pince et ses mots secs chassant les quelques élèves réticents à quitter son antre. La jeune femme avait trouvé un refuge entre les montagnes de livres et elle passait une grande partie de son temps à chercher des informations entre les pages. Elle lui avait raconté que les informations chassaient les mauvais souvenirs. Harry la comprenait. Lui aussi aurait aimé pouvoir éloigner les ombres menaçantes de la guerre en se perdant dans les pages.

Ses yeux verts vinrent se poser sur un nouveau prénom ; celui de son camarade de chambre. Il était immobile dans la chambre qu'il partageait. Harry n'avait aucune difficulté à l'imaginer au creux de son matelas, à lire un énième livre conseillé par leur brillante amie ou à se torturer en observant les visages souriants de ses parents figés sur une ancienne photographie. Neville souriait souvent pour camoufler toute la colère qu'il ressentait envers Bellatrix Lestrange. Il avait une fois avoué à Harry qu'il aurait aimé la tuer à la place de Molly Weasley et qu'il se sentait horrible de ressentir une telle chose. Le garçon à la cicatrice aurait aimé lui dire que ce sentiment finirait par disparaître, mais il n'en croyait pas un mot et il partageait cette même rage.

Un autre nom familier se trouvait dans un des nombreux dortoirs de Gryffondor et une lueur mélancolique se dessina dans ses iris émeraude : Ginnerva Weasley. Elle était certainement allongée dans son lit, emmitouflée dans les épaisses couvertures qui recouvraient son matelas, pleurant la mort d'un frère qui ne pourrait plus jamais jouer de mauvais tours. La jeune femme semblait aller de mieux en mieux. Elle se remettait de la guerre comme elle le pouvait et elle parvenait à esquisser des sourires de plus en plus larges. Elle allait mieux. Harry en avait conscience. Mais il avait également conscience des larmes qu'elle versait lors de ses moins bonnes journées où elle oscillait entre la tristesse et la résignation. Les lettres de sa famille s'entassaient sur sa table de chevet et elle les relisait sans cesse.

Alors qu'il sentait ce sentiment familier de culpabilité l'étreindre une nouvelle fois, le jeune homme remarqua les noms des rares personnes qui ne s'étaient pas précipitées dans l'enceinte du château à la tombée de la nuit. Luna et Hagrid se trouvaient dans la cabane de ce dernier. Le Survivant n'eut aucune difficulté à s'imaginer ces deux-là discuter des créatures toutes plus dangereuses ou étranges autour d'une tasse de thé bouillant et de gâteaux durs comme de la pierre. C'était une activité qu'ils partageaient souvent et Harry se sentait soulagé de savoir qu'une personne tenait compagnie au garde-chasse. Ils n'avaient pas vraiment discuté depuis la rentrée scolaire et il se sentait mal de délaisser cette personne qui lui avait fait découvrir le monde sorcier.

Leurs noms n'étaient cependant pas ce qui retint le plus l'attention du sorcier. Les lettres magiques formaient un prénom qu'il avait souvent recherché au cours de sa sixième année et étaient immobiles à seulement quelques pas du Lac Noir.

Que pouvait bien faire Malefoy à cette heure-ci hors du château ?

Cette curiosité maladive et besoin de répondre à cette interrogation firent apparaître une ride d'expression au milieu de son front alors que ses sourcils se fronçaient. Quitter l'école à cette heure tardive n'était pas une bonne idée et lui vaudrait quelques points en moins s'il faisait la rencontre de Rusard. Le couvre-feu était passé depuis plusieurs heures et le concierge prendrait un bien trop grand plaisir de le punir s'il le découvrait hors de son lit. Des tas d'élèves déambulaient dans les couloirs du château, échappant aux yeux fouineurs de l'homme et de sa chatte tigrée, mais Harry se savait dans son viseur depuis que son animal de compagnie – et seule amie – s'était retrouvé paralysé par un serpent géant. Cette curiosité lui avait causé trop de problèmes et l'avait entraîné dans des situations toujours plus dangereuses. Elle faisait cependant partie de lui et le jeune homme ne pouvait pas s'empêcher de s'interroger sur ce que son camarade de promotion pouvait faire dehors.

Puis les mots de sa meilleure amie revinrent à son esprit. Quelques jours seulement après leur retour à Poudlard, le sorcier avait tenté de mettre fin à ses jours pour échapper au désespoir qui ne le quittait jamais. Harry mentirait s'il avouait ne pas comprendre les tourments de son esprit, mais plus personne ne méritait de mourir pour cette guerre qui les avait tous détruits. Malefoy n'était pas une personne appréciable – il ne l'avait jamais été – mais il restait ce garçon qui n'avait pas eu le choix de combattre alors qu'il aurait probablement préféré la fuite à la bravoure désabusée ou au fanatisme malsain. Malefoy était un simple garçon qui avait suivi les pas de son père sans avoir la possibilité de se soustraire à ses obligations.

« Méfaits accomplis. »

Les deux mots franchirent la barrière de ses lèvres dans un murmure et entraînèrent à leur suite l'atténuation de l'encre sur le papier. Il ne resta bientôt qu'un simple parchemin usé par le temps entre ses mains. Personne n'aurait pu se douter que la Carte des Maraudeurs se trouvait les plis de sa robe. Le jeune homme jeta un discret coup d'œil à la porte de la pièce et il ne put retenir une grimace. Rusard faisait des rondes dans le château et il n'avait pas pensé à prendre la cape d'invisibilité avec lui. Ce n'était pas raisonnable de déambuler dans les couloirs de l'école de sorcellerie à une heure si tardive. Il risquait de s'attirer des problèmes s'il se faisait prendre par le concierge.

« Depuis quand tu te montres raisonnable, Potter ? se demanda-t-il à lui-même. Depuis quand as-tu peur de t'attirer des ennuis ? »

Le sorcier inspira une longue goulée d'air, comme pour se donner du courage, et amorça un premier pas en direction de la sortie de la salle de classe déserte. A peine eut-il franchi le seuil de la porte qu'il fut assailli par un frisson mêlant appréhension et anticipation. Ses pas le menèrent rapidement aux capricieuses cages d'escaliers. Les tableaux se montraient toujours aussi bavards et tous prenaient un malin plaisir à le saluer. Harry retint plusieurs injures entre ses dents serrées. S'ils continuaient de faire autant de bruit, Rusard finirait par être alerté par ce raffut et il ne mettrait pas longtemps avant de comprendre qu'un élève ne se trouvait pas dans son lit. Le jeune homme parvint dans le hall de l'école sans avoir alerté la vigilance du concierge et Peeves l'avait ignoré lorsqu'il avait croisé son chemin. C'était étrange de la part de l'esprit frappeur, mais il n'avait pas le temps de s'inquiéter de la santé d'un fantôme.

Les températures froides et l'atmosphère humide du mois d'octobre l'enveloppèrent dès qu'il eut mis les pieds dehors. Le parc de l'école de magie était plongé dans une semi-obscurité que la lune et les étoiles venaient briser par leurs éclats. La surface du lac paraissait épaisse comme du pétrole et semblait plus agitée qu'elle ne l'était habituellement. Les créatures lacustres devaient encore se battre pour récupérer un bien. Harry n'avait pas le temps de se poser la question. Par de petites foulées rapides, il se précipita vers l'endroit que la carte ensorcelée indiquait comme le refuge de Malefoy.

Une épaisse fumée argentée s'échappait des ouvertures de l'embarcadère où le sorcier aux yeux céruléens s'était isolé et elle se fondait avec le brouillard nocturne. Les sourcils froncés dans une expression confuse, le Survivant risqua un pied à l'intérieur. Il ne voyait pas le bout de sa main dans cette purée de pois magique et cela l'agaçait. Comment ferait-il pour trouver Malefoy s'il ne percevait pas convenablement son propre corps ? Un juron imagé lui échappa lorsqu'il percuta quelque chose qu'il devina être des barques. Il était obligé de tâtonner pour avancer dans cette fumée qui paraissait s'épaissir à chacun de ses pas.

Puis Harry l'aperçut ; cette silhouette cauchemardesque penchée par-dessus ce que Harry Potter devina être un corps inconscient et parcourut des spasmes de son camarade de classe. Il était bien incapable de dire à quoi ressemblait cette mystérieuse silhouette. Elle ressemblait à un nuage de fumée incapable de se stabiliser pour prendre une véritable forme. Puis elle prit conscience de sa présence et son apparence changea. Un corps humanoïde recouvert d'une cape noire dont le visage était recouvert d'une cagoule. Ses mains s'échappaient de son vêtement alors qu'il s'approchait lentement de lui et Harry reconnut la peau luisante, grisâtre et recouverte de croûte d'un détraqueur.

Le jeune homme aux yeux verts sentit son souffle se couper brutalement dans sa poitrine alors qu'il recherchait avec ferveur sa baguette dans les plis de sa robe. Pourquoi était-elle toujours compliquée à trouver lorsqu'il en avait le plus besoin ? Ses phalanges ne cessaient de s'enrouler autour de la carte ensorcelée. Il ne put retenir un soupir de soulagement lorsque ses doigts entourèrent sa baguette. Il s'empressa de la brandir vers la monstrueuse créature.

« Riddikulus ! hurla-t-il. »

Un couinement étrange échappa à la créature sans forme alors que ses vêtements prenaient des couleurs bariolées et qu'un sourire parfaitement ridicule se dessina sur sa cagoule. L'épouvantard était humilié et il se précipita vers la boîte dans laquelle il s'était terré. Harry se précipita aussitôt vers son camarade de classe et le découvrit dans un mauvais état. Il était pâle ; si pâle que la couleur de sa peau se rapprochait de celle de ses cheveux et que ses capillaires apparaissaient pour former des tracés abstraits. Son corps était pris de convulsions et une mousse légère s'échappait de sa bouche. Une panique rare s'empara du jeune sorcier. Il devait trouver une solution avant que Malefoy ne se retrouve dans une situation bien plus grave. Dans sa détresse, il leva sa baguette et prononça le sortilège du patronus. Un cerf majestueux s'échappa de la pointe du morceau de bois et Harry pria pour qu'il parvienne à trouver une personne de confiance pour aider Drago Malefoy.

Alors que la forme fantomatique de l'animal se dirigeait vers le château, le sorcier posa ses yeux verts sur la silhouette de son camarade de classe. Que pouvait-il bien faire dehors à une heure si tardive ? Comment pouvait-il l'aider ? Par des mouvements agités et témoignant de sa panique, le sorcier s'appliqua à faire rouler Malfoy sur le flanc dans l'espoir que ses spasmes se calment. A mesure que les minutes s'écoulèrent, Harry sentit son souffle se faire plus court. Tout cela prenait trop de temps. Malefoy risquait de perdre la vie si personne ne venait l'aider.

« Potter ? prononça la voix familière du Professeur McGonagall.

Je suis ici Professeur ! cria-t-il avec panique. J'ai besoin de votre aide ! »

La fumée argentée qui les entourait se dissipa comme par magie et le corps paniqué de la Directrice de Poudlard se dessina dans son champ de vision. Elle portait une tenue de nuit en velours vert et des chaussons hideux. Son visage témoignait d'une réelle inquiétude qui s'accentua lorsqu'elle découvrit le corps de Malefoy. Le jeune adulte aux yeux verts émit un soupir de soulagement en découvrant qu'elle était suivie par l'infirmière de l'école. Madame Pomfresh saurait comment s'occuper de Malefoy. Elle serait capable de lui venir en aide et de lui sauver la vie.

« Que s'est-il passé ? l'interrogea la directrice dans son affolement. Pourquoi Malefoy est-il dans un tel état ?

Je ne sais pas, sanglota-t-il. Il était déjà comme ça quand je suis arrivé. J'ai chassé un épouvantard et je vous ai directement appelé. »

Harry ne s'était pas rendu compte que son corps était agité par de nombreux sanglots. Des milliers de larmes salées glissaient sur ses joues et ses membres étaient agités par des tremblements incontrôlables. Il se sentait submergé par ses propres émotions et il ne parvenait pas à les contrôler. Le sorcier remarqua les yeux voilés par la tristesse de la nouvelle directrice se poser sur le corps parcouru de spasmes du Serpentard et il sentit une main bienveillante se poser sur ses épaules agitées.

« Tout ira bien Potter, lui promit-elle d'une voix douce. Madame Pomfresh va s'occuper de Malefoy. »

Alors que son corps tout entier était parcouru d'incontrôlables soubresauts, le sorcier vit la silhouette floue par les larmes de l'infirmière se précipiter vers la masse agitée de spasmes du Serpentard. Le jeune adulte vit les lèvres des deux femmes articuler des mots que ses oreilles ne paraissaient plus aptes à entendre. Il avait l'impression d'être devenu complètement sourd. Les mains de l'infirmière s'agitaient autour de lui, examinaient le corps inconscient de l'élève de dernière année et venaient glisser contre le chaudron duquel l'épaisse fumée argentée s'échappait. Quelque chose avait plongé Malefoy dans un tel état de détresse qu'il avait oublié que les potions pouvaient être dangereuses.

« Rentrons à l'intérieur du château, lui ordonna la directrice alors que Madame Pomfresh soulevait le corps du sorcier inconscient à l'aide d'un sortilège.

Mais ? tenta Harry en amorçant un mouvement vers son camarade de classe.

Laissez Madame Pomfresh faire son travail, Potter. Retournez-vous coucher et laissez-nous faire notre travail. »









29 octobre 1998 ; salle commune de Gryffondor



Les lumières des astres nocturnes parvenaient à s'infiltrer à travers les rideaux et dévoilaient les contours des meubles de cette pièce. Des monticules de vêtements étaient dispersés sur le parquet et des bibelots reposaient sur les tables de chevet déjà bien encombrées. Deux larges lits se dressaient dans l'obscurité et ils étaient surmontés par une toile aux couleurs de la maison Gryffondor. Un lion majestueux se dressait sur le tissu et il était simple de deviner un rugissement faire vibrer ses cordes vocales. Les rayons lunaires révélaient également deux silhouettes allongées en travers d'un matelas. Leurs corps entrelacés étaient camouflés sous une épaisse couverture sur laquelle de longs cheveux roux s'étalaient. Ils recouvraient également le visage paisible de leur propriétaire dont la respiration régulière venait s'échouer contre la peau sensible de la personne dont le corps était entremêlé au sien. Une légère chair de poule se répandait sur l'épiderme du garçon dont les yeux ouverts détaillaient les détails de la toile qui surmontait son lit.

La nuit avait été longue et Harry Potter n'était pas parvenu à trouver le sommeil une seule seconde. Sa petite-amie était venue se réfugier dans la chambre au coucher du soleil et sa présence avait chassé Neville. Le brun s'était demandé plusieurs fois où son camarade de chambre avait bien pu passer la nuit, mais il lui était reconnaissant d'avoir abandonné la pièce pour le laisser seul avec Ginny. La jeune femme était arrivée dans la chambre en larmes et son corps était tant agité par les tremblements qu'il s'était demandés comme elle pouvait tenir debout. Puis ils avaient parlé. Ils avaient parlé durant de longues minutes où la rouquine avait laissé sa tristesse et sa colère articuler des syllabes assassines. Elle avait crié et insulté le monde entier. Elle avait pleuré et sangloté sa peine.

Harry était resté juste là, à quelques pas d'elle, et il l'avait encerclé de ses bras à l'instant même où ses jambes tremblantes avaient cédé. Ils avaient pleuré ensemble. Ils avaient partagé des baisers au goût de désespoir et de culpabilité. Ils s'étaient unis sur ce matelas trop petit pour deux personnes et avaient évacué ce trop-plein d'émotions. Puis Ginny avait fini par s'endormir dans ses bras. Lui avait été incapable de trouver le sommeil. Son esprit était bien trop occupé par la culpabilité. S'il n'avait pas été Harry Potter, jamais les Weasley n'auraient eu à connaître une telle perte. Jamais personne n'aurait eu à connaître une telle perte.

Le sorcier aux yeux verts ne parvint pas à retenir le long soupir qui franchit la barrière de ses lèvres asséchées. Il s'était plusieurs fois promis de ne pas laisser le désespoir et la culpabilité le dominer. Il s'était promis de retrouver le sommeil et de ne plus sentir cette pression qui lui nouait les entrailles à chaque fois que son cerveau retournait se focaliser sur la guerre et ses conséquences. Il n'y parvenait pas et il se détestait pour cela. Pourquoi ne pouvait-il pas oublier ? Pourquoi ne pouvait-il pas retrouver la paix ?

Puis il repensa à cette soirée où sa curiosité avait pris l'ascendant sur lui. Il avait retrouvé le corps inconscient de Malefoy dans l'embarcadère. Cela faisait environ une semaine que le garçon avait été conduit à l'infirmerie et il n'en était pas sorti depuis. Il n'avait pas remis une seule fois les pieds en classe. Harry avait entendu des rumeurs sur le Serpentard. Hermione lui avait affirmé qu'il devait plus écouter en classe, car seuls les filtres de paix dégageaient cette fumée argentée qu'il avait aperçu. Elle lui avait aussi raconté que le sorcier ne passait pas une seule journée sans laisser la potion glisser le long de son œsophage. Harry n'était pas idiot. Il avait compris les insinuations de sa meilleure amie et il comprenait la raison pour laquelle Madame Pomfresh semblait si réticente à laisser quiconque voir la silhouette alitée du jeune adulte. Il devait être dans un sale état et encore plus désagréable qu'il ne l'avait jamais été.

« Vous n'entrerez pas dans cette infirmerie sans être grièvement blessé, Potter. »

L'infirmière avait prononcé ces mots secs lorsqu'il avait tenté de prendre des nouvelles de son camarade de classe et elle lui avait adressé un regard si mauvais que le sorcier n'avait pas insisté plus longuement. Elle aurait bien pu être la raison de ses graves blessures ! Madame Pomfresh pouvait se montrer terrifiante et il ne souhaitait pas se la mettre à dos lorsqu'il pouvait se retrouver avec un bras ou une jambe cassé après un match de quidditch. Il avait alors tourné les talons et découvert quelques élèves en uniforme vert lui jeter des coups d'œil désespéré. Harry n'avait pu leur répondre que par un sourire désolé et avait regagné sa chambre. Drago Malefoy allait mal et il en était aussi la cause. Sans lui, sans Voldemort et sans la guerre, il n'aurait jamais été plus que cet enfant arrogant et détestable. Le conflit l'avait détruit et il n'avait pu cette attitude insupportable qui avait donné envie de le frapper en troisième année. Drago Malefoy était devenu une autre personne et cette personne était rongée par ses propres pensées.

Le jeune adulte fut tiré de ses pensées par la désagréable et stridente sonnerie d'un réveil magique qui traînait quelque part au milieu du désordre de sa table de chevet. Elle fut accompagnée par le geignement plaintif et exténué de Ginny. Elle ne semblait pas décidée à quitter le confort du lit et vint enfouir son visage au creux de la nuque du jeune adulte aux yeux émeraude. Le sorcier risqua un coup d'œil vers les rideaux et il remarqua que les rayons du soleil parvenaient à faire une percée à travers les épaisses couches de tissus. Il avait tant été dans ses pensées qu'il ne s'était pas rendu compte que les couleurs froides de la nuit avaient été remplacées par celles, plus chaudes, de l'aube.

« Eteins le réveil ! gémit la jeune femme. Je veux encore dormir.

On a cours, fit-il remarquer.

On s'en fiche, bredouilla-t-elle d'une voix rauque de sommeil. Je veux continuer de dormir. »

Malgré son envie de rester en compagnie de la tentatrice Morphée pour plusieurs heures, la jeune femme était parvenue à se redresser. Harry ne put s'empêcher de détailler son buste nu sur lequel il avait apposé plusieurs marques au cours de leur étreinte torturée. Elles peignaient sa peau couverte de taches de rousseur de ces couleurs froides et se mariaient parfaitement avec les cernes violets qui soulignaient ses yeux. Ses cheveux roux ressemblaient à une crinière de lion et camouflaient la partie de son visage qui ne portait pas la marque de l'oreiller. Le Survivant ne put retenir une discrète grimace lorsque leurs regards se croisèrent. Ses yeux portaient toujours les marques de ses larmes et il ne put retenir cette bouffée de culpabilité l'assaillant de nouveau. Elle le clouait sur place et lui nouait la gorge au point de ne plus pouvoir articuler la moindre pensée cohérente. Il se sentait si mal.

Dans un mouvement agacé et exténué, la jeune femme asséna un coup au réveil ensorcelé qui cessa aussitôt de chanter des phrases d'encouragement de sa voix de crécelle. Lorsque ses prunelles se reposèrent sur le visage terni par la fatigue de son petit-ami, elle esquissa un sourire tendre avant de poser ses lèvres sèches sur les siennes dans un chaste baiser que Harry aurait voulu faire durer pour l'éternité. Le sorcier retint un geignement plaintif lorsqu'elle s'éloigna de lui pour s'étirer comme un félin et préféra glisser ses yeux sur son corps dénudé. Ginny avait commencé à reprendre le poids qu'elle avait perdu durant la guerre et elle était une des rares personnes de son entourage qui avait cessé de s'affamer. Quelques semaines auparavant, elle lui avait affirmé qu'elle ne pouvait plus continuer à se morfondre sur la mort de Fred et qu'elle voulait aller de l'avant. Ce n'était cependant pas aussi simple que de prononcer une simple phrase et elle se retrouvait parfois à venir dans cette chambre pour pleurer durant de longues heures et se perdre dans les promesses de son corps en paix lorsqu'il se mêlait à celui du Survivant.

La jeune femme récupéra ses vêtements qu'elle avait abandonnés aux quatre coins de la pièce pour les enfiler rapidement. La plupart d'entre eux étaient encore froissés de leurs étreintes nocturnes. Harry se sentait comme hypnotisé par la silhouette de sa petite-amie et il ne parvenait pas à soustraire son regard de son corps. Il l'aimait tant. Un sourire malicieux étirait ses lèvres rosées alors qu'elle boutonnait la chemise de son uniforme. Ginny était parfaitement consciente de l'effet qu'elle lui faisait et le sorcier ne put s'empêcher de ressentir un profond bonheur de savoir que la guerre n'avait pas tout changé. Ils s'aimaient toujours autant.

« Je pensais qu'on devait se lever pour aller en cours, prononça-t-elle avec malice alors qu'elle remontait sa jupe jusqu'à sa taille. On va finir par être en retard si tu ne bouges pas.

Ce n'est pas de ma faute si tu es aussi belle au réveil. »

Ses yeux aux reflets dorés roulèrent dans leurs orbites alors qu'elle se penchait pour apposer doucement ses lèvres contre les siennes. Harry se sentit rougir alors qu'elle lui promettait une nouvelle nuit d'amour dans la soirée s'il parvenait à s'extraire de son lit. Son corps se mouva avant même que son esprit ne le lui ordonne de le faire, arrachant un rire amusé à la jeune femme qui tentait désormais de dompter ses mèches flamboyantes. Il enfila rapidement son uniforme et mit ses lunettes rondes sur son nez. Pas besoin de coiffer ses cheveux noirs. Ils avaient toujours eu une vie propre et il avait abandonné l'idée de les maîtriser un jour.

« Allons-y ! s'exclama-t-il avec un enthousiasme nouveau.

Tes chaussures ! lui fit remarquer la rouquine alors qu'il s'apprêtait à quitter la chambre. »

Ce fut dans une bonne humeur presque surnaturelle que les jeunes adultes finirent de se préparer et prirent, main dans la main, la direction du rez-de-chaussée de l'école de magie. Ils croisèrent quelques élèves exténués sur leur chemin et la plupart saluait Harry comme s'ils venaient de croiser leur sauveur. Il ne supportait toujours pas être ce centre de l'attention, mais sa petite-amie occupait ses pensées par ses réflexions plus ou moins amusantes. Elle lui changeait les idées. Elle était son salut et il ne lui serait jamais assez reconnaissant.

Une odeur de pain grillé, de bacon et d'œufs brouillés les assaillit dès qu'ils parvinrent à l'immense porte qui les séparait de la Grande Salle. De nombreux élèves se pressaient déjà à l'intérieur de celle-ci et d'autres la quittaient en discutant calmement. Harry sentait quelques œillades curieuses et brillantes de cette gratitude qui parvenait toujours à le rendre mal à l'aise. Il ne voulait pas être traité en héros. Il était juste lui ; Harry Potter ; un garçon tout juste adulte qui ne parvenait pas à quitter son lit si sa petite-amie ne le motivait pas. Il ne serait jamais un héros. La mort de Voldemort n'était pas son exploit à lui. Il s'était contenté de jeter le sort qui avait mis fin à ses jours, mais tous ceux qui étaient parvenus à détruire les horcruxes étaient les vrais héros de cette guerre. La pression des doigts de Ginny autour de siens s'accentua et lui donna le courage nécessaire pour pénétrer dans la Grande Salle.

La première chose que le sorcier aperçut en franchissant le seuil de l'immense arche fut la table des professeurs où personne n'osait s'asseoir aux places que les Rogue et Dumbledore avaient autrefois occupées. Ceux qui avaient eu le courage de se déplacer mangeaient dans un silence religieux. Harry devinait que la plupart était assis dans leur bureau pour préparer leurs cours de la journée ou corriger des parchemins bourrés d'erreurs.

Alors qu'il marchait pour rejoindre la table de la maison au lion, le jeune homme aux yeux verts chercha à ignorer les regards insistants des autres élèves et il se concentra sur les silhouettes de ses amis qui discutaient calmement. Une immense tasse de thé fumante trônait devant Hermione et elle la portait par moment à ses lèvres pour en boire le contenu bouillant. Neville avait les mains autour de sa tasse de café et attendait que la chaleur qui se propageait sur la céramique réchauffe ses mains et son corps entier.

« Bonjour, fit Ginny en se laissant tomber sur un des nombreux bancs entourant la longue table. Vous parliez de quoi ?

Neville me parlait d'une plante magique que la Professeure Chourave lui a montrée hier. C'est vraiment passionnant. »

Cela ressemblait bien à Hermione et Neville. Ces deux-là étaient capables de parler de magie et de cours dès le matin. Le Survivant ne s'en sentait pas capable sans avoir englouti l'équivalent de son poids en café. Ginny ne semblait pas avoir ses réticences et elle commença à poser tout un tas de questions au sorcier passionné de botanique qui s'empressait de lui répondre en souriant. Harry se contenta de les écouter d'une oreille distraite en se préparant son petit-déjeuner. Son regard croisa celui de sa meilleure amie et il comprit dans son regard chocolat qu'elle avait décidé de faire ce à quoi elle était devenue experte : faire semblant d'aller bien.









1er novembre 1998 ; Forêt Interdite



Les arbres massifs s'étendaient à perte de vue et leurs racines créaient de dangereux pièges à toute créature n'ayant pas été invitée à pénétrer dans les bois. L'écorce des troncs formait des formes abstraites qui se transformaient en de terrifiants visages à la nuit tombée et les ombres que la Lune projetait au sol s'animaient pour former des monstres voraces capables de tuer quiconque risquerait de poser un pied sur leur territoire. Cette vision tétanisante s'accompagnait des hululements des chouettes qui s'étaient perchées en hauteur, prêtes à bondir sur une proie inattentive, et des hurlements des créatures plus ou moins dangereuses qui habitaient la Forêt Interdite. Il fallait être complètement fou, naïvement courageux ou désespéré pour oser pénétrer sur ces terres sauvages en pleine nuit.

Il y avait pourtant une silhouette qui se dessinait dans l'obscurité et qui se trouvait juste à l'orée des bois. Ses pieds faisaient craquer les brindilles alors qu'il se contentait de rester sur place. De ses yeux verts camouflés derrière des lunettes rondes, il observait la forêt prendre vie sans pour autant amorcer un pas dans sa direction. Harry aurait pu se montrer curieux ou jouer les têtes brûlées comme il en avait tant eu l'habitude au cours de son adolescence. C'était ce qui faisait de lui un véritable Gryffondor. Il n'en avait cependant pas la force et ne souhaitait pas changer de place.

C'était à cet endroit précis qu'il avait abandonné la pierre de résurrection quelques mois plus tôt et que les silhouettes de ses proches décédées s'étaient dessinées sous ses yeux verts. C'était à cet endroit précis qu'il avait décidé de se sacrifier pour faire mourir la partie de l'âme de Voldemort qui vivait en lui. C'était à cet endroit précis qu'il aurait tout donné pour rejoindre à tout jamais ces personnes qu'il avait perdues. Ses parents, Sirius et Rémus n'auraient jamais dû mourir. Harry aurait dû grandir avec eux et être un enfant heureux. Il aurait dû pouvoir se montrer insouciant et découvrir un monde magique imparfait mais en paix. Ce n'était cependant pas le cas.

Ses parents avaient perdu la vie dix-sept ans auparavant de la main sanguinaire de Tom Jédusor. Ils s'étaient sacrifiés pour que Harry puisse vivre. Le jeune homme aurait tout donné pour voir leurs silhouettes apparaître sous ses yeux en cette nuit séparant Halloween et la Fête des morts. Il aurait aimé les serrer dans ses bras et pleurer qu'ils lui manquaient terriblement. Leurs fantômes ne semblaient cependant pas décidés à apparaître et il se retrouvait là, les bras ballants, à attendre une manifestation qu'il savait impossible.

Puis ce n'était pas la seule raison pour laquelle le jeune adulte avait bravé le couvre-feu pour se retrouver juste là. L'atmosphère planant dans le château paraissait encore plus lourde qu'elle ne l'avait jamais été depuis la rentrée scolaire et Harry ne s'était pas senti apte à supporter les regards larmoyants et endeuillés des élèves. Ils avaient presque tous perdu quelqu'un. Une première larme glissa alors sur les joues du sorcier ; une première larme qui s'écrasa sur les brindilles qui tapissaient le sol avant d'être suivie par des centaines d'autres. Pourquoi ne pouvait-il plus retenir ses larmes ? Pourquoi ne parvenait-il pas à oublier ? Harry aurait tant aimé pouvoir répondre à ces questions, mais il s'en sentait incapable. Ses jambes flageolantes finirent par céder sous son poids et ses genoux rencontrèrent avec fracas les petites branches. Il sentit son pantalon se déchirer sous le choc et grimaça en sentant la douleur se répandre dans son corps entier.

Harry aurait tant aimé faire revenir toutes ces personnes qui avaient perdu la vie. Il aurait voulu revoir le flash de l'appareil photo invasif de Colin Crivey l'éblouir dès qu'il avait l'occasion d'immortaliser un de ces moments de vie. Il aurait voulu rendre ses parents à Teddy Lupin. Il aurait voulu subir les mauvais tours des jumeaux Weasley et entendre les rires qui parvenaient toujours à arracher un sourire aux personnes qui parvenaient à l'entendre. Il aurait voulu revoir les traits bienveillants de Sirius lui adresser un sourire. Il aurait voulu avoir des parents avec lesquels discuter de longues heures de cours et de l'affection qu'il ressentait pour Ginny Weasley. Il aurait voulu tous les revoir et faire disparaître cette culpabilité qui le rongeait toujours plus chaque jour.

Il sanglota de longues minutes, abandonnant l'espoir de revoir les silhouettes fantomatiques de ceux qui avaient disparu. Même lorsque des brindilles se brisèrent dans son dos pour indiquer la présence d'une autre personne, les larmes ne cessèrent de créer des sillons rougeâtres sur ses joues. Il passa rageusement son avant-bras sur ses pommettes dans l'espoir de chasser les traces de peines qui peignaient ses traits. C'était vain. Il était impossible pour la personne qui se trouvait juste là d'ignorer ses pleurs. Harry adressa un regard dans sa direction et il laissa une grimace étirer ses traits. Malgré sa vision floutée par les larmes, il n'avait aucun doute quant au propriétaire de ses cheveux si clairs qu'ils en devenaient presque blancs. Harry ignorait la raison pour laquelle Malefoy avait cherché à rejoindre la Forêt Interdite, mais il lui était reconnaissant de ne faire aucun commentaire sur son état. Il sentit les yeux céruléens du sorcier sur lui, puis il le vit se laisser tomber le long d'un arbre. Le Serpentard resta silencieux jusqu'à ce que ses larmes se tarirent et permettent au brun d'entrevoir autre chose que de vagues formes floues.

La première chose qui percuta Harry lorsqu'il découvrit la silhouette de son camarade de classe fut la pâleur de sa peau. Drago Malefoy avait toujours eu une peau claire, mais elle n'avait jamais semblé aussi cadavérique. Elle donnait l'impression que ses cernes étaient bien plus noirs qu'ils ne devraient l'être et permettait à ses yeux clairs de souligner sa fatigue. Il semblait encore avoir perdu du poids depuis la dernière fois qu'ils s'étaient croisés. Malefoy ne ressemblait même plus à un être humain. Il n'était qu'un fantôme de chair et de sang qui déambulait dans les couloirs du château. Harry ne put s'empêcher de remarquer les discrets tremblements qui agitaient ses mains et les tressautements de sa pomme d'Adam à chaque fois qu'il avalait sa salive. Ses yeux clairs ne se posaient jamais plus de quelques secondes sur un objet et paraissaient fous.

« Qu'est-ce que tu fais là ? lui demanda Harry d'une voix enrouée. »

L'hésitation marquait les traits du blond et Harry ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Ils s'étaient toujours détestés. Ils avaient passé une grande partie de leurs années scolaires à se faire des coups bas. Le garçon aux yeux verts l'observa porter ses mains tremblantes à ses cheveux clairs alors qu'il s'installait en tailleur à même les brindilles. Harry sentit la douleur se propager dans ses genoux et observa les taches de sang qui s'étendaient sur le tissu. Tremblant et à l'affût, Malefoy ressemblait à un petit animal craintif. Jamais son surnom de furet ne lui avait autant correspondu.

« Je fuis Poudlard, avoua-t-il dans un souffle. Et toi ?

La même chose. »

Les jeunes adultes restèrent silencieux. Ils étaient maladroits et ne semblaient pas pouvoir entretenir une conversation normale sans se jeter des insultes. Ses mains venant détruire les brindilles qui se trouvaient autour de lui, Harry fuyait le regard de son camarade de promotion. Il sentait sa pomme d'Adam se soulever à chaque fois qu'il déglutissait et la fatigue lui brûler les yeux. Il mourrait d'envie de retrouver un lit confortable pour ne plus jamais en sortir, mais il ne souhaitait pas remettre les pieds dans l'école de sorcellerie pour le moment.

« Pourquoi tu fuis Poudlard ? l'interrogea Malefoy d'une voix incertaine. »

Un sursaut parcourut le corps du jeune adulte. Il ne s'était pas attendu à ce que son camarade de classe lui adresse la parole. Se sentait-il capable de lui avouer la vérité ? Ne lui offrirait-il pas trop d'informations sur lui ? Harry l'ignorait, mais il avait besoin de parler à quelqu'un qui n'était pas un de ses proches et qui ne le considérait pas comme un héros. Un long soupir s'échappa de ses lèvres abîmées alors que la brindille entre ses doigts se brisait dans un craquement sonore.

« Je ne supporte plus de croiser les regards des autres, prononça-t-il en portant ses yeux verts aux étoiles. Il me considère tous comme un héros de guerre dans cette école et je ne veux pas être un héros. Trop de personnes sont mortes et on me jette des fleurs parce que j'ai tué Voldemort, s'énerva-t-il en ignorant le tremblement craintif qui parcourut le corps du Serpentard. Je ne mérite pas ces fleurs et cette gloire. Je n'en ai jamais voulu. Je me suis juste défendu. »

Harry ne s'était pas rendu compte que les étoiles brillaient autant dans cette soirée automnale. La nuit semblait avoir fait disparaître les nuages qui avaient alourdi le ciel toute la journée et permettait aux astres de créer des constellations. C'était étrange de tout dévoiler au blond. Il lui faisait étrangement confiance pour ne pas tout dévoiler aux autres serpents. Le Survivant n'aurait jamais pensé que cela puisse arriver un jour.

« Et toi ? risqua-t-il. Pourquoi tu fuis Poudlard ?

J'entends des voix, cracha-t-il avec amertume. J'entends des voix toute la journée et je ne supporte plus ça. Je sais qu'elles appartiennent à toutes ces personnes torturées ou mortes durant la guerre. Elles ne se taisent jamais et elles m'accusent de tous leurs maux. Je ne peux pas trop leur en vouloir. Je suis juste un putain de mangemort qui devient cinglé. »

Si quiconque avait un jour affirmé à Harry Potter que la seule personne susceptible de le comprendre était l'insupportable Drago Malefoy, le jeune homme n'aurait pas hésité une seule seconde à lui rire au nez. Comment auraient-ils pu se comprendre ? Comment auraient-ils pu partager le moindre point commun ? A peine avaient-ils soufflé leurs onzièmes bougies qu'ils se vouaient une haine féroce et qu'ils ne résistaient pas à la tentation de s'insulter dès qu'ils se croisaient dans les couloirs de l'école de magie. Mais la vérité était là comme une pilule difficile à avaler, mais elle était bien présente. Drago Malefoy était la seule personne dans l'immensité du monde magique à comprendre la culpabilité qui le dévorait un peu plus chaque jour.

Les yeux clairs de son camarade de classe étaient rivés sur l'immensité du ciel où les étoiles n'avaient jamais paru aussi étincelantes. Ses lèvres étaient étirées dans un sourire qui ne reflétait pas le moindre sentiment positif. Il respirait la tristesse et le désespoir. Harry crut même entrevoir une larme unique longer l'arête du nez du Serpentard avant de disparaître au coin de sa bouche.

« J'aimerais bien recommencer à zéro et gagner le pardon de tous ceux qui ont souffert à cause de mon nom de famille, souffla le blond. J'en meurs d'envie.

Mais ? l'incita-t-il à continuer.

Mais je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à regarder les gens en face et je n'arrive pas à prononcer des excuses qui seront acceptées. Même Granger les refuse. »

La situation de Malefoy était complexe. Le garçon était devenu un mangemort sous les ordres de son propre père et il avait dû être endoctriné dans une idéologie qu'il avait cru être la sienne. Harry se trouvait chanceux par rapport à lui. Les morts de la guerre ne cessaient de le hanter, mais il n'avait pas vu toutes ses valeurs, aussi mauvaises et arriérées soient elles, disparaître avec Lord Voldemort. Son camarade de classe ne devait pas comprendre les raisons qui poussaient Hermione à refuser ses excuses. Estimait-il que porter le fardeau de son nom lui était nécessaire ? Le sorcier aux yeux verts ne pouvait pas répondre à sa place. Il ne pouvait pas lui apporter des solutions pour venir à bout de sa culpabilité alors qu'il était incapable de faire disparaître la sienne.

Alors il resta silencieux. Ses yeux émeraude se perdaient entre les arbres inquiétants et il crut déceler la présence de centaures curieux et méfiants. Les créatures sages se trouvaient à quelques mètres d'eux et elles paraissaient prêtes à attaquer quiconque s'aventurait sur leur territoire. Luna lui avait parlé de cette défiance qui ne semblait plus les quitter depuis la fin de la guerre. Ils avaient peur d'être décimés par un nouveau sorcier mégalomane et Harry ne pouvait que les comprendre. Il les aurait probablement rejoints s'il avait été dans leur situation. Ils avaient été les victimes collatérales de ce combat qui n'était pas le leur et le sorcier à la cicatrice ne put retenir la grimace qui déforma ses traits lorsqu'il sentit ce pincement familier au niveau de sa poitrine.

Les silhouettes humanoïdes restèrent là quelques minutes. Elles se contentèrent de les observer depuis un coin reculé de la Forêt Interdite comme si elles analysaient le moindre de leurs mouvements ou de leurs mots. Elles cherchaient à savoir s'ils étaient des menaces pour elles. Un rire jaune semblable à un sanglot finit par faire vibrer les cordes vocales du sorcier à la cicatrice. Ils étaient très certainement une menace pour eux. Ils étaient une menace pour toutes ces choses qui partageaient leur environnement. Ils détruisaient tout.

« Qu'est-ce qui te prend ? s'interrogea le blond.

Rien, éluda-t-il. Je me disais que c'était assez cocasse de nous retrouver ensemble sans nous insulter, mentit-il. »

Haussement d'épaules comme seul commentaire à cette phrase, l'unique héritier de la famille Malefoy replongea ses prunelles dans la noirceur du ciel nocturne. Harry trouvait son détachement presque inquiétant, mais il ne fit aucune remarque là-dessus. Il n'était personne pour le faire. Lorsque le sorcier aux lunettes rondes reporta son attention à l'endroit où les créatures humanoïdes s'étaient tenues, il découvrit un espace vide qui donnait une vue prenante et angoissante sur les arbres et les ténèbres.

« Quand es-tu sorti de l'infirmerie ? finit-il par demander au Serpentard.

C'est toi qui m'as trouvé ? renchérit le blond immédiatement. Hier, répondit-il alors que le brun acquiesça d'un simple mouvement de tête.

Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Les traits du blond se durcirent ; ses sourcils presque inexistants tant ils étaient clairs se froncèrent et une affreuse grimace déforma ses lèvres. Son corps tout entier semblait être de nouveau parcouru par ces spasmes qui avaient cessé lorsque ses yeux clairs s'étaient perdus dans l'observation des étoiles. Harry aurait aimé faire taire cette curiosité, mais il mourait d'envie de connaître les moindre événements de cette soirée-là.

« En quoi ça te regarde ? cracha Malefoy sur la défensive.

Je t'ai sauvé la vie ! s'empressa-t-il de dire. Pour la deuxième fois.

Vous devriez arrêter d'essayer de sauver les gens qui ne veulent pas l'être à Gryffondor, remarqua sèchement le blond en se redressant. Vous commencez à devenir insupportable avec ça. »

Ce furent les mots qui marquèrent la fin de leur trêve, mais ils n'avaient pas l'énergie pour s'énerver du comportement de l'autre ou se jeter des insultes qu'ils avaient déjà entendu des millions de fois. Malefoy se contenta de s'éloigner sans lui adresser une parole supplémentaire. Le brun laissa échapper un soupir alors que la silhouette de son camarade disparaissait dans l'obscurité. Les Serpentards n'aimaient vraiment pas qu'on essaie de gratter leur carapace.









11 novembre 1998 ; Salle 1B



Le rez-de-chaussée de l'école de sorcellerie accueillait une grande salle de classe où les élèves pouvaient assister au cours de métamorphose. Les murs en pierre s'étiraient sur plusieurs mètres et d'immenses fenêtres apportaient une clarté relative à la pièce. Quatre rangées de trois bureaux remplissaient l'espace et faisaient face à une estrade sur laquelle la Professeure McGonagall avait installé ses affaires. Deux tableaux affichaient les quelques informations importantes sur la leçon du jour et arboraient plusieurs schémas explicatifs. Les murs contournant l'estrade étaient décorés de nombreuses étagères pleines de bibelots que l'enseignante utilisait pour illustrer ses propos. Plusieurs cages étaient dispersées sur la scène d'enseignement. Harry s'était demandé quelle était leur utilité durant de nombreuses années, puis il avait fini par apprendre que des sorts pouvaient permettre de faire voler toute sorte d'objets et que ceux-ci tentaient toujours de fuir. Deux statues de chat en or avaient été disposées sur le large bureau pour être transformées en presse-livre. La Professeure McGonagall ne s'asseyait que rarement sur l'immense chaise et elle préférait tenir ses classes en parcourant l'estrade dans toute sa longueur.

Tête de la maison Gryffondor, enseignante de métamorphose et nouvellement directrice de l'unique école de sorcellerie de Grande-Bretagne, Minerva McGonagall ne cessait d'ajouter des casquettes à sa tête. Il arrivait souvent au Survivant de se demander comment elle faisait pour tenir le coup. Lui-même parvenait à peine à trouver l'énergie nécessaire pour surmonter une journée entière de cours et ceux de métamorphose faisaient partie des plus complexes à assimiler pour le jeune sorcier. Jamais Harry ne s'était imaginé que les enseignements de dernière année si compliqués. Les sorts que la professeure tentait de leur apprendre échappaient au jeune homme qui se noyait sous de nouvelles informations qu'il comprenait à peine ou pas du tout. Il se disait toujours qu'il demanderait de l'aide à Hermione pour l'aider, mais celle-ci passait son temps à la bibliothèque et ils se croisaient moins qu'ils en avaient eu l'habitude. Harry la comprenait. Elle cherchait à tout prix à éviter la salle commune et les nuits hantées par les souvenirs du pire instant de sa vie.

Alors il se concentrait sur les mots de l'enseignante et noircissait des parchemins de ces informations dont il assimilait à peine les concepts. La Professeure McGonagall était pourtant une pédagogue hors pair. Elle s'adaptait à chaque élève, à leurs façons d'apprendre et, malgré sa sévérité, elle récompensait toujours les bonnes réponses en attribuant quelques points aux maisons. L'accumulation de nuits blanches et de larmes devait jouer sur ses facultés de concentration et le laissait sur la touche. C'était si frustrant !

Harry laissa ses prunelles vertes glisser sur la silhouette de sa meilleure amie. Assise à sa droite, elle apposait les informations dictées par l'enseignante sur le papier jauni et se permettait parfois d'ajouter des interrogations supplémentaires. Elle irait certainement à la bibliothèque pour répondre à celles-ci dès la fin des cours. Comme si les derniers mois n'étaient jamais arrivés, la sorcière levait la main dès qu'une question franchissait les lèvres de la professeure et arrachait les soupirs agacés de ceux qui n'avaient jamais l'occasion d'articuler la moindre réponse. Hermione semblait être redevenue cette insupportable Madame Je-sais-tout qui exaspérait et fascinait tant de personnes. Si ses vêtements ne dévoilaient pas l'abominable cicatrice qui décorait son poignet et si les cernes n'avaient pas marqué son visage, il aurait été facile de s'imaginer quelques années plus tôt. Mais la guerre marquait toujours son amie et il ignorait si elle parviendrait à s'en remettre. Les autres élèves dans la salle de classe paraissaient partager son état studieux. Personne n'osait s'endormir durant les cours de la Professeure McGonagall ; même lorsque ceux-ci étaient en fin de journée et que la fatigue commençait à alourdir les paupières.

« Qui se sent capable de jeter ce sortilège ? »

Comme s'il était monté sur un ressort, le bras de la Gryffondor s'éleva vers le ciel. Harry regarda son amie lancer le sort avec un succès attendu, mais il ne percevait plus le moindre mot. Les syllabes se mélangeaient dans son esprit et son corps entier était marqué par cette désagréable sensation. Une douleur insoutenable martelait sa boîte crânienne et lui donnait envie de gémir. Pourquoi maintenant ? Ne pouvait-il pas passer une journée tranquille ?

« Potter ? la voix de l'enseignante paraissait étouffée, comme s'il avait la tête maintenue sous l'eau. Potter ?

Oui ? parvint-il à croasser.

Vous vous sentez bien ? s'inquiéta-t-elle. Pourriez-vous rester à la fin du cours ? ajouta-t-elle lorsqu'il acquiesça d'un mouvement de tête incertain. »

Harry ne se sentait pas apte à articuler la moindre réponse négative. Il se contenta de répondre par un sourire timide à la professeure qui reprit aussitôt son cours. Son esprit ne semblait pas vouloir se focaliser sur autre chose que la douleur qui la tiraillait. Il parvint cependant à afficher une moue studieuse et annota quelques mots sur son parchemin jusqu'à la fin de la leçon de métamorphose. Jamais le sorcier n'aurait pu s'imaginer que suivre les mots de l'enseignante puisse être si complexe. Il se sentait démuni et perdu. Les élèves se précipitèrent hors de la salle de classe dès que l'enseignante les libéra.

« Ça va aller ? s'inquiéta Hermione en rangeant ses affaires.

Oui, répondit-il. On se retrouve dans la salle commune dans la soirée.

Je serai certainement à la bibliothèque, avoua-t-elle en passant une main dans ses cheveux indomptables. »

Ce n'était pas surprenant de la part de la jeune femme qui lui offrit un sourire amical et désolé avant de disparaître derrière l'immense porte de la pièce où Neville devait probablement l'attendre. Harry se sentait exténué. Il n'avait pas la force de faire le moindre effort. Il ne savait même pas s'il avait l'énergie nécessaire pour se lever de sa chaise ! Debout à seulement quelques pas de lui, l'enseignante lui adressait une expression rassurante qui parvint à déstabiliser le jeune homme. Il n'avait pas remarqué que les cernes sous ses yeux s'étaient encore creusés et accentuaient sa vieillesse. Elle travaillait trop.

« Vous n'allez pas mieux, remarqua-t-elle.

Non, souffla-t-il avec désespoir. Je ne vais pas vraiment mieux et j'ai l'impression que ça n'ira jamais mieux.

Pourquoi ? »

La question était si simple qu'elle désarçonna le sorcier. Pourquoi ? Il avait tant de réponses à apporter à cette simple interrogation. Il aurait pu disserter des heures entières sur les raisons de son mal-être. Il se sentait submergé par le monde autour de lui et il ne supportait plus cela. Le premier sanglot lui échappa alors qu'il cherchait à articuler une première réponse. Il fut rapidement suivi par des centaines d'autres qui accentuèrent son mal de tête.

« Je... commença-t-il entre deux sanglots. Je ne veux pas être traité en héros, expliqua-t-il dans un croassement. Je n'en suis pas un. Trop de personnes sont mortes pour que j'en sois un. »

La Professeure McGonagall resta silencieuse alors qu'il déballait toutes ces émotions qui le submergeaient. Elle le laissa pleurer et crier toute sa culpabilité durant des minutes qui se transformèrent en heures. Elle ne prononça pas le moindre mot et elle ne chercha pas à le rassurer par autre chose qu'une main maternelle sur son épaule. Elle n'avait pas besoin d'en faire plus et Harry lui en était reconnaissant.



vous allez bien ?

ça va nickel pour moi ! même si je viens de dire adieu à mon dernier chapitre d'avance sur cette histoire :')

le plan de ce chapitre était encore très long et je ne suis pas satisfaite de tout ce que j'ai pu écrire dedans. je ne suis pas trop fan de la dernière partie et j'aime beaucoup les autres. 

je n'ai pas beaucoup de choses à ajouter concernant l'histoire. il reste trois chapitres avant une première interlude donc trois chapitres avant un changement d'acte. j'espère que la suite vous plaira.

n'hésitez pas à me donner votre avis :)

à bientôt !

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