Chapitre 27
J'ouvre les yeux difficilement, mes paupières semblent lourdes à relever.
Elles clignent plusieurs fois, et me picotent, alors je me les frotte habilement en baillant.
Je les rouvre, la lumière m'aveugle, et puis je mets un certain temps à reconnaître la chambre.
Quand je le fais, mon visage se tourne sur ma gauche, et c'est là que je découvre les courbes nues d'Astrid a peines couvertes par les draps.
Je fais un bond.
Je me redresse brutalement dans le lit, observe le visage d'Astrid encore endormi, il semble paisible pour une fois.
Les souvenirs de la veille me reviennent en pleine face, et mon cœur s'accélère, pensant immédiatement aux conséquences.
Oh putain de merde qu'est-ce qu'on a fait ?
J'entends Astrid soupirer, je l'observe, et puis elle ouvre les yeux alors.
Son regard s'attarde sur le mien, d'abord surpris, et puis il dérive sur mon torse nu, et un éclair d'inquiétude traverse ses yeux glacials.
Elle se redresse brutalement, et couvre son corps avec les draps, soudain paniquée.
Le souffle court, elle m'observe, et puis je fais de même, incapable de desserrer la mâchoire.
- Bordel de merde... Souffle Astrid.
- Tu l'as dit... Je réponds.
Elle cache son corps avec les draps, et je ne peux m'empêcher de remarquer :
- Tu n'as plus rien à cacher, j'ai déjà tout vu tu sais...
Elle rétorque, glaciale :
- Ferme-là.
Elle tire les draps pour se lever, découvrant mon corps à moi, et je chope immédiatement mon jean sur le sol pour me couvrir tandis qu'Astrid se précipite dans la salle de bain.
Elle chope au passage sa chemise de la veille et un short qui traîne, et s'enferme dans la salle de bain en claquant la porte.
Je me lève et en profite pour me rhabiller, j'enfile donc mon caleçon et mon jean, et puis je m'approche de la salle de bain alors que de l'autre côté Astrid semble s'agiter.
Je m'affale contre la porte, résigné et les pensées en comporte, et puis je dis à travers la porte :
- On a merdé.
Un rire rauque s'échappe de l'autre côté, et j'entends Astrid rétorquer :
- Sans blagues gamin ?
Je soupire, et laisse tomber ma joue contre la porte.
- Je n'aurais jamais dû passer te voir.
Là où je pensais qu'Astrid allait m'envoyer balader, je l'entends soupirer, et répondre :
- Arrête gamin. Tu t'es inquiété parce que je n'étais pas venu au balcon, y a rien de grave. C'est ce qui suit qui l'est plus.
- On n'était pas dans notre état normal. La tristesse agit parfois comme l'alcool.
- Ben tiens, j'avais remarqué.
Je grimace, et puis je dis :
- Putain Astrid... Flynn...
- Je sais...
Je me recule quand je sens qu'elle va sortir, et puis elle ouvre la porte, cette fois habillée.
Nous nous faisons face, les yeux dans les yeux, en silence.
Astrid glisse la main dans ses cheveux, et puis souffle :
- Ok Swann...
Elle laisse passer un silence, semble réfléchir à toute allure, et puis elle redresse la tête.
Cette fois, son regard devient glacial, neutre, et elle dit d'une voix sérieuse :
- JE t'ai embrassé, JE t'ai chauffé, et JE t'ai déshabillé.
- Quoi ? Mais Astrid tu...
- Laisse-moi finir, coupe-t-elle, glaciale. Tu étais inquiet car je ne suis pas venue au balcon comme chaque nuit, tu as eu peur qu'il me soit arrivé quelque chose. Je t'ai d'abord embrassé, ensuite je t'ai chauffé, et puis j'ai tout fait pour qu'on couche ensemble, tu as essayé de m'en empêcher sans y parvenir. JE suis responsable, TU es victime. J'avais choisi, TU avais refusé.
Je la regarde en secouant lentement la tête, les yeux suppliants, tandis qu'elle ne flanche pas.
- C'est ce qu'on racontera à Flynn si cela s'apprend. Et il n'y a pas moyen de négocier. J'ai voulu coucher avec toi, voilà tout. Tu as été au mauvais endroit mauvais moment, c'est tout. C'est clair ?
- Je ne vais pas te laisser prendre la responsabilité toute seule de cet acte, on est tous les deux impliqués.
- Ne cherche pas à jouer aux héros Swann. Si je le fais, c'est toujours à cause de ma promesse envers Sean. Crois-moi, il vaut mieux que la colère de Flynn retombe sur moi que sur toi. Sinon je t'aurais laissé te démerder seul et j'aurais fuis toute responsabilité.
- Je n'en doute pas, je grimace.
- Mais il ne vaut mieux pas se faire prendre. Alors on range tout, on retrouve la cap...
Astrid se fige soudain, et la même idée glaçante traverse mon esprit.
Nous nous regardons les yeux écarquillés, et puis Astrid souffle :
- Tu avais bien un préservatif avec toi ?
Je secoue négativement la tête.
Astrid hoche la tête, sans se laisser déstabiliser, et puis elle réagit :
- D'accord. Je te laisse récupérer tes affaires, refaire le lit, je file acheter la pilule du lendemain, et tu sors d'ici le plus vite possible. Si tu croises quelqu'un en sortant d'ici, tu dis que je t'avais demandé de récupérer mes cigarettes pour les jeter à la poubelle. Il y en a dans le tiroir là-bas, prends-les, je reviens.
Elle saisit son portable traînant sur la commode, et se dirige immédiatement vers la sortie.
- Attends Astrid ! J'interviens pour l'arrêter.
Elle se retourne vers moi, attendant la suite, et puis mon regard s'attarde un moment sur elle.
Je ne peux m'empêcher de penser que cette nuit nous avons franchit la limite, qu'on aurait jamais dû, et qu'on vient peut-être de briser notre relation qui m'est si précieuse. Il n'y a pas d'amour de couple entre nous, c'est sûr et certain et ça a toujours été clair, simplement une relation de protection et d'amitié, de taquinerie, mais en tout cas une relation forte qui m'était précieuse, je m'en rends compte.
Et on vient sûrement de tout gâcher.
Je souffle :
- Je suis vraiment désolé.
Astrid reste une seconde déstabilisée, et puis elle finit par rétorquer un sourire aux lèvres :
- Ne le sois pas, je suis tout autant responsable que toi. Nous n'avons qu'à surtout pas recommencer, et faire en sortes que ça ne se sache pas, c'est tout. En espérant qu'un mini Swann ne loge pas dans mon bide, sinon je me plante directement un couteau dedans.
Je souris, elle rit, et lance juste avant de sortir :
- Je ne supporterais pas d'enfanter une réplique de toi gamin.
En temps de crise, Astrid gère vraiment, et semble ne pas se laisser avoir par ses émotions.
Et je dois dire que ça m'aide vraiment, à sa place j'aurais été incapable de garder mon calme.
Même si au fond, je sens bien qu'elle flippe.
***
Je fais exactement ce qu'Astrid m'a dit de faire, et lorsque je finis, je sors de sa chambre, et me précipites dans le couloir.
Personne n'apprendra ce qu'il s'est passé, voilà tout, on n'en saura jamais rien.
Sauf si elle est enceinte.
Non, non je ne vais pas y penser c'est plus simple.
Jetant un œil à ma montre je découvre qu'il est plus de onze heures et demi, je décide de rejoindre Alyssa dans les cuisines, avec pour objectif de me changer les idées.
Je traverse les couloirs, et prie pour ne croiser personne.
En passant devant les salles d'arts, je finis par croiser Charlène, celle qui adore prendre des photos, et je la salue.
- Hey, Charlène !
- Salut Swann ! Tu veux que je te montre les photos que j'ai prises ? Il y en a de superbes !
- A quoi t'es-tu intéressée aujourd'hui ? Je demande.
- Aux papillons ! J'en ai capturé un aux jolies couleurs pour le mitrailler, c'était super beau ! Mais j'avoue que les photos de toi étaient quand même exceptionnelles !
- Merci beaucoup, je dis.
Charlène hoche la tête en riant, et je l'observe attentivement.
Elle est mignonne, ses cheveux châtains bruns volettent en tout sens tandis que ses yeux vifs semblent remarquer toujours chaque détail, elle porte des lunettes rondes et fines qui lui vont très bien, et elle est toujours pleine de joie de vivre.
- Connor avait beaucoup aimé aussi, dit-elle.
A l'entente de ce prénom je me crispe automatiquement.
- Ouais, je marmonne.
- Il est très doué en plus ! Continue Charlène. Il faudrait qu'on refasse une petite séance comme l'autre jour, ça lui plairait je suis sûre !
- C'est ça, je dis.
- Bon je dois te laisser, je vais prendre en photo des feuilles, avec la lumière d'aujourd'hui ce doit être vraiment beau ! A plus tard Swann !
- Salut.
Je me retourne pour continuer mon chemin, et je tombe nez à nez avec Connor.
Mon cœur palpite, son visage pâle semble me fuir, et je tressaille, ma respiration cardiaque s'accélérant à une vitesse folle.
Connor ne semble pas savoir quoi dire, et reprenant mes esprits, je sens mon regard se durcir.
Je passe près de lui, et en continuant mon chemin, je cogne fortement mon épaule contre la sienne, le bousculant au passage.
Il vacille sur le côté, mais ne dis rien, et je continue mon chemin, sans regarder derrière moi.
Moi aussi, je suis rancunier.
***
C'est en sortant de la cuisine avec Alyssa après avoir discuté avec animation que nous entendons soudain un lourd fracas retentit sur notre droite, là où se trouve l'accueil.
Nous nous figeons tous les deux, et regardons dans la direction en question, et puis je suggère :
- Quelqu'un s'amuse à taper sa tête contre les murs ?
- Les rôles playeurs ? Propose Alyssa.
- Non, ils traînent dans les jardins, ils voulaient jouer sur Hunger Games je crois.
- Bon ça ne doit pas être très grave alors, répond Alyssa.
Je hausse les épaules pour approuver, et puis ensembles nous commençons à continuer notre route quand soudain des voix affluent dans ma tête brutalement.
Je me fige sur place, tandis que les voix partent dans tous les sens, et Alyssa s'arrête.
- Tu les entends aussi ? Me demande-t-elle.
Je hoche la tête, et tourne mon regard sur elle, un moment déstabilisé.
Nous n'avons pas le temps d'échanger un mot, derrière nous la voix de Raphaël crie :
- Courez ! Le QG est attaqué !
Nous nous retournons vers lui pour le voir courir dans notre direction, et c'est à ce moment là qu'au loin, la porte menant à l'accueil s'ouvre.
Sur des dizaines de soldats armés, dont les pensées se bousculent dans ma tête.
Je chope le poignet d'Alyssa et me met à courir à toute allure tandis que derrière nous, les pas s'accélèrent, et on nous hurle de nous arrêter.
Raphaël nous rejoint, et nous lance :
- Les alarmes ont été désactivées, c'est pour ça qu'on ne les a pas vu venir, mais Connor a entendu leurs pensées avant tout le monde et a foncé prévenir Flynn. Nous n'avons pas pu sonner l'alerte, l'électricité a été coupée.
Nos jambes s'alignent à une vitesse folle, le souffle court, nous courons le plus vite possible, et au moment où nous tournons, nous entendons des balles êtres tirées.
- Les autres savent ce qu'il se passe ? Je demande à Raph.
- Nous avons tenté de les prévenir, mais certains ne pourront pas en sortir, nous devons rejoindre les jardins le plus vite possible.
- Où sont les autres ? S'affole Alyssa.
Personne ne lui répond, des coups de feus sont tirés soudain derrière nous, et nous baissons la tête simultanément.
- Ne cherchez pas à fuir, vous êtes cernés !
La voix est forte, puissante, mais nous l'ignorons et continuons de courir, accédant aux salles d'art, qui nous mènerons ensuite aux jardins.
Mais lorsque nous arrivons à l'accès aux jardins, nous découvrons avec effroi qu'il est déjà encerclé par des soldats qui ont dû prendre les couloirs perpendiculaires pour y accéder.
Alyssa, Raphaël et moi nous figeons de concert, et je tourne aussitôt la tête en tout sens pour trouver une issue.
- Ici ! Crie la voix de Connor soudain sur notre gauche.
Nous tournons la tête pour le voir passer la tête par la porte, et sans réfléchir Raph, Alyssa et moi nous précipitons vers lui tandis que les soldats devant nous commencent à tirer.
Nous nous enfermons à l'intérieur, et Raphaël referme brutalement la porte derrière lui.
Nous sommes en salle de musique, et aussitôt, Raph s'écrie :
- Déplacez le piano devant la porte, il faut les empêcher d'accéder dans cette salle !
Connor, Alyssa et moi nous précipitons sur le lourd piano à queue, et puis nous le poussons avec force tandis que Raph retient la porte avec peine, tapée de l'autre côté par les gardes.
Le piano poussé contre la porte, Raph appuie dessus, et bloque l'entrée.
Nous nous reculons pour observer le résultat, et puis je tourne la tête dans la salle de musique.
Il y a une fenêtre au fond, menant aux jardins, alors je m'y précipite, et regarde au dehors.
Je ne vois personne, mais le terrain est si grand qu'il pourrait y avoir des gardes cachés sans problèmes.
- Si nous descendons à l'aveuglette ils peuvent nous prendre par surprise et c'est fini, dit Connor qui semble avoir compris la même chose que moi.
- On ne peut pas descendre sans connaître leur position exacte, je continue.
- Il faut essayer de les trouver, pour les éviter, dit-il.
Nos yeux se croisent, et Raph et je sens le poids des regards d'Alyssa et Raphaël peser sur nous.
Raph intervient :
- Je ne suis pas assez puissant pour découvrir leur position à tous, et je dois rester contre le piano pour empêcher les gardes d'entrer. Et il faudrait qu'Alyssa appelle Flynn pour savoir s'il a réussi à sauver certains Parallèles.
Raph nous observe, et dit :
- Swann, je sais que tu es beaucoup plus puissant que la norme, Flynn m'en a parlé. Connor l'est déjà aussi. Si vous unissez vos forces, vous serez capable de connaître la position des gardes, et de guider Flynn et les autres.
J'hoche la tête, comprenant son raisonnement, et Alyssa se précipite sur son téléphone, composant le numéro du chef.
Elle met le haut parler, et la voix de Flynn intervient immédiatement :
- Nous sommes barricadés en salle de musculation, où êtes-vous ? Qui est avec toi Alyssa ?
- Nous sommes en salle de musique, on s'est barricadés aussi mais les gardes sont justes de l'autre côté. Je suis avec Raph, Swann et Connor.
- Astrid n'est pas avec vous ? Demande Flynn.
Nous sentons tous la terreur dans sa voix qu'il s'efforce pourtant de cacher, et Alyssa répond :
- Non, nous ne l'avons pas vue.
- Je n'ai eu aucune nouvelle d'elle ce matin, intervient Flynn. Personne ne l'a vue ? Swann ?
Pourquoi pense-t-il immédiatement à moi ?
- Non, je balbutie, paniqué. Enfin si, je crois qu'elle est sortie.
- Sortie ? S'étonne Flynn.
Et puis il semble soudain soulagé, car il dit :
- Je la préfère à l'extérieur qu'ici pour une fois. Swann, je prends un objet cher à Astrid. Moi je suis avec Kyle, Mike, Iris, Luke, Charlène, Louis, Justin, et une dizaine d'autres. Nous sommes dix-huit.
- On va essayer de déterminer la position exacte de chacun des gardes, explique Connor à Flynn. Si on y arrive, on pourra vous indiquer quelle sortie prendre.
- Parfait, surtout concentrez-vous, faites le vide, et retracez le chemin de chacune des voix que vous entendez. Vous êtes puissants, Swann et toi si vous unissez vos capacités vous y arriverez.
- Ne perdez pas de temps, intervient Raph.
- Oui, Alyssa nous restons en ligne, j'indique si changement, dit Flynn.
Connor se tourne face à moi, l'air grave, et mon cœur s'accélère alors que j'essaye de l'ignorer au maximum.
Nous nous écartons légèrement d'Alyssa, et puis Connor saisit mes mains.
Je tressaille et sursaute à ce contact, et Connor s'excuse aussitôt :
- Excuse-moi je... Pour établir le lien, il faut un contact.
- Oh...
Je déglutis, et puis je tends les mains.
Connor les saisit alors, tandis qu'un frisson nous parcoure.
Je sens aussitôt nos énergies se mêler l'une à l'autre, et prendre en puissance.
Lorsque je me concentre, en même temps que Connor, une énergie nouvelle nous surpasse, et c'est comme si un souffle puissant prenait possession de nos corps, une lumière dorée émane de nous, et nos cheveux s'envolent.
Je ferme les yeux, et les voix se mêlent alors.
Tout devient plus clair avec l'aide de Connor, tout est plus net, plus précis, c'est comme si on avait retiré le filtre opaque qui m'empêchait d'y voir clair.
Aussitôt je parviens à situer chacune des voix, voir à qui elle appartient, son visage, sa position, et même son histoire.
Mon esprit voyage, divague entre les pièces, et c'est alors que soudain, une autre image m'aveugle.
Je suis en train de voir une scène se dérouler sous mes yeux, je ressens même une sensation étrange, et je commence à transpirer.
Une chaleur brusque ébranle mon visage, et puis une fumée opaque couvre mes yeux tandis qu'une odeur acre emplit mes narines.
Je me mets à suffoquer soudain, je tousse, les yeux toujours fermés, possédé par le lien, et puis ma gorge semble envahie par une sensation étrange.
Je tousse plus fort, et puis soudain je lâche les mains de Connor, sentant mes jambes me lâcher, et je tombe sur le sol, le lien rompu.
Je rouvre brutalement les yeux, et Connor se précipite sur moi tandis que je suffoque, encore étouffé par la sensation.
- Swann ! S'écrie Alyssa.
Connor pose sa main sur mon épaule, me soutient, et m'aide à me redresser.
- Tu... As vu la même chose que moi ? Je demande, tremblant.
Il hoche la tête.
- Ils brûlent le QG.
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