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- Vincent, on y va dans deux minutes, prévint Rémi en passant sa tête dans l'entrebâillement de la porte.

- Ça marche, j'arrive.

Vincent lui fit un signe de la main puis reposa son regard sur le miroir. Il inspira lentement face à son reflet. Le trac et l'adrénaline faisaient déjà bouillir son sang. Un petit rire nerveux passa la barrière de ses lèvres avant qu'il ne se mette à sautiller pour évacuer. Si seulement il pouvait éviter ce stress d'avant concert. Il devait être le seul de la bande à ne pas tant apprécier ce moment. Il se sentait prisonnier dans un entre-deux oppressant, où toutes ses peurs remontaient à la surface. Il pourrait très bien.. qui sait ? oublier les paroles, chanter faux, et s'il trébuchait ??

« Hmpgh, grogna-t-il au bord de l'implosion. Si seulement il existait un monde parallèle où j'suis juste posé chez moi avec ma guitare ! »

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Lilas avait les yeux fermés, les écouteurs dans les oreilles et elle chantait. Ses lèvres roses bougeaient au rythme de ses mots et de ses doigts sur les touches du piano. Elle avait écrit cette chanson pendant la semaine, sans sortir de chez elle. Couchée dans son lit ou assis sous le soleil couchant de Nîmes, elle avait su trouver les bons mots pour faire parler son cœur. C'était toujours assez fort quand elle avait des choses à dire. Elle avait un besoin incontrôlable de chanter ce qu'elle ressentait ou penser, et ce, même si ça semblait insignifiant.

C'était loin de l'être à ses yeux.

Elle n'avait donné aucune nouvelle durant ces quelques jours. Pas un appel, pas un message. Pas faute d'avoir essayé, ses amies étaient restées sans réponse. Mais elles comprenaient. Lilas était du genre sensible. Sensiblement solitaire lorsqu'elle avait besoin de réfléchir ou d'écrire, alors, personne ne lui en tenait rigueur. On évitait simplement de la perdre quand cet isolement devenait trop long. Sélia et Ronnie passaient ainsi chez elle, l'invitaient à sortir boire un verre dans un bar, puis elles jouaient quelques morceaux de leur dernier album.

Ce jour là ne fit pas exception ! Après cette longue et interminable semaine silencieuse, Ronnie avait débarqué chez la jeune fille, un pack de bière à la main et un sourire carnassier sur ses lèvres rouges.

- Lilas, s'égosilla la jeune rappeuse derrière la porte, après avoir frappé quatre ou huit fois.

Il fallut quelques menaces et coups de plus contre le bois pour réveiller Lilas. Une fois sortie de sa torpeur musicale, et quelques secondes après avoir enfin compris que Ronnie était là, elle retira rapidement ses écouteurs et se dépêcha d'ouvrir.

- Enfin, soupira Ronnie. J'ai failli m'impatienter.

- Je suis presque sûre de t'avoir entendu menacer ma vie. C'est pas ce que j'appelle de la patience Ronnie.

- Ne disparaît pas aussi longtemps, et je ne serais pas obligé de t'abimer, souffla la grande brune en passant le pas de la porte, laissant ses doigts effleurer sa joue au passage.

Lilas marmonna et referma la porte derrière elle. Elle rougissait et préféra râler sur ses pieds pour le cacher.

- Alors, cette nouvelle chanson ?

Ronnie était allée ranger les bières dans le réfrigérateur. Elle en profita pour fouiller un peu son contenu alors que Lilas s'installait sur son plan de travail. Les yeux de la plus jeune se posèrent sur son amie. Ronnie portait un teeshirt greenday coincé dans à la ceinture d'un pantalon en similicuir. Elle avait aussi lâché ses boucles indomptables qui retombaient à peine sur ses épaules. Elle était magnifique.

- Bof, finit par répondre Lilas en replaçant sa propre mèche châtaigne derrière son oreille - les élastiques ne tenaient jamais, ils glissaient sur ses cheveux. Je crois que c'est un peu trop personnel pour l'instant.

- Je vois, c'est pas grave. T'es pas obligé d'écrire uniquement pour vso. C'est bien parfois de.. oh petite cachottière, s'exclama la belle brune en sortant une bouteille de vin rouge d'un placard. Depuis quand tu gardes ce bordeaux, Lilas ?

La plus jeune leva les yeux au ciel et récupéra la bouteille.

- Depuis que j'me saoule seule.

- C'est qu'elle devient sauvage, la taquina Ronnie.

Ses lèvres s'étirèrent un peu plus. Le contraste entre ses dents et le pourpre de sa bouche s'intensifia, si bien que Lilas se surprit à la fixer. Ses yeux verts s'étaient arrêtés sur la courbe de sa chair humide.

Tout ce qu'elle réussit à faire, ce fut resserrer ses bras sur son gros sweat lorsqu'un frisson la parcourut.

- Lilas ?

- Oui ? Murmura la douce en relevant le regard.

Ronnie se rapprocha d'elle, leva tendrement sa main et la posa sur la joue rose de son amie solitaire.

- Tu rêves encore.

- Excuse moi, souffla la plus petite en repoussant légèrement sa main. J'ai pas beaucoup dormi.

- J'aurais dû prévenir, mais à vrai dire, j'en avais pas envie. Tes fossettes me manquaient.

Lilas laissa un soupir fatigué s'échapper d'entre ses lèvres nues. À croire que Ronnie jouait avec son cœur et que ça lui plaisait. C'était elle docteure Folamour, pourquoi cherchait-elle à prendre sa place ?

Elle s'amusait plus avant, quand elle ne broyait pas du noir sous sa lampe de chevet. Malheureusement, des vipères s'était introduites chez elle depuis quelques mois. Elles sifflaient dans sa tête et s'enroulaient autour de son cou. Lilas s'étouffait sous leurs écailles verdâtre, et alors qu'elle espérait voir Ronnie la sauver, celle-ci parlait fourche-langue.

- C'est pas grave, dit-elle en se laissant tomber du plan de travail.

Elle attrapa une bière au passage et sortit sur sa terrasse. Il était encore tôt. Le soleil prenait le temps avant de disparaître derrière les collines de la ville. Lilas se posa contre le balcon et décapsula sa boisson. Une seconde après, elle vidait le contenu d'une traite. Ronnie l'avait bien évidemment rejoint. Un air inquiet coincé entre les rides de ses sourcils, elle but à son tour.

Le silence avait repris sa place. Les minutes étaient longues et malheureusement lourdes.
Depuis quand passer du temps ensemble était devenu aussi compliqué ?

- Je comprends pas, avoua finalement l'invitée surprise.

- Y'a rien à comprendre Ronnie.

- Bien sur que si ! Je vois bien que ça va pas, et ça me plaît pas.

- Qu'est ce que ça peut te faire à la fin ?

- Je rêve, tu me poses vraiment la question ? T'es importante pour moi Lilas, j'peux pas juste te laisser t'enfermer dans ton appartement sans rien faire.

- Tu sais très bien que j'ai besoin d'être seule pour écrire.

- Et tu sais très bien que j'ai besoin de toi pour vivre ! S'énerva Ronnie.

Elle souffla lourdement et posa violemment sa bière sur le rebord de la terrasse. La bouteille trembla. À côté, la brunette détournait le regard.

Un coup de vent passa. Lilas n'essaya même pas de l'empêcher, et il souleva ses cheveux. Ils se mirent à voler, encore retenus par leurs racines. Son élastique venait de se faire attraper par un nuage.

- Lilas, l'appela Ronnie en se rapprochant.

Elle regrettait déjà d'avoir haussé le ton, mais pas d'avoir dit ces mots. Il fallait que Lilas arrête de faire l'étonnée à chaque fois qu'on lui disait « On tient à toi meuf. »

- Tu m'embrouilles le cerveau, avoua-t-elle finalement sans ôter son regard des toits de la ville. Tu viens répandre ton venin pendant nos soirées, pendant nos concerts, puis tu t'en vas. Ça t'arrange bien de venir me voir de temps en temps, histoire de t'assurer que j'suis pas morte.

- Quand est-ce que tu as commencé à penser ça de moi ?

Lilas ferma les yeux une seconde puis passa ses mains sur ses propres joues.

- Sors de ma tête.. J'me débrouillerai. De toutes façons, tu te lasseras, comme avec les autres avant moi, c'est dans ta n..-

- Comment j'pourrais me passer de toi, la coupa Ronnie en glissant rapidement ses mains sur les siennes, pour les décoller de ses joues et prendre leur place. Tu es tellement imprévisible, si surprenante. J'suis accroché à ta voix et à tes yeux. J'suis entièrement captivée par toi.

- C'est une façade, tout ça n'arrive jamais réellement. Quand est-ce que tu vas arrêter d'idéaliser l'amour dans tes chansons tout en me négligeant, hein ?

- Je te néglige ? Lilas, tu joues l'insoumise tout le temps, et au final, j'sais plus si c'est vrai.

Blottie dans son sweat, maintenant qu'il faisait presque nuit, Lilas avait froid. Sa bouche entrouverte, elle tremblait, incapable de répondre aux derniers mots de sa meilleure amie.

Ronnie avait la peau brûlante, c'était cent fois plus fort sur ses joues gelées. Et quand la bouclée glissa ses pouces jusqu'à sa nuque, ce fut comme si la lave en fusion d'un volcan coulait contre son visage. À cause du vent, les boucles de Ronnie chatouillaient son nez, à moins que le contact soit dû à leur proximité.

Ronnie savait très bien, et depuis un moment, ce que son amie ressentait pour elle. Elle l'avait compris à force de regards brillants lorsqu'elle jouait de la guitare sur la plage. Seulement, avec leur fraîche célébrité, leur nouvel album et la tournée, elle avait complètement négligé cet aspect de leur relation. Alors oui, évidement, tout ce que lui reprochait la jeune femme était légitime. Ronnie s'était empressée de partir en vacances dès qu'elles avaient posé le pied en gare de Nîmes, et pendant une semaine, elle l'avait abandonné.

- J'avais besoin de réfléchir à.. Li', juste, j'ai été nulle.

- Oui, c'est le moins qu'on puisse dire.

Un sourire bienveillant remplaça l'angoisse qui avait commencé à naître sur ses lèvres maquillées. Elle fit un pas de plus, et replaça une mèche rebelle derrière son oreille.

- Ce serait plus simple si tu me disais à quoi tu pensais pendant que tu faisais du jet-ski sur la plage à des kilomètres de moi, quand j'avais besoin de toi, souffla une Lilas accusatrice.

- Tu lâcheras pas l'affaire, hein ? Tant mieux, moi non plus.

Les iris verts et or s'entrechoquèrent, puis Ronnie effleura ses lèvres. Elle avait l'air tellement sûre d'elle. Personne ne pouvait lui résister, et surtout pas la jeune rappeuse en herbe qui se tenait devant elle, les joues roses et le cœur battant.

- Je me demandais si tu allais me repousser si je t'embrassais, dit-elle à deux centimètres.

Malgré le manque d'oxygène et toutes les émotions qui s'agglutinaient dans sa trachée, Lilas répondit :

- Il n'y a qu'un moyen de le savoir.

Sur la pointe des pieds, Lilas provoqua une dernière fois sa bouche avant que Ronnie ne la capture. Elle emprisonna ses douces lèvres, un peu sèches à cause du froid, entre les siennes et l'embrassa. Cette fois, ce n'était ni dans une chanson, ni dans un poème. Elles bougeaient leurs lèvres l'une contre l'autre, les taquinaient avec leurs dents et parfois, avec leurs langues.

Le soleil était sûrement soulagé, car il avait laissé sa place à la lune. Avec lui, il avait aussi prit la chaleur de l'été. Le mistral balaya leurs cheveux dans tous les sens, mais imperturbables, elles se rapprochèrent ; ses mains dans ses boucles brunes et ses doigts nichés sous son sweat.

Et alors que leur amour réchauffait leur baiser, quelques dimensions à côtés, un grand brun dont les boucles s'étalaient sur la sueur de son front souriait de toutes ses dents à son meilleur ami. Jamais Vincent et Rémi ne surent pourquoi ce soir fut le meilleur concert de toutes leurs vie.

« Je vois tes cheveux repasser en boucle dans ma tête. »

Fin

Alors..?

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