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Chapitre 3 : Le spectacle


Lanternes colorées, rouges, jaunes, bleus, vertes, brillantes et éclairant les grands voiles rouges du chapiteau. Ballons gonflés, accrochés aux arbres et aux poteaux. Les notes envolées d'un violon. Un clown tentant d'attirer quelques villageois à force de rires et de farces.

Illusion de la joie.

Dernier regard derrière le rideau. La salle est loin d'être comble, elle qui d'habitude refuse du monde. Un groupe d'enfants s'est faufilé à l'insu de leurs parents dans les gradins. Une mère exaspérée à laisser son fils venir. Aucun des vieillards, aucun homme n'est là. Une seule maison est encore éveillée : celle du conseil du village.

Le voile se ferme : pas d'autres spectateurs ce soir. Zasur grince des dents en coulisses, hésite à tout annuler pour partir sur le champ.

Illusion de la joie.

Sourire. Il salue le public et enlève son chapeau dans une révérence très basse. Les grains de sable le font tousser.

Sa voix porte, attire l'attention enfin, on se tourne vers lui. Une odeur de caramel et d'amertume flotte dans l'air. Annonce des numéros. Il en fait l'éloge, bouge, tournois pour en montrer la beauté, la grâce, la rareté. Il n'y croit pas lui-même. Il lance son haut-de-forme au public. Le groupe d'enfant se le dispute quelques minutes avant qu'un garçon ne le mette définitivement sur sa tête.

Le premier numéro commençait. Déjà résonnait le couinement d'une trompette. Le clown fit son entrée, faré au possible, nageant dans son costume blanc et ses chaussures bien trop grandes. Armé de deux paniers remplis, il lançait des bonbons dans les gradins. La mère venue avec son gosse le maintint à côté d'elle. De nouveau, une dispute éclata dans le groupe. Une enfant dont on écrasait le pied commença à pleurer. Ses blagues tombaient à plats, ici ils n'avaient pas les références pour les comprendre. Chaque grimace semblait le rendre terrifiant et quelques larmes échappèrent à l'un des marmots qui se réfugia au fond de la salle. Il appela un spectateur à faire un numéro avec lui. Personne ne se leva. Il salua et sortit de scène.

Les projecteurs quittèrent son visage affligé pour mettre en lumière les acrobates faces au vide. Deux mats, une corde. Malgré l'exploit, le sans faute, peut-être manquait-il ce soir-là l'âme des grands jours. Personne ne les regarda, on s'intéressait plus aux barbes-à-papa qu'au couple aérien, pourtant prodiges et partout reconnus. Ils saluèrent et sortirent de scène.

Jonglant d'abord avec trois balles qu'il fit disparaître d'un tour de manche, le magicien arracha quelques rires. Jouant avec un petit lapin gris, le faisant passer de chapeau en main et de main en chapeau, les enfants lâchèrent enfin leurs bonbons pour lui accorder leur attention. Il fit tirer une carte à la mère qui eut une rose en retour. Enfin, poignets ligotés dans le dos, il se libéra en quelques secondes de l'entrave sous les regards curieux. Il salua et sortit de scène.

Un quatuor de chevaux montés par une dame à la chevelure dorée s'attirèrent aussi la sympathie du public qui laissa échapper deux ou trois exclamations lors des pirouettes. Une petite s'extasia devant leur beauté et murmura faire de même, quand elle sera grande. C'est là qu'ils profitèrent du martèlement noble des sabots foulant le sable de la piste couvrit de bruit de leur pas. Les applaudissements quoique rares suffirent à masquer leurs conversations. Ils n'avaient plus qu'à attendre qu'elle salue et sort de scène.

- Gamine, as-tu un nom à donner au public ?

Elle répond rapidement, toute au spectacle devant eux. Lui, hoche la tête, reprend un peu de vin et soupir en songeant à celui, bien meilleur, que lui avait proposé le roi, le jour de la signature du contrat. Que n'aurait-il pas donné pour que cette journée dur éternellement... Le rideau s'écarte de nouveau, en même temps que lui ses bras. Son sourire est fade.

- Mesdames et Messieurs ! Ce soir, nous souhaitons rendre hommage à l'un des plus brillants conteurs du pays. C'est à l'une des habitantes de Faré que revient ce droit. Voici Er...

La lumière tomba sur la brune entrant en scène, le violon se fit plus vif. Ils entrèrent à ce moment-là. La conteuse ne saluera pas ce soir-là.

- Dehors les marmots.

Qui s'empressèrent d'obéir.

Environs six ou sept. Armés. Le violon se tut. Les lumières vacillèrent. Puis les ténèbres. Un tir perça la toile tendue et un instant, et l'on put apercevoir une étoile délicate, brillant dans le ciel nocturne. Quelqu'un tira brutalement sur son bras de la conteuse.

- Era, fous-toi à l'abri.

Jamais auparavant elle n'avait entendu de voix aussi froide que celle d'Akim à présent. Elle eut envie d'être docile, de partir loin, de remettre ses projets à demain.

Une autre main, plus ferme, attrapa la sienne dans l'obscurité et l'arracha au frère de Marthel, l'entrainant rapidement en coulisses, si bien qu'elle courrait pour rattraper les grands pas de l'homme. Elle le reconnut, alors qu'ils passèrent sous une guirlande lumineuse. Le magicien, dans son grand costume noir et son haut-de-forme. Il avait peur.

- Reste là, je vais chercher le patron.

Le deuxième tir s'en suivit. Zasur se trouvait toujours sur la piste. S'en suivit d'autres. Son regard perdu plongea un instant dans le sien. Un cri déchira l'air. Il repartit dans sa direction.

Pauvre conteuse. Ses yeux restaient accrochés à la seule source de lumière. Elle attendait. Le tumulte se rapprochait à mesure. Jusqu'au dernier instant, elle crut que tout allait rentrer dans l'ordre. C'est ce qui se passait toujours à Faré.

- Aux chariots !

Agresseur ou agressé. Ses pensées déployèrent ses jambes. Plus de regrets, plus d'hésitations. Elle ne se retourna pas. Elle ne voulait pas savoir pourquoi l'on criait plus encore maintenant. Elle ne voulait pas savoir pourquoi son cœur battait si fort.

Dans la nuit, elle finit par trouver la sortie du cauchemar. D'un geste de panique, elle avait ouvert la toile du chapiteau, découvrant son petit être au monde.




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