Chapitre 17
PDV Stella ~ La Cérémonie d'Ouverture
J'ai finalement trouvé une belle robe, dans les tons noirs et violets, je ne suis pas très à l'aise dans ce type de tenue sophistiquée mais une fois de temps en temps ne peut pas me tuer. Je me maquille comme à mon habitude. Je garde quand même une petite appréhension, n'étant allée que très rarement dans ce genre de soirée et ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Mais cette fois je ne serai pas seule, ça fait une différence ; surtout que j'aurai peut-être une danse avec mon Gregory. J'ai tout de même l'impression d'oublier quelque chose d'important depuis mon réveil. Que s'est-il passé durant ma chute dont je dois absolument me souvenir ? 10 heures. La salle doit être ouverte, je vais y aller.
Arrivée, la salle était déjà remplie de personnes de haut rang, ducs, comtes, aristocrates et leur famille. Je sonde la foule depuis un coin à l'écart lorsque j'aperçois deux visages familiers. Mes parents !? Que font-ils ici !? Ils discutent avec une autre famille que je ne connais pas, ma mère a toujours ce sourire hypocrite collé au visage ; j'évite de les regarder et me concentre sur le discours de M. Agares. Son existence m'était complètement sortie de l'esprit, enfin, si on peut appeler cela une existence. Ce cadavre sur patte n'est plus qu'une marionnette maintenant.
Les premiers à entrer sont les Scarlet Fox, suivis par Green Lion, Violet Wolf et Sapphire Owl. J'aperçois Phantomhive parmi eux, un souvenir me revient. C'était lui ! L'incendie au dortoir, c'était lui ! Je dois savoir pourquoi, je dois découvrir ce qu'il cache. Derrière son masque d'ange, il y a une aura démoniaque que je semble être la seule à remarquer. J'entre agilement dans son esprit, je ne récolte rien de ses premières pensées, il est surtout gêné d'être là, mais ses arrières pensées sont plus intéressantes. Il cherche à connaître le Principal pour... éclaircir le mystère de la disparition de Derek Arden !? Alors quelqu'un est réellement venu enquêter, sous ordre de la Reine qui plus est. Il a l'air déjà bien avancé dans son enquête, s'il arrive à aller au thé de minuit ce soir, ce sera la fin pour les préfets et pour moi. Il est intelligent ce garçon, il a très bien compris que je n'étais pas revenue chez Violet Wolf par hasard. Je me retire. Dois-je prévenir les préfets ? Non, c'est un jour important aujourd'hui. Mais si je ne le fais pas, le thé de minuit risque d'être leur dernier soir ici. C'est surtout pour Gregory que je m'inquiète, je sais à quel point il est attaché à cette école et à ses traditions, se faire renvoyer serait sûrement pire que la prison pour lui. La musique commence et me ramène à la réalité.
Cheslock : Qu'est ce que tu fous toute seule ? Viens avec nous imbécile !
Moi : Hé ! J'allais venir espèce d'impatient va !
Il me prend par le bras et me tire quelques pas plus loin où des membres de la Purple House étaient regroupés. Gregory nous aperçoit, je remarque une lueur de jalousie lorsque son regard se pose sur mon bras tenu par celui de mon meilleur ami.
Cheslock : Voilà, je vous ramène votre dulcinée !
Il me lâche et je ris légèrement.
Moi : Trop de galanterie en toi, Cheslock...
Cheslock : Merci, merci...
Il fait un semblant de révérence exagérée suite à quoi nous éclatons de rire, ce qui fait amuse mon copain. Je me tourne vers lui avec un grand sourire, les danses ont commencé. Il a compris.
Gregory : Tu sais que c'est pas super discret vis a vis de notre relation en public ?
Moi : Je sais... Mais il n'y a pas forcément besoin d'être en couple pour danser avec quelqu'un...
Je souris innocemment, il soupire puis me tend sa main vers moi en se penchant légèrement. Il rougit et évite mon regard.
Gregory : M'accorderais-tu cette danse ?
Moi : Avec plaisir !!
Je lui prends la main, j'entends Cheslock rire gentiment derrière nous mais je l'ignore, trop heureuse de ce qu'il se passe. Nous commençons à danser, Gregory garde la tête baissée, gêné. Je lâche son épaule un instant et dépose ma main sur sa joue.
Moi : Mon cœur... Regarde-moi.
Il lève ses beaux yeux, ceux-ci s'ancrent automatiquement dans les miens, je repose ma main sur son épaule et nous continuons à danser. En ce moment il n'y avait plus que nous. Les autres autour étaient comme figés, seul les musiciens bougeaient. Nous nous perdons dans le regard l'un de l'autre, ses yeux améthyste si spéciaux sont comme un océan dans lequel je me laisse aller sans jamais me noyer. Aucun de nous ne voulait briser ce précieux contact ; l'entrée vers notre monde à nous. La musique s'arrête petit à petit, nous revenons à la réalité avec un sourire commun. Nous allons sur le côté, un peu à l'écart, main dans la main.
Moi : Alors c'était bien ?
Gregory : Tu étais là, donc c'était forcément incroyable.
Je lui fais mon plus beau sourire. Malheureusement, celui-ci s'efface vite lorsque je croise le regard de ma mère s'approchant de nous.
Moi : Excuse-moi un instant.
Je me dirige vers elle, la confronter directement épargnera un moment bien pénible à Gregory. Et puis, je ne suis pas censée être avec lui normalement.
Mère : Stella...
Moi : Bonjour.
Mère : Explique-toi immédiatement.
Elle garde un ton calme mais son regard trahit une grande colère.
Moi : Expliquer quoi ?
Je suis moi-même surprise de mon audace.
Mère : Tu ne portes pas les bonnes couleurs à ce que je vois...
Moi : Je suis... retournée chez Violet Wolf. Depuis plus de six mois...
Son regard passe de colérique à assassin. Elle aimerait me hurler dessus, je peux le sentir sans même pénétrer son esprit. Elle prend une grande inspiration puis son regard redevient neutre, presque heureux.
Mère : Ce n'est pas grave ma fille...
C'est la première fois qu'elle m'appelle comme ça, je crains le pire. Je sens une sorte d'appréhension monter en moi, comme si un danger était imminent.
Mère : Tu as 18 ans dans quelques mois à peine, et heureusement pour toi, je t'ai trouvé une future vie belle et heureuse.
Je la regarde presque apeurée. Son ton est venimeux et rempli d'une sorte de satisfaction. Elle sait que je ne vais pas aimer la suite.
Mère : Donc le 21 Décembre, jour de ton anniversaire, tu partiras en France... te marier.
Je la regarde avec de grands yeux. J'aurai voulu réagir mais je n'en étais pas capable, je n'en étais plus capable. Elle savait très bien comment détruire ma vie, mais là, elle creusait ma tombe. Le problème n'étant pas d'aller vivre en France, mais plutôt que j'allais me marier à un autre homme que Gregory pour, sûrement, ne plus jamais le revoir.
Mère : Tes fiancailles ont déjà été acceptées et seront officielles très prochainement. Enfin, considère-toi d'ores et déjà fiancée. Tu verras, c'est un homme riche et à peine plus vieux que toi, tu seras très heureuse et ... mieux accompagnée.
Elle regarde de travers Gregory qui discutait avec Cheslock à l'endroit où je l'ai laissé. Je reste figée. Je ne parviens pas à croire qu'elle ait osé.
Mère : Tu me remercieras plus tard.
Elle m'accorde son sourire hypocrite et tourne les talons. A peine fut-elle partie que Cheslock vient vers moi.
Cheslock : C'était ta mère ? Elle te voulait quoi ?
Une boule se forme dans ma gorge. Je la refoule vite.
Moi : Rien de spécial. Juste les formules de politesse...
C'est un jour important, je ne vais pas les distraire avec mes histoires.
Cheslock : Mouais... On t'a déjà dit que tu mentais très mal ?
Malheureusement oui.
Moi : Mais je ne mens pas...
Cheslock : Nan sérieux, elle t'a dit quoi qui te perturbe à ce point ?
Son ton est sérieux pour une fois, il s'inquiète vraiment. Je soupire et réponds à voix basse.
Moi : Elle m'a fiancée de force avec un bourgeois français, la mariage se fera le jour de mon anniversaire dans quelques mois et je devrais partir d'ici définitivement...
Cheslock me regarde à la fois peiné et en colère.
Moi : Ne dis rien à Gregory s'il te plaît...
Un noeud se forme dans mon estomac et une pierre s'abat sur mon coeur lorsque je m'imagine le lui annoncer. Non je ne pourrais pas, je n'en aurais pas la force.
Cheslock : Mais tu peux vraiment rien faire pour empêcher ça !? Au pire, j'vais lui parler moi, à ta mère !
Moi : C'est gentil mais elle n'écoute personne...
Gregory : Tout va bien ?
Je ne l'ai pas entendu arriver. Je me retourne et fais mon plus beau sourire en espérant bien mentir pour une fois.
Moi : Ouais nickel ! Le tournoi va bientôt commencer, vous devriez aller vous préparer.
Cheslock me lance un regard compréhensif avant de répondre :
Cheslock : Ouais, venez Violet...
Ils s'éloignent, me laissant seule face au sourire vicieux de ma mère qui m'observe de loin. Elle a compris que j'aime le préfet et ça depuis longtemps, je peux le lire dans son regard. Mais alors... c'est donc pour cela le mariage arrangé !
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