Chapitre 15
PDV Stella
Un loup.
Une forêt.
Des flammes.
Un démon.
Je me réveille en sursaut au milieu de la nuit, c'était quoi ça ? Un rêve prémonitoire ? Ça ne m'était pas arrivé depuis au moins deux ans. Comment suis-je censée l'interpréter ? Quel en est le sens ? Mes pensées fusent à cent à l'heure et s'embrouillent ; je dois me calmer.
Gregory : Eh mon coeur. Qu'est ce qu'il y a ?
Mince je l'ai réveillé ; la veille il a tenu à passer la nuit avec moi pour s'assurer que tout irait bien.
Moi : Désolée si je t'ai réveillé...
Il me prend dans ses bras et embrasse ma joue.
Gregory : C'est rien ne t'inquiète pas. Mais toi, ça va ?
Moi : Ouais ça va, c'était juste un cauchemar.
Gregory : Ne me mens pas. Je vois bien qu'il y a autre chose, je ne vais pas te forcer à en parler si tu ne veux pas mais juste, ne me mens pas.
Moi : Oui. Pardon.
Je pose ma tête sur son épaule, il prend ma main et la caresse délicatement avec son pouce. Je prends alors la plus grande décision de ma vie ; lui avouer mes pouvoirs.
Moi : Gregory je... j'ai quelque chose d'important à te dire, mais tu vas peut-être me détester.
Gregory : Je ne te détesterai jamais My Star.
Moi : Non mais avec ce que j'ai à t'annoncer...
Il se redresse vivement et me regarde, de légères larmes aux coins des yeux.
Gregory : Ne me dis pas... que tu veux me quitter ?
Moi : Quoi ?! Non non non ! Ça n'a rien avoir ! Absolument rien à voir ! Pardon de t'avoir fait peur...
Je l'embrasse passionnément pour le rassurer et lui transmettre tout mon amour à travers ce baiser. Il me sourit légèrement.
Gregory : Alors tout va bien.
Moi : ... Je n'ai pas été complètement sincère avec toi...
Mon copain m'écoute attentivement, tout en caressant mes cheveux.
Moi : C'est difficile à croire mais... En fait, je suis télépathe.
Il me regarde incrédule, comme s'il avait vu un fantôme.
Moi : Depuis toute petite j'ai des pouvoirs psychiques, je peux lire les pensées des gens dont j'ai croisé le regard et les detecter s'ils sont autour de moi, mais mes pouvoirs partent en vrille ces temps-ci à cause de la pleine lune, j'ai déjà lu une fois dans tes pensées avant que l'on soit ensemble, mais tu l'avais senti et je suis vraiment désolée. Voilà tu peux me détester...
J'ai tout débité d'une traite avant que des larmes roulent sur mes joues sans que je ne puisse les arrêter. A ma grande surprise, il prend mon menton entre ses doigts et me fait le regarder.
Gregory : Merci de m'avoir dit la vérité. Maintenant ne pleure plus, tu as de trop beaux yeux pour ça. Mon amour pour toi ne change pas et ne changera jamais, pouvoirs ou non.
Moi : Mais... Tu ne me trouves pas bizarre ? Tu me crois ? Tu ne veux pas me quitter ?
Gregory : Oui je te crois, non tu n'es pas bizarre tu es unique et non je ne te quitterais pour rien au monde. Je T'AIME, et rien ni personne ne changera cela...
Je lui laisse à peine le temps de terminer sa phrase avant de l'embrasser, baiser auquel il répond amoureusement.
Gregory : Et ton cauchemar, c'était une sorte de rêve prémonitoire ?
Moi : Ouais, c'était bizarre... J'ai vu un loup, une forêt en flammes et un démon. Je n'en comprends pas le sens.
Gregory : C'est peut-être symbolique ?
Moi : Comment ça ?
Gregory : Bah le loup symboliserait quelqu'un ou plusieurs personnes et la forêt son habitat. Quant aux flammes, sûrement un incendie. Mais je n'ai pas d'idées pour le démon.
Moi : Oui c'est pas bête. Mais le loup ne symboliserait-il pas plutôt Violet Wolf ?
Gregory : Alors ça veut dire qu'il va y avoir un incendie dans le dortoir !? Un incendie criminel si on en croit le démon. Tu sais quand ?
Je ferme les yeux un instant pour essayer de me reconnecter au rêve. Tout ce que je récolte, c'est un sentiment de peur grandissant.
Moi : Bientôt, mais je n'ai pas plus de précisions désolée.
Gregory : Tu as fait de ton mieux, merci mon coeur.
Il dépose un baiser sur ma joue et se lève.
Moi : Tu vas où ?
Gregory : Vérifier que tout va bien dans le dortoir. Reste ici.
Il sort. Comme je sais que je ne pourrai pas me rendormir après cela, je fais les cent pas dans ma chambre. L'adrénaline se fait de plus en plus forte, je n'aime pas ça. Et si c'était ce soir ? Ou demain matin ? Même maintenant ? Je jette un coup d'oeil à ma fenêtre mais je ne vois rien d'anormal. Pourtant ce sentiment d'insécurité grandit encore, mon instinct me crie de fuir mais je ne peux rien faire. Je décide de rejoindre Gregory avant que la panique ne s'empare de moi, c'est alors que je sens comme une odeur de fumée. A peine quelques instants après tout le monde sort des dortoirs dans un grand vacarme et j'aperçois des flammes en rez-de-chaussée, elles n'ont pas encore atteint l'entrée, tout le monde s'y précipite. Le rêve se réalise, et je n'ai rien pu faire pour l'en empêcher. La fumée se fait étouffante, je croise Cheslock.
Moi : Tout le monde est sorti ?
Cheslock : Non, il reste quelques élèves à l'étage ! Je vais les chercher !
Moi : Je t'accompagne !
Cheslock : Hors de question !
Mais pas le temps de débattre, je me couvre le nez et la bouche avec mon manteau et cours derrière Cheslock.
Moi : Ils sont où exactement ?
Je dois crier pour qu'il m'entende.
Cheslock : J'en sais rien ! Tu crois que j'ai un radar à humains !?
Tant pis, il est temps que j'utilise mes pouvoirs, des vies sont en jeu. Je déploie mon esprit, je peine à me concentrer à cause de l'effet lunaire et de la panique qui grandit en moi mais j'arrive tout de même à capter trois pensées différentes dans une pièce à proximité.
Moi : Cheslock ! je sais où ils sont, suis-moi !
Il obéit sans poser de questions et nous arrivons dans une chambre. Les trois garçons devaient être des deuxièmes années maximum et ont été bloqués par les flammes au fond de la pièce. Nous nous approchons d'eux.
Cheslock : Vous êtes blessés ?
Garçon 1 : Non, mais on a eu trop peur pour sortir ! Et notre ami s'est évanoui.
Cheslock : Je vais le porter, suivez-nous. Stella, ferme la marche !
Moi : Ok !
J'ignore la douleur qui me tiraille les tympans et avance progressivement. Nous n'étions pas encore sortis de la pièce lorsque j'entends un craquement au dessus de nous.
Moi : ATTENTION !
Je recule vivement avec le garçon devant moi. Une poutre enflammée tombe à l'endroit où nous nous trouvions quelques instants plus tôt et nous bloque définitivement le passage.
Cheslock : Vous allez bien ??
Moi : Oui ! Sors avec les deux autres avant d'être coincé ici, nous on va trouver un autre passage et on se rejoint dehors ! Préviens Violet !
Cheslock : Ok ! Soyez prudent ! Et toi Stella, si tu meurs je te tue c'est clair ?
Il s'en va, le jeune homme me regarde inquiet.
Garçon 1 : Comment on va faire *kof kof* il n'y a aucune autre issue !
Nous toussons sérieusement, j'ai l'impression que mon cerveau va exploser tellement la douleur est importante. Je regarde rapidement autour de moi et aperçois une fenêtre. Je fais signe à l'autre de me suivre, incapable de parler. Je faillis tomber mais te tiens bon. Arrivés, j'ouvre la fenêtre.
Garçon 1 : C'est trop haut ! On ne peut pas sauter !
Je réfléchis à toute vitesse, bataillant avec la douleur. Les rideaux ! Je les arrache vivement et les attache solidement entre eux lorsque le garçon commence à tousser de plus en plus. Par reflexe, j'enlève ma veste et lui donne pour qu'il puisse mieux respirer quite à m'étouffer un peu ; de toute façon au point où j'en suis... Je finis d'accrocher les rideaux entre eux et les lance par la fenêtre. Je lui fais signe de descendre ce qu'il s'empresse de faire, moi à sa suite. Nous n'étions qu'à mi-chemin lorsque je sens mes forces m'abandonner petit à petit. Le fait d'utiliser mes pouvoirs en temps de pleine lune, l'énorme panique et peur toujours présentes, la fumée étouffante, je suis à bout de force. Je n'ai jamais été aussi fatiguée et il doit rester sept ou huit mètres à descendre, suspendue au dessus du vide. Mais je tiens bon, car si je lâche, je ferai tomber le jeune homme en dessous. Soudain, j'entends des voix plus bas, mais ma vue commence à se brouiller, mes oreilles sifflent mais je m'accroche fermement aux rideaux et continue de descendre. Centimètres après centimètres, pas de précipitation. Je risque un coup d'oeil en bas, les préfets, Cheslock et quelques élèves sont là. Le jeune homme est presque arrivé. Aller plus que cinq petits mètres, mes mains glissent de plus en plus, mes dernières forces épuisées. Je ferme les yeux, attendant l'impact.
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