Chapitre 14
PDV Ciel
Moi : Les préfets se murent derrière la décision du Principal. Tout comme les autres élèves.
Sebastian : Les membres du corps enseignant le sont tout autant, impossible d'apprendre quoique ce soit d'intéressant.
Moi : En revanche, lorsque j'ai mentionné Derek, les préfets avaient l'air nerveux.
Sebastian : Peut-être ont-ils un rapport avec ces disparitions ?
Moi : Mouais... Au fait, tu savais qu'une fille étudiait ici ?
Sebastian : J'en ai entendu parler rapidement, mais je n'ai pas pu demander plus de renseignements.
Moi : Eh bien, elle s'appelle Stella Starlight, elle est chez Violet Wolf. De ce que MacMillan a pu me dire, il y a environ six mois elle a intégré Scarlet Fox avant de retourner chez Violet Wolf.
Sebastian : Il y a six mois que Derek et quatre de ses camarades ont disparu. Cela aurait-il un lien ?
Moi : Il faudrait que je l'interroge discrètement, toi tu as du ménage à faire pour Clayton.
Sebastian : Yes, My Lord.
PDV Stella
Je n'ai absolument pas dormi de la nuit, je suis épuisée et je sens que ma tête va exploser. Pour cacher mes cernes je me maquille dans le même style que tout le monde ici : far à paupière noir sur et sous la paupière. Je suis étonnée de voir à quel point cela me va bien. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? Je soupire et descends, le manque de sommeil m'ayant coupé l'appetit, je vais en direction de mon premier cours.
Cheslock : Hey ! Ça v-...
Il me regarde incrédule.
Moi : Salut... T'as vu un fantôme ou quoi ?
Cheslock : Bah... depuis quand tu te maquilles comme nous ?
Moi : Ah ça ! J'avais envie d'essayer. Et puis je fais partie de ce dortoir après tout.
Cheslock : En tout cas ça te va bien je trouve, ça te rajoute du charme.
Moi : Merci.
Je lui souris, n'ayant pas envie d'éterniser la conversation inutilement. Nous nous dirigeons devant la salle de cours, il est encore tôt, il n'y a personne dans les couloirs ; ils sont tous en train de manger. Je m'adosse au mur, fixant les escaliers descendant devant moi, lorsque tout à coup y apparaît Gregory. Quand il m'apperçoit, il me dévisage un instant avant de sourire et de vérifier que personne n'arrive.
Gregory : Salut vous deux.
Cheslock : Salut.
Moi : Coucou
Gregory m'embrasse rapidement.
Gregory : Ça te va bien le maquillage.
Moi : Merci.
Gregory : Tu devrais le faire plus souvent si tu veux mon avis.
Je lui souris et réponds positivement.
Gregory : Cheslock, je peux t'emprunter Stella un instant ?
Cheslock : Ouais allez-y, y'a encore du temps avant le début des cours.
Mon petit-ami me prend par la main et m'amène dans un coin reculé au détour d'un couloir.
Gregory : Tu es sûre que ça va ? Tu as l'air d'avoir la tête ailleurs.
Moi : Ouais ça va t'inquiète...
Non ça ne va pas. Je suis exténuée et la journée va être super longue. Gregory me prend dans ses bras, j'enfouis ma tête dans son cou, respirant sa douce odeur.
Gregory : Tu mens mal.
Comment est-ce possible d'être aussi déductif ?
Moi : Je suis juste un peu fatiguée, rien de grave.
Il prend un peu de temps à répondre et me sert plus fort dans ses bras.
Gregory : Viens me voir si tu te sens pas bien... Je t'aime.
Moi : Moi aussi je t'aime.
Nous nous embrassons avant de nous séparer. Je rejoins Cheslock près de la salle de cours, d'autres élèves sont arrivés entre-temps.
Cheslock : Il voulait quoi ?
Moi : Un peu d'amour pour pouvoir affronter cette longue journée.
Il sourit malicieusement et souffle un "d'accord je vois" avant que l'on puisse entrer. Nous nous posons au fond de la salle, moi à côté de la fenêtre et Cheslock à ma droite. J'entends les pensées alentour s'introduire petit à petit dans ma tête ; je préfère ça plutôt que lorsqu'elles entrent toutes d'un coup. J'appuie mon menton sur ma main et regarde dans le vide le temps que mon pouvoir se calme. A peine ceci fait, Cheslock me chuchote quelque chose.
Moi : Quoi ?
Cheslock : Je disais ; tu penses que tu vas pouvoir être choisie pour le tournoi de cricket ?
Moi : Non. Je sais pas jouer et je ne veux pas jouer.
Cheslock : Mais c'est génial le cricket !
Moi : Peut-être, je n'ai jamais dit le contraire, mais c'est pas ma préoccupation principale.
Cheslock : Rolala ! Violet et toi vous êtes bien trouvés hein...
Moi : Si tu le dis.
Cheslock : Oui je le dis, imbécile.
Je n'ai pas la force de répondre et commence à dessiner sur un coin de ma feuille. La matinée me semble interminable, je m'en sors avec une grosse migraine, malheureusement qui n'est pas due aux cours. Je veux - j'aimerai beaucoup - un câlin de Gregory mais je ne sais pas où il est. En plus si je vais le voir il va surement s'inquiéter donc ce n'est pas une bonne idée. J'érrais dans les couloirs lorsque un certain jeune homme avec un cache-oeil m'interpelle.
Phantomhive : Veuillez m'excuser Mlle Starlight. J'aimerai vous demander quelque chose si possible ?
Super, c'est bien le moment ! Mais bon je n'ai aucune excuse pour refuser.
Moi : Très bien, fais vite s'il te plaît.
Phantomhive : Derek Arden m'a quelques fois parlé de vous dans ses lettres, vous étiez proches ?
Je me retiens de lui dire que pourtant il avait été étonné la première fois qu'il m'a vue au Belvédère.
Moi : Il m'aidait parfois à réviser rien de plus. Où veux-tu en venir ?
Phantomhive : Je me demandais s'il accepterait de me voir ?
Moi : Euh... Bah disons qu'il est très renfermé dans ses études ces temps-ci donc je ne pense pas. Tu n'as qu'à lui demander par lettre. Tu m'excuseras, je dois y aller.
Je me sauve aussi vite que possible et vais dans ma chambre, mon pouvoir faisant encore des siennes et plus violemment que ce matin. J'ai à peine entendu sa question et pas du tout ma réponse. Je m'assois sur mon lit et me masse les tempes, ça ne passe pas, la douleur est toujours aussi vive. J'en ai vraiment marre, j'ai l'impression qu'on me frappe la tête contre une pierre. Au bout de quelques minutes, les autres pensées se dissipent peu à peu et je peux de nouveau entendre clairement ma voix, mais la douleur est toujours présente. On frappe à ma porte.
Moi : Entrez !
C'est Gregory. Il referme la porte et s'agenouille près de moi.
Gregory : Qu'est ce qu'il se passe My Star ?
Moi : C'est rien, juste la fatigue.
La fatigue avec les larmes aux yeux ce n'est pas hyper crédible comme excuse. Il s'assoit sur mon lit et me prend dans ses bras, me berçant doucement. Je songe à lui révéler la vérité, mais ne me détestera-t-il pas après ? Puisque je ne suis pas "normale", il va peut-être penser que c'est trop de problèmes d'avoir une télépathe comme copine. Me fera-t-il confiance ? C'est vrai qu'il ne peut pas en avoir la certitude, la méfiance va vite s'installer. Et comment je pourrais lui prouver que je dis vrai d'abord ? Je ne contrôle pas mes pouvoirs en temps de pleine lune.
Gregory : Arrête de penser. Laisse-toi aller. Je suis là.
Je prends une grande inspiration, ferme les yeux et me cale contre son torse. J'écoute les battements, légèrement accélérés, de son cœur. Il reprend à voix basse.
Gregory : Tu sais Stella... Je n'ai pas toujours les mots pour te parler, que ce soit pour te rassurer ou pour t'exprimer mon amour, je ne sais pas m'y prendre car j'ai sans cesse peur de dire une bêtise qui te repousserait. Je sais que tu ne vas pas bien depuis ce matin, et je suis désolé de ne pas être venu te voir plus tôt, mais je ne sais pas comment te réconforter avec les mots ; c'est pour ça que j'espère que ma présence te suffit...
Il dépose un doux baiser sur ma tête. Pour quelqu'un qui peine avec ses mots, il m'a fait une merveilleuse déclaration.
Moi : Tu sais... l'amour n'a pas besoin de s'exprimer avec des mots pour être ressenti pleinement...
Je me redresse, l'embrasse chastement sur la bouche et lui souris.
Moi : Juste ça, ça suffit.
Il me rend mon baiser en souriant. Je m'allonge, ma tête sur ses genoux pendant qu'il joue avec mes cheveux. Et pour la première fois en un temps de pleine Lune, j'ai pu dormir calmement. Gregory Violet, tu es bien plus que mon Amour.
PDV Ciel
Si Derek reste enfermé dans son dortoir, il va falloir le forcer à en sortir.
Moi : Sebastian, cette nuit nous irons à la Purple House.
Sebastian : Vous avez trouvé comment faire sortir Arden de là-bas ?
Moi : Oui, avec ça, impossible qu'il ne se montre pas.
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