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4. Le plus beau des cadeaux

"Qui je suis ? Qui je suis ? Je suis le gardien des âmes perdues, je suis le très puissant, le très agréable, le très indestructible Mushu !" clame le petit dragon rouge qui s'agite à l'écran.

Nous sommes tous les quatre assis sur le canapé, devant la télévision où Mulan s'apprête à affronter les huns. Un plateau repas et un DVD, c'est l'idéal pour passer son samedi soir loin des tracas. Installées entre Tanguy et moi, les filles sont si absorbées par le film d'animation qu'un cri mêlant surprise et déception se fait entendre quand le générique de fin apparaît.

"Allez les filles, au lit ! annonce l'homme de la maison.

— Oh non ! Pas déjà !

— On peut en mettre un autre ?

— Tttt, pas de négociations. Il faut être en forme pour demain.

— Si vous êtes trop fatiguées, vous ressemblerez plus à des sorcières qu'à des princesses, argumenté-je.

— Moi, je serai Mulan !

— Non, moi je veux être Mulan !

— Vous pourrez l'être toutes les deux. Maintenant, il faut aller vous coucher."

Tanguy coupe court au débat qui pourrait facilement s'éterniser. Amusés par leurs piaillements, nous échangeons un sourire complice tandis qu'il se dirige vers la chambre de sa fille et que j'accompagne ma sœur dans la nôtre.

"Il est gentil, Tanguy, déclare-t-elle.

— C'est vrai. Le monde serait plus beau s'il était peuplé de plus de personnes prêtes à aider les autres comme lui.

— Et Adèle, c'est ma meilleure copine. Je ne veux plus jamais qu'on les quitte.

— Vous pourrez vous amuser ensemble demain. Mais pour cela, il faut que tu sois bien reposée. Fais de beaux rêves."

J'embrasse son front avant de sortir de la pièce. Je finis de débarrasser la table basse avant de m'installer sur le canapé et d'être rejointe par Tanguy qui se pose à mes côtés en baillant.

"La mienne a été plus rapide.

— Ok, je t'accorde cette victoire.

— Tu n'es pas trop fatigué ?

— Je peux encore tenir un peu.

— Je crois que Margaux s'est trouvé une nouvelle copine.

— Je pense que je n'ai pas fini d'en entendre parler, moi aussi. Cela fait à peine 24 heures qu'elles se connaissent, et c'est déjà sa nouvelle meilleure amie. Elle a bien vite remplacé la pauvre Théa.

— Désolée pour Théa. Je suis quand même contente pour elle. Elle a du mal à s'intégrer avec les enfants de son âge d'habitude.

— Ça n'a pas toujours été facile pour Adèle non plus. Il faut dire que certains peuvent être durs, à leur âge.

— C'est trop vrai, malheureusement."

Mes yeux parcourent le salon et tombent sur un cadre posé sur la commode. À l'intérieur, une photo montre le jeune papa qui pose avec un nourrisson dans ses bras.

"C'est l'une de mes photos préférées, dit celui qui a suivi mon regard. Elle a été prise quelques heures après sa naissance. Je n'oublierai jamais le jour où je suis devenue père.

— Wow. Je comprends. Je ne l'ai pas encore vécu, mais je me souviendrai toujours du jour où Margaux est née, et de la première fois que je l'ai prise dans mes bras. La vie est le plus beau des cadeaux.

— Je suis bien d'accord."

Je n'ose pas poser la question qui me brûle les lèvres. Je n'ai vu aucune photo d'une femme pouvant être la mère d'Adèle. Que lui est-il arrivé ? Plongée dans ma réflexion, je ne prête pas attention au silence qui s'est installé.

"Je sais que la fête est demain, mais aimerais-tu prendre un verre de vin ?

— Bien volontiers. Avec toutes les péripéties de ces deux derniers jours, ce n'est pas de refus.

— Tu l'as bien mérité.

— Et toi donc ! J'ai changé tous tes plans pour le week-end.

— Tu nous as invité à une fête, tu offres à ma fille une nouvelle amie et la possibilité de s'habiller en princesse. Je ne vois pas en quoi je devrais t'en vouloir.

— Alors tu ne m'en veux pas d'avoir débarqué devant ta porte avec mes chaussures boueuses ?

— Je ne pouvais pas rêver plus belle surprise pour ce week-end pluvieux."

Il se lève pour aller chercher une bouteille et des verres, me permettant ainsi de reprendre ma respiration qui s'était momentanément arrêtée. Cet homme me trouble. Ses yeux bleus, sa manière d'être attentionné envers les enfants, sa bonté d'âme... Il a tant de qualités qu'il paraît presque irréel.  Pourquoi faut-il que je le rencontre à des centaines de kilomètres de chez moi, dans un endroit où je ne remettrai sûrement jamais les pieds ?

Je dois redescendre sur terre et me rappeler que je ne le connais pas encore assez. Peut-être cette apparence parfaite cache-t-elle un terrible défaut ? Peut-être a-t-il déjà une femme dans sa vie ? C'est même certain. Qui serait assez folle pour laisser filer une perle pareil ?

En entendant ses pas s'approcher, je me force à interrompre le flux de ces pensées parasitant mon esprit. Il me tend un verre du liquide rouge vermeil.

"À ce week-end improvisé ! dit-il en levant le sien.

— Et aux surprises de la vie !" ajouté-je à mon tour.

L'âpreté de la première gorgée laisse place à une douce sensation quand l'alcool caresse mon palais.

"Vous habitez ici depuis longtemps ?

— Nous avons emménagé quand Adèle avait 2 ans. C'est ma première maison.

— Joli choix. L'ambiance en ville a l'air très familiale.

— Oui, c'est agréable. Tout le monde se connaît et tout le monde est prêt à rendre service.

— C'est ce que je vois. Alors si j'étais allée sonner chez ton voisin, il m'aurait accueillie comme tu l'as fait ?

— Sûrement, mais tu n'aurais pas eu mes gaufres au petit déjeuner.

— J'ai eu de la chance, alors.

— Et moi aussi."

Au lieu de détourner le regard, je plonge mes yeux dans les siens. Ce que j'y lis est loin de m'inciter à les détourner. Il y a cette lueur qui pourrait me brûler vive sans que je m'y oppose.

Mais à l'évidence, nous souhaitons tous deux éviter un rapprochement malencontreux ou risquer un quelconque attachement. Nous savons que nous ne nous reverrons sans doute jamais après ce week-end.

Il est le premier à rompre cet échange dangereux.

"Je ne sais toujours pas ce que tu fais dans la vie.

— Disons que je me cherche un peu. J'étais dans les ressources humaines, mais ça ne me convenait plus. J'ai quitté mon poste il y a plusieurs mois et maintenant je cherche ma vocation.

— Vaste projet. Tu as des pistes ?

— Pas beaucoup. Je n'ai rien trouvé qui me corresponde pour le moment. Mais je sais que j'ai envie de me sentir utile, d'aider réellement les gens.

— Tu es donc en quête de sens ?

— On peut dire ça, oui. Et toi, tu fais quoi à part cuisiner, secourir des étrangers et bricoler des voitures ? Ah, et j'ai failli oublier la partie rénovation de maison et décoration d'intérieur.

— Hé bien, justement, je suis architecte. Construire des maisons ou des bâtiments, c'est aussi mon gagne-pain.

—  Je comprends mieux. C'est un travail d'initié."

En embrassant le salon, mes yeux retournent vers le cliché qui l'immortalise avec son nouveau-né.

"En fait, tu as l'air super jeune sur cette photo.

— Je l'étais, et sa mère aussi. Mais seul l'un de nous deux est resté pour relever le défi."

Je l'interroge du regard, l'encourageant à continuer.

"Elle est partie une semaine après la naissance d'Adèle, et je ne l'ai jamais revue. Elle a pris peur et m'a laissé ce bébé que nous avions attendu ensemble, que nous avions prévu d'élever ensemble. Heureusement, mes parents ont été très présents les premiers temps pour m'aider à m'occuper de ma fille, mais aussi à surmonter la violence de cette rupture."

Je le sens ému. Spontanément, je pose ma main sur la sienne pour lui signifier ma présence.

"En tout cas, tu es devenu un père merveilleux. Ta fille est tellement fière de toi que c'est impossible d'en douter. Quand elle ne le crie pas sur tous les toits, ça se lit dans son regard."

Il me sourit tendrement. Je ne retire pas tout de suite ma main, pourtant loin d'ignorer la chaleur qui se dégage de ce point de contact entre nous.

Je me rends compte que, pour un week-end qui à l'origine ne m'enthousiasmait pas, cette journée comme cette soirée se sont révélées plutôt agréables. Mais un coup d'œil vers l'horloge nous indique qu'il est déjà tard.

"Je crois que je vais aller me coucher, annonce-t-il. Histoire d'être un minimum présentable demain. Je n'ai pas assisté à un mariage depuis une éternité ! Ça doit faire quelque chose, de voir son frère se marier.

— Ne m'en parle pas, soupiré-je un peu trop honnêtement.

— Ça n'a pas l'air de beaucoup te réjouir.

— Mon petit frère se marie. Je suis heureuse pour lui, mais je sais aussi ce que ça signifie. Je sais d'avance à quelles questions et remarques je vais avoir droit, j'ai eu les mêmes aux fiançailles.

— Oh, je vois. Les fameuses.

— Les fameuses, oui. À croire qu'être une femme libre, c'est mal vu.

— Et le mariage est une prison ?

— Je pense que tout dépend de la personne avec qui tu t'engages. Mais pour la vie, ça fait long. Faut être sacrément sûr de soi."

Il se contente d'acquiescer en étouffant un bâillement. Sentant moi aussi la fatigue me gagner, j'entreprends de lever mes fesses du canapé.

"Allez, peu importe ce qu'ils diront, allons dormir pour briller demain !"

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