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1. Déluge et naufrage

Malgré la lumière des phares, je distingue à peine la chaussée sous la pluie battante. Je déteste conduire par ce temps, et ce n'est pas cette route sombre de campagne qui va me faire changer d'avis. Seuls les éclairs jaillissant dans la nuit l'illuminent régulièrement, m'éblouissant au passage. Le tonnerre qui fait trembler l'habitacle d'acier m'indique que l'orage est au-dessus de nos têtes. Je mobilise toute mon énergie pour maintenir une attention vigilante sur la route à travers les essuie-glaces qui provoquent un raz-de-marée à chaque passage. Dès que j'aurais atteint la ville, je m'arrêterai pour attendre que la tempête se calme.

Mais ma voiture semble en avoir décidé autrement. Je la sens ralentir brusquement tandis qu'un voyant s'allume sur mon tableau de bord. Je n'ai pas le temps de l'identifier que mon moteur crachote, et la voiture perd encore de la vitesse avant de s'immobiliser totalement. D'un dernier coup de volant, je parviens à la garer sur le bas-côté. Je tente de la redémarrer, mais le moteur refuse d'obéir à mes clefs et expulse une toux d'agonie en guise de contestation.

Je souffle en laissant tomber ma tête sur le volant. C'est bien le moment de tomber en panne ! Un coup d'œil sur la jauge d'essence m'indique que le réservoir est encore à moitié plein. Le problème se trouve donc ailleurs.

"On est arrivé ? me demande une petite voix ensommeillée depuis la place arrière.

— Pas encore, c'est la voiture qui en fait des siennes. Mais rendors-toi, je gère." assuré-je en allumant les warning.

La route est déserte, mais j'aimerais éviter qu'un conducteur peu consciencieux nous percute. Je cherche à tâtons un parapluie dans ma boîte à gant et respire un grand coup avant de sortir du véhicule. En sentant le souffle violent du vent s'infiltrer à travers ma veste, je dois me rendre à l'évidence que l'objet ne m'est d'aucune utilité et que je ne vais pas tarder à finir trempée.

À l'aide de la lampe torche de mon téléphone, j'inspecte le moteur pour tenter de comprendre d'où vient la panne. Le liquide de refroidissement est ok et les niveaux d'huile semblent bons. Rien n'a l'air cassé et rien ne fume. Il n'y a pas non plus d'odeur alarmante et la seule puanteur provient du goudron mouillé. Mes talents de mécanicienne s'arrêtent ici, et la pluie qui a désormais traversé mes vêtements ne facilite pas ma réflexion.

Je referme le capot et rentre dans la voiture en tentant de l'inonder le moins possible. Je vais devoir contacter un dépanneur.

À l'intérieur, Margaux est désormais totalement réveillée et contemple rêveusement les gouttes de pluie qui courent le long de la vitre. Au moins, l'une de nous deux est sereine.

Je déverrouille mon téléphone pour me rendre rapidement compte que ce coin perdu ne m'offre ni réseau internet, ni réseau téléphonique. Je souffle pour la seconde fois de la soirée et tente de garder mon sang-froid afin de trouver efficacement une solution.

"Je crois qu'on est en panne. Je vais m'éloigner un peu pour trouver du réseau. Toi, tu restes là, d'accord ?

— D'accord."

Je m'écarte un peu de la voiture tout en veillant à la garder dans mon champ de vision. Je suis assez responsable pour ne pas laisser une petite fille seule au bord d'une route isolée.

Je commence à désespérer d'obtenir ne serait-ce qu'une barre de réseau ou d'apercevoir un véhicule. Un coup de tonnerre suivi d'un éclair me fait brusquement sursauter. Le ciel s'allume comme en plein jour, dévoilant les champs et la forêt alentour. Je plisse les yeux et distingue une lueur entre les arbres. L'éclair suivant confirme cette vision salutaire en dessinant les contours d'une maison, plus loin sur la route. De la lumière filtre à travers les volets. J'en déduis que les propriétaires sont présents et peut-être encore éveillés.

Je ne suis pas à l'aise à l'idée de déranger quelqu'un à une heure pareille, mais je crois que je n'ai pas le choix. Il n'est pas question uniquement de moi et de ma capacité à endurer le froid et l'inconfort d'une nuit orageuse, mais aussi de Margaux. Mon parapluie qui se retourne soudainement achève de me convaincre.

Quelques instants plus tard, je me retrouve sur le perron, la fillette emmitouflée dans ma veste et un parapluie en train de rendre l'âme au-dessus de nos têtes. Nous ne sommes pas très présentables ; aussi louche soit la personne qui ouvrira cette porte, nous resterons les plus effrayantes. J'appuie sur la sonnette et un ding-dong résonne de l'autre côté de la porte.

Je regarde autour de moi, essayant de trouver des indices sur l'identité des propriétaires et leur potentielle dangerosité. À première vue, l'habitation est une charmante maison de campagne, pourvue de murs en vieilles pierres. À nos pieds, un paillasson porte l'inscription "bienvenue", élément qui peut déjà être qualifié d'accueillant.

Je suis soulagée de voir la porte s'ouvrir sur une petite fille. Elle est coiffée de deux tresses blondes qui tombent sur ses épaules et nous scrute de ses yeux bleus. Elle a l'air d'avoir le même âge que celle qui se tient timidement à mes côtés.

"Papa ! appelle-t-elle avant même que je n'ouvre la bouche. Il y a une dame."

Mes craintes s'envolent. Je suis rassurée que nous soyons tombées sur une famille et non sur un inquiétant personnage vivant seul au milieu de nulle part.

Un homme d'une trentaine d'années, peut-être moins, apparaît dans le couloir d'entrée. Il a le même regard océan que sa fille. Son visage est accueillant et une barbe naissante se dessine sur ses joues.

"Bonjour, je suis désolée de vous déranger. Nous sommes tombées en panne et je n'ai pas de réseau. Serait-il possible d'utiliser votre téléphone pour appeler une dépanneuse ?

— Bien sûr, entrez. Ne restez pas dans le froid, répond-il avec un sourire franc.

— Merci, merci beaucoup."

Je laisse le parapluie aux baleines tordues à l'extérieur et nous essuyons soigneusement nos pieds boueux sur le paillasson, avant de finalement opter pour retirer nos chaussures trempées.

"Le téléphone est ici." m'indique le père de famille derrière lequel la petite fille s'est réfugiée.

Je le remercie et compose le numéro de mon assurance. Je lance l'appel et porte le combiné à mon oreille mais je n'entends rien d'autre qu'un grésillement lointain. Embêtée, je raccroche.

"J'ai l'impression qu'il est coupé... C'est sûrement la faute de l'orage.

— On dirait qu'internet a subi le même sort, je suis désolé, constate notre bon samaritain.

— Merci quand même pour votre aide, dis-je en cherchant une solution de secours tout en évitant de paniquer. Pourriez-vous nous indiquer la direction de la ville ?

— Vous ne comptez quand même pas ressortir et marcher le long de la route par ce temps ? Il y en a au moins pour 5 kilomètres. Vous feriez mieux de rester ici le temps que le téléphone revienne. Quand bien même je vous y conduirais, tout est fermé à cette heure-ci.

— C'est vraiment gentil, réponds-je, touchée par sa prévenance. Mais je ne veux pas vous déranger...

— Atchoum ! éternue Margaux.

— Vous ne nous dérangez pas. La maison est grande, nous avons de la place pour des invités surprise. Surtout s'ils tremblent de froid, ajoute-t-il en regardant la petite fille grelottante à mes côtés.

— Alors d'accord. Mais ça me gène de débarquer ainsi chez vous alors que nous ne nous connaissons pas.

— Nous pouvons au moins remédier à cela. Je suis Tanguy, et voici ma fille Adèle.

— Enchanté. Je m'appelle Sophie et voici Margaux. Merci beaucoup de nous accueillir chez vous.

— Venez vous réchauffer au salon. Vous voulez une tisane ? Un chocolat chaud ?

— Ce sera avec plaisir."

Je sais déjà que nous sommes tombées sur un homme d'une gentillesse et d'une générosité que j'ai rarement vues. Il fait tout pour nous mettre à l'aise, alors je m'autorise à relâcher légèrement la pression. Nous sommes en sécurité, et c'est tout ce qui m'importe.

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