21 - Un peu d'eau fraîche et de verdure...
En cette matinée ensoleillée, Thomas s'était réveillé en douceur, pas comme la veille. Il avait dormi comme un bébé, et était bien reposé. La lumière du jour pénétrait la calle par son entrée, qui était également la sortie de celle-ci. Un air frais avait pénétré les lieux et le garçon s'était réfugié dans sa couverture. De là où il était, la chaleur du soleil ne pouvait pas l'atteindre. Le chant des oiseaux était si doux, cela faisait longtemps qu'il ne les avait pas entendu.
Une minute.
Des oiseaux ?
Les yeux cette fois grands ouverts, et l'esprit bien éveillé, Thomas sauta du lit et couru en dehors de sa chambre pour se retrouver sur le pont. Il lui fallut tout de même quelques secondes pour s'habituer à la lumière du jour, mais il n'avait pas rêvé. Le bateau était à l'arrêt, au bord d'une île. Une île verte, boisé, où chantait milles et un oiseaux. C'était merveilleux.
Mais où était passé Aliyah ? Encore une fois, elle ne l'avait pas réveillé.
- Aliyah ?! s'écria-t-il en descendant du bateau.
Une chose était sûre : elle n'était plus sur le navire. Elle avait mis l'échelle dans le sable pour s'aventurer seule sur l'île.
Une fois les pieds sur le sable, l'émotion le prit à la gorge. Cela lui rappelait le sable de Pa-Hao, ainsi que l'environnement de son enfance. Mais il était certain que ce n'était pas son territoire de naissance. Le grain était différent, et les arbres aussi. Cela y ressemblait, mais ce n'était pas son île. Et désormais hors du bateau, il n'entendait pas seulement les oiseaux, il les voyait. Ils étaient des centaines à voler. Ils dansaient dans les airs et chantaient dans les arbres.
- Je suis là ! entendit-il au loin la voix étouffée de son amie.
Il la vit alors, toute sourire, et les joues rougies par l'effort. Elle tenait entre ses bras un énorme bidon rempli d'eau.
- J'ai trouvé de l'eau douce ! On va pouvoir la filtrer dans nos bidons ! Et il y a des poissons, et pleins d'animaux ici ! expliqua-t-elle joyeusement en se rapprochant non sans difficulté du jeune homme.
Sans plus attendre, il s'empressa de traverser le terrain de sable qui les séparait pour l'aider à porter le gros fût. Il ne le montrait pas, mais son cœur allait exploser.
Cette île était habitable.
- Pourquoi tu m'as pas réveillé ?
- Hors de question, tu dormais trop bien ! rouspéta la fille en fronçant les sourcils. Vu l'état dans lequel tu étais hier, je préférais attendre que tu te réveilles seul.
- Mais ça peut être dangereux, y a peut-être des gens ici !
L'expression d'Aliyah se changea vite en embarras. Le garçon devina très vite le sens de celle-ci.
- Je suis désolée Thomas, j'en ai profité pour explorer le coin et... Je n'ai croisé personne... Pas une habitation, ni la trace d'un quelconque humain ici, lui apprit-elle, peinée.
En posant le baril près de l'échelle, le garçon en profita pour observer les alentours plus en détails. Ce n'était pas faux, aucun bateau à l'horizon. À part la végétation et les animaux, il ne semblait pas y avoir grand monde.
- L'île est-elle grande ? questionna-t-il alors.
- J'en ai fait le tour avec le bateau, et non, elle n'est pas grande. Plus que celle de roche d'hier, mais petite comparait à Pa-Hao. Cela-dit, il y a tout pour vivre et se ravitailler pour la route.
En voyant l'air dubitatif du garçon, Aliyah attrapa la main droite du garçon dans la sienne. Surpris par cette étreinte, il croisa le regard vert clair de son amie.
- Thomas, nous avons trouvé une terre habitable, lui sourit-elle.
À nouveau, le cœur du garçon se fit gros, et il serra l'étreinte de la fille en lui rendant son sourire.
- C'est vrai, tu as raison. On a trouvé une terre habitable, répéta-t-il, la voix pleine d'émotion. C'est un pas de plus vers la vérité.
Elle l'emmena alors vers l'endroit où se trouvait l'eau douce. Sans perdre une seconde, ils avaient sauté dans un lac pour se laver. L'eau de la mer n'était vraiment pas pratique pour cela et leur collait à la peau. Alors enfin, ils allaient pouvoir se décrasser un bon coup.
- Tu as conduit la barre toute la nuit ? demanda le blond qui se baignait paisiblement dans l'eau.
- Non. J'ai dormi peu après toi, puis je me suis levée tôt pour prendre la route. Je ne voulais pas qu'on reste sur un échec. Je voulais vraiment te prouver que je ne disais pas des mensonges.
Tout en l'écoutant, le garçon observait la fille nager dans l'eau. Ses longs cheveux blond clairs et humides lui collaient au corps. Elle passait du savon sur ses bras, et dans sa chevelure pour les laver pendant qu'elle discutait. Elle était nue, mais elle se cachait dans l'eau pour ne pas exposer ses attributs féminins aux yeux du garçon. Malgré tout, il ne put s'empêcher de rougir en l'observant faire. Encore plus quand il croisa le regard de la fille. Il détourna alors ses yeux, ne voulant pas passer pour un pervers.
Bien qu'ils se connaissaient depuis leur plus tendre enfance, Thomas ne pouvait nier le fait qu'Aliyah était devenue vraiment très jolie. Enfin, ça, c'était de famille. La famille Strachie resplendissait. Une chevelure et un visage angélique, de génération en génération, ils étaient connus pour ça. Et Ali n'y avait pas échappé. Il avait déjà vu la façon dont les hommes la regardaient sur Pa-Hao. Nombreux étaient ceux prêts à prendre sa main. Mais elle ne voyait pas ses regards. Son innocence la rendait encore plus belle.
C'était sûrement pour cela que Thomas ne l'avait jamais véritablement écarté de sa vie, même après son rejet de l'île. Il savait qu'elle serait toujours sincère à son égard.
- Qu'est-ce que tu ferais sans moi, ricana la jeune fille. T'aurais jamais trouvé cette île. Tu dormais tellement bien que tu ronflais !
- T'oses pas dire que c'est mes ronflements qui t'ont réveillé en fait, gloussa-t-il.
- Ouais, pas faux !
Après ce bain, les deux jeunes adolescents se promenèrent sur l'île, en effet pas bien grande. Mais ils avaient pu chasser de gros oiseaux, allumer un feu, et manger un peu de viande. Cela leur changé de l'habituelle poisson qu'ils n'avaient cessé de gober depuis leur départ. Certes, il y avait la viande séchée, mais il fallait aussi l'économiser.
Ils avaient pu faire le plein en eau douce, également en fruits, et en nouvelles viandes qu'ils allaient pouvoir sécher sur le bateau.
- Heureuse de voir qu'on ne va pas mourir demain ! ironisa Aliyah alors qu'elle rangeait les nouvelles provisions.
- Rigole pas là-dessus ! gronda le jeune homme qui portait les barils d'eau. J'étais sérieux avec les provisions. Maintenant je suis rassuré.
- Rassuré jusqu'à la prochaine île ?
Ces mots firent grandement sourire le garçon.
- Jusqu'à la prochaine île, répéta-t-il, comme une promesse.
*
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C'est les vacances, et il est temps que je finisse cette histoire ! (Surtout que j'ai toute la suite dans ma tête et même la fin 😭)
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