13 - Précipitation
- Thomas ! s'écria une voix derrière la porte.
L'interpelait sursauta sur sa chaise. Quelqu'un était en train de tambouriner furieusement contre l'entrée, ce qui le fit rapidement réagir. Il ouvrit donc pour accueillir – de force – Aliyah qui débarqua dans la maison comme une tornade.
- Qu'est-ce qui s'passe ? questionna Thomas, confus, tout en passant une main dans ses cheveux blonds.
- Haven ! Il est venu chez moi ! s'exclama-t-elle avec rage.
- Quoi ?!
- Il est venu pour me parler de toi !
Le garçon dut cligner plusieurs fois des yeux pour assimiler les paroles de son amie. Inspirant un coup, il s'approcha d'elle et posa ses mains sur ses épaules pour la calmer. Il avait bien remarqué qu'elle était furieuse. N'importe qui l'aurait compris.
- Assis-toi Ali, et raconte-moi, prononça-t-il d'une voix douce.
Elle écouta son ami, et se posa sur l'une des chaises de la cuisine. Thomas s'empressa de lui servir un verre d'eau, avant de venir s'assoir près d'elle.
- Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Il m'a dit que tu venais d'une famille de fou, que ton père s'était suicidé à cause de ça !
Thomas fronça automatiquement les sourcils.
- L'ordure...
- Il a ensuite dit... Que je devais lui dire si jamais tu avais les mêmes pensées que lui. Si toi aussi, tu étais « fou ». Mais je ne lui ai rien ! reprit-elle rapidement en regardant le jeune homme.
- Je sais... Je sais que tu n'as rien dit Ali, murmura-t-il, les yeux baissés.
- Thomas...
Le garçon semblait pensif, et surtout contrarié. Alors, tout en se pinçant la lèvre inférieure entre le pouce et l'index de sa main droite, il releva la tête.
- Je pense que c'est une menace. Il devait pertinemment savoir que tu allais m'en parler. Je sais pas ce qu'il cherche, peut-être à me provoquer, mais il ne me fera pas passer pour un fou, parla rapidement le blond. Mais... Tu sais ce que ça veut dire, n'est-ce pas... ?
La fin de sa phrase sonnait tristement aux oreilles d'Aliyah. Elle ne comprit d'ailleurs pas cela, et fronça les sourcils en secouant la tête alors que Thomas l'observait de ses orbes presque noires.
- Je vais devoir partir, Ali. Et vite, finit-il par dire d'une petite voix.
- Partir...? répéta celle-ci, surprise.
- Oui... Tout ça, ça prend une trop grande ampleur. Je ne veux pas que le chef s'approche de toi par ma faute. Je ne veux pas qu'il s'en prenne à ta famille à cause de moi...
Le jeune garçon posa une main sur la joue de la blonde, caressant tendrement celle-ci. Il observait chaque parcelle de son visage fin, les yeux pleins de tristesse. Il ne pouvait pas le cacher, il avait vraiment mal au cœur.
- Je n'ai pas peur de lui, murmura la fille d'une voix tremblante.
- Je sais, je sais bien, sourit doucement Thomas. Mais je ne veux pas qu'il te brise comme il m'a brisé moi. Tu ne le mérites pas, je veux te voir heureuse Aliyah.
Et alors qu'il prononçait ces paroles, les yeux clairs de la fille se remplirent de larmes, tout comme les iris sombres du garçon. Elle baissa les yeux, le cœur lourd. Son départ était bien évidemment inévitable, mais elle aurait aimé le voir plus longtemps encore.
- Ali, regarde-moi, murmura le garçon d'une voix pleine de larme. Sache que, passer ces dernières semaines avec toi, ça a été... Des purs moments de bonheur. J'ai pas toujours été très gentil, et j'en suis désolé. Mais quand je serais sur les eaux, je ne cesserais de penser à toi, parce que tu es... Ma seule, et unique véritable amie. Mais tu es la meilleure amie que n'importe qui puisse avoir sur Pa-Hao.
Elle se forçait à garder les yeux levés pour observer son ami, mais sa vision était si trouble qu'elle le voyait flou. Des larmes brulantes coulaient le long de ses joues, glissant entre les fins doigts de Thomas qui avait pris le visage de la jeune fille en coupe.
- Je suis désolé de te faire mal au cœur, je suis... Tellement désolé, c'est la dernière chose que je veux. Mais je dois partir... Pour ton bien, et pour le miens. Tu comprends ?
- O-Oui, bredouilla-t-elle d'une toute petite voix.
Le garçon plissa ses lèvres tremblantes en une fine ligne, une larme s'échappant du coin de son œil. Il renifla, tout en l'essuyant contre le vêtement de son épaule, puis lâcha le visage de la blonde afin de la serrer contre lui. Il ne faisait même pas ça pour la consoler, mais parce qu'il en avait terriblement envie. Il voulait la sentir contre lui, même si c'était l'unique et dernier câlin. C'est ce qu'il voulait par-dessus tout.
Et, de son côté, Aliyah n'hésita pas à le serrer fortement contre elle. Elle ne devait pas éclater en sanglot. Elle avait déjà trop pleuré, et cela risquait de se voir une fois rentrée chez elle.
Enfin, après quelques longues secondes d'étreinte, elle se sépara du jeune homme tout en essuyant les larmes encore présentent sur ses joues.
- Tu pars... Tu pars quand alors ?
- Probablement d'ici la fin de la semaine, ou début de la prochaine... répondit-il sans la lâcher du regard, l'air triste.
Un sanglot s'échappa brusquement d'entre ses lèvres. C'était si rapide, il ne lui restait plus beaucoup de temps avec lui.
- Il me faut le temps de faire toutes mes provisions.
- D'accord... acquiesça-t-elle tout en reniflant. Je t'aiderais.
Le garçon lui sourit alors tendrement, et enfin, il la laissa partir. Aliyah traina des pieds, airant alors sur les côtes de l'île. Elle restait aux bords des falaises à regarder la mer au loin. Elle était si calme aujourd'hui, il n'y avait pas beaucoup de vague. La journée en elle-même était sans bruit, et pourtant, c'était presque l'apocalypse dans son esprit.
Ce n'était que quelques semaines passées avec lui. Mais Thomas avait changé tellement de chose en si peu de temps. Elle aurait voulu que cela dure toujours, qu'il puisse rester, qu'il n'y ai aucun problème. Petit à petit, elle commençait à ne plus se sentir à l'aise sur l'île. Thomas ne lui avait pas retourné le cerveau, mais lui avait ouvert les yeux.
- Ali ?
Sursautant, la jeune fille se tourna pour apercevoir Donal, l'air inquiet, qui se tenait là, une petite botte de foin à la main. Il y avait un chien qui lui tournait autour, à poil long, très vivace, au pelage noir et blanc.
- Oh, Donal. Salut, souffla la fille avant de retourner son attention vers la mer.
- Tout va bien ? Tu ne vas pas sauter j'espère ? s'inquiéta le brun en s'approchant.
Cela fit pouffer la fille, sans trop de joie. Elle avait l'air si peiné que ça ?
- Mais non, ne t'inquiète pas, lui sourit-elle.
Donal fut visiblement soulagé, et Aliyah s'approcha alors timidement de lui.
- Je ne me sentais juste pas très bien. Alors... Je suis venue là pour me calmer, finit-elle par expliquer en haussant les épaules.
- D'accord, tu me rassures, acquiesça-t-il en l'observant. Tu veux que je te raccompagne chez toi ? Ça te changera les idées.
Ce n'était pas une mauvaise idée. Cela prouverait faussement qu'elle avait rendu visite au garçon, plutôt qu'à Thomas. Elle accepta donc, et ils marchèrent ensembles sur les chemins de terre battues.
- T'as un beau chien, lança la blonde, histoire de faire la conversation.
- Et je l'aime beaucoup, il s'appelle Emilion. C'est ma sœur qui a choisi le prénom, gloussa le jeune homme.
- Ça lui va bien, moi j'aime bien. Il doit bien vous aider pour les chèvres.
- C'est vrai, il est très bien élevé, et il ne faille jamais à son travail !
Aliyah ne put s'empêcher de sourire en voyant l'animal passer entre ses jambes, puis marcher à côté d'elle. Donal ne pouvait certainement pas remplacer Thomas, mais il pouvait au moins lui faire penser à autre chose. Heureusement pour elle, il avait la conversation facile.
*
Les lecteurs fantômes, n'hésitez pas à cocher la petite étoile si vous avez aimé.
Potit chapitre du dimanche, j'espère que tout vas bien pour vous !
Pour moi c'est la fin des vacances *cry* DONC RIEN NE VA BOUH
Enfin, on approche du grand départ de Thomas suite au révélation d'Aliyah. Mis est-ce que ça va se passe comme prévu même ? Jvous rappelle que c'est moi l'auteur et ça se passe jamais comme il faut 💁♀️✨
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