J'ai ouvert les yeux de cette couleur hypocrite du bleu.

Du blanc, du blanc partout. Sans ciel, sans fond, juste du blanc. Le vide entier, sans gravité, l'espace en lumière.
Une silhouette s'avance, sautant de la pointe de pieds et dansant au rythme de sa mélodie mystère,
Un homme, un jeune homme aux yeux fermés, je le vois parfaitement. Le dos arqué vers l'intérieur, comme en pleine mer.
Simplement banal, habillé dans la banalité et respirant doucement la normalité. Dans ses rêves, sûrement, il erre...
Le souffle paisible, presque invisible, on croirait qu'il est mort mais que neni : il dort. Dans un sommeil digne de nuages,
Dans cet étendue de leur âge, le blanc doux de leur armature, il s'étend sans se noyer et pourtant, il nage.

Un éclair s'abat, le corps frissonne dans l'immensité blanche et d'un soubresaut, le bleu apparaît.
Paupières levées en panique et le bleu de l'hiver s'étend dans le vide soufflé. Mais en lui la paranoïa naît.
La poitrine a cessé de bouger, le souffle s'est arrêté et l'asphyxie semble arriver. Mais pourquoi, quel est ce but ?
C'est un combat intérieur trop acharné pour respirer, y penser serait perdre alors la pensée n'est diriger que pour la lutte
Mais voilà, que par un malheur ou un bonheur selon l'astre tout puissant, se produit l'événement géant :
Il a perdu. Le garçon aux yeux d'hiver à perdu, et dans ses prunelles blessées s'écoulent les larmes du néant.

Sa peau se brise, l'enveloppe se divise en multiples petits morceaux qui flottent maintenant dans l'air
Ses yeux translucides disparaissent et par magie inexpliquée, les paupières se ferment sans la suite de derrière.
Nul corps existe maintenant, seuls les morceaux de ce qu'était autrefois un jeune homme subsistent,
Aucun sang ne s'écoule, aucun sur ces cents morceaux. Un puzzle fort difficile alors, auquel nul ne résiste.
Plus rien n'existe, juste ces parties digne d'un Picasso, sans logique particulière, à chercher l'existence.
Une vague semble passer, le reste d'un garçon défunt et battu bouge alors, dans le vide d'un blanc éclatant, avec une étrange aisance.

La mort ne sera son fardeau, mais seulement la vérité. Nul châtiment l'attend, mais seulement la Balance.
Pour le Bien ou le Mal penchera-t-elle ? Impossible à savoir, le juge se soit d'être neutre et sans sens,
Or, personne ne connaît les deux visages, et personne ne peut se montrer aussi neutre que le permet le véritable juge,
Imbécile qu'est le monde, naïf qu'est l'humain. L'intérieur et l'extérieur ne sont pas semblables à glisser sur la même luge.
A essayer de découvrir la vérité, à tenter de voir ce que nous sommes, on oublie ce qu'on fait paraître.
C'est une image ça, une image pour sûr mais une image qui représente son être.