chapitre 1✔
J’angoisse un peu, comme la majorité des jeunes filles de mon âge, car demain, c’est la rentrée.
Je suis à la fois contente et nerveuse, tellement nerveuse que je parle trop à ma mère, l’empêchant ainsi de regarder son feuilleton télévisé.
-Femen bouch ou non tifi kite'm gade feyton'm. ( Ferme-la, jeune fille, et laisse moi regarder mon feuilleton.) me lance ma mère. Tu ferais mieux d'aller te coucher.
Je me lève sans broncher et quitte la pièce. En arrivant dans ma chambre, je vérifie pour la énième fois si tout est prêt pour demain.
Cette nuit là, j’avais du mal à trouver le sommeil, mais j'avais finit par m’endormir.
*******
Le lendemain, j'étais entrain de franchir les barrières du lycée, j'avais hâte de voir ma seule et unique amie, Lordine. En arrivant dans ma classe, je regarde dans la liste des élèves: malheureusement, elld est admise dans une autre classe.
- Génial, marmonné-je.
Je suis comme une nouvelle dans ma propre école, étant donné que je ne n'ai personne à qui parler.
Je vais m'asseoir sur le deuxième banc de la rangée centrale, tout en espérant avoir une camarade assez courtois avec qui je pourrais m'entendre durant toute l'année scolaire.
J'étais allé l'assoir au deuxième banc du rangé d'au milieu. Sortant mon portable et mes écouteurs. Je m'apprêtais à écouter de la musique lorsqu'une une s'approcha timidement vers moi.
- Salut! Commença t'elle.
- Salut! je réponds à mon tour.
- Mwen ka chita? ( je peux m'asseoir? ) demande-t-elle en ajustant la mèche qu'elle avait laissé tomber sur la partie droite de son visage
- Aucun problème, assieds-toi
-Je m’appelle Vanessa Saintil. se présenta t-elle.
- Whitney Tcheysie Pierre. Lui répondis-je en souriant.
La journée commence plutôt bien, enfin mieux que ce à quoi je m’attendais.
Quelques instants plus tard, le professeur de littérature haïtienne entre dans la classe. En signe de respect, nous nous mettons debout.
- Bonjour à tous, asseyez-vous, commence-t-il. Je suis monsieur Jacques, votre professeur de littérature haïtienne. Nous allons commencer par nous présenter, question de nous familiariser. Allons-y! Nous allons débuter par toi, jeune fille du deuxième banc aux cheveux lisses.
Évidemment, il fallait que çela tombe sur moi. Je me lève du banc et prends mon courage à deux mains :
- Salut tout le monde! Je m’appelle Pierre Tcheysie Whitney, je suis très heureuse d'être encore parmi vous pour cette nouvelle année académique. Merci! Je m’assois sous les applaudissements de mes camarades.
- Alors? je demande à Vanessa.
-parfait, dit-elle, en me souriant.
Par la suite, le professeur Jacques lui fait signe de se mettre debout.
- Classe bonjour, Je suis Saintil Vanessa, je suis nouvelle dans cette établissement, originaire de Jacmel et je suis très heureuse d'être parmi vous.
La classe l’applaudit également, puis les autres élèves se présentent.
Après avoir passé 5 heures à écouter la plupart des professeurs nous raconter leur vie privée et d'autres prononçant leur discours annuel sur la concentration et la réussite, nous quittâmes enfin l’établissement.
Je sors du lycée accompagnée de Vanessa. Je sais que je viens à peine de la rencontrer, mais je sens qu’une grande amitié s’annonce entre nous deux. Je lui fais la bise, juste avant qu'elle ne m’annonce:
- Ne me dis pas que tu vas me laisser seule, ici, à attendre mon maudit chauffeur, et ce dans une ville que je ne connais même pas encore?
Elle a donc un chauffeur et une voiture. La question que je me pose c'est qu'est ce qu'une fille aussi aisée vienne faire dans un lycée ?
En Haïti, les lycées sont des institutions publiques et les collèges sont des institutions privées, contrairement aux autres pays tels que la France ou encore les États-Unis dont le lycée c'est l'école secondaire et le collègue c'est l'école primaire. Ici, les lycéens sont aidés financièrement par l'état s’ils n’ont pas les moyens d’aller à l’école.
-Whitney je te parle, me dit-elle, me sortant ainsi de mes pensées.
-J'ai une question.
- Attends, m’arrête-t-elle en sortant son téléphone.
Elle a un I-Phone, le portable de mes rêves. Sincèrement cette fille a de la chance, quant à moi je possède un vieux LG, daté de plus de deux ans.
- Allô, Max ? Où es-tu ? Je t’attends depuis longtemps.
- ...
- On ne te paie pas pour te relaxer, tu le sais, non?
Elle raccroche et met son portable dans son sac.
- Excuse-moi. Quelle est ta question? reprenna t-elle.
- Qu'est ce qu'une fille comme toi est venue faire dans un lycée?
- Je voulais juste voir ce que ça fait d’être une lycéenne. On fait tellement d'éloges à ce sujet. Mais je te retourne la question.
- J'aimais trop l'uniforme de la terminale.
Ma famille ne roule pas sur l'or, certes, mais grâce à Dieu, ma mère a les moyens de m'inscrire dans un collège.
- Voilà mon chauffeur! S’exclame-t-elle en sautillant de joie.
- À demain dans ce cas.
- Allez, monte! M’encourage-t-elle en ouvrant la portière.
Je prends un peu de temps pour réfléchir. Après tout,je viens à peine de la rencontrer, d'autant plus que l'on vit dans un pays où l'insécurité bat son plein, qu'est-ce qui me dit que tout ceci n'est pas une piège. Mais comme si elle lisait dans mes pensées, Vannessa me lance :
-Je ne vais pas te mordre, tu sais !
J’accepte donc sa proposition et monte dans le véhicule tout en saluant le chauffeur.
- Où est ce que je vous dépose, madame? À la maison ou ailleurs? demande le chauffeur en insérant la clé dans le contact.
- D'abord à la maison, ensuite nous irons chez Whitney. Répond-elle en pianotant sur l'écran de son portable.
- Très bien, madame.
Un homme de la quarantaine qui appelle une fille de 17 ans «madame» ? Ça me fait subitement penser à une citation qui dit que :
- Ma mère tient à ce que tout le personnel m'appelle ainsi, m’explique Vanessa en apercevant mon regard étonné. Décidément, cette fille n’arrête pas de me surprendre.
Cinq minutes plus tard, nous arrivons devant une grande maison.
-Tu veux entrer? me propose gentiment Vanessa.
- Non, m’empressé-je de dire.
Je ne veux pas rencontrer sa famille, car j'imagine déjà la tête hautaine de sa mère.
- Je prends ça pour un oui, alors, rétorque-t-elle en me tirant par le bras.
Nous nous dirigeons vers la porte d’entrée de la maison.
- Bonsoir, mère, dit Vanessa en faisant la bise à la dame.
- Tu es déjà de retour, ma puce? demande-t-elle.
- Oui, mère. Je te présente Whitney, une camarade de classe. Whitney, voici ma mère.
- Tu t'es déjà fait une amie, c'est très bien chérie.
Je lui fais la bise à mon tour.
- Enchantée, ma fille! Je t'offre quelque chose à boire?
- Non, merci, je réponds en ajustant une mèche rebelle.
-Assieds-toi, ma fille.
En fin de compte, je me suis trompée sur la mère de Vanessa ; elle n'a pas une tête hautaine comme je l'imaginais. Elle est tres simple et surtout très bien habillée, tailleur noir et blanc, talon aiguille beige.
Vanessa en media
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