T h i r t y - s i x
Un nouveau bruit me réveille. Quelqu'un toque. Encore ? Ils ont tous décidé de me déranger ce soir. Pourtant j'étais bien installé là. J'ouvre les yeux quand j'entends la porte être pousser.
Je me rend compte qu'il fait jour. J'avais oublié de fermer le rideau hier soir. Je me redresse en grognant. Ma mère se tient dans l'encadrement de la porte. Je me frotte les yeux et baille
- Jungkook, mon chéri, tu dormais encore ? Il est presque 13 heures
- Ah bon ? Tu es sûre ?
- Oui, je suis venu te réveiller. Je suis inquiète, tu ne dors jamais autant.
C'est vrai que c'est anormal. Mais ne je suis que très peu étonné au final. J'avais juste besoin de me reposer, comme tout le monde d'ailleurs c'est bien normal. Je m'assois finalement avant de regarder à ma gauche. La place est vide à côté de moi.
- Où est Jimin ? je demande
Il n'a décemment pas sauté par la fenêtre au beau milieu de la nuit. Il est forcément descendu.
- En bas, avec ton père. Je suis contente qu'il soit là, ça faisait longtemps. Tu descends ? Ton frère veut absolument faire un brunch .
- J'arrive.
En moins de 5 minutes, je me douche et enfile un jean bleu et un sweat gris. Puis je descends les marches, faisant craquer le bois sous mes pieds. À peine ai-je atteint la dernière marche que je croise le regard de Jimin. Je peux y déceler un...regret ?
- Désolé Jungkook, c'est sorti tout seul !
- Comment ça ? je demande perplexe
Mes yeux se posent sur la table de la salle à manger. Il n'y a des gros cartons remplis de vieilleries poussiéreuses et des boîtes vides. Je m'approche et remarque que certaines babioles sont à moi. Je lève les yeux vers mon père qui se tient aux côtés du noiraud.
- Jimin nous a dit que tu allais emménager avec lui ! dit ma mère en se tournant vers nous depuis la cuisine. Le noiraud me sourit un peu gêné.
- Alors on a sorti tes affaires que ta mère avait rangé après ton départ, pour voir ce que tu veux emmener avec toi.
- Je ne sais pas comment je suis censé le prendre, je réponds
Ma mère s'approche de moi avec un petit rire.
- Mais non mon chéri. A vrai dire on commençait à se faire du soucis. On pensait que quelque chose n'allait pas entre vous.
- Tout va bien maman.
Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Ils sont tellement prévenants et attentionnés.
Pendant plus d'une demi heure, on a trié les cartons. C'est allé assez vite puisque c'est Jimin qui a choisi. Pour être honnête je n'ai besoin de rien emporter avec moi. Mais ça me fait quand même plaisir de voir que mes parents prennent la nouvelle aussi bien que je l'imaginais. Maman a tout de même insisté pour que je prennes certaines choses comme mes vieux disques et mes livres préférés.
J'ai finalement monté la boîte dans ma chambre puis nous avons mangé. Mais Jimin a dû partir car il avait un cour de danse à donner. J'ai passé le reste de mon après midi à aider mes parents à la maison puis j'ai joué au grand frère modèle et j'ai conduit Jung-hyun chez ses amis.
Mais cette journée s'est soldée par un mal de crâne. J'ai juste fini par aller me coucher sans chercher à faire autre chose. Le lendemain, lorsque j'ouvre les yeux, toute douleur a disparue. Je chasse toute inquiétude et me lève.
Aujourd'hui il faut que je fasse la tâche ingrate que je me suis imposé depuis mon retour ; faire du sport. J'en faisais quand j'étais ado mais j'ai tout laissé tomber à cause de l'hôpital. Et pour être honnête, ça me manque. Au campus je n'avais pas non plus la volonté de le faire.
Je descends prendre un rapide petit déjeuner après avoir enfilé quelque chose de plus adéquat. Mes parents sont dans le salon et je leur fais un petit signe depuis la salle à manger. Je n'ai pas franchement la force d'aller courir dans ce froid mais il ne vaut mieux pas sauter une semaine d'efforts.
Je sors finalement de la maison et mets mes écouteurs. La musique bat dans mes oreilles et me donne un peu d'énergie. Je me mets alors en course, réfléchissant à mon itinéraire. Je dépasse le croisement qui mène jusqu'à chez la mère de Jimin et arrive finalement à la Grande route.
Je slalome le long des maisons, évitant les passants. Mes foulées me mènent rapidement au parc de la ville, autour du lac. Si on lève un peu la tête, on peut apercevoir un bout de l'hôpital au dessus des arbres. Dans le parc il y a beaucoup d'autres coureurs.
Si bien que lorsque je suis concentré à regarder les arbres, j'en oublie les gens devant moi. Je rentre dans une masse et de retrouve poussé par terre, ma tête cognant un arbre. Le choc n'est pas violent mais ça me secoue pas mal. L'homme que j'ai percuté me lance un regard noir puis continue sa route. Abrutis.
Heureusement j'ai atterri dans l'herbe. Bien qu'elle soit mouillée, c'est toujours mieux que les graviers des chemins. Une petite mamie avec son minuscule chien s'approche de moi avec un air inquiet inscrit sur le visage.
- Vous allez bien mon garçon ? Tenez.
Elle me tend sa main, que je prend en poussant un long soupire. Faut croire que je suis né pour avoir deux pieds gauches. Je baisse les yeux vers la boule de poile affreuse qui aboit.
- Oui. Merci beaucoup madame.
La vieille dame au manteau violet me sourit puis reprend son chemin. Bon, il y a encore des gens agréables dans ce beau monde. Je prend une grande inspiration, riant presque de ma maladresse.
Mais au moment où je me remet à courir, je ressens une nouvelle fois cette douleur fulminante dans mon front. Je retiens un petit gémissement, fermant les yeux sous la douleur. Ma main vient trouver le tronc d'arbre qui a accueilli mon crâne quelques secondes plus tôt. Bon sang mais ça fait trois fois !
Je retiens ma respiration, espérant que la douleur finisse par partir. Mais les secondes s'allongent et je n'arrive même plus à ouvrir les yeux. J'entends des voix autour de moi mais je suis dans l'incapacité d'entendre quoi que ce soit de claire. Une minute de plus et je m'évanoui, j'en suis persuadé.
Je souffle tout l'air de mes poumon, expulsant le mal qui s'accrochait à moi. Mon court bat la chamade dans mon torse. Mon front se libère enfin de la douleur et j'arrive à ouvrir les yeux. Je suis comme sonné. Je me rend compte que quelques personnes se sont approchées de moi, inquiètes. Je les regarde étonné. Je dois donner l'impression de n'avoir rien compris à ce qui vient de m'arriver. Mais au contraire, je sais très bien.
Je suis soudainement très fatigué. Il faut que je me tire d'ici au plus vite. Je ne réponds pas aux gens qui me sollicitent et attendent de savoir si ça va. Perdu dans une sorte d'illusions, je quitte le parc le plus vite possible sans prendre compte de ce qui m'entoure. Je n'ai plus mal mais un horrible goût reste accroché sur ma langue. Mon ventre se tord.
Sans vraiment savoir comment, j'arrive enfin chez moi. Je n'ai aucune idée du temps que j'ai mis ou du chemin que j'ai pris. Sans attendre une seconde de plus, je passe la porte et monte dans ma chambre à la vitesse de l'éclair. Je referme la porte derrière moi et m'appuie dessus.
Qu'est ce qu il vient de se passer ? Qu'est ce que c'était que ça ? Cette fois ci, je ne peux pas trouver d'excuse et dire que ce n'était que la fatigue. J'ai dormi 18 heures en tout dans le weekend. Je passe mes mains dans mes cheveux, n'arrivant pas à réfléchir. La dernière fois que j'ai eu aussi mal...
Non. Tais toi Jungkook. Ce sont des choses qui peuvent arriver. Je me suis cogné contre un arbre, c'est normal que j'ai eu mal. N'importe qui aurait eu aussi mal après. Je souffle longuement et fait les 100 pas dans ma chambre. Je n'ai même plus mal maintenant alors forcément ce n'était rien du tout. Voilà, rien du tout.
Jungkook, tu vas te calmer et tout ira bien. Un mal de crâne, c'est rien. Ce n'est pas des antécédents qui vont te faire peur. Ce n'est ni le moment, ni une bonne idée de se faire des frayeurs pareille. Tout ira bien.
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