F o r t y - e i g h t
- Donc si j'ai bien compris, le tueur est en fait le frère du mari de la victime et il a commis un crime passionnel ?
- Non. Pas du tout ! me répond Yoongi.
Je soupire.
- Alors j'ai riens compris.
- Chaud devant ! Un chocolat chaud, deux déca et un expresso, dit la voix de Taehyung en arrivant derrière nous.
Je pousse le livre vers Yoongi et prend mon chocolat chaud devant moi. Moi et les livres ça fait 2. Peut-être est-ce par ce que je m'endors tout le temps en ce moment et que je saute des pages. Jimin à côté de moi prend son expresso et Taehyung s'assoit en face, à côté de Yoongi.
- Alors je me débrouille bien hein ? demande Tae, tout content de lui.
Il y a quelques jours, Taehyung à commencé à travailler dans un petit café en ville. Ce n'est certes pas grand chose mais c'est la première fois de sa vie qu'il travaille. A 24 ans. Et il en est drôlement fière. Il n'a eu aucun soucis à s'adapter et il a une volonté d'acier. Il faits les tâches ingrates que les autres employés ne veulent pas faire mais je ne l'ai jamais vu aussi heureux.
Alors quand j'ai dit vouloir prendre un chocolat à la machine à café de la salle commune, il s'est précipité pour faire plaisir à tout le monde. Et en effet, il se débrouille très bien dans la vraie vie.
Je bois une gorgée de mon chocolat, ce qui à pour effet de m'endormir encore plus. J'ai déjà tenté de boire des dizaines de café mais ça ne marche pas et ça me donne la nausée plus qu'autre chose. Alors qu'un bon petit chocolat comme je les aime et je me croirait sur un petit nuage. D'ailleurs je baille instantanément.
- Pourquoi tu n'es pas au lit toi déjà ? me demande Jimin.
- J'en ai marre ! J'ai l'impression d'être un chat mais sans les côté positif de la sieste. J'aimerai bien ne pas dormir 18 heures par jours.
- Au moins tu n'as pas besoin d'un livre pour t'endormir, réplique Yoongi.
- Très drôle...
Jimin me sourit tendrement et pose sa main sur ma tête. Il caresse doucement mon crâne qui est recouvert par un petit bonnet gris afin de cacher ma non pilosité. Rien que d'y penser ça me donne des frissons. Mes pauvres cheveux. Ça fait deux fois déjà.
Et comme beaucoup je supporte très mal le traitement. J'ai l'impression d'être une mue de serpent abandonné en plein milieu de la forêt. Comme si avec un seul coup de vent j'aillais me dessécher et n'être plus qu'un tout petit tas de poussière. Moi qui commençait à peine à accepter mon corps post maladie, me voilà à la case départ. Et ça ne me fait pas plaisir du tout. Mais bon...il parait que c'est bientôt fini. Même si je sais pertinemment que c'est une manière très délicate de me dire que je vais souffrir encore quelques mois avant qu'on sache réellement où en est cette tumeur.
Je baille une nouvelle fois et me frotte les yeux.
- Vas dormir pour l'amour du ciel, râle Jimin.
- J'ai le droit de passer quelques minutes avec vous non ? Tu vas pas commencer à me prendre la tête.
Le noiraud lève les yeux au ciel et se lève. Je regrette immédiatement d'avoir parlé si sèchement. Mais il ne semble pas fâché, en tout cas pas pour ça. Il attrape ma main et me force à me mettre sur pied. Bon je crois que je n'y couperais pas. Avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, il m'entraîne dans les couloirs. Je crois qu'il va me forcer à dormir, que je le veuille ou non. Je décide de ne pas protester.
- Désolé.., je dis pour excuser ma sécheresse.
Je sens les doigts de Jimin se faire plus doux autours des miens et son pas ralenti. J'ai sauvé le coup.
- Je sais. Mais parfois il faut prendre le taureau par les cornes avec toi. Alors c'est ce que je fais. Peut-être préférerais-tu que j'en parle à Ji à la place ?
- Non, non, non, non ! Je vais dormir c'est bon !
Je dis alors que nous arrivons dans ma chambre. Je ferme la porte derrière nous et vient me glisser en moins de deux dans mon lit d'hôpital. Je n'ai aucune envie de voir débarouler Ji dans ma chambre, prête à me remonter les bretelles. Elle n'a beau ne plus s'occuper de moi elle n'en rate jamais une pour mettre son grain de sel dans la soupe.
Jimin sourit, se moquant presque de moi et vient s'asseoir à mes cotés. Je sais qu'il en restera pas longtemps alors j'en profite. Il s'assoit contre la tête de lit et je me colle à son torse, l'entourant de mes bras. Et il fait de même. Ayant réellement du mal à tenir, je ferme les yeux. Mais il me reste assez de lucidité pour chouiner encore un peu.
- J'ai pas envie...Quand je vais me réveiller, tu seras plus là.
- Toi mieux que quiconque sait qu'il faut écouter les signes que nous donne notre corps. Personne ne pourra guérir à ta place, tu sais.
- Moui...
La main de mon copain caresse mon épaule et je me sens sombrer rapidement.
Quand je me réveille, il fait sombre dans ma chambre. Il doit être tard dans l'après midi puisque la lumière est maintenant bleutée. Je me redresse sur un coude et regarde autour de moi. Il y a un plateau repas à coté du lit. Je présume qu'il doit être au moins 18h30. Assis au beau milieu de mon lit je sens mes yeux me brûler. Je soupire. Ce n'était pas une bonne sieste du tout. Une fois hors du lit je me dirige vers la salle de bain, j'ai besoin d'un peu d'eau fraîche sur mon visage. Mais j'ai à peine fait un pas que je sens ma tête tourner.
Je me précipite au dessus des toilettes et vide le contenue de mon estomac. Enfin le peu qu'il y avait dedans. Mon ventre se tord à de nombreuses reprise sous les spasmes. C'est affreux. je me laisse tomber par terre et ferme les yeux. Ca devient presque habituel de vomir quand je me réveille. Et ça ne m'aide pas puisque je n'ai jamais faim et donc que je ne me remplit jamais la panse. Résultat du compte, ça me donne des crampes à chaque fois que je vomis. C'est un cercle vicieux.
Il me reste un peu d'énergie pour me lever et boire de l'eau.
Quelqu'un frappe à la porte et entre sans que je puisse dire quoi que ce soit. Mais ce n'est rien d'autre qu'une des deux soignants qui s'occupent de moi. Gentiment, elle me raccompagne jusqu'à mon lit, prend ma température et me force à manger la compote qui accompagnait le repas de ce soir. C'était plutôt dégoûtant mais c'est fait. Ce n'est pas pour autant que je me sens mieux. J'ai mal partout et je passe de sommeil à réveil toutes les 10 minutes. C'est de loin l'une des pires nuit depuis que je suis ici.
Faites que ça se termine vite. Par n'importe quel moyens.
Le lendemain n'est pas forcément plus joyeux. Je n'arrive tellement pas à tenir debout que l'infirmier de jour m'a emmener dans la salle d'examen en fauteuil roulant. C'est la première fois de ma vie que je monde dessus. Eh bah je peux dire que le trajet était nettement plus agréable !
Lorsque je ressort de test, j'ai une magnifique perfusion qui m'accompagne. Apparemment j'ai des grosses carences étant donné que je ne peux même pas manger ma soupe sans finir le nez dedans. Ah... Cette bonne vieille perfusion qui m'accompagne partout. J'ai des impressions de déjà vu drôlement amères ces derniers jours.
- Jungkook.
Je me retourne pour tomber sur le visage souriant et bienveillant de ma meilleure amie. Una m'avait affreusement manqué ces derniers jours.
- Qu'est ce que tu fais là ? je demande tout de même surprise de la voir.
Elle déteste les hôpitaux. Presque autant que moi.
- Je suis venu te ramener quelques affaires supplémentaires. Comme ça j'ai une bonne raison de venir.
- Me rendre visite n'est pas suffisant ? je demande, presque offusqué.
- Je prend sur moi actuellement, tu devrais être content !
Je lève les yeux au ciel et prend le bras de la belle brune pour m'aider à marcher jusqu'à ma chambre. J'aurais voulu voir Yoongi mais je ne vais certainement pas aller dans la salle commune avec Una, elle finirait par péter un plomb.
- Je me demande ce qui se serait passer si tu ne m'avait pas quitter par peur de la maladie.
- Oh tu aurais finit par me tromper avec Jimin tôt ou tard.
- Quoi ?! Mais ça va pas la tête. Ce n'est du tout mon genre.
- Et je ne suis pas du tout le tiens.
Elle me fait un clin d'œil. Bon elle n'a pas forcément tord.
- Tu le serais si je n'était pas.. gay.
Una hausse les épaules. Je crois qu'elle n'a pas envie de parler plus longtemps de notre relations passé. Je me demande si elle à des regrets. M'enfin, une fois dans ma chambre, je retourne dans mon lit et ma meilleure amie s'assoit au bout. Elle pose le sac en tissus qu'elle à ramener sur la couverture. Sur la demande de Jimin, elle m'a ramené les choses qu'il me manquait encore pour m'assurer un total confort. Une paire d'écouteur, une nouvelle brosse à dents, ce genre de bricoles.
J'ai encore le temps de discuter au moins une bonne demi heure avec elle avant qu'elle ne montre des signes de nervosité. En preux chevalier, je lui dit qu'elle peut partir. Una me promet de m'appeler et de revenir quand mes parents viendront. Elle n'aime pas venir ici seule. C'est pour ça qu'elle me comprenait si bien lorsque je m'étais coupé du monde et que je refusait d'admettre ce qu'il s'était passé dans cet hôpital. D'ailleurs je me demande si j'aurais le même syndrome si je sors de l'hôpital.
"Si"... Jimin m'aurait déjà corrigé en changeant le "Si" par "Quand". Je préfère personnellement me baser sur des "Si".
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Oh mon dieu ! Un nouveau chapitre ? Déjà ? Serait-ce un miracle ?
😁
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