F i v e t y - t w o : Partie III ; Jimin
↑musique recommandée pour lire ce chapitre ↑
à vos mouchoirs et bonne lecture...
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« Je veux les voir une dernière fois.
-...Il ne sont pas là mon ange. Il sont à l'appartement.
- Mais je veux les revoir une dernière fois...s'il te plaît. Juste une fois... »
C'est ainsi qu'il me supplia. Ces dernières paroles, en tout cas celles dont je fus témoin.
C'est ainsi, qu'un matin à 10h23 précisément, j'ai quitté la maison, prit ma voiture, filé en direction de notre appartement, fouillé dans le placard et mis la main sur la boîte à chaussures aux coins rongés. Une boîte bleue qui menaçait de se briser sous mes doigts. Et je suis reparti en espérant pourvoir les lui montrer comme il me l'avait demandé.
J'ai veillé sur Jungkook jours et nuits pendant des jours. Je ne l'ai pas quitté plus de quelques minutes, seulement relayé par ses parents et Una de temps en temps. Jong-hyun n'avait pas le droit de voir son frère dans l'état déplorable dans lequel il était. Je ne crois pas qu'un garçon de 17 ans doivent voir ça... Yoongi, Namjoon et Taehyung, et selon la volonté de Jungkook, ne devaient pas rester plus d'une ou deux heures. Il ne voulait pas qu'il le voit comme ça ou en tout cas, que leur dernier souvenir de lui soit aussi dramatique.
Je n'ai jamais contesté le choix de Jungkook mais je ne sais pas si c'était la meilleure chose à faire. Je ne veux plus me rappeller d'à quel point il a souffert ces derniers jours. Le voir dans cet état m'a tellement brisé le coeur. Et j'entends encore sa voix me supplier d'y faire quelque chose. De nombreuses fois j'ai souhaité que tout s'arrête rapidement, pour lui. Je voulais qu'il ferme les yeux et qu'il ne se réveille jamais, pour arrêter cette souffrance insupportable. Et pourtant il ne résistait pas. Il avait arrêté de se battre, sachant qu'il souffrirait sûrement plus pour rien au final. Mais les jours de maladie se sont éternisés. Des nuits et des journées horribles.
Mais tout ça est dernière nous maintenant. Car Jungkook n'a jamais revu ses avions en papier. Il s'est laissé partir alors que je n'étais plus là. Il est mort au moment ou j'ai quitté l'appartement. 6 minutes après que je sois parti.
La mère de Jungkook m'a dit qu'il l'avait sûrement fait exprès. Qu'il ne voulait pas que je le vois s'éteindre dans mes bras, comme il a cru me voir m'éteindre il y a trois ans. Et je ne lui en veux pas. Pas un seul dixième de seconde. Bien que j'aurais plus que tout aimé lui dire au revoir, ce qui est fait est fait.
Mais ce deuil n'aura pas le même goût que les autres...
- Tout est prêt ?
J'hoche la tête, le regard un peu perdu dans le vide. Quelle drôle de sensation. J'ai l'impression d'être à l'extérieur de mon corps, de ne pas vivre ce qui est entrain de se passer. J'ai l'impression que c'est encore un mauvais rêve... Bien que la douleur dans mon abdomen me rappelle que tout est bien réel.
Des mains viennent se poser sur mes épaules, lissant mon costume noir soigneusement choisi pour ce jour. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de totalement reprendre possession de mon corps.
- Tout est parfait Jimin, tu as fait du bon travail. Je suis fière de toi, tu as tellement aidé ces pauvres gens.
- Merci maman.
Me féliciter est assez anticonstitutionnel... Doit-on être applaudi pour avoir organisé les obsèques de quelqu'un ?
Bien que ce fut plus que préoccupant ces deux derniers jours et que j'y ai mit mes dernières forces, je n'ai pas envie d'être félicité pour ça. Je n'ai fais que mon devoir. Je n'allais pas les laisser tout faire par eux même. Ils viennent de perdre leur enfant. Et puis j'y étais plus qu'obligé.
« Jimin...Il y a quelques choses qu'on doit te donner.
- Je vous en prie, dites moi.
La mère de Jungkook sorti ses mains de sous la table et y posa un morceau de papier. Il me fallut quelques secondes pour comprendre. C'était un avion en papier. Le regard de la génitrice du défunt disait long. C'était un mot d'adieu.
Une immense boule se forma dans ma gorge et je refusa. La tête baissée, je retenait mes larmes. Non je ne pouvais pas l'ouvrir.
- S'il te plaît mon garçon... C'est sa dernière volonté, répliqua M. Jeon.
Je les regardais et poussa un long soupire résigné. Je n'avais pas la force de le faire mais je ne devais pas les décevoir. Je pris alors l'avion en papier dans mes mains.
Il était fait en papier journal et je ne pus m'empêcher de faire le lien entre le premier avion que je lui ai jamais envoyé et celui ci. Tout les deux en papier journal. Le premier et le dernier. Je pleurais déjà.
Les doigts tremblants je l'ouvris remarquant qu'il était épais, comme si on y avait caché quelque chose.
La première chose que je vis fut une petite phrase griffonné à l'intérieur d'une des ailes.
" praepes subvolat et post ruinam eius"
Et après sa destruction l'oiseau s'envola.
Chaque seconde ressemblait à des heures de tortures. Pourquoi fallait-il qu'il ne me laisse que des mots vagues dont je devais trouver la signification par moi même ? Ne pouvait-il pas simplement écrire un adieu formel, un guide de ce que j'allais devoir faire sans lui et comment bien le faire ? J'étais désespérément sans réponse.
Ne voulant plus voir son écriture je continuais d'ouvrir l'avion en papier jusqu'à tomber sur un anneau.
Un anneau d'argent avec une petite gravure à un endroit, un oiseau il me semblait.
Un anneau...
- Qu'est ce que ça signifie ?
- Tout ce que tu voudras mon chéri. Il n'a rien dit d'autre que te de te remettre cet avion. Mais..., elle jeta un coup d'œil à son mari qui l'encouragea, C'est l'alliance de son grand père.
Ce fut trop. Sans demander mon reste je me levais précipitamment, l'avion en main et quitta la maison. Je manquais cruellement d'air. Il n'avait pas le droit de faire ça. Pas le droit de me laisser juste ça comme au revoir. Pas le droit de me confronter à la triste réalité. La peine fut si insupportable que je me laissais tomber par terre sur le chemin de gravier, pleurant plus de larmes que je ne pensais pouvoir pleurer. »
Je baisse les yeux sur ma main gauche et contemple l'alliance. Je suis désormais le triste veuf de l'histoire, tu auras réussi à me faire tourner en bourrique jusqu'à la fin Jungkook. Je ne sais pas si j'aurais dû ranger cette bague dans un tiroir et ne jamais la mettre, ou bien la passer à mon doigt et en sentir le poid chaque jour. Je ne sais pas encore totalement ce qu'elle signifie et ce que je devrais en faire sur le long terme.
La cérémonie se déroule en extérieur. Les parents de Jungkook ont insisté sur ce point là. Je n'ai fais que choisir les fleurs. Un assortiment de bruyères et de chrysanthèmes blanches. Je me suis dit que ça irait...Je n'en sais rien en fait. Personne ne nous apprend jamais à choisir des fleurs pour ce genre d'événement. Enfin si événement est vraiment un mot qui convient aujourd'hui. Je le trouve déplacé.
Il y a beaucoup de monde. Beaucoup trop de monde. Je ne m'attendais pas à voir rappliquer tant de gens aujourd'hui. Heureusement que c'est un espace ouvert je suppose. Je me serais senti coupable si tout le monde n'avait pas pu entrer. Mais des gens arrivent encore et se gare au parking du cimetière. J'ai hâte de ça se finisse.
Je rejoins le parking, ma mère étant parti devant depuis déjà un moment. Je m'arrête devant un corbillard. La porte conducteur et celle coulissante sont ouvertes. Namjoon descend du fauteuil devant le volant quand j'arrive à leur hauteur. Yoongi révèle la tête et se met debout immédiatement. Je ne sais pas depuis combien de temps ils m'attendent. Le plus vieux pose sa main sur mon épaule avec un sourire qui se veut rassurant.
- Vous êtes surs de vouloir le faire ? Je comprendrais...
- Évidemment Jimin. Aucun de nous ne partira avant la fin.
Pour être sur de ce que j'entends, je tourne la tête vers Taehyung. Le plus fragile d'entre nous. Il tient entre ses mains quelques fleurs. Cependant il ne semble pas sur le point de craquer ou de filer à toute vitesse. Il a l'air plus déterminé que n'importe qui.
- Il avait toujours regretté ne pas pouvoir dire au revoir. Alors je vais le faire pour lui, déclara Taehyung avec toute la candeur du monde.
Et je ne peux pas m'empêcher de sourire en l'entendant dire ça. Si Jungkook nous avait quitté il y a 4 ans quand il avait prévu de le faire, il n'y aurait pas eu autant de monde ici. Et ça aurait été sûrement pire. Mais maintenant, j'ai l'intime conviction qu'il est aimé à sa juste valeur.
Je prend finalement une grande inspiration. Les garçons sont les seuls devant lesquels je m'autorise à craquer, si ça doit arriver. Lorsque je sens qu'il est temps, je fais le tour du corbillard et pose mes mains sur cet écrin de bois. J'arrive pas à croire que c'est moi qui vais faire ça.
- Aller Jimin. C'est bientôt fini..., Je me dit à moi même.
Chacun, nous prenons une poignet.
Les gens avaient commencé à se rassembler, beaucoup discutent encore. Mais la majorité attend et ont les yeux rivés sur moi. Une sensation plus que désagréable. Mais après tout c'est évidemment puisque l'objet de leur visite est entre nos mains. Un frisson me parcours. Je ne dois pas penser à ça.
Notre cortège funèbre finit de rassembler les gens, ceux qui peuvent s'asseoir le font, les autres restent debout. Le prête nous attend et nous déposons le cercueil là où il doit reposer. Puis je pars m'asseoir à côté de la mère de Jungkook.
Tout le monde s'attendait à ce que je parle, à ce que je dise ne serait-ce un mot. Mais j'avais refusé. Je n'aurai jamais réussi. Et puis Namjoon s'était proposé, il a toujours été le plus fort pour ce genre de chose. Malheureusement évidemment. Je fais tous les efforts du monde pour rester attentif au discours de mon ami.
Le grand brun se lève après que le prêtre ai laissé la parole à ceux qui le désirent. Il s'est mis devant tout le monde et l'assemblée semblait captivée.
- Je commencerai par dire que Jungkook était l'un de mes meilleurs amis. Peu de personnes peuvent s'en vanter. Je l'ai rencontré quand j'étais moi même à l'hôpital. Je l'ai connu sous toutes ses facettes et je suis sur qu'il y aurait eu plus à découvrir. Malheureusement le temps a eu raison de sa force. Je connais peu de personnes capables comme il l'a fait, de se relever tant de fois. Et peu de personnes comprendront aujourd'hui ce de quoi je parle.
Il marque une pause. Ses yeux sont rivés sur nous. Il ne fait pas juste allusion à Jungkook, mais à nous quatre. Seuls survivants d'une époque qui me semble maintenant un peu floue.
- Mais le plus important c'était que Jungkook avait tellement de compassion pour les autres. Il voulait voir le bien chez tout le monde. Malgré toutes les épreuves qu'il a traversé dans sa jeune vie, en si peu de temps, il est resté fidèle à lui même. Ce serait mentir de dire qu'il n'avait pas de défaut. Mais malgré sa rancoeur, sa très faible maîtrise de des sentiments et son sarcasme... Jungkook est l'une des meilleures personne que j'ai pu rencontrer dans ma vie. Et il le restera toujours. Pas un jour passera sans que je me dises que je suis chanceux de l'avoir connu et je vous invite à faire de même. Il était un ami, un compagnon, un fils, un frère. Il était plus que ce que certaines personnes voulait croire...
Namjoon acheve son discours la tête baissée, puis retourne s'asseoir aussi vite. Personne ne semble vouloir poursuivre, peut être pas gêne ou par ce que le grand brun a fait mouche.
Mais une élégante silhouette tout de noir vêtue, s'avance et prend la même place qu'a prit Namjoon il y a quelques secondes. Les yeux de Una viennent immédiatement rencontrer les miens et je peux voir sur le coin de sa lèvre un léger sourire.
Elle sort de son sac une petite enveloppe. Les bord noirs me disent quelque chose...
- Ce que je vais vous lire, ne vient pas de moi. Il a été écrit par quelqu'un d'autre et je pense qu'il est important que tout le monde l'entende. Jimin... Désolé, mais il aurait préféré que ce soit toi qui parles.
Je fronce les sourcils, ne comprenant pas bien où elle voulait en venir. Et pourquoi elle me prend à parti surtout. Elle ouvre délicatement l'enveloppe et en sort une lettre couverte de mots. Et elle se met à lire. Dès ses premières paroles, je reconnais ce que j'ai moi même écrit.
- "J'ai passé 2 ans sans Jungkook. Et ça m'a semblé aussi long que l'éternité, c'était la plus dures de toutes les adversités. 2 ans pendant lesquels je n'ai jamais cessé de penser à lui, de me questionner et de me sentir coupable. Et par un concours de circonstances que je n'aurai jamais imaginé, nous nous sommes retrouvés, pourtant nous étions si loin l'un de l'autre. Mais même avec ce fossé entre nous, j'étais heureux. J'étais heureux de voir son visage tous les jours en sortant de ma chambre d'hôpital, heureux d'entendre son rire et de voir son sourire à nouveau, bien qu'ils aient été rares. Le reste n'avait pas plus d'importance.
Juste Jungkook et moi.
E
t nous avons traversé ensemble toutes les épreuves que la vie avait décidé de nous imposer. Le chagrin, la peur, l'incertitude et la perte d'un être cher. Mais c'était main dans la main que nous avions détruit les barrières.
Cependant, ni lui, ni moi, ni personne ici n'aurait pu imaginer que la plus dure de toutes allait arriver.
Dans cette vie, le plus dur ne fut pas toutes les épreuves, tous les désaccords, tous les coeurs brisés. Ce qui a été le plus dur à accepter, c'est que j'allais devoir vivre sans toi, encore une fois, jour après jour. La reste d'une vie, sans toi...mon amour."
La voix d'Una paraît brisée. Elle flotte dans l'air, personne n'ose bouger.
Sur mes joues ruissellent des tonnes de larmes que j'avais promis de ne pas verser. Mais entendre de la voix si douce d'Una ce que je n'ai pas réussi à dire à voix haute, me détruit de l'intérieur. J'aurais sans doute du prendre mon courage à deux mains et me retrouver à les places de ces courageux. J'espère qu'il me pardonnera. Mais l'idée de parler de lui sachant qu'il n'est plus là pour l'entendre me glace le sang et me déchire le cœur. Aujourd'hui, je préfère rester silencieux.
Les souvenirs reviennent sans cesse et je n'arrive plus à suivre le reste de la cérémonie. Ce n'est que plus tard, lorsque j'entends une petite voix près de mon oreille que je comprends qu'il faut que je me lève. Le reste est flou, je n'ai pas envie de m'en souvenir plus tard, alors je bloque mon cerveau.
Plus tard, les parents de Jungkook ont tenu à faire une petite réception pour les plus proches d'entre nous, un moment soit disant fait pour de retrouver et se ressourcer. Mais c'est surtout le moment de devoir supporter les discours de ceux qui prétendaient le connaître. Et ça me rend dingue.
Un verre de vin insipide dans les mains, je regarde l'assemblée.
- Jimin, mon chéri...
La mère de Jungkook s'avance vers moi et me prend dans ses bras. Ses mains fragiles frottent mon dos et je fais de même, essayant de montrer mon soutient.
- Merci, d'avoir écrit une si jolie lettre. J'ai remercié Una de l'avoir lu. Nous l'avons laisser avec lui... j'espère que tu ne m'en veux pas.
- Non...bien sûr que non. Désolé de ne pas avoir parlé aujourd'hui.
- Ne t'excuse pas voyons, je sais à quel point c'était dur.
Elle prend mes mains avec le sourire le plus tendre et le plus compatissant que j'ai pu voir jusqu'ici.
- Vous devriez retourner auprès des invités. Je crois que vos sœurs vous cherchent.
La mère de Jungkook jete un coup d'œil derrière elle avant de me prendre une nouvelle fois dans ses bras.
- Merci pour ton mon chéri. Tes amis sont devant la maison, tu as le droit de t'éclipser. Tu en as déjà assez fait.
Elle tourne les talons et part rejoindre deux femmes plus vieilles qu'elle. Personne ne semble vouloir venir me dire à quel point je dois être triste, à quel point la vie est courte. Tant mieux.
Je quitte la maison et effectivement, devant le muret en pierre se trouvent Namjoon, Yoongi Taehyung et aussi Una. Le grand brun me sourit en me voyant arriver et passe son bras autour de mes épaules. Le silence est pesant. Les yeux sont rouges.
Une voiture arrive devant la maison, se gare. Una se tourne vers nous, il semblerait que ce soit pour elle.
- Tu pars déjà ? lui demande Taehyung.
- Oui, je dois prendre un train... Jungkook et moi on a... laissé des affaires sur le campus je préfère les récupérer maintenant.
- Ce n'est pas trop tôt pour toi ? je lui demande instinctivement
Les larmes perlent aux coins de ses yeux et elle les essuies vite pour les empêcher de salir ses joues rosies. Elle nous sourit quand même, comme un mécanisme.
- Si, mais je préfère le faire maintenant que d'y retourner dans deux mois... À plus les garçons.
Elle nous fait un petit signe de la main et les autres lui disent au revoir d'une voix bien monotone. Poussé par un élan, je rattrape la jeune femme par le bras.
- Una attend !
- Oui ?
- Merci, je lui dit d'une fois faible.
- Pourquoi ?
- Pour tout. Et pour rien. Tu étais sa meilleure amie, tu ne l'as jamais laissé tombé.
Son sourire triste ne quitte pas ses lèvres, elle prend ma main dans la sienne et la presse fort.
- Je l'ai fait une fois, parceque j'avais trop peur de la vérité. Mais j'ai décidé de ne pas vivre dans la culpabilité. J'espère que tu saura faire de même Jimin...
Et elle tourna elle aussi les talons, s'éloignant vers la voiture qui était venu la chercher. La reverrais-je rapidement ? Je n'en ai aucune idée, je ne sais même pas de quoi demain sera fait. Mais j'essaierai au moins d'appliquer son conseil. Pas de culpabilité hein ? Ça risque d'être dur.
Les garçons me rejoignent alors qu'on regarde la voiture partir. La boule dans ma gorge est tellement amère. Elle menace d'éclater à tout instant. Je pousse un très long soupire et lève la tête vers le ciel. Il y a là haut, juste au dessus de nous, une flèche dans le ciel, passage d'un avion. Étrangement, je souris... C'est sûrement bête mais j'ai l'impression que c'est un signe. Un avion dans le ciel bleu d'Avril. C'est joli je trouve.
- On va retourner au cimetière, on va déposer quelques fleurs sur la tombe de Jin et Hobi aussi, dit Yoongi derrière moi. Tu viens avec nous ?
Je me tourne vers eux, découvrant le visage de mes amis, des sourires réconfortants sur les lèvres. Ils ont vu la même chose que moi. Je sais qu'au fond ils rêvent de s'enfermer et de pleurer mais ils tiennent bon. Je tiendrai bon aussi, c'est promis.
- Non, j'ai encore des choses à faire. Ça vous dérange si on se retrouve à l'appartement ?
Namjoon acquises gentiment et me gratifie d'une nouvelle tape sur l'épaule. Leurs mines sont couvertes d'un voile de tristesse sous les regards encourageants. Je suis chanceux de les avoir encore avec moi, sains -si sain est le bon mot- et sauf.
Je les regarde partir à pieds dans leur costume, les uns à côté des autres. Quand ils sont assez loin, je tourne les talons et retourne dans la maison.
C'est plus calme qu'avant, même s'il y a encore du monde dans le salon. Sans que l'on me voit, je monte à l'étage. La porte de la chambre de Jungkook est entre-ouverte. Je ne sais pas quel courage me pousse à y aller mais je sais que j'y vais...
Cependant quand j'arrive devant la porte, je remarque qu'il y a déjà quelqu'un.
- Salut..., je dis d'une petite voix.
Jung-hyun se retourne et lorsqu'il me voit son visage change complètement. Avant que je puisse dire quoi que ce soit, il fonce tête baissée vers la sortie, m'évitant totalement. Et je sens que je dois faire quelque chose.
- Il t'aimait tu sais. Tu ne le crois peut être pas mais être fâché avec toi était un de ses plus grands regrets. Il était heureux de t'avoir à ses côtés à la fin, Jung-hyun... Vraiment.
Les yeux du garçon se remplissent de larmes. Du haut de ses 17 ans il me rappelle tellement Jungkook lorsqu'il avait le même âge. Cette même fougue colérique face à la douleur, cette même douceur enfouie. Une larme coule sur la joue du jeune homme et il dévale les escaliers avant que je puisse dire quoi que ce soit d'autre. Encore quelque chose d'inachevé. J'espère qu'il arrivera à faire face... Un nouveau soupire passe mes lèvres, mauvaise habitude qui s'installe on dirait.
Je me tourne finalement vers la chambre de Jungkook et je sens mon coeur se faire écraser par la douleur encore vive. Tout est encore en place. Je crois que ses parents n'auront jamais la force de tout débarrasser... Peut-être que je m'en chargerai jour. Je me rappelle encore que toutes ses affaires sont chez nous. Ça risque d'être un vrai fardeau d'entrer là dedans chaque jour. Je vais surement déménager même si j'aime tellement mon appartement. Notre chez nous...
Je laisse glisser mes doigts le long du bureau, regardant toutes ses affaires qui font, d'une manière ou d'une autre, parti de ma vie aussi. Je me tourne vers son lit, laissant mes yeux trouver les nombreuses photos accrochées sur ses murs, son baccalauréat fièrement décroché, ses étagères remplies de cd et de livres dans le désordre, une caisse remplie de vieux vêtements qu'il n'a jamais eu l'occasion de donner, un vieux ballon de foot. Toute notre enfance exposé sous mes yeux.
Je décroche une photo, son sourire fait presque apparaître le mien. Bras dessus, bras dessous quelques semaines après sa sortie de l'hôpital avant que tout ne dérape. 3 années se sont écoulés. 3 années qui ont été une chance inouïe.
La photo entre les mains, je m'asseoi par terre contre son petit lit. J'ai le cœur lourd. Je m'étais préparé à ça mais ce sera plus dur que prévu. En fin de compte, et malgré tout, je n'avais pas tord en disant qu'il était lui aussi un avion en papier.
Jungkook...Tu me manques déjà.
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Wow. Juste wow.
Je tenais à vous laisser un petit mot, même si je vais écrire un épilogue pour vous dire au revoir en bonne et due forme, j'ai le cœur lourd.
Je conclue enfin, après 3ans, cette belle histoire que vous avait fait vivre. Merci.
Je vous retrouve donc dans quelques jours pour l'épilogue qui mettra définitivement fin à Paper Plane. Je tâcherai de faire vite. D'ici là, prenez soin de vous. 🖤
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