PDV Jimin :

Mon nez a commencé à saigner le troisième jour après le retour de Jungkook. J'avais passé toute la journée à son chevet, sans jamais le lâcher d'une semelle. Puis j'ai commencé à me sentir faible. Je suis parti, dans l'espoir d'aller dormir. Malheureusement je me suis retrouvé à tousser du sang, la fièvre montant en moi. J'ai passé la nuit entière à souffrir le martyr alors que mon pauvre petit brun était seul dans son lit d'hôpital.

Le lendemain, le corps meurtri, tenant à peine sur mes jambes j'y suis retourné. Et comme ça pendant des semaines. Je me sentais mourir et je le sentais partir. Ses mains étaient toujours chaudes, elles réchauffaient les miennes. Sa conscience l'abandonnait et les médecins étaient formels. Il ne se réveillerait pas, il souffrait.

J'avais passé des semaines à fuir le corps médical pour passer le peu de temps qu'il me restait avec Jungkook. Mais mon corps ne répondait plus et mon état s'aggravait. La douleur devenait insupportable. Je suis donc allé le voir, dans l'espoir de lui faire mes adieu. Il ne se réveillerait pas et j'allais mourir, je me devais de lui dire au revoir.

Je m'étais aussi sur une chaise, le plus près possible de son lit. J'avais pris ses douces mains et je l'avais regardé, les yeux brouillés par les larmes. Entre deux sanglots je lui ai dis mes derniers mots, puissants et destructeurs.

"...Tu peux...Tu peux lâcher prise mon amour. Tout ira bien. J'irais bien, je te le promets. Ne te laisse pas dans cette souffrance...Lâche prise..."

Après ce coup de grâce à la tristesse infime. J'ai embrassé ses lèvres pour la dernière fois. Même endormi il m'a donné son amour et c'est ma dernière pensée de lui. Son doux visage, paisible et des belles lèvres. J'aurai aimé entendre sa voix une dernière fois mais il était trop tard. J'étais perdu.

Je dis au revoir à mon amour de toujours, retenant les torrents de larmes puis je suis parti. Et dans les couloirs devenu sombres de l'hôpital, je me suis effondré, impuissant face à la maladie qui empoisonne mes veines. Des bras m'ont ramené dans ma chambre, posé sur mon lit, laissé pour mort.

Les minutes devenaient des années. Les semaines devenait des décennies.

La douleur qui tuait mon corps ne se dissipait pas. J'avais trop mal pour respirer, trop mal pour vivre. Je tenais grâce à l'idée qu'à l'autre bout du couloir, mon précieux dormait, son esprit bloqué dans le noir. Je ne prenais plus conscience du temps, de l'espace, des gens.

C'était l'apothéose de la souffrance qui souffla à nouveau la vie dans ma frêle carcasse. Mon corps brûlait d'un feu insatiable. Mes yeux ne voyaient que le noir et je du subir ma salvation. Évanoui dans les bras de ceux qui allaient sauver ma vie, j'attendais mon heure. Bientôt elle serait proche, j'en étais certain. Et mon Jungkook aussi finirait par partir. Ainsi nous aurions accompli ce pourquoi nous avons toujours vécu. Nous aimer jusqu'à la mort.