F i v e
Tout le monde le sait. Évidemment que tout le monde le sait. Ça doit ce lire sur mon visage. Je déteste parler de ça, de lui. Ji aussi le sait. Elle ne m'a jamais entendu parler de Jimin. Jamais. Elle connait l'histoire par le biais de ma famille, certainement pas de moi. Je suppose donc que je l'ai choqué. J'en suis même certain.
Mon infirmière me regarde avec des yeux rond. Elle a un léger mouvement de recule, sa main toujours sur mon épaule. La détresse doit se lire dans mes yeux et Ji retrouve son sérieux.
- Qu'est ce que tu racontes?
Comment suis-je censé lui dire que toute la douleur qui progressivement se dissipait, est revenue me submerger en cent fois pire? Comme si on vous plantait des milliers de couteau dans la chair sans vous laisser le temps de respirer. Une douleur si vive, qu'elle pourrai vous tuer.
Je soupire. C'est tout ce que j'arrive a faire. Je suis au bort du gouffre, anéanti.
- Il est ici. Dans l'hôpital. - je murmure
- Comm-
-Park Jimin, ça ne te dit rien? - je la coupe irrité
Après tout c'est, elle doit connaître le nom de tous les patients de ce service. Est ce qu'elle le savait et qu'elle ne me l'a pas dit? Ce serais trop gros, je dois me faire des films. Mais je me sens vraiment énervé tout a coup. L'infirmière semble réfléchir puis comprend tout à coup.
- Jungkook...Comment aurais-je pu savoir que le patient qui s'appelle Jimin, est ton Jimin? C'est un prénom courant mon petit.
Comment ça "mon Jimin"?! Non mais..argh! Je suis encore plus énervé! Après la douleur puis la tristesse viens la colère. Je soupire, exaspéré. Ils se sont tous passé le mot pour m'énerver? Je me dégage de l'emprise de Ji et me renfrogne.
- Ce n'est pas "mon Jimin".
Mon infirmière se lève et soupire. Je dois l'énerver. Je suis désolé mais il n'y a rien a faire contre ça. Je m'énerve également...
- Mon petit, tu dois aller au bout de tes craintes. Tu dois affronter Jimin sinon tu restera a souffrir indéfiniment.
C'est sur et certain, ils se sont passé le mot. Ont-il vraiment décider de remuer le couteau dans la plaie? Ne comprennent-ils donc pas que j'ai déjà assez mal comme ça? Je n'ai pas besoin de ce genre de conseils. Je refuse d'aller vers lui. Jamais je ne le ferais, je me le promet. De toute façon c'est au dessus de mes forces. Plutôt crever que de reparler a Jimin. Même si j'en meurs d'envie... Non Jungkook ! Je ne dois pas me laisser guider par mes sentiments, mais plutôt par mes principes. Et mes principes me disent de ne pas parler aux traîtres. Oui, peut être que ce mot est un peu fort....en fait non. C'est ce qui le décrit le mieux. C'est un traitre, il m'a abandonné, il avait pourtant promis. Ça y est, la douleur serre de nouveau mon coeur. J'ai l'impression de mourir. Je n'en peux plus. Mon état a basculé en l'espace de quelques secondes. La faute à Jimin et l'impact qu'il a sur moi. J'en ai presque oublié la présence de mon infirmière. Une petite sonnerie me tire de mes pensées. Je me recroqueville et soupire.
Ji plonge une main dans la poche de sa blouse. Un petit boitier numérique émet une lumière verte. Un petit message s'affiche mais je ne peux pas le lire. Ji le range et se tourne vers moi. Ses mains se pose dans mon dos et me réconforte. Une chaleur m'envahit. La femme devant moi m'offre un sourire désolé.
- Je dois m'occuper d'Hoseok mon petit. Nous en reparlerons plus tard si tu veux.
Elle s'en va avec la chaleur et je me retrouve dans le froid. C'est un froid intérieur, triste, envahissant. Je me sens vide maintenant. Submergé de nouveau par une immense tristesse et un vide douloureux. Je me laisse tomber en arrière et me renferme sur moi même. Je tire ma couette et la remonte entièrement sur moi. Je ne suis qu'une boule de misère et de tristesse. Je me fais moi même pitié mais je n'arrive pas a me résonner. Je soupire. Longuement. J'ai probablement expiré plus d'air que j'en ai inspiré depuis ces trois derniers mois. Mon oreiller fini sur mon visage et je ne sais pas par quel miracle je m'endors.
Un avion en papier vient se poser a mes pieds, dans l'herbe. Un énième avion en papier. Mais une brise l'emporte et le petit objet s'éloigne de moi. Ses angles disparaissent derrière le soleil. Je n'ai pas pu l'attraper. J'aurais pourtant voulu. Cela aurais comblé le vide dans ma poitrine. Soudain la nuit tombe et le vent m'emporte. Je perds pied, je ne peux plus m'échapper. Tout mon corps se retrouve alors entouré d'un liquide étouffant. C'est de l'eau. Et je me noie. Cette fois ci, je meurs, voilà enfin ma fin.
Mes yeux s'ouvre enfin. J'ai le souffle coupé.
J'étouffe sous la couette. Je la pousse jusqu'au genoux. J'ai du mal a me ressaisir. Les rideaux sont a demi clos et mon bras est perforé. Mon dieu, je n'ai même pas sentis la présence de Ji dans ma chambre. Je suis incapable de décrire ce qu'il m'arrive actuellement. J'ai l'impression d'être en transe. Mon corps est recouvert d'un filet de sueur. Je n'en peux plus de cette perfusion qui me bouffe mon temps et ma santé. Mes jambes tremblent, j'ai du mal à bouger. Mon cœur reprend lentement son rythme. Je n'ai pas rêvé depuis un moment. Je me sens vraiment étrange. Après avoir repris mes esprits, je me lève et m'étire. Il faut que j'ouvre la fenêtre, j'étouffe. J'approche de la vitre en tirant la perche derrière moi. Je tourne la poignée mais ça ne marche pas. Peut-importe la manière dont je m'y prend, la vitre ne bouge pas. Merde! C'est fermé, je ne peux pas l'ouvrir! Tu m'étonne, avec un suicidaire comme moi et sans surveillance, ils ne peuvent pas se permettre de me voir sauter. Chose que je ne risque pas de faire. Je ne pense pas pouvoir réitérer, pas après ce qu'il s'est passé. A cause de mes conneries, je suis dans ce foutu hôpital, je vais mourir et le pire, Jimin est aussi ici.
Je colle mon frond contre la vitre. C'est encore l'été et dehors le soleil est plus que rayonnant. Je veux sortir d'ici. Je dois prendre l'air. Je commence a me sentir oppressé mais je n'ai pas beaucoup d'option. Sois je sors dans le parc de l'hôpital et dois me risquer a parler au gens sois dans le réfectoire là ou les fenêtre sont ouvertes et où je peux éventuellement être tranquille. Mon choix est vite fait et je sors le plus vite possible, traînant toujours derrière moi la perche. Il n'y a presque personne dans le couloir. On peut a peine entendre les murmures d'une conversation animée. Je me dépêche d'arriver dans la grande salle et pousse la porte. Heureusement que mon fardeaux a roulette ne fait pas de bruit, je ne veux pas qu'on me regarde.
Je repère immédiatement l'endroit que je cherche. Un petit coin fait de canapés et de fauteuils qui ont l'ait extrêmement confortables. Juste a côté, une fenêtre est ouverte. C'est parfait. Il y a moins de bruit dans la pièce, c'est plus paisible et plus accueillant. Mon bras me fait mal a force de tiré dessus. Plus je me rapproche d'un fauteuil, mieux je me sens. Je me laisse finalement tomber sur celui juste à côté de la vitre entrouverte. De la je vois le lac du parc et la forêt juste derrière. C'est l'endroit idéal pour construire un hôpital. Je ramène a moi la perche et laisse tombé ma tête en arrière. Je remonte mes genoux sur mon torse et pose mon bras perforé sur l'accoudoir.
Je suis bien ici. J'ai l'impression d'avoir tout oublié et je peux enfin respirer. Les paroles des patients encore présents me bercent. Derrière moi je devine des voix presque familières. Mais je ne me retourne pas, je ne veux pas revenir a la réalité. Pas encore. Un rayon de soleil passe le long de ma joue et m'aveugle un instant. Je me dis que c'est un bon endroit pour mourir. Je suis seul, éloigné, personne ne se préoccupe de moi. Ma mort pourrais passer inaperçue et se confondre avec le sommeil. Ce serait parfait. Ce serait bien. Mon téléphone vibre et me sort de mes pensées. Ah non! Pas maintenant! Pas quand je suis entrain de planifier ma mort!
J'attrape l'objet électronique dans ma poche. Rien que de voir l'écran de donne mal au crâne. C'est ma mère qui m'appelle. J'hésite a répondre. Je vais probablement m'éffondré Mais si je ne le fais elle va s'inquiéter et piquer une crise. Tant pis je ne peux pas. Je decide simplement de raccrocher et de lui envoyer un message. Si je lui met un vieux coeur rouge peut être qu'elle ne cherchera pas savoir ce qu'il se passe
A: Eomma
Je vais bien mais ne peux pas te répondre pour l'instant. ❤
: 📩
D'accord mon lapin, je voulais simplement te dire que nous passerons demain te voir. Je t'aime ❤
Argh! Rien que lui parler par message me rend émotif ! Je suis vraiment un fragile. Je soupire et pose ma tête sur le fauteuil. J'ai mal au crâne. Mes yeux se ferment sous la soudaine douleur. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe. Ça va passer j'en suis sûre. Mais les secondes passent et la douleur s'intensifie. Mes yeux ne peuvent plus s'ouvrir tant j'ai mal. C'est horrible. Mes doigts resserrent l'accoudoir et j'ai l'impression de recevoir des décharges électriques dans la nuques. Mon corps tout entier se fige et je sens ma tête tomber. Mon esprit divague tant j'ai mal et je n'entend plus rien.
[...]
- Il est stable pour le moment, il faut juste qu'il se repose. Ce jeune homme a de très bons amis. Je vais vous laissez avec lui maintenant, appelé moi si il y a un problème.
Je reconnais sa voix. C'est le médecin qui s'occupe de mon cas. Mais qu'est ce qu'il fait là et a qui il parle? Et de qui? Pourquoi je ne peux pas ouvrir les yeux. Si c'est encore a cause de cette perfusion je ne vais pas me gêner pour me plaindre. Pourtant je ne sens plus rien sur mon bras. J'attends quelques secondes pour pouvoir enfin ouvrir les yeux. J'entends des conversations mais je ne les distingue pas. Quand j'y vois enfin clair, je me redresse.
- Ah tu es réveillé, c'est bien mais calme toi, ne t'agites pas.
Ji s'avance vers moi et lisse mes draps. Je ne comprends vraiment plus rien. Bordel mais qu'est-ce qui se passe. Mon infirmière vois mon regard perplexe et me sourit.
- Tu t'es évanoui mon garçon.
- On s'est inquiété pour toi Jungkook.
Je tourne ma tête vers mon interlocuteur. Taehyung me lance un regard inquiet. Il est aggripé au bras de Yoongi et ce dernier croise les sien sur son torse. Il y a quelque chose de tendu dans l'atmosphère.
- Taehyung a remarqué que tu n'étais pas bien tout a l'heure dans la salle. Il est allé voir et il t'as trouvé inconscient. - m'explique Yoongi
- ...Merci. Je vais bien maintenant.
- Ça c'est à moi d'en décider mon petit. - gronde l'infirmière
- Heureusement que Suga et Jimin n'ont pas paniqués. - reprend Tae
Voilà j'ai trouvé ce qu'il y avait de bizarre dans l'air. C'est Jimin. Mon corps se tend. Je le sens maintenant, il est dans un coin de la pièce, hors de mon champs de vision. Ji me serre la main sentant mon anxiété. Elle me lance un regard lourd de sens. OK il m'a ramené en sûreté, mais je refuse catégoriquement de lui parler. Je n'ose plus bouger. Il est tellement proche de moi que j'en ai envie de vomir. Je sens son regard me transpercer. J'ai du mal a respirer. Je déteste le fait qu'il est autant d'effet sur moi, et en négatif. Ce ne devrais pas être ainsi. Je devrais l'ignorer, passer à autre chose et non souffrir. En plus je n'ai rien a me reprocher. Ce n'est pas à moi de baisser les yeux et d'avoir mal au coeur. Pendant deux ans j'ai été trop blessé. Et maintenant que je commençais à me sentir libéré, voilà qu'il refait surface dans ma vie et chamboule tout a nouveaux. Alors en prenant mon courage à deux mains, je tourne la tête. Il est assis sur le radiateur, devant la fenêtre. Il n'a pas changé.
C'est la première fois que je le revois depuis qu'il est partit. J'ai l'impression que c'était hier. Ses yeux ont toujours la même lueur de joie lorsqu'il me regarde. Le soleil chatouille ses cheveux blonds décolorés. Son visage s'est affiné. Je vois parfaitement chacun des détails de son visage. Même si il est crispé, c'est toujours le même. Son regard est insistant. Ses bras sont croisés. Il est aussi immobile et surpris par mon geste que moi. Ji avait raison, c'est toujours lui. C'est toujours "mon Jimin". Mais je le déteste.
Plus personne ne parle. L'ambiance est lourde, tout le monde est tendu. Je ne sais pas si les garçons connaissent l'histoire mais ils ont l'air mal a l'aise. Ji se lève pendant que je toise encore Jimin. L'infirmière passe derrière Yoongi et Taehyung.
- Nous allons vous laisser je pense.
Elle amorce un pas, poussant les deux malades. Me retrouver seul avec Park Jimin? Jamais ! Je refuse. Dans un état de panique je me retourne vers ma soignante.
- Non!
Suga et Tae me regardent comme si j'étais un fou. Comme si j'avais dis la plus grosse des insultes. Quand a Ji, elle me réprimande du regard. Résigné a ne pas me justifier, je soupire.
- 1 minutes. - je supplie mon infirmière, qu'elle me libère le plus vite possible de mon supplice
Mais elle me sourit et sort de la pièce suivi des deux patients. Un silence s'installe, aucun de nous parle. Je me retrouve donc seul, avec Jimin. Ce ne pouvait pas être pire.

~~
(Ce chapitre est juste beaucoup trop long )
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro