❝ Love is a fire. But whether it is going to warm your hearth or burn down your house, you can never tell. ❞ - J. Crawford 

♪ Alps - Novo Amor ft. Ed Tulett ♪

Assise sur mon siège, je regardais face à moi. Je continuais de faire les mêmes erreurs, à chaque fois. J'étais comme condamnée à être la pauvre fille qui fait les mauvais choix.

A mes côtés, je trouvais deux femmes, très complices, se tenant la main et admirant leurs alliances, leurs sourires si radieux qu'ils auraient pu illuminer le monde entier. Je les regardais, avec envie.

J'étais tant absorbée par leur bonheur que je n'avais pas remarqué que l'une d'entre elle s'était retournée vers moi. Ce ne fut que lorsque sa main entra en contact avec mon avant bras que je relevais les yeux vers elle.

- Excusez moi, qu'avez vous dit ?

- Vous n'allez définitivement pas bien, murmura t-elle, vous souhaitez qu'on appelle quelqu'un ?

Je secouai la tête négativement. Chace, à la rigueur, mais c'était bien trop tard.

- Je doute que quelqu'un puisse faire quelque chose pour moi, avouai-je en riant nerveusement.

- Peine de coeur ?

Je hochais la tête, ma détresse devait être si intense que les gens que je ne connaissaient pas arrivaient à me lire comme un livre ouvert.

- Si il vous a trompé ou quitté, c'est un con, sachez le.

Je riais tristement, si seulement.

- Rien de tout ça, je l'ai quitté..

Elle arqua un sourcil, croisant ses bras sur sa poitrine.

- Et visiblement, ce n'est pas la meilleure décision que vous ayez prise à en croire les larmes sur vos joues.

- Effectivement, je la regrette déjà, mais que voulez vous, on fait des choses stupides qu'on finit par regretter.

- Il n'est pas trop tard. Si il vous aime, il acceptera que vous reveniez.

Si seulement ce qu'elle disait était vrai.

- Ce ne sera pas possible, sachant que c'est la seconde fois que je lui fais le coup je doute qu'il me le pardonne.

- Les hommes sont stupides, je vous l'accorde, mais nous aussi on l'est. Mais ce qui est le plus stupide c'est de regretter. Quand il sera réellement trop tard, accepterez vous de vivre avec ces regrets en imaginant que vous soyez passé à côté de l'amour de votre vie ?

Je la regardais, ayant le sentiment d'avoir senti quelque chose passer en moi.

- Vous êtes jeunes, et vous avez toute la vie devant vous. Ce sera dommage de la passer avec des regrets jusqu'au restant de vos jours.

Elle avait raison. Je n'écoutais pas le commandant de bord qui annonçait la fermeture imminente des portes de l'avion, attrapant ma valise et me levant subitement.

- merci mille fois, dis-je à la hâte à l'intention de la femme à mes côtés, m'empressant de sortir de la rangée.

- Bon courage, sourit-elle en me regardant me diriger vers les portes.

J'arrivais face à ses dernières, entrant en contact avec une hôtesse.

- Je vais vous demander de vous asseoir madame, l'avion va bientôt partir.

- Je.. j'ai changé d'avis, j'ai eu un imprévu je dois absolument sortir..

- Je regrette ce ne sera pas possible, rétorqua t-elle, veuillez regagner votre siège dans les plus brefs délais.

- Laissez moi sortir, m'exclamai-je, j'ai payé mon billet je ne vois pas en quoi le fait que je sois dans cet avion ou non soit primordial pour son décollage.

Elle sembla perdre la parole, s'écartant de mon passage afin que je puisse accéder à la passerelle. Ce que je fis. J'avais l'impression que le temps était ralenti, je courrais, tenant ma valise, jusqu'à l'endroit où j'avais vu Chace pour la dernière fois, espérant que ce dernier y soit encore.

Je scrutai les alentours, ne me préoccupant pas de ma respiration saccadée et de mes membres tremblants. Je désespérais, constatant que Chace n'était nulle part où il aurait pu être vu. J'avais loupé ma chance, et comme me l'avait dit cette femme, j'allais vivre avec des regrets toute ma vie.

Je me laissais tomber au beau milieu de la salle, ma colère et ma tristesse ne perdant pas de temps pour ressortir, principalement sur mes joues. Ma stupidité me faisait payer l'addition, et avec cela je comptais me haïr toute ma vie.

Je relevais les yeux, regardant à travers la baie vitrée mon avion repartir. J'étais condamnée à rester ici, sans Chace. Le karma venait donc de frapper à ma porte.

Je me relevais, avançant vers la sortie de l'aéroport en ignorant les regards des passants surement attirés par mon visage maculé de larmes. Néanmoins, en approchant de la sortie, mon coeur sembla louper un battement en voyant Chace, assis sur un siège, regardant face à lui, des larmes encore présentes sur ses joues.

C'était le moment, je devais saisir l'occasion. Je m'avançais vers lui, le bruit de ma valise lui faisant tourner le regard vers moi. Ses yeux s'écarquillèrent, tandis qu'il se leva avec peine. Il cligna des yeux plusieurs fois, comme pour se convaincre que le moment était réel.

A quelques mètres de lui, je lâchai ma valise, m'empressant de continuer mon chemin jusqu'à l'homme que j'aimais. Ses bras m'attrapèrent dès que j'entrai en contact avec son corps, mes jambes s'enroulant instinctivement autour de sa taille. C'était comme si rien ne s'était passé, et comme si rien ne nous entourait à présent.

- J'ai menti, murmurai-je contre lui, la gorge serrée, cette nuit représentait tout pour moi, je..

- Tais toi, me coupa t-il soudainement, et embrasse moi.

Je souriais malgré mes larmes, m'empressant de m'exécuter. Je le retrouvais, et cette fois ci, je n'allais pas le quitter, je n'allais pas fuir. Il était mon bonheur, il était l'homme qui avait changé ma vie du tout au tout, et je ne pouvais pas le laisser filer.

C'était tout un tourbillon d'émotions entre nous, tout une vague de soulagement, de peur, de joie et surtout d'amour qui nous inondait à présent. C'était bien la dernière fois que je me décidais à me séparer de lui. Je ne pouvais pas revivre un tel enfer. Je ne serais pas capable de survivre à une telle souffrance.

Il me reposa au sol, attrapant ma main avant de la porter à ses lèvres.

- Donc tu as fait ton choix.. ?

Je hochais la tête, mes yeux ne quittant pas les siens.

- Je te choisis toi, murmurai-je, et je continuerais de te choisir jusqu'au restant de mes jours.

Son sourire réchauffa mon coeur, et je m'empressai d'attraper le col de son t-shirt pour l'attirer à moi, scellant mes lèvres aux siennes. Ce dernier enroula ses bras autour de ma taille, m'englobant dans cette chaleur humaine émanant de son corps si protecteur.

J'avais fait l'erreur de le laisser partir une première fois, de ne pas le choisir et de ne penser qu'à moi, mais je ne pouvais plus reproduire une telle chose. Désormais, ce n'était plus seulement moi, mais nous. Même si cet amour était autrefois interdit, aujourd'hui, rien ne nous empêchait de nous aimer. Je savais pertinemment que j'étais résignée à l'aimer toute ma vie, alors je me devais d'essayer, de donner une chance à cette relation même si elle devait se solder sur un échec. Je croyais en lui, je croyais en moi et je savais qu'avec de la volonté, nous allions aller loin.

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