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❦ H u i t ❦

You can cut all the flowers but you cannot keep spring from coming.❞ - P. Neruda

Heal - Tom Odell 

Je faisais défiler les photos sur mon téléphone, mon visage fermé, tentant de ne rien laisser paraître. Appuyée contre les casiers du lycée, j'attendais que le temps passe, depuis maintenant presque trois heures. Le cours de sport était terminé, chaque élève était à présent parti manger avant le cours de littérature.

Les événements de ce matin m'avaient coupé l'appétit, lui qui n'était déjà que peu présent en général, il avait totalement pris la fuite.

Les couloirs étaient vides, comme habituellement à l'heure du déjeuner. Chacun était sorti retrouver sa bande d'amis pour aller manger dans un des nombreux restaurants du coin, ou à la cafétéria.

J'étais encore l'exception. Je me contentais seulement de mes bons vieux écouteurs, d'une bonne playlist, et de mes émotions, enfin ma souffrance. Je ne souffrais pas de cette solitude, enfin, ce n'était pas ce qui m'attristait le plus. Ce qui me blessait, c'était d'être la risée de ce maudit lycée sans jamais n'avoir rien fait à personne. J'étais discrète, calme, et silencieuse. Les gens venaient vers moi avant d'avoir côtoyé le reste du lycée, et donc d'étre mis au courant de ma réputation. Ma réputation ? Je ne savais pas vraiment ce qu'on disait sur moi, mais ça devait bien ressembler à quelque chose qui concernait la peste, ou une autre maladie transmissible à mon contact. Je n'en avais vraiment aucune idée, et à vrai dire, je ne cherchais plus à comprendre.

Je ne voulais pas qu'on m'aime, non. Je voulais juste qu'on me respecte. Etait-ce trop demandé ?

La sonnerie m'annonça que la pause était terminée, et qu'il fallait à présent retourner en cours. En profitant du vide dans les couloirs, j'attrapais mon sac, me dirigeant d'un pas rapide vers la salle de littérature.

Passant ma tête dans cette dernière, je n'y trouvais personne, ce qui m'arrangeait. Je rentrais dans la salle, m'asseyant au dernier rang, comme à mon habitude. Sortant mes quelques affaires, je remontais mon pull sur mon cou, tentant de cacher les bleus que je n'avais pas réussi à masquer avec le maquillage. Mes yeux étaient encore rougis par les pleurs, mon corps tremblant encore de peur.

La classe se remplit petit à petit, le professeur arrivant en même temps que les élèves. Il posa ses affaires comme à son habitude, ainsi que sa tasse de café fumante sur le bureau. Il ferma la porte de la classe, qui s'ouvrit quelques secondes plus tard pour laisser entrer les retardataires qui s'empréssèrent de s'asseoir aux places restantes. Un garçon, surement nouveau, mais que je n'avais pas remarqué depuis la rentrée prit la table à côté de la mienne.

Le professeur commença à parler du devoir qu'il nous avait donné, tandis que le garçon cherchait dans son sac, quelque chose qu'il ne semblait pas trouver. Tournant son regard à la recherche de quelqu'un, il se posa sur moi.

- Pst.. m'interpella t-il, excuse moi.

Je relevais les yeux vers lui, surprise qu'il daigne m'adresser la parole. Ce dernier me fit un sourire, qui semblait réellement sincère, pour une fois, avant de s'approcher un peu plus.

- Tu n'aurais pas un stylo ? Chuchota t-il en se grattant la nuque, j'ai oublié ma trousse ce matin et..

- Je vous dérange ? interrompit le professeur, faisant taire toute la classe, les regards se tournant vers nous. Vous avez quelque chose à partager avec toute la classe monsieur ... il prit une pause pour regarder sur sa fiche, monsieur Andrews ?

Le concerné releva son regard vers le professeur, un air comparable à celui d'un cerf éclairé par les feux d'une voiture, tandis qu'il secoua négativement la tête.

- Très bien, alors évitez de perturber mademoiselle Sanders.

Ce dernier se redressa sur sa chaise, comme sonné par la remarque du professeur. Cependant, je fis quelque chose qui me surprit. Ouvrant ma trousse, j'attrapais un stylo, me penchant pour lui tendre.

Ce dernier sourit en l'attrapant, me remerciant silencieusement avant de reporter son attention sur le cours.

- Je vous avait donné une liste d'auteurs français sur lesquels je voulais que vous me fassiez quelques recherches. Qui veut bien me parler d'Arthur Rimbaud ?

Je me tassais dans mon siège, ne voulant pas me faire remarquer. Je n'avais pas réellement pensé aux conséquences d'un travail non fait, étant donné que ce professeur était nouveau, je ne savais pas à quoi m'attendre.

Monsieur Bennett sembla analyser la classe, son regard croisant le mien. Il comprit vite que je n'avais pas fait le travail, et alors que je m'attendais au pire, il reporta son regard sur un autre élève, lui demandant de lire ce qu'il avait fait.

Je sortais rapidement de la classe, voulant éviter de croiser le regard du professeur. Cependant, une main sur mon épaule m'empêcha d'aller plus loin.

Je me retournais, m'attendant à recevoir un flot d'insulte ou bien un flot de réprimandes concernant mon travail non fait, mais ce ne fut aucun des deux. Je retrouvais le garçon de tout à l'heure, mon stylo en main.

- Tiens, tu l'as oublié.

- Je.. bafouillai-je, tu aurais pu le garder.

- Je ne suis pas un voleur, rit il, en tout cas c'est sympa de me l'avoir prêté, bien que j'ai cru que le prof t'avais fait peur. Il est étrange.

Je me forçais à rire avec lui, ne voulant pas qu'il me trouve bizarre, moi aussi. Bien qu'il n'allait pas tarder à découvrir ce qui se disait sur moi.

- Je le trouve gentil, répondis-je en haussant les épaules, c'est un nouveau professeur dans ce lycée donc je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre.

- Je suis nouveau aussi, déclara t-il en haussant les épaules, je viens de Chicago, ma mère a été mutée. C'est un peu étrange d'arriver pour la dernière année dans un lycée où tout le monde se connait et a déjà tissé des liens.

Je hochais la tête, voulant lui dire que même en étant dans cette ville depuis des années, je n'avais pas d'amis.

- Tu.. Tu as du temps devant toi ? On pourrait sortir se balader, tu pourrais me faire faire le tour de la ville, proposa t-il, enthousiaste mais tout de même hésitant.

Mon coeur se mit à battre rapidement, comme à chaque fois que j'interagissais plus de cinq secondes avec quelqu'un. Je devais trouver une échappatoire.

- Je.. une prochaine fois, d'accord ? Je dois aller aider ma mère à la maison.

Je n'aurais pas pu trouver plus crédible comme mensonge.

- D'accord, accepta t-il, reprenant mon stylo, je vais te laisser mon numéro, pour la prochaine fois.

Soudainement, il attrapa mon bras, relevant ma manche pour y inscrire ces quelques numéros. Mais il fut surpris de constater un tas de bleus, de coupures en tout genre sur ce dernier. Son regard se releva vers moi, tandis que je retirais mon bras de sa poigne, commençant à partir.

- Attend, cria t-il dans le couloir, ton stylo !

Je courrais me réfugier dans les toilettes, m'enfermant dans une cabine pour m'appuyer contre la porte, à bout de souffle. Pour une fois que quelqu'un osait m'adresser la parole, il avait fallut que tout soit foutu en l'air. Je ne connaissais même pas son nom, et lui ne connaissait pas le mien, mais après ce qui venait de se passer, je doutais qu'il veuille apprendre à connaitre une fille aussi bizarre que je l'étais.

Essuyant mes yeux, je repris une grande inspiration, regardant l'heure sur mon téléphone. La bibliothèque fermait à neuf heures ce soir, j'allais en profiter pour m'avancer dans mon travail, rattraper mon retard en littérature.

Regardant la pile de manuels empilés sur la table, je frottais mes yeux fatigués de toute la lecture que j'avais faite. De la biographie de Paul Eluard, aux résumés d'oeuvres de Boris Vian, les auteurs français n'avaient plus de secrets pour moi. Je n'avais pas vu l'heure passer, jusqu'au moment où la bibliothécaire avait annoncé la fermeture dans une dizaine de minutes. Je m'empressais de ranger tous les livres que j'avais sortis, en gardant un manuel qui allait m'aider à passer le temps à la maison.

Après l'avoir fait enregistrer, je quittai la bibliothèque, me retrouvant dans la nuit sombre et froide. La rue de la bibliothèque était vide, effrayante, et silencieuse. Il restait quelques élèves et professeurs dans cette dernière, qui n'allaient pas tarder à sortir eux aussi. Je resserrais mon manteau autour de moi, regrettant mon choix de veste. Soudainement une voix m'appela.

- Victoria ?

Intriguée à l'idée d'entendre mon prénom complet, je me retournais, pour être soudainement plaquée contre le mur. Une main contre ma bouche m'empêchait de crier, tandis que plusieurs mains me maintenaient contre le mur. Une douleur dans ma tête se fit ressentir, au moment où cette dernière heurta les pierres verticales. J'ouvrais les yeux, rencontrant ceux de Zoé et d'autres filles, principalement celles du cours de sport de ce matin.

- Alors Victoria, il semblerait que tu te sois mal comportée ce matin en sport ?

Je la regardais, incapable de répondre, d'une part par la main qui m'empêchait de parler et d'autre part par la peur qui me paralysait. Zoé pouffa de rire face à moi, s'éloignant pour ordonner aux filles de me mettre au sol. Ces dernières ne perdirent pas une seconde pour s'exécuter, mon corps se retrouvant projeté contre l'allée poussiéreuse de la rue.

Bizarrement, les larmes ne montaient pas. J'étais comme habituée à cette fatalité. Tout se répétait, encore et encore.

- Apparement tu as des bleus sur ton corps, murmura Zoé en s'accroupissant, je peux voir ça ?

Je secouai la tête négativement, ses paroles commençant à devenir trop personnelles à mon gout.

- Bien sur que je peux voir ça.

Les filles arrachèrent mon manteau, relevant mon pull pour lui montrer mon ventre, déjà couvert d'hématomes et coupures. Zoé les toucha, appuyant sur ces derniers et jaugeant ma douleur en plongeant ses yeux dans les miens.

- ça fait mal ?

Je soutenais son regard, ne voulant pas céder. Si elle savait que la douleur physique n'était rien comparée à cette douleur morale que je ressentais. Elle se redressa, ricanant.

- Je trouve qu'il n'y en a pas assez, déclara t-elle, les filles vont se faire un plaisir de t'en rajouter.

Et soudainement, elles se redressèrent, commençant par m'assener des coups de pieds n'importe où elles pouvaient viser. Mes cris de douleur résonnaient dans l'allée, tandis que je priais pour qu'on vienne m'aider. Si personne ne venait, je ne promettais pas de me remettre de cette énième attaque.

Soudainement, tout s'arrêta, et les filles partirent en courant du côté opposé à la bibliothèque, comme si quelque chose les avait fait fuir.

- Lâchez là ! Entendis-je comme si la voix était loin de moi, comme si mon esprit avait quitté mon corps quelques instants.

Je me retrouvais au sol, sentant la douleur parcourir mon corps et en quelques secondes, quelqu'un s'était accroupi à mes côtés, m'aidant à me redresser. On m'avait entendu, quelqu'un était venu m'aider. J'étais cependant incapable de relever les yeux vers mon héros, me sentant humiliée et rabaissée plus bas que terre.

- Vous allez bien ?

Sans même avoir une confirmation visuelle, la voix me permettait de l'identifier. Mon héros n'était personne d'autre que Chace Bennett, mon professeur de littérature.

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