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❦ D i x s e p t ❦

You cannot swim for new horizons until you have courage to lose sight of the shore❞- W. Faulkner

waves - Dean Lewis

J'écoutais le bruit de l'horloge, le temps semblant atrocement long. Mon regard se portait vers l'extérieur de la classe, regardant les gouttes d'eau s'abattre sur les fenêtres. La pluie ne cessait de tomber, et bien que je ne veuille me l'avouer, ce stupide temps jouait sur mon moral.

J'aimais le soleil, la chaleur qu'il dégageait. La pluie, et son ambiance sombre, noire, me rappelait trop de choses, elle me rappelait ce que je ressentais au fond de moi. Les rayons de soleil étaient pour moi une manière d'oublier ce que je ressentais, mon attention se focalisant sur quelque chose d'autre, sur quelque chose de différent. Mais il semblait que ces derniers jours, la pluie s'était accaparée de nous, ne présageant rien de bon.

Etrangement, les choses s'étaient calmées depuis l'intervention du proviseur auprès de Zoé. Cette dernière, bien que ses regards noirs en ma direction n'aient pas cessés, avait gardé une distance raisonnable vis à vis de moi. Elle ne tentait plus de me mettre une quelconque pression par sa proximité, et se contentait de rester avec ses amies de leur côté, bien que je me doutais être au centre de chaque conversation, mon nom glissé entre quelques insultes.

Les jours passaient, et nous progressions vers l'élaboration de mon projet d'écriture. Je commençais à m'ouvrir au professeur, bien qu'il avait compris que je ne préférais pas aborder la partie compliquée de ma vie dès maintenant. Oui, il avait compris que tout n'était pas tout rose ici, et il se contentait seulement de me laisser de l'espace et le temps nécéssaire pour que je sois enfin à l'aise. Je ne pouvais pas être plus reconnaissante qu'il comprenne les choses ainsi.

Nous avions d'ors et déjà travaillé sur les choses positives de ce projet, ces choses qui viendraient s'intercaler entre les passages plus sombres. Par exemple, nous avions élaboré une sorte de script concernant la partie sur ma soeur, tout en renommant bien évidemment les protagonistes de l'histoire. Nous avions également réfléchi à des passages de transition, afin de ne pas accoler toutes les mauvaises passes et faire quelque chose de tragique, qui couperait l'envie de poursuivre la lecture.

J'étais plutôt fière de moi, enfin fière de nous. Sans l'aide de monsieur Bennett, je n'aurais jamais été capable de faire le quart de tout ce que nous avions déjà fait. A chaque doute, chaque questionnement, il avait une réponse, et cette réponse me retirait tout sentiment d'abandon, tout sentiment de lâcher prise. Il me motivait à donner plus de moi même, à m'investir totalement dans ce projet qui pour lui allait être grandiose.

Je le voyais s'investir tout autant que moi, et c'était ma principale source de motivation. Je ne me sentais pas capable d'abandonner quelqu'un qui donnait autant pour moi, pour m'aider. Cela aurait été totalement irrespectueux à vrai dire, et le respect était une des principales choses que méritait ce professeur. On ne pouvait que l'apprécier, il dégageait cette chose qui nous attire à lui presque instantanément, comme des aimants. Son charisme m'impressionnait pour son âge, et je mentirais si je disais que ce n'était pas ce qui le rend attirant.

Mon pied tapait frénétiquement sur le sol, au rythme de cette même foutue horloge. Je regardais la feuille quasiment blanche devant moi, alternant entre les lignes vides et l'aiguille de l'horloge. Je n'avais clairement pas révisé pour ce test. Les mathématiques n'étaient pas une de mes grandes passions, et les derniers jours n'avaient pas réellement été propices aux révisions. Mon beau père avait bien évidemment repris ses mauvaises habitudes, nous replongeant dans ce train de vie morbide. Nous vivions à son rythme, nous vivions avec une peur si intense que nous n'arrivions plus à fermer l'oeil de la nuit, craignant baisser notre garde.

Les coups avaient repris, comme au bon vieux temps. Un soir, il s'endormait devant la télé, nous faisant relâcher un souffle que nous n'étions que trop habituées à retenir, et le lendemain, il s'énervait contre nous, balançant tout ce qui était à sa portée pour nous effrayer. Baissant les yeux sur ma main, je regardais le bandage autour de cette dernière. La veille, pris par un élan de colère, il avait balancé un verre au sol, avant de s'enfuir se réfugier dans un des seuls bars où il n'était pas encore banni. Ma mère, blessée aux chevilles par les éclats de verre était tombée au sol parmi eux, ne prêtant pas attentions aux débris déchirant ses jambes nues. Elle avait pleuré, longuement. Je m'étais contentée de nettoyer rapidement tous les dégâts avant de m'asseoir à ses côtés pour tenter de la réconforter. Néanmoins, ma main s'était posée sur le sol, au même endroit qu'un des débris que je n'avais pas ramassé. Je n'avais pas vraiment senti la douleur, juste un déchirement qui me semblait minime face à mon ressenti intérieur.

Je me suis simplement excusée avant de monter dans la salle de bain, retirant avec grimace le bout de verre de ma paume. Avec une once de courage qui me restait, j'avais désinfectée la plaie et entourée ma main d'un épais bandage. Ce n'était pas discret, mais au moins, cela cachait l'affreuse blessure se trouvant en dessous.

La sonnerie retentit enfin, annonçant la fin de cette longue heure qui m'avait semblé interminable. Je rangeais mes affaires tandis que tous les autres quittaient la salle, s'apprêtant à rentrer chez eux. Je pris mon sac, marchant en direction du bureau pour y déposer ma copie. Je ne prêtai pas attention au fidèle regard du professeur en voyant le vide sur ma feuille et m'empressai de quitter la salle.

Je ne perdis pas plus de temps pour me diriger vers la bibliothèque, regardant les couloirs du lycée se vider au fil des secondes. Cependant, en arrivant devant la bibliothèque, je me stoppai net. Un message annonçant la fermeture de la bibliothèque en raison d'un inventaire se trouvait sur la porte, me laissant là, sans endroit où aller. Je décidais d'attendre quelques minutes le professeur Bennett qui terminait surement son cours et sortais mon téléphone, glissant mes écouteurs dans mes oreilles pour passer le temps.

Presque immédiatement, j'entendis des pas par dessus la musique, comme si quelqu'un courrait. Je relevais les yeux pour voir mon professeur trottiner en ma direction. Ce dernier arriva essoufflé à mon niveau, tandis que je retirais mes écouteurs.

- Excusez moi, je suis un peu en retard, déclara t-il en reprenant son souffle, pourquoi n'êtes vous pas rentrée plutôt que d'attendre dans le froid ?

En guise de réponse, je me contentais de pointer l'affiche du doigt, qu'il ne semblait pas avoir remarquée. Il lui fallut quelques secondes pour lire les quelques mots.

- C'est un blague ? s'exclama t-il, comment se fait-il qu'ils n'aient prévenu personne?

Je haussais les épaules, incapable de lui répondre et attendant son alternative.

- J'ai malheureusement rendu les clés de ma salle au proviseur étant donné qu'ils veulent en faire un double pour je ne sais quelle raison, expliqua t-il, je vais voir ce que je peux faire.

Il sortit son téléphone, tapant rapidement dessus avant de le coller à son oreille. Je tentais de ne pas écouter sa conversation bien que ce soit plus fort que moi.

- Dana ? C'est Chace, tu m'entends avec toute cette musique ? C'était pour te demander si je pouvais venir à la maison, tu sais pour le projet du concours, ils ont fermé la bibliothèque et... Ah oui, c'est vrai j'avais oublié, d'accord, je vais faire autrement..

Puis il raccrocha, tandis que mon coeur commençait à palpiter en réalisant qu'il avait songé à nous faire aller chez lui pour travailler. La mine un peu déçue sur son visage attira mon attention.

- J'avais oublié que Dana avait invité ses amies à la maison pour se détendre après ses championnats de danse.. Il serait possible d'aller au café, vous pensez qu'il y aurait de la place pour nous ?

Réfléchissant, je secouai négativement la tête.

- Sachant que nous sommes vendredi soir, c'est vraiment pas le bon moment, expliquai-je en grimaçant, c'est le soir le plus compliqué de la semaine surtout qu'ils projettent un match de football..

Mon professeur mima ma grimace, semblant à court de solutions, jusqu'au moment où il se lança à poser la question que je redoutais.

- Et chez vous ? proposa t-il, vous m'aviez dit que vos parents n'étaient pas là souvent et..

Je n'écoutais pas le reste de ses paroles. Oui, j'avais fait l'erreur de mentir sur la présence de mes parents. Je ne savais pas pourquoi d'ailleurs, ils étaient même constamment à la maison. J'avais surement été traversée par un élan de folie qui se retournait à présent contre moi. Paniquée à l'idée que mes deux mondes s'entrechoquent, je pris la parole non sans bégayer.

- Je.. non ça ne va pas être possible.. dis-je en sortant mon téléphone, ce n'est pas grave on remettra ça a plus tard si vous le voulez bien, je dois y aller, au revoir !

Je partis dans la direction opposée, ne lui laissant pas le temps d'assimiler ce que je venais de dire. Ayant tourné dans une rue adjacente, je me reposais contre le mur, expirant bruyamment. La simple idée de voir monsieur Bennett entrer dans les murs de cette maison me glaçait le sang.

Certes, je voulais qu'il apprenne la vérité, j'y consentais à présent, mais pas de cette façon là.


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