À la maison, la poussière avait commencé à prendre le dessus sur tout. Papa s'était défait de l'intérieur et son enveloppe corporelle avait commencé à craquer. Comme un glacier, il laissait derrière lui les traces de son érosion. Et moi, dans une boite en carton je collectionnais ses sédiments.

Un soir, papa était tombé sur un vieil album photo tout poussiéreux. En feuilletant la relique, il avait reconnu les photos de son mariage quarante ans plus tôt. En fixant cette jeune Clara, sa femme, magnifique, son cœur s'était violemment resserré. L'album avait glissé de ses mains soudainement tremblotantes. En quelques secondes sa respiration était devenue saccadée et bruyante, comme si le poids de ses souvenirs l'asphyxiait brutalement.

Amélie lui avait empoigné le bas et conduit à l'hôpital.
Rapidement, on l'avait transféré aux soins intensifs et on l'avait assommé avec de puissants analgésiques. Les injections répétées sont finalement venues à bout de ses symptômes.
Le lendemain matin, en ouvrant les yeux, le neurologue, Amélie et moi, étions tous à son chevet. Le médecin avait les résultats de son examen cérébral. Il nous avait montré d'inquiétantes images de son cerveau où l'on distinguait clairement une tache en surbrillance sur hémisphère gauche.

Ma gorge s'était resserrée. J'avais voulu savoir si c'était un cancer. Il n'avait pas répondu. J'avais demandé si papa avait des chances de s'en sortir. Nouveau silence. Le neurologue m'avait finalement appris qu'il était atteint d'un trouble extrêmement grave. Une maladie mentale qu'on croyait éradiqué.
En me fixant droit dans les yeux, le neurologue m'avait annoncé que papa était atteint de « tristesse ».
Son diagnostic m'avait heurté de plein fouet. Etourdi par la brutalité de la nouvelle, j'avais rapidement épluché mes souvenirs à la recherche d'évènement récents qui auraient bien pu rendre papa triste. La mort de son personnage favori dans un conte de fée... ou la mort subite d'une personne proche de lui... Je ne trouvais pas.

Le médecin m'avait avoué qu'il n'avait jamais rencontré de personnes aussi tristes que papa au cours de sa carrière. Et je réfléchissais de plus belle. La disparition d'une chaine de magasins, la crucifixion du christ...Je ne trouvais toujours pas.
L'opérer d'urgence semblait inévitable, pour éviter que l'onde négative ne se propage et qu'elle mène à une réaction en chaine d'émotions indésirables. Il avait ensuite ajouté que le meilleur neurochirurgien d'Amérique viendrait opérer papa. J'avais répondu que j'étais très content.

À suivre...

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Hey hey! Comment cha va les amis! Anyway😂😂 En attends j'espère que vous n'êtes pas atteint de tristesse en ce moment. Si oui, sâche que je suis de tout coeur avec vous. Nous passons tous par ce genre de choses. Guérrissez vite et lisez la suite !

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Enjoy the rest of the day🌴

🎆Kiss from Isa Wey🎆