32_ À cœurs ouverts
Une heure plus tard, dans sa chambre entrain de lire un ouvrage sur son lit, Law soupira profondément.
Claquant son bouquin devant lui il grogna.
Quoi elle n'allait définitivement pas venir le voir ce soir !?
Bon c'est vrai qu'il ne l'avait pas non plus invitée mais bon... Il s'attendait quand-même à ce qu'elle vienne pour un petit bisou de bonne nuit ou...
Ah il devenait vraiment niais ma parole !
Sans déconner il s'attendait vraiment à agir comme un petit couple tout mignon là !? Faut pas abuser non plus, il était pirate, ça ne se passait pas comme ça en mer, qu'est-ce qu'il s'imaginait !?
...
C'était plus fort que lui, dans le fond il avait espéré qu'elle vienne le voir. Ce n'était pourtant pas son genre mais depuis qu'il la connaissait, l'envie de dormir accompagné lui faisait de l'oeil.
Il voulait au moins dormir avec elle... S'enivrer de son odeur, la serrer dans ses bras.
N'est-ce pas les filles qui demandent de l'affection en général !?
De quoi il avait l'air maintenant !? Lui, le terrible chirurgien de la mort...
Voilà, il était de mauvaise humeur c'est malin.
Soufflant du nez d'agacement, il se leva, posant son livre à côté de son couvre-chef, sur sa table de chevet.
Il avait soif.
Et peut-être parce qu'il voulait aussi voir si elle se trouvait toujours au réfectoire, il décida d'y faire un tour.
Cependant, lorsqu'il ouvrit sa porte et manqua de de se ramasser par terre en trébuchant sur une touffe de poils blanche, il pesta :
- Quoi encore !? grogna-t-il avant de se tourner en direction de l'objet de son irritation.
Mais lorsqu'il capta le regard bleu innocemment posé sur lui de la jeune panthère allongée sur le palier de sa porte il s'adoucit, interloqué.
- Mais... Mais qu'est-ce que tu fous ici toi !? questionna-t-il totalement incompréhensif.
Maussade elle baissa la tête.
"Je voulais venir te voir mais..." commença-t-elle dans son esprit.
- ...
"Mais je n'en ai pas eu le courage..." avoua-t-elle penaude, les oreilles baissées.
Il souffla du nez, se massant l'arrête du nez passablement éreinté :
- Et t'as rien trouvé de mieux que tu te planter devant ma porte ? il soupira. Franchement Tilly, on a déjà dormi ensemble, de quoi t'avais peur !?
"Rien c'est juste... Que j'osais pas, peut-être que tu dormais et..."
- Eh tes excuses à deux balles tu les gardes. Ça fait plus d'une heure que je t'attends alors va falloir me trouver autre chose.
Elle sursauta, surprise :
"Tu m'attendais ?"
- Évidemment ! C'est pas toi qui disais avoir du mal à dormir toute seule ? Je pensais que tu te servirais de ça comme excuse en plus du fait qu'on est ensemble pour ramener tes fesses dans ma chambre.
Elle déglutit, les yeux pétillants d'espoir, un chouia désolée :
"Mais je voulais pas que tu interprètes mal ma venue !"
- De quoi tu parles encore ? soupira-t-il exaspéré.
"Ben tu sais..."
- Non je ne sais pas.
"Mais si..."
- Non.
Détournant le regard elle balbutia :
"On est ensemble alors... Si je venais dans ta chambre... Je voulais pas que tu penses que... Tu sais..."
Il arqua un sourcil inquisiteur, l'incitant à cracher le morceau, un tantinet impatient.
"Je voulais pas que tu penses que ce soit pour coucher ensemble en mode collé serré si tu vois ce que je veux dire !!" admit-elle finalement en cachant sa bouille sous ses pattes, honteuse.
- ...
Trafalgar resta pantois quelques secondes, les yeux rivés sur elle.
Elle se prenait vraiment la tête pour ça !?
Incapable de réprimer son irrépressible envie de rire, il cacha son sourire d'une main, détournant son regard pétillant de malice.
Un pouffement lui échappa cependant, provocant chez l'animal, un grognement de gêne et d'agacement.
- Depuis combien de temps tu es là ? interrogea-t-il finalement en reprenant contenance de son mieux.
"..."
- Tilly répond moi.
"Une petite demi-heure... Trois quarts d'heure...?"
Le tatoué soupira de plus belle en se massant les tempes :
- Aller entre.
La blanche releva sa tête dans sa direction, incompréhensive.
- Entre aller. insista-t-il un tantinet amusé. Je ne te ferais rien que tu ne veuilles pas tu devrais pourtant le savoir.
Tilly finit donc par obéir, elle entra dans la cabine du capitaine timidement. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle venait ici.
Law referma derrière eux avant de lui jeter un coup d'œil.
- Tu comptes rester sous ta forme animal cette nuit encore ?
"C'est... Comme tu préfères."
Considérant ses propos il vint s'asseoir sur le bord de son lit :
- Écoute Tilly, tu es humaine. Arrête de te cacher sous cette apparence à chaque fois que tu ne veux pas assumer quelque chose.
"Ce n'est pas pour me cacher, c'est juste..."
Law planta un regard lourd de sens sur la blanche.
Elle souffla du museau "Bon d'accord tu as raison, c'est plus facile pour moi." Admit-elle en retrouvant sa forme originelle.
Dans sa tenue légère pour dormir, elle s'assit calmement aux côtés du chirurgien.
- Mais j'aime aussi cette forme, je me sens plus forte, plus confiante et à l'aise aussi. Je peux sauter plus haut, courir plus vite, et en hiver je n'ai pas froid.
- J'entends tout ça. Et je ne te demande pas de renier cette apparence. Simplement de ne pas t'en servir pour fuir. Il faut que tu apprennes à faire face.
- Je comprends, je vais faire de mon mieux. opina-t-elle. Tu n'es pas si mauvais professeur tout compte fait. sourit-elle faiblement, lui lançant une brève oeillade.
Law haussa un sourcil.
- T'as pas idée de ce qu'il t'attend toi. Ça ce n'était qu'une simple suggestion pour que tu ailles de l'avant ma belle, pas un cours pour maîtriser ton fruit du démon.
Un léger rictus étira ses lèvres.
Elle grimaça.
- Mais pour l'instant il est temps de dormir, on aura tout le temps d'en reparler demain.
Law désirait d'abord se renseigner sur ce fruit avant de pouvoir adopter de la marche à suivre avec elle.
Il verrait ça plus tard.
Non sans s'être déchaussé au préalable, la jeune femme avança à quatre pattes sur le lit, histoire de se caler côté mur sous les draps.
- Ça t'ennuie si je retiens mon pantalon ? questionna-t-elle innocemment.
- À tes risques et périls. se moqua-t-il en retirant le sien nonchalamment.
Mais lorsqu'il la vit figée, les joues rouges assise à le fixer de ses yeux ronds, il se corrigea, non sans rire au passage :
- Je plaisante, met toi à l'aise.
Il l'entendit marmonner des paroles incompressives à mesure qu'elle retirait son vêtement, se retrouvant donc en t-shirt culotte avant de se glisser sous les draps, dos à lui, un chouia agacée qu'il se moque d'elle comme ça.
Amusé il ne pipa mot, la rejoignant avant de venir se loger derrière elle pour l'attirer contre son torse nu d'un bras.
La sentant se raidir il questionna, perplexe :
- Ça te dérange ?
- Non, pas vraiment. Au contraire. C'est juste... La première fois que je dors près de toi en tant qu'humaine en conscience. C'est étrange.
- Étrange ?
- Oui j'ai... Disons que je ressens davantage de sensations.
Taquin il leva un sourcil :
- Je t'excite ?
- Oui. Qu- NON ! Enfin si ! Mais non c'est pas ce que tu crois !! paniqua-t-elle subitement pivoine.
Il pouffa, déposant un tendre baisé sur son épaule :
- J'ai compris ne t'en fais pas.
- Arrête de te moquer de moi ! bougonna-t-elle.
- J'aime bien, tu as des réactions amusantes.
- Pff... C'est pas drôle.
- Si. Très.
- Tch, j'ai l'impression que tu me considère comme une gamine !
- Si c'était le cas tu ne serais pas dans mon lit et je ne t'aurais pas enlacé comme ça. sourit-il en cassant un bout de son ventre provoquant chez elle quelques frissons. Mais il est vrai que tu as un côté enfantin.
À bien y réfléchir, Tilly n'était pas vraiment le genre de femme qui lui correspondait. Enfin il n'y avait jamais vraiment réfléchi avant. Mais il s'était imaginé s'enticher d'une femme plus mature et plus forte, qu'elle ironie. Au final il était tombé sur une pleurnicharde plutôt sensible...
Oh il n'en était pas moins ravie, l'amour ne se commande pas, il l'aimait tel qu'elle était. Son désir de la protéger, de la garder pour lui tout seul ne s'en faisait que plus fort.
Mais il trouvait amusant d'en être arrivé là.
Comment avait-il pu tomber amoureux d'elle ?
Elle qui avait débarqué dans sa vie sans prévenir. Elle qui l'avait attendrie avec sa frimousse blanche et ses jolies yeux bleus.
En fait, il s'était attaché à elle alors même qu'elle était sous sa forme Zoan.
La voir ensuite tous les jours avait probablement joué sur ses sentiments. Son sourire rayonnant l'avait touché en plein cœur, sa façon d'être, douce et chaleureuse, parfois taquine et provocatrice, facilement atteignable, montrant ses émotions à la moindre occasion quand bien même elle ne le voulait pas.
Il aimait tout ça. Tout comme il avait aimé qu'elle se rapproche de lui, qu'elle dorme à ses côtés sous sa forme animal. Qu'elle lui fasse confiance.
- J'aime bien ton côté enfantin. Même s'il m'agace parfois. admit-il très transparent.
Elle souffla du nez, se détendant peu à peu.
- Ton côté autoritaire m'agace aussi parfois.
Il dévia son regard vers elle, silencieux.
- Mais j'aime bien ta manière de garder la tête haute, tu sembles toujours tellement sûr de toi, tu sais ce que tu veux, tu sais ce que tu fais... Je t'admire un peu pour ça.
- Je ne suis pas aussi confiant que je le laisse paraître pourtant. sourit-il. Ce n'est que l'image que je renvoie. Je suis le capitaine, je n'ai pas d'autre choix que de rester rationnel et garder la tête froide. Le moindre de mes choix pourrait faire basculer le navire. Et ça me fait peur parfois. avoua-t-il tout bas.
C'était la première fois qu'il se confiait la dessus. Le poids qui pesait sur ses épaules, la vie des siens entre ses mains, tout ça... Il était humain avant tout, loin d'être invincible, loin d'être immortel. Et plus que quiconque il en avait conscience.
De plus, chacun des Hearts comptaient pour lui, il désirait les protéger eux aussi, dans l'ombre. Et c'est ce qu'il faisait. Sans omettre le fait qu'il ne les ménageait pas pour autant, et sans omettre le fait qu'il leur faisait totale confiance.
Mais ce n'était pas toujours facile, garder ses craintes pour lui pesait parfois plus qu'il ne l'admettait.
- Tu es vraiment courageux. J'admets que si tu ne me l'avais pas dit je n'y aurait jamais pensé. elle se tourna pour lui faire face. Tu es un capitaine incroyable Law, n'en doute jamais. sourit-elle chaleureusement.
Se perdant dans ses prunelles aigue marine, Law ne pipa mot, l'admirant en silence à mesure que ses paroles faisaient éco en lui.
L'entendre lui faisait du bien.
Son sourire lui réchauffait le cœur.
Ses doigts se faufilèrent jusqu'à sa joue.
Il s'avança pour venir déposer sur ses lèvres un tendre baiser auquel elle répondit affectueusement.
Descendant ses doigts le long de son cou, il la sentit poser ses mains sur son torse et frémit de plaisir.
Il aimait son contact. Il aimait sa chaleur.
Son touché éveillait ses sens, créait une multitude de frissons au creux de son ventre.
Il colla leur front et ferma ses yeux.
Bon sang.
Peut-être n'aurait-il pas dû l'embrasser tout compte fait...
Enfin il ne regrettait pas.
Mais commençait à en vouloir un peu plus.
Elle, le regardait en silence, le cœur battant.
Mitigée.
Cette seule hésitation dans son regard permit au chirurgien de comprendre que ce n'était pas le bon moment.
Ainsi, après avoir déposé un doux baiser sur son front, il l'enlaça. La jeune femme, reconnaissante, vint se blottir entre ses bras et tous deux, passèrent une nuit agréable et reposante.
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