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» chapitre 2

Chan avait passé quatre jours enfermé dans son atelier. Il avait peint, encore et encore. Les formes et les couleurs venaient toutes seules, comme s'il n'était plus maître de ses choix, maître de son corps. Les toiles s'étaient accumulées ; une, deux, trois… Il avait arrêté de compter. Il les avait déposées sur un côté de la pièce et, de temps en temps, il leur jetait un coup d'œil. Il était fier de ses créations, fier de ce qu'il avait réussi à produire en si peu de temps. Un tel élan de créativité ne l'avait pas submergé depuis bien longtemps. D'ailleurs, il ne se souvenait même pas avoir autant été transporté par la peinture un jour. C'était une sensation nouvelle, mais terriblement grisante. Il s'était arrêté très peu de fois, juste pour grignoter quelque chose, fumer une rapide cigarette, ou prendre une petite douche. Il n'avait pas eu le temps de cogiter, de s'apitoyer sur sa pauvre vie d'artiste raté. Il avait fait ce qu'il avait à faire, ce qu'il avait envie de faire. Besoin de faire. Peindre n'avait jamais été aussi naturel que durant ces derniers jours. Il s'était senti vivant. Il avait ressuscité, tout comme sa passion pour la peinture.

Cependant, cet engouement intense n'allait pas durer éternellement. Aujourd'hui, en se levant, le jeune homme s'était senti vide. Il avait déambulé jusque dans la cuisine pour manger un peu et avait allumé une cigarette. Tout était devenu fade. Au fond de lui, il ressentait un manque, un creux dans son cœur. La flamme qui l'avait animé semblait s'être éteinte. Il ne voulait pas y croire. Il rejoignit son atelier et observa longuement ses récentes toiles. Elles étaient si belles… Elles dégageaient quelque chose de mystérieux, mais de terriblement attirant.

Chan attrapa un nouveau canevas et le plaça sur le chevalet. Il prépara le reste de son matériel, mais ses mouvements étaient ralentis. Il trainait les pieds, bougeait lentement, comme si ses membres étaient engourdis. Dans son esprit, le vide. Il ne pensait à rien, que ce soit bien ou mauvais, il était juste absent. Il s'installa sur le tabouret en métal et saisit la palette ainsi qu'un pinceau. Il donna les premiers coups et s'arrêta. Un long soupir lui échappa. Que lui arrivait-il ?

Il resta figé pendant d'interminables secondes, observant ce qu'il venait de faire. Et il trouvait ça d'une laideur sans pareille. Ses traits étaient incertains, les couleurs étaient quelconques et ternes. Ce n'était pas du tout comparable à ce qu'il avait produit durant quatre jours. Il retombait dans ses travers, dans sa médiocrité, dans son ennui. Tout n'était que vide. Insipide. Sans relief. Dépourvu d'éclat. Il se força tout de même à continuer, il essaya de se convaincre que ce n'était qu'une phase qui finirait par disparaître.

Le pinceau glissa sur la toile, de gauche à droite, de bas en haut. Les couleurs se posèrent en bandes, en courbes, en points. Bientôt, le blanc du canevas disparaîtrait, recouvert par la peinture. Vu de l'extérieur, Chan avait l'air d'être en pleine frénésie artistique. Son bras droit remuait dans des gestes précis, parfois souples, parfois brefs. Le bruit des poils imbibés de peinture se heurtant au tableau venait briser le silence de l'atelier. Pourtant, Chan était épuisé, dépourvu de toute envie et de toute motivation. Son inspiration était réduite à néant. Il n'y avait plus rien. Plus rien du tout.

De rage, il donna un dernier coup de pinceau en plein milieu, s'assurant que son tableau qu'il trouvait déjà sans intérêt le soit encore plus. Il jeta son outil de travail à travers la pièce et lâcha un râle de frustration. Les poings serrés, la respiration forte et saccadée, il envoya valser son œuvre du chevalet. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il avait été en mesure de travailler plusieurs jours de suite en étant satisfait du résultat et ce matin, il était incapable de se débrouiller pour sortir quelque chose d'au moins correct. Soudain, l'image de l'inconnu blond s'immisça dans son esprit. Il secoua la tête pour la chasser. Pourquoi revenait-il comme ça, d'un seul coup ? Il avait arrêté d'y penser une fois qu'il s'était enfermé dans son atelier, et il voulait vraiment ne plus se rappeler de ce réveil. Il ne voulait pas faire le lien entre ce jeune homme et son pic instantané d'inspiration. Ça n'avait aucun sens. Il avait juste fait une connerie en couchant avec lui. C'était du passé maintenant et il devait arrêter de se poser des questions. C'était insignifiant. Il lui restait juste à oublier. Mais la tâche était peut-être plus ardue qu'il n'y paraissait.

Chan se leva du tabouret, prêt à ranger ses affaires dans un coin pour ne plus y toucher avant un moment. Son téléphone portable sonna. Il se rua dessus pour décrocher, le numéro lui semblait familier.

— Allô ?

— Monsieur Bang ? Ici la galerie Inno.

Le cœur de Chan loupa un battement et son estomac se serra. Il les avait contactés quelques semaines auparavant afin de voir s'ils pouvaient exposer certaines de ses œuvres. Ils étaient tenus de le rappeler et il avait complètement oublié. Avec toutes les soirées auxquelles il avait participé, il avait eu le temps d'oublier ces petits détails de sa vie.

— Après avoir étudié vos œuvres avec notre équipe, nous regrettons de ne pas pouvoir vous donner une réponse positive.

Chan ne répondit rien. Il n'y avait rien à répondre. C'était un refus, une fois de plus. Il allait en avoir l'habitude à force. Son travail ne plaisait pas et il savait très bien pourquoi. Il était fade et n'exprimait rien. Il n'avait rien à exprimer, il ne ressentait plus rien de toute façon.

— Si vous avez besoin de…

— Je vous remercie, au revoir.

Chan raccrocha. Debout, au beau milieu de son atelier, il resserra sa poigne contre le téléphone. Il en avait plus qu'assez d'entendre toujours la même chose. Ça n'allait jamais, et ça n'irait jamais. Il balança son portable contre le mur en face de lui tout en évacuant sa haine dans un puissant cri. Il n'en pouvait plus et c'était bien pour cela qu'il avait hâte de se retrouver le week-end. S'il sortait, s'il faisait la fête, il oubliait tout. Il avait cru que cette fois, c'était la bonne, que sa motivation était de retour. Il avait même trouvé ses tableaux jolis. Il les trouvait toujours jolis, à cet instant, mais à quoi bon ? Ce n'était que quelques misérables tableaux sur des centaines. Même si ceux-ci avaient du succès, il serait incapable d'en fournir d'autres aussi beaux. Il allait finir sa vie-là dans la maison de son père, comme un artiste raté. c'était tout ce qu'il était.

Il essaya de retrouver un rythme cardiaque normal et alla essuyer les larmes de rage qui s'étaient échappées. Pleurer n'était pas quelque chose qu'il avait l'habitude de faire. Il ramassa son téléphone et par chance, il n'avait aucun dégât. En consultant ses messages, Chan tomba sur celui d'un de ses meilleurs amis, un certain Lee Minho. Ils ne se téléphonaient que rarement, il n'était que très peu dans le pays. Avec son métier de styliste, il voyageait beaucoup pour se rendre à des défilés. Ils s'étaient rencontrés lors d'un séminaire sur l'art et ils s'étaient très bien entendus assez rapidement. Même si Chan pouvait ressembler à un ours mal léché et n'attirait pas forcément les autres vers lui, Minho était quelqu'un d'avenant, peut-être même un poil trop extravagant parfois. Mais c'était ce qui leur avait permis de tisser des liens très forts malgré la distance qui les séparait.

Il sortit de l'atelier et se décida à appeler son ami. Il alla prendre place dans le canapé et, alors que Minho décrocha, Chan sortit un portefeuille qui s'était glissé entre les coussins. Il n'eut pas le temps de regarder à l'intérieur, la voix enjouée de son ami résonnait déjà dans son oreille.

— Hey ! Ça va ?

— Ouais… Et toi ?

Un court silence s'installa.

— Oh toi, t'es pas dans ton état normal ! s'exclama Minho suivi d'un petit rire. T'as encore fait la foire toute la nuit ?

Chan soupira et se cala dans le dossier. Si seulement, il aurait préféré faire la fête toute la nuit plutôt que d'être une loque sans aucune véritable raison.

— Non, c'est seulement que… T'es dispo aujourd'hui ? demanda-t-il soudain.

— Oui, tu veux qu'on se voit ? Ça fait un bail que je suis pas allé me boire un bon truc avec un pote, j'en peux plus du travail, je te jure je vais devenir dingue avec ces putains de modèles capricieux !

Chan ne put s'empêcher de rire. Minho aimait ce qu'il faisait, il était même un accro du travail. Il y avait seulement des moments où il était à la limite de la crise de nerfs avec le rythme qu'il s'imposait. Le décalage horaire, les voyages, les modèles et photographes pas toujours sympathiques… Ce n'était pas de tout repos.

— Ok, on se dit vers quatorze heures alors ? Tu veux que je passe te chercher ?

— Si tu veux ! Je vais pouvoir grimper dans ta belle voiture, ça va me rappeler des souvenirs !

— Quels souvenirs ! Chan roula des yeux en soupirant. Il avait très bien compris ce à quoi Minho faisait référence et il aurait préféré qu'il ne remette pas ça sur le tapis. C'était un des moments les plus gênant de son existence. Ils avaient passé la soirée dans un restaurant, et Minho avait un peu trop bu. Ça lui avait donné du courage. Il s'était littéralement jeté sur Chan pour l'embrasser et ce dernier l'avait envoyé balader assez violemment. Ils étaient toujours restés en très bons termes, même si Minho attendait plus qu'une simple relation amicale. Mais c'était impensable. Et c'était bien pour ça que avait réagi aussi mal quand il s'était réveillé à côté d'un inconnu.

Ils s'échangèrent d'autres banalités, plus pour éviter de reparler de cette scène, puis raccrochèrent. Chan s'empara du portefeuille qu'il venait de trouver. Il l'ouvrit et se permit de fouiller à l'intérieur. Il y trouva des cartes de fidélités par dizaine, une carte d'identité, et ce fut à cet instant qu'il se rendit compte que l'objet appartenait au blondinet. Il s'appelait Hwang Hyunjin, il avait vingt-trois ans. Il observa sa photo pendant quelques secondes et battit des cils. Il avait vraiment un visage harmonieux, sans aucun défaut. Et là, toutes les sensations qu'il avait ressenties après son départ refirent surface. Il se souvint à quel point il avait eu envie de peindre, de coucher sur le canevas toute la passion qui l'avait envahi. Il ignorait pourquoi ça lui faisait cet effet, pourquoi il était transcendé par l'inspiration. Mais c'était fort, irrépressible. Il chercha encore un peu et trouva une carte de visite.

Le prénommé Hyunjin travaillait pour la rédaction d'un magazine de mode. Il y avait l'adresse d'où il travaillait. Et une idée bizarre traversa l'esprit de Chan. Il pouvait très bien rapporter le portefeuille au commissariat, son propriétaire finirait bien par aller le réclamer — si ce n'était pas déjà fait. Mais il pouvait aussi directement aller le voir sur son lieu de travail. Il souffla un bon coup et referma le portefeuille pour le poser sur la table de salon en verre trempé. Il n'avait pas que ça à faire pour le moment, puis il devait tout d'abord en parler avec Minho. Celui-ci serait le plus à même de lui donner des conseils. C'était lui l'expert en relations sentimentales après tout.

Il se leva du canapé et rejoignit la salle de bain pour se doucher. Après cela, il avala des nouilles instantanées. Il allait être en retard pour aller chercher son ami.

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