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» chapitre 13

Le stress envahissait Chan. Il était en train de le bouffer jusqu'à le rendre malade. Tout était pourtant prêt pour recevoir la visite du directeur de la galerie d'art, mais ce n'était pas suffisant à détendre Chan. Hyunjin était venu quelques jours auparavant pour l'aider à mettre de l'ordre chez lui, ils avaient fait un grand ménage de printemps et la villa était un peu plus présentable. Il n'y avait plus rien qui traînait, l'atelier était rangé de fond en comble, prêt à accueillir un visiteur. Chan faisait les cent pas dans le salon. Il gesticulait, secouait les mains pour les libérer des fourmillements qui venaient le titiller. Sa gorge était nouée, son estomac sens dessus dessous. Il avait la sensation de ne pas être en mesure de respirer correctement. Il avait chaud, et la seconde d'après il frissonnait. Ce rendez-vous était un cran au-dessus de celui qu'il avait eu dans la petite galerie la dernière fois. Là, ça se passait chez lui, et pour un lieu bien plus grand et réputé. C'était un complexe d'art très prisé de la capitale, un endroit qui recevait des célébrités pour des banquets, ou même pour des tournages et séances photo.

Rien n'était fait. L'homme n'était pas encore venu, il n'avait pas encore vu ses peintures, alors il ne devait pas faire de plans sur la comète. Ça ne l'empêchait pas d'être nerveux rien qu'en se projeter un peu dans l'avenir. D'ailleurs, c'était bien la première fois qu'il se projetait autant. Il avait l'habitude de ne pas voir plus loin que l'instant présent, par manque d'espoir, et par manque d'envie aussi. Il avait longtemps était ainsi, à se morfondre, à ne pas faire de projets car il pensait qu'il n'y arriverait jamais. Peut-être même qu'il ne méritait pas d'en faire. Il n'avait jamais pensé qu'un jour, il pourrait être heureux, s'épanouir, se trouver. Il avait fini par croire qu'il vivrait toute sa vie dans l'ombre de son père, à profiter de l'héritage qu'il lui avait laissé sans jamais se défaire de tout ça. Désormais, il ne voulait plus vivre dans cette prison dorée. Il n'y était pas bien. Il devait se libérer de ses chaînes et se dévoiler. Son tour était venu et il ne pouvait pas laisser passer cette occasion. Ça n'avait que trop duré.

Chan retrouva un semblant de confiance en lui. Il voulait vraiment que ça fonctionne. Il voulait s'en sortir et tourner la page sur cette dernière année compliquée. Il avait bien failli baisser les bras. Et Hyunjin était arrivé dans sa vie. Certes, ça avait été brutal, mais il lui fallait être secoué. Minho jouait souvent ce rôle, sans succès. Chan l'écoutait mais n'était pas convaincu. Cela ne lui faisait pas de déclic. Hyunjin avait réussi là où son meilleur ami avait échoué.

Le sourire aux lèvres, il attrapa son portable et lui envoya un message. Il avait besoin de lui, plus que jamais. Il lui demanda s'il était disponible pour venir chez lui. Il voulait qu'il soit là pendant son rendez-vous, afin de se sentir un peu plus rassuré. Les minutes passèrent et la réponse n'arriva jamais. Chan soupira. Il avait juste envie de se sentir soutenu et Hyunjin n'était pas là. Il pensa à lui téléphoner, mais son rendez-vous venait de sonner à l'interphone. Il déverrouilla le portail et ouvrit la porte d'entrée. La voiture noire s'engouffra dans l'allée pavée et l'homme descendit. Son costume était encore plus extravagant que lors du vernissage et Chan se retint de grimacer. L'excentricité allait finir par l'étouffer.

Malgré la sensation d'avoir la gorge serrée, il salua l'homme et l'invita à entrer. Il se déchaussa et Chan lui présenta une paire de chaussons qu'il s'empressa d'enfiler.

— Puis-je vous offrir quelque chose à boire ?

— Sans façon, je vous remercie. Nous pouvons directement passer aux choses sérieuses.

Chan ravala sa salive. Très bien, le ton était donné. L'homme avait l'air beaucoup plus sérieux que lorsqu'il l'avait rencontré la première fois. Il n'était pas venu pour perdre du temps. Il l'emmena dans l'atelier, la grande baie vitrée permettait à la lumière naturelle d'entrer, sans pour autant que les rayons du soleil ne viennent altérer les peintures. Le père de Chan l'avait placé à cet endroit de la maison pour qu'au moment de son réveil, le soleil matinal ait déjà changé d'angle.

— Ici, nous avons ma collection sur la mer, et là…

Il alla de l'autre côté de la pièce.

— Une série de peintures monochromes. Le bleu comporte dix toiles de tailles différentes.

L'homme se massa le menton en observant attentivement lesdites peintures. Le silence de plomb qui régnait dans la pièce rendait les battements du cœur de Chan bien trop audibles pour ce dernier. Il les sentait dans sa gorge, dans ses tempes, et même au bout de ses doigts. Le directeur restait immobile, cela faisait bien une minute qu'il n'avait pas changé de position et qu'il fixait les tableaux.

— Là…

Chan fut interrompu par une main qui se leva. Il déglutit et décida d'attendre. Il eut l'impression que les secondes étaient interminables. Comment cet homme pouvait-il prendre autant de temps ? Et surtout, pourquoi ? Chan concevait qu'il devait les regarder, les analyser avant d'accepter ou non ses travaux dans sa galerie, mais il espérait au moins qu'il fasse quelques commentaires. La situation était angoissante et plus le temps passait, plus Chan sentait qu'il perdait pied. Attendre le rendait on ne peut plus nerveux. Et attendre dans le silence était encore pire.

L'homme pencha la tête sur le côté. Il prit une grande inspiration avant de se tourner vers Chan. Il replaça ses lunettes épaisses et afficha un petit sourire.

— Votre travail me plaît beaucoup, dit-il alors qu'il haussait un sourcil. Elles ont ce petit quelque chose qui me fait vibrer.

Chan s'inclina à plusieurs reprises pour le remercier de son compliment. Il avait cru défaillir et là, c'était comme un soulagement.

— Enfin, je n'en attendais pas moins de vous.

— Comment ?

Le sourire de l'homme s'élargit et il croisa les bras.

— Je n'en attendais pas moins du fils du célèbre peintre Bang.

Chan écarquilla les yeux. Son teint s'était fait blême et son cœur dérailla.

— Comment… comment êtes-vous au courant de ça ?

Le directeur se mit à marcher d'un endroit à un autre de l'atelier. Il contemplait les œuvres qui étaient accrochées çà et là, les mains jointes dans le dos.

— Je suis déjà venu ici il y a quelques années.

— Vraiment ?

Il acquiesça.

— J'étais venu acheter un tableau de votre père. Il est dans ma galerie d'ailleurs. Une magnifique peinture à l'huile avec des vagues houleuses, une véritable tempête. Il est d'une beauté ! Vous devriez passer le voir un jour.

— Oui, pourquoi pas, répondit Chan en forçant un sourire.

Il ne savait pas ce que cela voulait dire. S'il lui proposait de venir voir le tableau de son père, alors peut-être n'était-il pas réellement intéressé par les siens. L'homme pouffa de rire et asséna une petite tape sur le bras de Chan.

— Ne faites pas cette tête voyons ! Je vous fais marcher !

— Oh… j'ai cru que…

— J'adore ce que vous faites ! J'ai très envie de vous faire signer un contrat sur le champ mais vous devez d'abord en prendre connaissance et réfléchir.

— Vraiment ?

— Oui ! Écoutez, je veux absolument cette série sur le Bleu, elle est magnifique. Je vous envoie un mail ce soir avec le contrat et vous pourrez prendre votre temps.

Chan n'eut même pas le temps de réagir qu'il recevait une carte de visite. Il se précipita vers le bureau pour ouvrir le tiroir et fouiller à l'intérieur. Il était tellement désordonné dans ses papiers qu'il lui fallut un petit moment avant de mettre la main sur sa propre carte. Il la confia à l'homme tout en s'inclinant.

— Votre père aurait été fier de vous.

— Pardon ?

— Il était un grand artiste. Je ne le côtoyais pas souvent, mais je l'ai rencontré plusieurs fois à des inaugurations ou des dîners. Il était animé d'une passion très rare qui faisait vraiment plaisir à voir.

Chan se força à faire bonne figure alors qu'il hochait la tête. Il avait toujours beaucoup de mal à entendre parler de son père et surtout quand les gens le tartinaient d'éloges. Certes, il était un homme qui excellait dans son art, mais il avait été loin d'être un père. Chan était amer. Il lui en voulait, pour beaucoup de raisons. La première était la façon qu'il avait eue de le considérer, non pas comme un fils, mais comme un petit soldat à ses ordres. Ça n'avait fait qu'empirer avec le temps et même avant sa mort, il avait cherché à lui dicter la vie qu'il devait mener. Il n'avait pas toujours été tendre à son égard, au contraire, il s'était montré intransigeant, à toujours mettre la barre haut. Trop haut. À tel point que Chan s'était toujours senti inférieur, persuadé de ne jamais pouvoir être celui que son père attendait.

— Enfin, assez parlé de lui, c'est de vous dont il s'agit. Je vous envoie tout ça ce soir, sans faute !

— Merci beaucoup.

— Et prenez le temps de tout lire, de relever les points que vous voulez que nous étudiions ensemble.

Chan s'y plongerait dès qu'il aurait le mail. Il raccompagna l'homme à la porte et, une fois qu'il retourna dans son atelier, il se rendit compte que Hyunjin lui avait envoyé un message. Il s'excusait de ne pas avoir pu répondre puisqu'il était occupé au travail. Chan n'avait qu'une seule envie : lui téléphoner pour lui annoncer la nouvelle. Les sonneries retentirent, il allait perdre espoir, mais Hyunjin finit par décrocher. Il avait mis un certain temps alors qu'il était censé avoir terminé sa journée. Dès qu'il entendit sa voix, Chan ne put réfréner un sourire. Il se sentait tout bizarre et son cœur se mit à battre.

— Tout va bien ? demanda-t-il.

Hyunjin ne répondit pas tout de suite. Chan l'entendit marmonner quelque chose, puis une petite voix s'éleva. Elle était douce, un peu aiguë, elle ressemblait à celle d'une petite fille.

— Attends, deux minutes.

Chan perçut des pas, puis une porte claquer. Hyunjin soupira.

— Hyunjin ?

— Oui, désolé, je… je suis chez une amie.

— J'avais cru entendre un enfant.

Un silence prit place avant qu'un rire ne résonne dans le téléphone.

— Oh ça c'est sa fille ! Elle n'arrête pas de bavarder, un vrai moulin à paroles !

Il émit un nouveau rire, Chan fronça les sourcils. Il pouvait sentir, dans son ton, une certaine gêne. Il comprenait de moins en moins les réactions de Hyunjin. Il l'avait connu très sûr de lui et plus le temps passait, plus son comportement changeait. Il devenait de plus en plus embarrassé, peut-être même distant par moment. Ce n'était pas vraiment comme ça qu'il s'était montré au départ.

— Alors euh, comment ça s'est passé ton rendez-vous ?

— Justement, je voulais te demander quelque chose…

— Quoi donc ?

Chan humidifia ses lèvres et un nouveau sourire s'y glissa.

— Tu veux venir fêter ça ? Je vais signer un contrat avec eux !

— Sérieusement ? Mais c'est génial, putain je le savais ! se réjouit Hyunjin.

Il redevenait le jeune homme enjoué et expressif, et Chan se sentit presque rassuré de sa réaction. Il avait très envie de voir Hyunjin et de tout lui raconter, de le serrer dans ses bras, de l'embrasser, de lui faire l'amour. Il pensa même à l'emmener au restaurant.

— Alors, tu veux venir ce soir ?

— Ce soir ? C'est que…

La joie que Chan ressentait s'évapora en une fraction de seconde.

— T'as un truc de prévu, c'est ça ?

— Hm, oui. Je préfère venir quand tu auras signé avec eux. Tu comptes signer quand ?

Il se força de ne pas soupirer d'agacement. Il avait la sensation que Hyunjin le menait en bateau et c'était désagréable. S'intéressait-il vraiment à lui ? Pourtant, il l'avait aidé à décrocher ce rendez-vous, s'il ne l'appréciait pas, s'il ne voulait plus voir, il n'aurait pas fait tout ça. Cette situation commençait vraiment à le troubler.

— J'ai le contrat ce soir. Si tout va bien, je signe demain.

— On peut se voir demain plutôt ?

La mâchoire crispée, Chan laissa échapper un petit « oui ». Il n'était pas enchanté par le refus de Hyunjin, mais il ne pouvait rien faire de plus. Hyunjin et lui, ça n'était pas sérieux, alors ils n'avaient aucun compte à se rendre. Oui, ça l'agaçait et il se posait des tas de questions, mais il allait se montrer patient.

Chan entendit du bruit, puis encore cette voix enfantine.

— Je suis désolé, je vais devoir te laisser. On se rappelle.

Sans avoir le temps de dire au revoir à Hyunjin, il se vit raccrocher au nez. Il inspira à pleins poumons et verrouilla son téléphone pour le ranger dans la poche de son jean. Il retourna dans la grande pièce à vivre. Elle lui sembla tellement vide et triste. Une excellente nouvelle lui tombait dessus et il se retrouvait seul, sans personne avec qui partager le bonheur qu'il ressentait.

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