Saluuuuuut !

Oui, je sais, ça va faire genre... 3/4 semaines que j'ai posté ?

Mais bon, j'ai bien repris l'écriture, don't worry ! Et pour vous faire patienter avant mon prochain chapitre de fic', j'ai testé ma toute première Song-fic ! Big-up à Flamby, dont le texte m'a fortement inspirée à essayer ce nouvel exercice, j'espère qu'il n'y aura pas trop de similitudes flagrantes.

La chanson est ''Forest Fires'', de Lauren Aquilina ( Je la trouve juste tellement belle !)

(Et.... Ah oui, j'espère que vous lisez vite, de nature, parce que là... Préparez-vous au petit cardio oculaire !)

Enfin bref, après ce cafouillis de 4h du matin,  je vous souhaite toujours l'éternelle bonne lecture !

I don't have much to say

Je n'ai pas grand-chose à dire

Il courait.

Sans relâche, il courait.

Inlassablement, il courait.

There's nothing in this name

Il n'y a rien dans ce nom

Ses pieds frôlaient à peine le sol sablonneux.

Il filait tel un faucon, vif et silencieux dans le paysage doré d'automne. Malgré ses yeux perlés de larmes qui s'envolaient en petites gouttes scintillantes sur son passage, son esprit fonctionnait, guidant mécaniquement ses pas droit devant lui.

Loin, très loin de tout ça.

Sorry to disapoint again

Pardon de décevoir à nouveau

Malgré les rayons de soleil de midi qui le baignaient, il tremblait.

Nobody pines for the listener

Personne ne se languit de celui qui écoute

A thrill I've failed to deliver

Un frisson que j'ai échoué à délivrer

Comment tout cela avait-il pu finir ainsi ? Était-il si insignifiant à ses yeux, un de ces vulgaires jouets que l'enfant capricieux jetteraient après en avoir trouvé un meilleur ?

À cette pensée, son cœur se déchira un peu plus... Comment, après lui avoir tout donné ainsi, son corps, son âme...

Il avait consacré sa vie à son amant.

Comment avait-il pu être trahi de la sorte ?

And whilst I watch in silence

Et tandis que je regarde en silence

Les arbres et les couleurs défilaient au coin de ses yeux. Mais sa vue se brouilla d'une nouvelle vague salée, et il buta soudain contre une racine noueuse.

You're starting Forest Fires

Tu démarres des feux de forêt

You start them just to feel the heat

Tu les démarres juste pour sentir leur chaleur

Soulevant un nuage de feuilles mortes, il s'étala sur le sol dans un roulé-boulé et du sang se mit à couler abondamment le long de sa tempe, puis de son visage. Mais, ravalant un sanglot de désespoir, il planta ses ongles dans le tapis de végétaux morts et reprit aussitôt sa course en dérapant sur la terre meuble.

S'enfuir. Plus loin. Toujours s'enfuir. Toujours plus loin.

Mais il savait qu'il avait beau courir, où qu'il aille, la vérité le rattraperait toujours.

On n'échappe pas à son destin ainsi.

And whilst I keep my quiet

Et pendant que je garde mon calme

Le souffle manquant, il se rua vers une forte lumière jaillissant d'entre deux buissons secs, et sortit finalement de la forêt pour se retrouver sur le versant d'une colline ensoleillée.

You're running with the tigers

Tu cours avec les tigres

You're running just to run from me

Tu cours juste pour courir loin de moi

Les longues herbes jaunes qui la recouvraient ondulaient doucement tandis qu'au loin, des montagnes brunes s'élevaient en pic vers les cieux. Quelques rares nuages parsemaient le paysage de taches sombres. L'ensemble était d'une magnificence extraordinaire, mais...

Comment quelque chose de beau pouvait-il encore se donner la peine d'exister sous son misérable regard ? À ses yeux, le seul bonheur de sa vie venait de partir comme il était venu...

Mais cette fois, avec un autre...

Mais il n'en vit pas plus, étourdi par la perte de sang, sa course et ses sentiments. Le monde tourbillonna autour de lui, et il s'effondra sans un bruit dans la masse de brins clairs et mouvants, passant dans le monde de l'inconscience obscure.

(Musique de fond)

The people on this train

Tous les gens dans ce train

Tout est si calme...

Les heures ont passées. Du moins, c'était ce qu'il supposait.

Car après, combien de temps exactement était-il resté là, prostré comme un animal blessé, il ne savait pas...

Already made up their minds about me

Se sont déjà faits leurs opinions à propos de moi

Il ne ressentait plus rien.

Ni le temps qui s'écoulait. Ni son sang qui s'échappait. Ni la faim ou la soif. Ni les brins de verdures sous lui. Ou encore la fraîcheur du soir.

Plus rien.

Le regard vide, il avait vaguement observé les nuages assombris par la nuit et l'orage s'accumuler lentement au-dessus de lui.

I can already feel their hate

Je peux déjà sentir leur haine

The stranger, his sorrow

Cet étranger, sa tristesse

Must be fault of my own

Doit être de ma propre faute

L'orage finit par éclater. Un éclair blanc s'abattit dans le lointain dans un flash éblouissant tandis que trombes de pluies déferlèrent avec puissance sur les environs.

Calme, la nature acceptait soumission les fureurs des éléments.

Mais lui, allongé, ses yeux à demi-fermés rivés sur les cieux, tressaillit quand les gouttes fines comme des aiguilles entrèrent en contact avec sa peau.

Ses pupilles s'étrécirent d'un coup sur le choc.

And whilst I watch in silence

Et tandis que je regarde en silence

Ravivé par le contact vivifiant de l'eau, son esprit redémarra soudain et l'image de l'homme qu'il aimait s'afficha en rouge écarlate devant ses yeux.

Alors, une larme solitaire roula le long de sa joue, bientôt suivies par d'autres.

You're starting Forest Fires

Tu démarres des feux de forêt

You start them just to feel the heat

Tu les démarres juste pour sentir leur chaleur

Il cria sa douleur vers les cieux en longues plaintes désespérées.

Pourquoi ?

Pourquoi subissait-il tout ça ?! Pourquoi n'avait-il pas pu vivre un amour ordinaire, lui qui ne demandait qu'à aimer ? Il n'en pouvait plus, maintenant. Les larmes amères inondaient son visage, se mêlant à la pluie qui le trempait déjà.

Et ce visage de cet ange démoniaque qui était toujours présent dans son esprit, le lui déchirant un peu plus à chaque instant...

Il savait ce qu'il lui restait à faire.

And whilst I keep my quiet

Et tandis que je garde mon calme

Quittant sa flaque de sang et de larmes, il rampa péniblement vers une pierre pointue qui traînait non loin.

You're running with the tigers

Tu cours avec les tigres

You're running just to run from me

Tu cours juste pour courir loin de moi

Il la saisit et la leva devant lui, prêt à l'abattre contre son crâne.

Soufflant péniblement, il eut un faible sourire. Il était déterminé à faire disparaître cette image et il était prêt à tout pour ça, même à se tuer.

Advienne que pourra, comme on disait souvent.

C'est alors qu'un poids atterrit dans son dos, le faisant rouler au sol, et deux mains se plaquèrent de chaque côté de son visage.

And I don't blame youuuuu...

Et je ne t'en veux pas...

« - Imbécile ! Qu'est-ce que tu allais faire, là !? »

Sonné, le captif ouvrit lentement les yeux. Puis se retint aussitôt de gémir.

Au-dessus de lui, se trouvait à présent la raison de sa fuite et de son désespoir, trempé jusqu'aux os, tremblant et les yeux brillants de détresse.

Automatiquement, l'image maudite disparut comme elle était venue, ne laissant place qu'à la vision offerte. Une chaleur nouvelle se répandit alors dans tout son corps, cette sensation si douce et si recherchée qui lui avait tant manquée.

Mais à présent, il dut se faire pression pour la refouler, tant il ne voulait plus rien avoir à faire avec cet homme. Désespéré, il se débattit pour échapper à sa douce étreinte.

« - Dégage, toi ! Laisse-moi crever ! Qu'est-ce que ça te ferait, de toute façon ? Tu n'en jamais rien eu à faire de moi !

- Ah bon ?! Et tu crois que j'ai réagi comment quand je t'ai entendu hurler à la mort, puis quand j'ai vu ce que tu t'apprêtais à faire ? Tu penses que j'aurai fait quoi si la personne à laquelle je tiens le plus au monde était morte ? »

Le fugitif, choqué, sentit alors de nouvelles gouttes s'écraser sur son visage. Les beaux yeux verts de l'autre étaient noyés de larmes qui tombaient à un rythme effréné sur les joues de son ami.

Ce dernier, tremblant d'émotions contradictoires, finit par entourer son amant de ses bras, s'agrippant à lui comme on se raccroche à la vie, avant de se lâcher à son tour de ses sentiments.

And I don't blame youuuuu...

Et je ne t'en veux pas...

« - Je... je suis tellement désolé...Elle venait de se faire plaquer... Elle m'avait demandé ce service et je n'ai pas pu le lui refuser, dans son état... Mais... j'aurais dû te prévenir... Je... je suis si con, putain ! Mais pour ta fuite...

- Non, tu n'as pas eu tort. C'est moi le con, pour m'être enfui sans avoir cherché à comprendre la situation. Et sache que...

And I don't blame youuuuu...

Et je ne t'en veux pas...

'' Je ne t'en veux pas.''

Ces mots étaient sortis ensemble, parfaitement synchronisés.

Surpris, les deux hommes se regardèrent dans les yeux un long moment. Puis, émus, mais enfin le cœur soulagé de leur fardeau, ils se rapprochèrent et leurs lèvres se scellèrent.

Who would wanna be around me?

Qui voudra bien rester autour de moi?

Quand ils se séparèrent enfin, à bout de souffle, leurs yeux, verts émeraude d'un côté, noirs charbon de l'autre se rivèrent sur l'horizon.

Ils se tinrent la main, amoureux transis, tandis que l'averse se calmait progressivement.

Et quand l'aube rosée enfin fit son apparition, ils n'avaient toujours pas bougé.