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Chapitre 25

       

— Et alors, t'as couché ? me demande Charlotte avec sa délicatesse habituelle.

Elle me sert une part de quiche et de la salade puis s'assoit en face de moi. Évidemment, Capucine n'a pas pu tenir sa langue. Elle prétend que comme Charlotte est sa jumelle, ça ne compte pas.

— Amis de la poésie, bonjour. Non, j'ai pas couché. Pas encore en tout cas.

— C'est prévu quand ?

Je rougis légèrement.

— Je l'ai invité à dîner après-demain, il n'a pas la petite. J'imagine qu'il restera...

— Tu vas lui préparer quoi comme repas d'amour ? Ta douceur de purée flocons au jambon sous vide ? Tes fameuses lasagnes du pays glacé ?

— Ta gueule Cha.

— Et tu es sûre que c'est une bonne idée ?

— De cuisiner ? Définitivement non, mais c'est trop tard.

— Non, je voulais parler de lui. De Serge. Désolée mais son prénom, je ne vais pas m'y faire.

— Pourquoi ?

— Parce que c'est le prénom d'un type de cinquante ans au moins, et puis je pense tout le temps à Alain Chabat.

— Non, pourquoi c'est pas une bonne idée ?

— Ce n'est pas ce que j'ai dit.

— C'est ce que tu penses, gagnons du temps, je m'énerve.

— Ben je ne sais pas, déjà il est plus âgé.

— On a onze ans d'écart, c'est pas Eddie Barclay non plus.

— Il est papa, Lou.

— Oui. Et ?

— Tu te sens prête à jouer à la maman ? Pas maintenant bien sûr, mais dans quelques mois ?

Je la regarde, décontenancée. Qu'il ait une fille ne m'a pas dérangée jusqu'ici, parce que je voyais l'image du bon père, du mec sérieux. Charlotte me montre une autre dimension que je n'avais pas envisagée. Bien sûr que si ça marche je vais la rencontrer. Et puis, ensuite quoi ? On dînera à trois, je devrais m'occuper d'elle quand Serge sera de garde et jouer aux dominos ? Et si elle me déteste ? Si, dès que je lui dis quelque chose, elle me répond « de toute façon t'es pas ma maman. » ?

— Tu fais chier Cha.

— Ça va, détends toi, t'es pas obligée de l'épouser non plus.

— Faudrait savoir. Il faut que je « tourne cette putain de page » mais pas aller trop vite non plus !

— Oui, Lou, c'est ça, c'est exactement ce que je te dis. Il y a une légère différence entre se taper le premier mec venu en étant sûre que ça ne donnera rien et se maquer définitivement avec un gentil bonhomme bon-chic-bon-père. Tu saisis la nuance ? Ce que j'essaye de te dire, c'est que Serge est sans doute celui qu'il te faut pour te remettre le pied à l'étrier mais pas forcément pour faire ta vie.

Un message arrive sur mon téléphone juste à temps pour laisser retomber la pression. Je me détourne de mon amie qui lève les yeux au ciel et consulte l'écran.

De Nico : Bonsoir ma Loulou, ça va ? Le cousin de So passe le week-end à Metz, elle voudrait en profiter pour organiser un dîner pour que vous vous rencontriez. Samedi 20h ?

Ma conversation avec Charlotte a eu beau me refroidir un peu, pas question d'annuler mes projets.

De Louise : Coucou Frangin. Ça va et toi ? Désolée, pas dispo samedi. Une autre fois peut-être...

De Nico : Il vit à Lyon pour le moment, il ne reviendra probablement pas avant le baptême et Solène aimerait régler des petits trucs avec vous deux. Tu ne peux vraiment pas t'arranger ?

De Louise : Non, pas possible vraiment désolée mais en même temps, me prévenir deux jours avant c'est un peu tard...

De Nico : Solène propose dimanche.

Je souffle d'agacement. Ils ne vont pas me lâcher avec le bonhomme. Mais si tout va bien, j'ai bien l'intention de passer la journée avec Serge. En tout cas, hors de question que j'écourte un bon moment pour aller écouter les inepties de ma belle-sœur qui cherche visiblement à me caser avec son imbécile de cousin. 

— Ça va, Lou ? T'en fais une tronche...

— C'est So et Nico qui me prennent la tête. Ils tiennent absolument que je rencontre le fameux cousin, je ne sais pas trop si c'est parce qu'ils ont l'espoir de nous faire tomber amoureux ou pour bidouiller des conneries pour le baptême de Loris... Ils me saoulent !

— On est de bonne humeur ce soir, ça fait plaisir.

Je lui tire la langue et reprends mon téléphone.

De Louise : Ok pour dimanche soir ?

De Nico : Banco. Bisous Loulou.

✨✨✨✨✨

Caro débarque le lendemain en rentrant du boulot, les bras chargée de victuailles. Puisque les jumelles étaient toutes les deux au courant que Serge et moi nous nous fréquentions, je ne pouvais pas omettre d'en parler à ma meilleure amie. Quand elle a su que je l'avais invité à dîner, elle a décidé de m'aider à cuisiner un repas convenable. Elle a profité de sa pause déjeuner pour faire quelques courses et arrive donc avec de quoi préparer un sauté de veau aux tomates et aux olives. Elle me montre patiemment comment faire dorer la viande avec des oignons pour lui donner du goût puis la laisser mijoter dans la sauce tomate avec des aromates afin qu'elle devienne tendre et fondante.

— Tu laisses cuire à feu très doux jusqu'à ce que tu ailles te coucher ce soir et demain, tu ajoutes les olives en morceaux. Ce sera encore meilleur réchauffé.

— Tu ne veux pas rester un peu ?

— Non, Loulou, désolée, mais je suis épuisée, je ne rêve que de mon lit.

Elle enfile son manteau, saisit son sac et m'embrasse. Sur le pas de la porte, elle hésite avant de revenir me serrer dans ses bras.

— Je suis contente pour toi, ma Loulou.

Et elle s'en va en m'envoyant un baiser.

✨✨✨✨✨

Comme chaque samedi, la journée passe à la vitesse de l'éclair et je n'ai guère le temps de penser à ma soirée future. J'expédie le ménage de la boutique et la caisse et nous sommes toutes sur le trottoir à dix-neuf heures quinze, ce qui est un record. Je vole ensuite plutôt que je ne marche jusqu'à chez moi pour prendre une douche avant l'arrivée de Serge. Je relève mes cheveux et enfile un bel ensemble de lingerie, ni vulgaire, ni trop sage, sous une robe bleu marine à manches courtes.

J'ai encore le temps de mettre la table et de préparer l'apéritif avant d'entendre la sonnette de l'interphone.

— C'est tout en haut, au dernier étage.

— Bien sûr, une soirée avec toi ça se mérite, répond la voix de Serge dans laquelle je perçois un sourire.

Je déverrouille la porte d'entrée et la laisse entr'ouverte tandis que je termine de disposer des amuse-bouche sur la table basse.

— Entre, je fais quand il toque doucement, avant d'aller l'accueillir.

Je dépose un baiser sur ses lèvres mais il me retient et prolonge notre étreinte quelques instants. Il a apporté le vin comme prévu et un beau bouquet de tulipes. C'est la première fois de ma vie qu'on m'offre des fleurs, j'en suis toute émue. Je n'ai même pas de vase, mais qu'importe, je les dépose dans un vieux pot de sauce tomate que je n'ai pas eu le temps de déposer à la benne. Je baisse un peu les feuilles qui entourent le bouquet pour que ça ne se voie pas.

— C'est joli chez toi, déclare Serge en s'avançant dans le salon.

— C'est petit, un peu encombré, mais ça me convient.

— J'aime bien. Je trouve que c'est chaleureux comme endroit.

— Merci. Assieds-toi, je t'en prie. Que puis-je te servir à boire ? Vin, bière, whisky, pastis ?

— Peu importe, comme toi.

Je nous sers deux verres du vin rouge qu'il a apporté et le rejoins sur le canapé.

Le fait de nous retrouver chez moi au lieu d'un lieu publique ne change rien entre nous et nous bavardons comme à notre habitude.

Nous passons ensuite à table et il me complimente sur ma cuisine. Là encore, c'est sans doute la première fois que ça m'arrive et je n'ose pas lui avouer la vérité, bien trop fière et heureuse.

Après le dîner, nous nous réinstallons dans le salon et l'atmosphère se tend imperceptiblement. Nous continuons à discuter mais cela sonne faux, nous parlons parce que nous ne savons pas comment aborder la suite. La conversation finit pourtant par s'étioler et nous restons un moment silencieux, les yeux dans les yeux. Je perçois une légère retenue de son côté qui m'empêche de prendre la moindre initiative.

— Louise, je dois t'avouer quelque chose, murmure-t-il, en jouant avec une mèche échappée de mon chignon.

Voilà. C'est bien ma veine. Il ne recherche rien de sérieux. Ou il s'est remis avec son ex. Ou il est gay. Ou impuissant.

Je ne réponds pas, mais l'encourage du regard à continuer.

— C'est un peu honteux, tu vas rire... ou pas... enfin... ça fait deux ans que je me suis séparé de la mère d'Elena et depuis je n'ai pas... je n'ai jamais... enfin, tu comprends ?

— Tu veux dire que tu n'as pas fait l'amour depuis deux ans ?

— Oui, c'est cela...

Il baisse les yeux.

— Et ça me rend un peu nerveux.

Je prends sa main et la caresse doucement, touchée par son humble franchise.

— Tu sais, ce n'est pas parce que tu es là ce soir qu'on est obligés de coucher ensemble.

— Le souci c'est que j'en ai très envie mais je ne sais pas si je vais y arriver. Je me sens tellement crétin de devoir t'avouer tout ça. Tu vas me prendre pour un looser.

— Pas du tout, détrompe-toi. C'est même tout le contraire.

Je me lève et vais m'assoir sur ses genoux.

— Voilà ce que je te propose. On va essayer de voir ce que l'on peut faire, et si on n'y arrive pas, on ressayera autant de fois, autant de jours qu'il le faudra...

Je me penche pour l'embrasser, mais il arrête mon geste, prend mon visage dans ses mains.

— Louise... merci.

Effectivement, il nous aura fallu de la patience et de la persévérance mais le jeu en valait la chandelle, et quand je m'endors dans ses bras quelques heures plus tard, sur son torse aux larges épaules, je me sens tout simplement bien.

Serge me montre dès notre réveil que sa nervosité n'est plus qu'un mauvais souvenir et qu'il a recouvré ses capacités. C'est toutefois encore assez maladroit, mais j'imagine qu'après deux ans d'abstinence, je ne peux pas prétendre à mieux. Je ne suis pas inquiète, le temps arrangera les choses.

Il descend ensuite chercher du pain et des croissants pendant que je mets la table du petit déjeuner.

— Tu as quelque chose de prévu aujourd'hui ? me demande-t-il en reposant sa tasse de café.

— Un dîner chez mon frère ce soir, mais avant, je suis libre comme l'air.

— Il fait un temps splendide. Si ça te dit, on se trouve une petite terrasse en ville, je t'invite à déjeuner et ensuite on se balade un peu.

— Programme parfait.

Nous passons une merveilleuse journée tous les deux, notre complicité renforcée par son aveux, ma réaction et la nuit qui a suivi.

Il me raccompagne chez moi en fin d'après-midi. Sa fille sera là vers dix-huit heures, il doit être rentré avant.

— Merci Louise, pour tout, dit-il, simplement, en m'embrassant, au moment de nous dire au revoir.

— Merci à toi Serge.

Et je suis vraiment sincère.

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