Point de vue de Peter

- Liv, guide-moi ! gueulé-je dans l'oreillette.

- Tourne à la prochaine rue, c'est dans le loft du bâtiment qui fait l'angle, troisième étage.

- Karen, scanner.

Ma vision s'assombrit, des silhouettes se dessinent dans l'appartement et je reconnais Evy. Un sentiment intense de soulagement me submerge. J'atterris avec souplesse sur l'escalier de secours et me rue à la fenêtre, mais elle est inaccessible à cause des épais barreaux. J'ai beau déployer toute ma force pour les péter, je sens qu'ils sont renforcés par le pouvoir d'Imperio. 

Evy relève enfin les yeux sur moi et des larmes perlent sur ses joues.

- J'arrive, mon amour ! lui hurlé-je.

Elle acquiesce et utilise ses pouvoirs pour brûler les cordes qui entourent sa taille. Je la vois ensuite s'occuper d'un lourd cadenas qui retient les chaînes autour de ses chevilles. Elle se lève d'un bond et se plaque contre la fenêtre en criant mon nom. Ses cris sont sourds, mais martèlent mon cœur avec violence. Et ces foutus barreaux qui refusent de se briser !

Soudain, elle me fait de grands gestes de la main. Je la vois regarder derrière elle et attraper la chaise sur laquelle elle était ligotée. 

"Recule", lis-je sur ses lèvres. Je m'écarte de la fenêtre et la chaise brise la fenêtre. Enfin Evy passe ses bras par les barreaux et je lui attrape les mains.

- Tu es venu, dit-elle en sanglotant.

- Bien sûr que je suis venu. Je vais te sortir de là.

J'essaie une nouvelle fois d'arracher les barres de fer, mais elles ne ploient pas sous ma force. Evy balance ses jets d'énergie, or rien d'autre n'y fait. 

- Attends-moi là ! dit-elle.

- Non, attends !

Elle disparaît dans la cuisine et je la vois attraper un allume-gaz. Soudain, elle se fige. Je les ai entendus aussi. Les bruits de pas de notre ennemi dans le couloir. Evy pose une chaise contre la poignée et déploie un champ de force pour retenir Imperio. Elle accourt ensuite vers la seule sortie possible et pointe un briquet et l'allume-gaz sur le fer. Or, ce pauvre allume-gaz ne pourra rien contre le métal.

- Cache-toi, dit-elle. Il arrive.

- Je ne te laisse pas ici. Il n'y a aucune autre fenêtre.

- Alors pars, il ne doit pas te voir. Je t'en prie !

Je secoue la tête. Impossible. Pourtant, la porte s'ouvre et Casey entre dans la pièce, furieux. Je le savais. C'est lui Imperio, c'est lui qui en veut à Outbreak depuis le début. Dire que je l'ai laissé s'approcher d'Evy sans rien dire !

Evy n'hésite pas une seconde et lui balance un jet d'énergie qu'il dévie avec un plateau en fer. Le jet coloré ricoche sur le mur et Evy continue de balancer d'autres boules plus grosses les unes que les autres. Soudain, une barre vibre et se détache de la fenêtre. Comprenant qu'il compte attaquer Evy par derrière avec, je m'y accroche et la retiens. Les pouvoirs de Casey se mesurent à ma force surhumaine et il finit par abandonner et par en dévisser une autre, mais je les attrape une par une, permettant à Evy de se défouler sur son agresseur. Or, Casey n'a besoin que d'un simple geste de la main pour contrôler tous les objets de métal de la maison et bientôt, la jeune fille se fait assaillir de toute part par des couverts, des meubles et autres vis. Ses champs de force ne tiendront pas longtemps et déjà, elle s'épuise. De plus, ces longues heures de captivité l'ont nettement affaiblie et elle vacille. 

Je m'apprête à entrer dans la pièce pour en découdre, mais Evy tente un dernier jet d'explosion qui occupe Casey avant de piquer un sprint vers moi. Elle atterrit sur l'escalier de secours et se jette dans le vide pour éviter d'être la cible d'un couteau aiguisé. Mon cœur se bloque dans ma poitrine et je plonge à sa suite. Le vent fouette mes oreilles tandis que je balance une toile qui cueille Evy dans les airs et la ramène contre moi. Une fois que je suis sûr qu'elle est bien accrochée, je nous porte entre les bâtiments puis nous dépose dans une ruelle déserte. 

J'arrache mon masque et serre Evy dans mes bras avant de la couvrir de baisers. J'embrasse ses lèvres, ses joues humides et caresse ses longs cheveux en m'assurant qu'elle va bien.

- Il va revenir, dit-elle. Casey, c'est lui Imperio.

- J'avais vu merci.

- Il a été optimisé par son père, ses pouvoirs... ils sont immenses ! J'ai eu de la chance de lui échapper, mais il va me poursuivre et tant que nous ne serons pas morts et qu'il n'aura pas le contrôle sur tout le monde, il ne lâchera pas l'affaire.

- Mais c'est quoi leur problème à la fin ? New York est assez grande pour tout le monde !

Elle me caresse le visage en souriant puis plaque ses lèvres sur les miennes.

- Merci d'être venu pour moi, Peter. 

- Je t'aime..., soufflé-je.

Elle dépose un autre baiser sur ma bouche puis je retire le sac à dos de mes épaules et farfouille dedans. Je sors le costume d'Outbreak que j'ai récupéré chez elle avant de partir et le lui tends avec un sourire.

- Allez, en piste ma belle.

Elle attrape le costume puis s'empresse de retirer son jean et son pull. Je rougis en découvrant sa peau frissonnante et elle glousse.

- Quand tout sera fini, commence-t-elle en glissant ses pieds dans ses bottes. Tout ça sera à toi.

Elle m'adresse un clin d'œil tout en s'attachant les cheveux et en posant le masque sur ses yeux. Une fois ses gants enfilés, elle ramasse mon masque jeté au sol et m'embrasse avant de me l'enfiler.

- J'en ai marre de ce Casey, dit-elle. Envoyons-le aux oubliettes pour un moment.

J'approuve sa réponse et colle mon sac à dos sur une poubelle à l'aide de mes toiles. Quand nous sortons de la ruelle, une voiture se gare contre le trottoir en faisant crisser ses pneus. Liv en sort, vêtue de son costume d'Ice Lava. Je la vois se diriger vers le coffre et en sortir un énorme canon. Je grimace. La dernière fois que je m'y suis confronté, ça ne s'est pas super bien passé pour Evy.

Cette fois cependant, la rousse nous adresse un regard inquiet avant de porter une main à son oreille.

- Imperio est dans le centre, dit-elle. Il s'attaque à tout le monde.

- Déjà ? s'étonne Evy. Comment est-il allé aussi vite ?

- Il vole.

Outbreak et moi nous lançons un regard surpris, puis Liv nous presse.

- Montez.

Nous nous exécutons rapidement et Liv démarre en trombe.

- T'as eu ton permis dans une pochette surprise Liv ? ironise Evy.

- On n'a pas le temps. Ned nous ouvre la voie.

- Depuis quand vous êtes aussi callés en informatique ?

Liv se contente d'hausser les épaules et, en effet, tous les feux passent miraculeusement au vert pour nous, nous dégageant une longue route jusqu'au centre de New York.

La rousse ne cherche pas à respecter les limitations de vitesse et je crains plusieurs fois qu'elle rate son virage et que la voiture s'explose contre un mur, mais elle nous conduit jusqu'à l'endroit où Casey sévit, en toute sécurité - si je puis dire...

Avant même que nous n'atteignons la bibliothèque publique de New York, des débris de métal jonchent le sol et les cris des New Yorkais résonnent au loin. Evy se redresse sur son siège et scrute attentivement l'extérieur. 

- Où il est ?

Liv s'arrête au milieu d'autres voitures stoppées sur la route et sort, le canon à la main. Evy et moi sortons à notre tour et je regarde dans toutes les directions pour essayer d'analyser la situation. Des vitres sont brisées, des hommes et des femmes sont étendus sur le sol, inconscients, les voitures sont bloquées sur toutes les routes et des morceaux de bâtiments ont disparu, laissant des trous béants dans les briques. 

- Là-haut ! s'écrie Liv. 

Comme un seul homme, nous levons tous le nez. Une tornade d'objets en tout genres flotte à quelques mètres au-dessus de nous et en changeant d'angle de vue, j'aperçois Casey, perché dessus et vêtu de son costume noir corbeau. D'un geste de la main, il détache les morceaux de métal qui l'entourent et se constitue une sorte de support volant toujours plus gros et imposant. 

- Agenouillez-vous devant l'Empereur ! dit-il. 

- Tu parles, dit Evy. Je vais lui faire ravaler ses paroles. Vous êtes prêts ?

Liv et moi lui lançons un regard interrogateur et elle sourit presque imperceptiblement.

- C'est l'heure du combat sanglant. 

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Bwahhh je suis pas super fière de ma fin, mais je voulais absolument couper ce chapitre pour repasser au point de vue d'Evy et mener la bataille à travers ses yeux. C'était donc le dernier point de vue de Peter de ce tome, voire de la fiction puisque je ne pense plus raconter à travers lui à l'avenir. J'espère que cette initiative vous aura plu et que j'aurais bien repris la personnalité de notre Spidey adoré !

Dites-moi ce que vous avez pensé de ce chapitre, ce que vous attendez pour les deux derniers, qui seront postés la semaine prochaine et celle d'après, et si les chapitres du point de vie de bébé Pete' vous ont plu ^^

Je vous love mes Outbreakers ! :*