Le froid de Décembre commence à réellement se faire sentir, mais aussi les fêtes de fin d'année et ça me rend de bonne humeur. Mes tensions avec Peter sont un lointain souvenir. Même s'il n'apprécie pas que je parle de Casey, il fait des efforts. MJ nous raconte comment, une fois, elle a brûlé son sapin de Noël et j'éclate de rire.

Je me suis bien habituée à mes béquilles et la blessure se referme petit à petit, les séances avec Strange payent. J'ai presque eu l'impression d'avoir crée un champ de force l'autre jour, mais ça a très bien pu être mon imagination.

Il reste encore une longue cicatrice et je sens que mes tissus tirent, mais la douleur a disparu. Le médecin s'assure de mon rétablissement complet en m'obligeant à garder mes béquilles. D'après lui j'en ai pour une dizaine de jours grand max, après à moi la liberté. Jesse et Liv ont déjà imaginé tout ce que je pourrai faire une fois délaissée de mon fardeau. Ils sont vraiment trop mignons ensemble, un vrai couple modèle. Les voir s'embrasser ne me déplaît pas, or quand j'ai Peter juste à côté de moi, je ne sais pas pourquoi, mais une drôle de gêne m'emporte. J'ai soudain chaud, des fourmillements dans le ventre et j'ai envie de fuir. Heureusement, Michelle est toujours là pour sauver la mise. J'ai vraiment découvert une personne formidable en elle. Elle est drôle, simple et très intelligente. Liv et elle s'entendent très bien et le mépris qu'elle dédie à Ned est vraiment très drôle. Même si je sais qu'au fond d'elle, elle l'adore.

Je pique une frite dans l'assiette de Peter en riant et celui-ci attrape un de mes pilons de poulet avant de l'engloutir. Michelle rit tandis que Liv et Jesse profitent de ce moment de distraction pour s'embrasser langoureusement. Peter leur jette un regard en coin et ses joues rosissent. Je lui souris et lui tends une de mes frites.

- On fait la paix ? plaisanté-je.

Le brun sourit de toutes ses dents et Michelle raconte une blague, tandis que Ned ne comprend pas, comme à chaque fois que la belle métisse partage son humour original.

La porte du petit dinner où nous nous retrouvons presque chaque midi s'ouvre alors dans un tintement. Curieuses, Liv et moi relevons la tête. Je souris malgré moi, même si l'arrivée de Casey me rend nerveuse. Il se dirige vers nous et nous salue avec chaleur.

- Bonjour tout le monde, vous allez bien ?

Liv acquiesce et il frappe dans la main de Jesse, avec qui il s'est lié d'amitié. Casey pose ensuite deux mains sur la table et se penche en avant, rapprochant son visage au sourire charmeur du mien.

- Evy, je voulais juste te prévenir que je ne pourrai pas assister au cours d'Histoire, ça te dérangerait de me récupérer les cours ?

- Y a pas de souci, Casey.

- Je sais que je peux toujours compter sur toi.

Il m'adresse un clin d'œil et pique une de mes frites avant de l'engloutir. Je me sens soudain mal à l'aise. Peter lui jette des regards noirs, tendu comme un piquet. Michelle le renifle discrètement et Ned lance des regards surpris à son meilleur ami. La tension est papable.

Heureusement, le blond s'éclipse aussi rapidement qu'il est arrivé. Je soupire silencieusement et tente de reprendre une conversation normale, mais MJ me regarde d'un mauvais œil et Peter est fermé. Or, l'heure de se séparer sonne rapidement et nous nous saluons rapidement avant de reprendre chacun le chemin de nos lycées respectifs.

Liv et Jesse se murmurent des mots doux sur le chemin du retour, tandis que j'avance aussi vite que possible avec mes béquilles. Je suis bien plus à l'aise avec elles, pourtant j'ai hâte de m'en débarrasser.

Le lycée n'est qu'à quelques minutes à pied. Nous l'atteignons rapidement, quoique légèrement en retard. Sur le pas de la porte de notre salle d'Histoire, Liv et Jesse s'embrassent une dernière fois et ma meilleure amie pousse la porte pour me laisser entrer. Comme prévu, Casey est absent et je m'installe donc aux côtés de Samy Turdaud, un de mes camarades. Liv rejoint le fond de la classe et je sors mes affaires, prête à étudier.

- Avant de commencer le cours, j'aimerais vous monter une petite vidéo, dit alors le professeur en actionnant la télécommande.

L'écran plat s'allume et je vois apparaître Captain America et Aquagirl dans leurs costumes de super-héros, les mains posés sur leurs hanches et un grand sourire aux lèvres. Je me moque discrètement de leur mauvais jeu d'acteur quand ils commencent à nous expliquer à quel point l'avenir professionnel de chacun est important. Je jette un coup d'œil complice à Liv qui glousse, tandis qu'Alix énumère rapidement tout ce dont nous aurons besoin pour accéder à l'université de nos rêves.

C'est notre dernière année et dès l'an prochain, nous serons tous dispatchés aux quatre coins du pays pour poursuivre nos projets. Je n'ai pas vraiment eu le temps d'y réfléchir ces derniers mois, pourtant mon futur est déjà tout tracé. Je ferai des études d'arts et de design, toujours ici. Située un peu plus loin que le lycée, l'école d'Arts visuels me permettra d'entamer une carrière de Designer graphique, en espérant que je puisse illustrer des bandes dessinées, des romans graphiques ou des affiches de films et de publicités. Je dessine depuis plusieurs années maintenant, et c'est un peu mon moyen à moi de me détendre quand ça ne va pas très bien.

Je dois encore finaliser mon dossier, mais j'ai bon espoir. Malgré les réticences de papa qui voulait que je reprenne son entreprise automobile après le lycée, il a su jouer de ses relations pour tenter de savoir quelles chances j'avais de rentrer dans cette prestigieuse école.

- Et n'oubliez pas les jeunes..., termine Captain America.

- Il y a toujours un moyen de réaliser ses rêves.

Alix sourit à son compagnon, puis la vidéo se termine. Il faudra que je demande à Steve et elle ce qu'il leur a prit de tourner des vidéos aussi peu crédibles.

Le professeur entame ensuite un long monologue pendant lequel il nous convainc d'aller faire un tour chez la conseillère d'orientation pour bien choisir nos futures études, et nous pousse à continuer nos efforts pour espérer avoir notre diplôme.

Quand enfin, le cours d'Histoire débute, j'entends plusieurs soupirs de soulagement. Mais bien vite, tout le monde commence à s'endormir sous la voix soporifique de notre professeur. Après ce qui me semble être une éternité, un drôle de pressentiment m'assaille, suivi de bruits sourds dans les couloirs.

Les tables et les chaises se mettent soudain à vibrer, mes béquilles tombent lourdement sur le sol et certains se mettent à crier.

- Qu'est-ce qui se passe ? demande quelqu'un.

- C'est un tremblement de terre.

- Tout le monde sous les tables.

La panique s'empare de chacun de nous. Je me baisse difficilement jusqu'au sol, la jambe tendue. Samy est tout tremblant, tandis que j'essaie d'analyser la situation. Ce n'est pas un tremblement de terre.

Les tables s'écroulent au sol, les chaises manquent d'écraser mes camarades. Tout vibre dans un rythme frénétique.

Je regarde Liv, elle est aussi inquiète que moi. Je sens dans ses yeux qu'elle a le même mauvais sentiment que moi, ce malaise qui pousse nos instincts à tirer la sonnette d'alerte.

La porte s'ouvre alors et des cris nous parviennent de l'extérieur. Les casiers sont sens dessus-dessous, tout se déchaîne. Le professeur passe entre les tables pour vérifier nos états, tout en appelant le proviseur.

- On doit tous se rendre au gymnase, dit-il. Allez on se dépêche.

Mes camarades ne se font pas prier et se ruent vers la sortie, tandis que je m'extraie de ma cachette. Ma blessure me tire quand je force dessus pour me relever, mais Liv arrive en renfort et me soutient. Nous rejoignons le couloir et je tapote un rapide message à Peter.

- Il se passe quelque chose, soufflé-je à Liv.

Elle acquiesce et je serre son bras avec fermeté.

- Mon costume...

- Tu n'es pas en mesure de te battre Evy, rappelle Liv. Peter va arriver.

Un casier tombe alors juste devant nous et je fais un bond sur le côté, m'écrasant sur Liv. Elle m'aide à me redresser et nous repartons dans l'autre sens.

- Il faut trouver un moyen de rejoindre le gymnase ! s'écrie-t-elle par-dessus le brouhaha ambiant.

Les cris se mêlent aux objets qui se fracassent au sol et au bruit des murs qui tremblent. C'est assourdissant. Au détour d'un couloir, une rafale puissante nous plaque au sol et je me rends compte que c'est une tige de métal qui nous maintient prisonnières. Je pousse un cri de douleur quand elle se resserre et que je suis obligée de bouger ma jambe pour ne pas rouvrir ma blessure. Mes béquilles ont valsé au loin, Liv me tient fermement la main.

Une silhouette se dessine alors face à nous. Elle se découpe dans la poussière qu'ont formé tous ces objets déplacés. L'homme est recouvert de noir de la tête aux pieds. Sa lourde cape traîne sur le sol et un masque recouvre l'entièreté de son visage, ne laissant que deux fentes pour laisser entrevoir ses yeux bleus.

Un rire narquois s'échappe de celui-ci, trafiqué électroniquement pour être sûr de ne pas le reconnaître.

- Oh, Dark Vador ! l'interpelle Liv. Tu voudrais pas aller voir ailleurs ?

Je sais que ce n'est pas malin de le provoquer de la sorte, mais je l'aurais fait... si je n'étais pas blessée et que j'étais cachée sous l'identité d'Outbreak.

L'homme tend une main gantée vers nous et la barre se resserre autour de nos corps.

- Je l'aurais plutôt appelé Magneto, dis-je.

- Appelez-moi seulement Imperio, petites insolentes, grogne-t-il.

Il rit de nouveau, on dirait bien que tout ça l'amuse.

- Mais ne vous en faites pas, poursuit-il. Je ne vous ferai aucun mal, j'attends seulement avec impatience qu'Outbreak se remette de ses blessures pour pouvoir enfin me mesurer à elle.

Je déglutis difficilement et Liv devient livide. Il sait qui je suis.

Imperio nous scrute encore longuement de ses yeux perçant, puis il détourne les talons et disparait dans un couloir. La barre de fer retombe lourdement sur nous et je la jette au loin avec rage. Liv se relève et m'aide à me mettre sur pied avant de me tendre mes béquilles.

- C'est pas possible, peste-t-elle. On est jamais tranquille dans cette ville.

Je soupire, tout à fait d'accord. Outbreak aurait pu être utile si seulement elle ne se tapissait pas au fond de mon esprit. J'aimerais tellement que Strange arrive à débloquer ce qui cloche chez moi, ça rendrait la vie plus simple pour tout le monde. Peter a beaucoup de capacités, mais face à un vilain comme Imperio, j'ai peur de ce qui pourrait lui arriver si je ne suis pas là pour l'épauler.

Liv me tire à sa suite et se dirige vers son casier, qui par chance ne s'est pas cassé la figure. Tout a cessé de vibrer au moment-même où Imperio nous a laissé à notre sort. Peut-être a-t-il disparu ?

La rousse sort un gros canon de son casier et l'enclenche. Je la regarde, incrédule.

- Tu as toujours ce truc ?

- Ice Lava sera toujours là pour sauver les fesses de sa meilleure amie, me dit-elle avec un clin d'œil. Et tant que tes pouvoirs jouent à cache-cache, on aura bien besoin de ça.

Canon en main, elle reprend sa route, aux aguets. Non loin du gymnase, quelqu'un déboule et Liv pointe son arme sur lui. Deux mains rouges se lèvent en l'air et j'essaie de chasser la poussière pour voir qui c'est. Liv abaisse son canon et je soupire de soulagement en reconnaissant Spider-Man.

- C'est quoi ce bordel ? demande Peter.

- T'es arrivé trop tard, Spidey, fais-je remarquer.

Ses yeux blancs se rétrécissent, signe qu'il fronce les sourcils. Liv lâche alors la nouvelle comme une bombe :

- Y a un nouveau vilain en ville.

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L'action revient enfin !!! Faut qu'Outbreak sorte de son trou parce que ça va chauffer pour les New Yorkais !

Que pensez-vous d'Imperio ? Des hypothèses sur son identité ? Sur ses motivations ?

Bisous mes Outbreakers ! ^^