La semaine suivant notre association, Spider-Man et moi nous retrouvons sur la plupart de nos affaires. A nous deux nous avons déjoué trois braquages et deux crimes prémédités.
Le Vautour est derrière les barreaux, sûrement accompagné de Steel Laser - ces deux-là vont bien s'entendre en espérant qu'ils n'échafaudent pas un plan pour me le faire payer - et j'ai appris que le méchant était le père d'une amie de l'araignée.
- L'histoire se répète à ce que je vois ! m'exclamé-je.
- Comment ça ? s'interloque collants bleus.
Je me replace sur la bordure du toit sur lequel l'araignée m'a emmenée à la fin de notre dernière mission. On a fait la course et évidemment, il a gagné. En même temps, je ne grimpe pas à même le mur pour accéder au toit, je suis obligée de sauter de fenêtre en fenêtre et je vous assure que c'est pas facile.
- Je sais pas si t'as entendu parler de Steel Laser, le robot qui attaquait New York il y a trois mois.
- J'ai entendu parler de son arrestation à mon retour de Berlin. D'ailleurs, t'as fait du super boulot.
Je ne relève pas le fait que Spider-Man soit allé se battre contre Captain America aux côtés d'Iron Man, je lui ai déjà posé toutes les questions imaginables sur son petit voyage.
- Oui, merci. Et bien en fait, c'est le père de ma... de mon amie également.
- Olivia Schneider c'est ça ?
- Tu la connais ? m'enquiers-je, paniquée à l'idée qu'il fasse le rapprochement avec moi.
- J'en ai entendu parler dans les journaux. T'en fais pas, je ne sais pas qui tu es.
Je soupire, soulagée. A dire vrai, je ne sais pas pourquoi je tiens tant à garder mon identité secrète. Ce gars est comme moi et je suis pratiquement sûre de ne pas le connaître personnellement, mais l'habitude et la peur de je-ne-sais-pas-trop-quoi m'empêche d'enlever ce foutu masque.
- Au fait, reprends-je pour détourner la conversation, je vois que tu as récupéré ton costume.
- Oui, monsieur Stark a décidé de me le rendre.
Je souris en me remémorant la fois où Spider-Man m'a dit que c'était "un ami" qui le lui avait confectionné. Il ne se doute pas une seconde que même la jeune fille qui a failli se faire écraser savait que Tony Stark était cet ami.
Je vois alors les doigts gantés de l'araignée remuer et se tordre dans tous les sens.
- Tu sais... il... il m'a proposé de rejoindre les Avengers.
- Vraiment ?
Je tente de cacher la déception dans ma voix, mais je dois avouer que ça me vexe un peu qu'il ne m'ait rien proposé à moi ou encore qu'il ne m'ait absolument jamais adressé la parole, que ce soit virtuellement ou réellement.
- Je lui ai dit non...
- Pardon ? m'étranglé-je. Mais t'es malade !
- Cette ville a encore besoin de la petite araignée sympa du quartier.
- Tu sais que je suis là moi.
- Oui, d'ailleurs c'est à toi qu'il devrait proposer ce poste.
- Pourquoi ça ?
- Parce que t'es incroyable, ce que tu fais, les capacités que tu as...
- Ne sont pas plus enviables que les tiennes. Tu voles pratiquement !
- Peut-être, mais des fois je me dis que je n'ai pas la moitié de ton courage.
Je lui donne un coup dans l'épaule à moitié amusée et à moitié gênée par ses compliments.
- Si tu savais qui j'étais réellement tu dirais pas ça. Je suis le genre de personne ultra timide qui sait pas aligner deux mots devant les inconnus.
- Je suis pareil que toi ! s'écrie Spider-Man visiblement ravi de nous découvrir un point commun.
Je ris puis jette un regard vers mon costume.
- Pourtant quand je suis dans ce costume, c'est comme si j'étais quelqu'un d'autre. Personne ne sait qui je suis vraiment.
- Je vois ce que tu veux dire.
Je tourne la tête vers le visage masqué de l'araignée. Il a les yeux perdus dans le vide. Je regarde dans la même direction que lui, New York s'étend à perte de vue, c'est vraiment beau. Je n'ai jamais vraiment pris le temps de m'asseoir sur un toit et de contempler ma ville dans son intégralité. Pourtant, depuis quelques jours, je fais ça tous les jours en compagnie du héros. Quoi que j'aie pu dire sur lui avant, il m'apprend des choses. Etre à son contact me permet d'avoir une vision différente de la vie de super-héros. J'ai toujours pensé que c'était une responsabilité de faire ce boulot, un devoir, mais cette araignée, elle n'a pas l'air de faire ça juste pour être glorifiée ou pour montrer qu'elle peut sauver des vies, elle fait ça par plaisir. D'ailleurs, Spider-Man a raison. Sauver New York m'emplit toujours de joie, j'ai l'impression de faire quelque chose de bien, d'être utile.
Soudain, j'ai vraiment envie de savoir qui se cache derrière ce masque, de savoir qui a pu me rendre aussi jalouse et l'instant d'après, devenir presque un ami. Parce que je peux maintenant dire que Spider-Man est mon ami, même si c'est bizarre de penser être lié à une personne dont on ne connaît même pas la véritable identité. Sous ce costume, je sens une parcelle de sa personnalité. Son humour, sa générosité, sa timidité, son courage. Tout ce qui fait de lui quelqu'un que j'apprécie.
- Est-ce que tu... enfin... tu ne t'es jamais demandé si toi et moi on se connaissait ?
Je suis moi-même surprise de l'audace de mes propos. Il y a à peine une minute, j'étais pétrifiée à l'idée que l'araignée puisse découvrir qui j'étais et maintenant, j'ai l'envie irrépressible d'ôter ce masque et de me dévoiler à lui.
- Tout le temps, avoue-t-il. Je t'avoue que ça me fait un peu peur.
- A moi aussi...
- Mais si tu veux, je peux te le montrer. Je te fais confiance maintenant. Je sais que tu ne diras à personne qui je suis.
Je suis touchée par la sincérité de ses propos. Il me fait confiance. Peux-je en dire autant de mon côté ? Même Liv n'est pas au courant de mon identité secrète. Hunter l'a su car il est très observateur et qu'il m'a pris sur le fait, mais sans ça, je ne pense pas qu'il l'aurait su.
Délicatement, je pose les doigts sur mon masque et baisse les yeux pour l'ôter plus facilement. Je le pose à côté de moi et relève les yeux sur Spider-Man, le cœur battant.
Ses yeux blancs se plissent puis s'agrandissent d'un coup.
- Je te connais !
Je glousse puis lui offre un sourire espiègle.
- Encore merci de m'avoir sauvé les fesses.
- T'es celle qui a traversé la route sans regarder avec son beignet !
J'arque un sourcil.
- Ce gars a foncé comme un dingue !
- Si j'avais pas été là, tu serais morte.
- Merci de me le rappeler. Pas besoin de prendre la grosse tête.
L'araignée rit sous son masque.
- Mais t'as quoi ? Seize ans ?
- Dix-sept, rectifié-je. Je suis au lycée de Long Island City.
- Ok, tu t'appelles comment ?
- Evangeline Mulligan, mais appelle-moi Evy.
- Alors enchanté Evy, dit le jeune homme en me serrant la main.
Je souris puis désigne son visage du menton.
- A ton tour.
Spider-Man place à son tour ses mains à la base de son masque. Mon cœur bat la chamade alors qu'il relève doucement le bout de tissu, révélant d'abord sa fine bouche puis un nez droit, des yeux rieurs d'un chocolat foncé et une masse de cheveux bouclés de la même couleur.
L'araignée tourne son visage aux traits enfantins vers moi et dévoile une rangée de dents parfaitement alignées. Mon cœur manque un battement. La première chose qui me vient à l'esprit c'est : "Putain, il est beau" et la deuxième : "On a le même âge".
- Je m'appelle Peter Parker, je viens d'avoir seize ans et j'habite à Forrest Hills.
Je plisse les yeux à mon tour, son visage me semble familier. Puis, quand il parle de Forrest Hills, ça fait tilt.
- Je t'ai déjà vu ! m'exclamé-je.
- Ah oui ? s'étonne le garçon, toujours le sourire aux lèvres.
- Quand je suis allée chercher du tissu chez ma tante pour ça, dis-je en pointant mon costume du doigt. Tu étais dans la rue avec un homme, j'imagine ton père, et il a dit une phrase qui m'a marquée et que je me remémore à chaque fois que je pars en mission : "Un grand pouvoir...
- ... implique de grandes responsabilités", souffle Peter.
- Oui c'est ça !
Il baisse le regard et triture son masque. Je vois que la pointe de ses oreilles a rougit et que son sourire est tombé.
- J'ai dit quelque chose qui fallait pas ? m'inquiété-je.
- T'y es pour rien.
Le brun relève le regard sur moi, je ne peux m'empêcher de remarquer qu'il brille d'une lueur triste. Ma gorge se serre.
- Ce n'était pas mon père, mais mon oncle Ben. Il est mort quelques jours après.
Je plaque une main sur ma bouche et les larmes me piquent les yeux.
- Je suis désolée, je ne savais pas...
Peter tente de ravaler ses larmes et affiche un sourire.
- Il a été assassiné par un voleur qui l'a trouvé sur sa route.
- C'est vraiment horrible... Et tes parents ?
- Ils...
A son hésitation, je comprends que ma curiosité a encore été de trop.
- Ils sont morts quand j'étais petit. Accident d'avion. Maintenant je vis avec ma tante.
Je ne sais pas trop quoi dire. M'excuser ne servirait à rien. Même si c'est un phrase bateau censée remonter le moral et témoigner de sa compassion, je la trouve inutile. Je pose alors une main sur l'épaule du jeune garçon et la presse pour lui montrer mon soutien. Il relève ses yeux brillants sur moi et m'adresse un sourire. Il secoue ensuite la tête pour chasser son chagrin et se relève sur ses deux pieds.
- Assez parlé. Je suis vraiment super content de savoir ton identité Evy. Ça te dit une balade dans New York ?
Je me redresse, mal assurée, et me risque à jeter un œil en bas. Mauvaise idée, un vertige me prend et je déglutis. Je relève les yeux sur Peter, toute trace de tristesse a déjà disparu et il affiche de nouveau son sourire éclatant. Sa capacité de variation est vraiment impressionnante. Je décide à mon tour de caser cette terrible révélation dans un coin de mon esprit et lui adresse un sourire.
Je replace le masque sur mon visage et descends de la bordure.
- Qu'est-ce que tu fais ? m'interpelle l'araignée qui a également replacé son masque.
- Tu veux te balader, non ? On va pas faire ça sur les toits.
- Tu me fais confiance ?
- A vrai dire, tu me fais peur là, plaisanté-je.
Peter me tend sa main et je glisse la mienne dedans. Je remonte sur la bordure et Spider-Man me rapproche de lui jusqu'à ce que nos corps soient collés. Surprise, je retiens mon souffle.
Il passe un bras puissant autour de ma taille et tend l'autre vers le ciel.
- Ne me dis pas que...
Trop tard. La fin de ma phrase se transforme en cri strident alors que Peter saute dans le vide. Il balance une toile qui se fixe sur un bâtiment et nous reprenons un peu de hauteur. C'est comme les montagnes russes, mon cœur fait des loopings dans ma poitrine. Quand je me suis habituée aux soubresauts, au vent qui siffle dans mes oreilles et à l'air qui fouette mon visage, je me mets à éclater de rire. Mes bras sont enroulés autour du cou de Peter qui semble prendre un malin plaisir à se balancer de bâtiment en bâtiment. Nous visitons New York en moins de temps qu'il n'en faut en voiture.
- Alors ? me crie-t-il à l'oreille. Qu'est-ce que t'en penses ?
- C'est vraiment génial ! hurlé-je, euphorique. J'ai l'impression de voler.
Le rire de Peter parvient alors à mes oreilles et je fourre mon nez contre son épaule pour rire. En fermant les yeux, les sensations sont décuplées. J'ai l'impression que le temps est arrêté, que mes membres sont fait de nuages et qu'il me suffit d'étendre les bras pour planer. Evidemment, je ne me décroche pas une seconde de Peter. Même lorsqu'il me repose dans mon jardin et que mes pieds touchent enfin la terre ferme, il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits. Quand j'ai enfin retrouvé mon équilibre, je m'écarte de l'araignée qui ricane.
- Pffouu, c'était vraiment magique.
- Tu peux pas faire ça toi, hein ?
Je lui donne un coup dans le coude en riant.
- Quel prétentieux !
Peter rit de plus belle. La lumière s'allume soudain dans ma cuisine.
- Merde, ça doit être ma mère, chuchoté-je.
- T'inquiète, j'y vais. On remet ça quand tu veux.
- D'accord. A demain Peter.
- A demain Evy.
Nous restons un instant plantés là, un sourire aux lèvres. Le bruit de casserole nous ramène à la réalité et Peter me salue une dernière fois de la main avant de sauter sur le muret. L'amplitude de ses mouvements me rend jalouse. Je ne serai jamais aussi souple ni forte que lui. Pourtant, je suis contente que ce soit lui qui ait écopé de ces pouvoirs, ça m'a permis de le rencontrer et, alors qu'il y a une dizaine de jours, ça m'aurait révoltée, je dois avouer que ça me plaît de partager mon boulot avec lui.
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GNAAAAAAA, LA RENCONTRE ENTRE EVY ET PETER ! Je suis trop contente de ce chapitre (même si je le trouve un peu mou). Leur amitié me plaît tropppppp et je vous JURE que je me suis retenue, ce serait que de moi je vous aurais pondu un Lemon direct avec mon namoureux (plus pour moi que pour Evy mdr). Mais bon, il faut pas oublier qu'Evy est avec Hunter, hein faut pas l'oublier ce dieu grec non plus ;)
Qu'en avez-vous pensé ? Je retranscris bien le caractère de notre cher Parker ou je devrais changer quelque chose ? Vous aimez leur relation ? (CHOISISSONS LEUR UN NOM ! Je proposeeeee... Petevy ou Evter ou Eter, MDRRRR c'est de la merde, aidez-moi !)
Bisous mes Outbreakers ! ^^
(LE GIF OMMMMMMGGGGGGGGG !!!!) (On peut, par contre, m'expliquer pourquoi il a pas le même costume ?)
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