- Tu ne vas tout de même pas rester plantée là alors que t'as le cavalier le plus canon du bahut ?

Je tourne la tête vers Hunter qui m'offre son plus beau sourire. Je souris et le taquine en pointant du doigt ses pieds.

- T'es sûr que tes chevilles arrivent à rentrer dedans ?

- Certain !

J'entrelace mes doigts entre les siens et effectue une petite pression. Cette soirée est vraiment réussie. Le gymnase a été décoré pour l'occasion et des centaines d'élèves se trémoussent sur la piste de danse. Je pensais que cette soirée serait la meilleure de l'année pourtant, je ne me sens pas bien. J'ai un mauvais pressentiment, des frissons partout et je ne suis pas d'humeur à rire. C'est comme si quelque chose me tracassait, mais je ne sais pas quoi.

Liv est passée chez moi plus tôt, elle s'est excusée pour sa distance et a promis que tout changerait à partir de maintenant. Retrouver ma meilleure amie a été comme un second souffle. Nous nous sommes préparées chez moi et avons ri jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Elle m'a dit qu'elle n'avait pas trouvé de cavalier pour ce soir, mais que ça ne la dérangeait absolument pas et qu'elle me laisserait m'amuser avec Hunter.

Quant à lui, il a été parfait, comme d'habitude. Il est venu sonner chez moi et nous a conduit au lycée, Liv et moi. Depuis, il n'est pas une seule fois allé voir ses amis, il dit préférer me tenir compagnie même si je ne suis pas une danseuse très douée.

- T'es sûr que ça va ?

- Je ne sais pas, j'ai comme... un mauvais pressentiment.

- Il n'y a eu aucune alerte, avec un peu de chance, tu seras tranquille ce soir.

- De toute façon, il est hors de question que je te plante ici.

- Si c'est pour sauver des vies, ça ne me dérange pas.

Je lui souris une nouvelle fois puis l'embrasse tendrement. Je n'arrive pas à croire avoir la chance de sortir avec un garçon comme lui. Il est tellement attentionné et prévenant, des fois j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas le mériter.

Je me lève d'un bond, je ne vais pas le remercier en restant assise toute la nuit.

- On va danser, suggéré-je.

Le visage du jeune Dillon s'illumine, il attend ça depuis deux heures.

Je le mène jusqu'à la piste de danse et, au bout d'une à deux chansons, j'arrive enfin à me détendre. Liv nous rejoint même, suivi de Jesse Hardley. Les deux anciens amoureux sont encore gênés en présence de l'autre, or ça ne nous empêche pas de passer une soirée de folie. Un peu après minuit, alors que certains sont attablés et se reposent les pieds, nous faisons partie de ceux encore bien éveillés. Je crois que j'ai abusé du soda et je suis sûre que ce punch était bien plus relevé que prévu. Je soupçonne les Terminales d'y avoir ajouté leur touche personnelle.

Outbreak n'a pas encore été réquisitionnée et, la plupart du temps, j'ai la chance d'avoir des nuits complètes et de ne pas me lever en pleine nuit pour combattre le crime.

Les chansons qui passent maintenant sont plus douces et je suis blottie dans les bras d'Hunter, le nez niché contre son cou. Son odeur emplit mes narines à chacune de mes inspirations et la chaleur de ses mains sur mes hanches me fait frissonner. Liv et Jesse se sont rassis à contrecœur, nous laissant danser au milieu des autres couples. Je commence à fatiguer, mais je reste cramponnée à mon petit ami en priant pour que ça ne s'arrête jamais.

J'ai envie de lui dire que je l'aime. Je n'en suis pas encore sûre, mais pourtant j'en ai envie.

Il est vrai que j'ai de forts sentiments pour Hunter, des sentiments que je n'ai jamais ressenti auparavant. Mais ai-je pour autant le droit de lui affirmer être amoureuse de lui sans en être totalement sûre ? Et si ça lui faisait peur ?

J'ouvre la bouche, prête à avouer à Hunter quelque chose qui changera certainement le cours de notre relation quand sa veste de costume vibre. Je m'écarte doucement pour permettre au brun de récupérer son téléphone. Le menton posée sur son épaule j'attends qu'il me donne l'objet de ma mission... même si je n'ai aucune envie de l'accomplir.

Pourquoi faut-il toujours que nous soyons interrompus par quelqu'un ou quelque chose ?

- C'est quoi ? soupiré-je.

- Euh... c'est bizarre...

Je me redresse et il tourne le téléphone vers moi.

"Evy, il faut que tu viennes. - CADDIE"

- Caddie ?

- C'est l'I.A. de la moto ? Comment elle a fait pour me contacter ?

- C'est pas ça qui m'inquiète. Elle n'est pas censée être au courant des attaques de New York, pourquoi veux-t-elle que je vienne ?

- Y a qu'une seule façon de le savoir...

Hunter et moi sortons du gymnase en veillant à ne pas nous faire repérer par un de nos amis et nous faufilons jusqu'à mon casier. J'y récupère mon costume, mon bracelet et les oreillettes puis nous fonçons sur le parking, à l'abri des regards.

Je m'empresse de déployer mon bracelet et récupère le casque que je pose sur ma tête. Celui-ci enveloppe ma tête et la voix de Caddie s'élève.

- Evangeline, nous avons un problème.

- Caddie, dis-moi ce qui se passe.

- Aujourd'hui, Monsieur Stark a programmé un déménagement. Un de ses avions s'est envolé il y a une demi-heure, mais je crains qu'il ait été détourné. J'ai reçu des messages d'anomalies, des morceaux de l'avion se sont décollés et il y a eu plusieurs dégâts.

- L'avion vole toujours ?

- Il s'est crashé il y a dix minutes sur la plage de Coney Island.

- Je ne comprends pas, en quoi cela me concerne-t-il ?

- Spider-Man était sur cet avion. Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, mais Monsieur Stark n'a aucun moyen d'être contacté.

Je soulève la visière. Hunter est toujours là, mon costume à la main, son téléphone dans l'autre.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- L'araignée a des problèmes.

- Comment ça ?

- L'avion de Monsieur Stark s'est crashé à Long Island et il était dessus.

- Alors tu dois y aller.

- Mais il n'a pas besoin de moi.

- Evy, annonce Caddie. Monsieur Stark a confisqué le costume de Spider-Man, il n'a plus accès à ses fonctionnalités ni ses défenses. C'est comme si tu te retrouvais en pyjama ou...

- J'ai compris Caddie, mais... mais je ne peux pas laisser Hunter.

- Hé, me souffle ce dernier en attrapant mes épaules. Des soirées y en aura pleins d'autres. On s'est bien amusé. Si Caddie a fait appel à toi c'est que cette araignée est vraiment en danger, tu ne crois pas ?

Je grogne. Ce gars a dit que je ne devais pas interférer dans ses missions. Pourtant, Caddie m'a longuement parlé de ce costume - j'étais tellement jalouse que ce gamin soit le protégé de Tony Stark que j'ai voulu savoir à quoi il avait accès - et il permettait à l'homme-araignée de faire des choses encore plus formidables que ce que ses pouvoirs lui permettaient de faire. Même si un costume ne fait pas tout, celui-ci lui permettait de contacter le monde extérieur, comme mon oreillette qui me relie à Hunter. Sans lui, je serais depuis longtemps piégée quelque part ou dans une posture indélicate. A chaque fois, le fait qu'il soit avec moi me sauve la mise.

Or, Spider-Man est seul et Dieu sait ce qui a provoqué ce crash et s'il en sorti indemne.

- Ok, concédé-je. Donne-moi le costume, j'y vais.

******

Quand j'arrive sur la plage de Coney Island, là où le crash de l'avion de Tony Stark a eu lieu, c'est le chaos. Des flammes hautes de plusieurs mètres ravagent la plage et une fumée épaisse entoure la scène. Je ne distingue absolument rien. Je hurle le nom du héros à collants, mais ne reçois aucune réponse. Je décide alors de mettre un pied sur le sable. Des dizaines de caisses jonchent le sol, j'aperçois des matériaux briller et des armes en fer forgé.

Soudain, une silhouette se découpe à quelques mètres de moi et se relève. Je reconnais le costume rouge et bleu de l'araignée. Il est loin d'être aussi élaboré que celui qu'il portait quand il m'a sauvée il y a plusieurs jours maintenant, on dirait même un pyjama.

Le jeune homme se relève difficilement, il rabat son masque sur sa tête en m'apercevant. Il fait tellement sombre que je n'ai même pas vu son visage. Ses jambes tremblent et je m'empresse de le rejoindre pour l'aider. Il semble épuisé, son costume est déchiré ça et là et certaines plaies semblent assez importantes.

- Est-ce que ça va ? demandé-je.

- Je... ouais, ça va. Comment t'as su ?

- L'I.A de ma moto m'a prévenue. Qu'est-ce qui s'est passé ? L'avion de Stark a été détourné ?

- En quelque sorte. C'est Le Vautour, il a essayé d'y voler des matières extraterrestres.

Je grimace en me souvenant que ce certain Vautour est un genre de vendeur illégal d'armes fabriquées à base de matières extraterrestres prélevées sur les cadavres des "monstres" de la bataille de New York d'il y a cinq ans.

Un cliquetis résonne alors à mon oreille. L'araignée l'a évidemment également entendu et se redresse d'un bond. Je l'admire d'être toujours debout dans l'état où il se trouve. Prise d'un mauvais pressentiment, je me retourne et balance une boule d'énergie qui frappe de plein fouet les ailes gigantesques du Vautour. Celui-ci en perd le contrôle et s'effondre dans le sable.

- Pas mal, me félicite Spider-Man.

- Si ça te dérange pas, je vais te donner un coup de main. Je sais que ça ne fait pas partie de notre arrangement, mais...

- T'en fais pas, dit-il en posant une main sur mon épaule. Je suis content que tu sois là.

Je souris et, même si je ne vois pas à travers le tissu, je jurerais qu'il me rend ce sourire. Je ne peux m'empêcher de trouver ses lunettes, semblables à des jumelles, ridicules et j'espère qu'il retrouvera bien vite son costume parce que celui-ci lui donne l'allure d'un amateur.

Je n'ai pas le temps de détailler plus amplement le costume du jeune homme puisque le Vautour se relève, nous aspergeant de sable au passage. Je ferme les yeux, aveuglée par les minuscules grains de sable qui me piquent les yeux.

Il semble vouer une haine sans précédent contre Spider-Man puisqu'il se rue sur lui et l'écrase contre le sol. J'ai seulement le temps de me baisser pour éviter d'être happée par ses ailes de métal.

Quand je me relève, le corps du pauvre garçon est malmené par le Vautour qui l'attrape et le cogne contre le sable dur. Je balance un jet d'énergie qui s'insinue dans une de ses ailes qui perd de sa vigueur. Elle émet un crépitement puis retombe lourdement, obligeant le vilain à lâcher sa prise.

Je me jette sur l'araignée qui peine à se relever. Son costume est couvert de sang et une de ses lunettes est brisée. Soudain, il lance sa toile derrière moi. Je me tourne d'un bond et me rends compte que le Vautour a voulu se faire la malle.

Ses deux ailes ont repris de la vigueur, mais peinent à supporter le poids du coffre plein de matières extraterrestres que l'homme compte emmener. En voyant enfin son visage, dépourvu de masque, je ne peux m'empêcher de penser à Schneider. Et si cet homme avait également une fille ? Elle serait dévastée, tout comme Liv.

D'un coup d'aile, le Vautour rompt la toile, mais le jeune héros ne s'avoue pas vaincu et retente sa chance. 

- J'essaie de vous sauver ! crie Spider-Man. Ça va exploser !

Je déploie alors un champ de force qui écrase l'homme de tout son poids. Celui-ci place ses mains au-dessus de sa tête et des vaguelettes bleues ondulent, signe qu'il a touché mon bouclier. Il tente de le repousser, or je suis plus forte que lui et un geste de ma main suffit à le faire lâcher son précieux butin. Soudain, les ailes du Vautour émettent des étincelles et je ressens leur énergie dans mes mains qui se mettent à trembler. Je m'écrase de tout mon poids sur l'araignée et déploie un champ de force au-dessus de nous. Le Vautour s'écrase et les flammes causées par l'explosion de son costume lèchent mon bouclier.

Je grimace.

Spider-Man se redresse d'un bond et disparaît dans les flammes. Je ne sais pas ce qu'il fabrique et m'apprête à m'y jeter à mon tour, mais il en ressort avec l'homme dépourvu de ses ailes. 

Il le repose contre un coffre et le ligote aux caisses avec ses toiles avant de griffonner un mot sur un papier et de le déposer à côté. 

Spider-Man relève le regard sur moi et je lui souris. Finalement, je n'ai pas été d'une grande aide, il a fait le plus gros du boulot. Pourtant, je trouve que nous avons formé une bonne équipe. Je regrette d'avoir été si dure avec lui, Spider-Man est un héros exemplaire et il pourrait m'être d'une grande aide.

L'araignée me tend une main amicale. Il est bien plus amoché que moi, pourtant on a l'impression qu'il pourrait remettre ça dans la foulée. Je glisse ma main dans la sienne et me campe sur mes jambes. Je vacille un moment, mais je reprends vite mes esprits.

- Je te ramène ? me propose-t-il.

Je souris en époussetant mes cheveux couverts de sable.

- Avec plaisir.

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Bon, finalement, j'ai fusionné le chap 4 et 5 ce qui vous fait un big chapitre ! ^^ 

Par contre, j'ai un groooooos problème, je ne peux plus mettre de symboles ni copier coller des trucs sur mes textes Wattpad. Why ???? Help me ! 

Bisous mes Outbreakers ! :*<3 (Berk regardez ce cœur bidon)